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Introduction théorique à une vie systémique

Le corps se donne des raisons de guérir pour assurer une intelligence comportementale de l’esprit, permise par le mécanisme de mobilité du système musculo-squelettique et animée par la fonction crânienne. La situation ainsi crée, produit l’énergie du mouvement de l’esprit pour exprimer génétiquement un corps physique conscient.

Le concept biologique : une vision de la vie.
La biologie peut être définie comme un moyen de mesure conceptuelle de l’état d’un fonctionnement physique lié à la perception de la sensation interne d’un corps. L’aspect spécifique de l’unité organique de l’être humain est la réalité de son potentiel de réaction. L’agencement organique de l’être humain génère, par ses fonctionnements biologiques concourants, un ensemble de réactions physico-chimiques mesurables. Cette réalité de fonctionnement permet de constater une puissance d’expression spécifique pour chaque individu. C’est le potentiel physique propre.

Le niveau de l’intégration fonctionnelle de l’organisme détermine ses champs d’action.
La capacité d’expression du potentiel physique propre est forcément liée à son utilisation. Ce niveau d’expression utile se caractérise sur une échelle d’évolution de complexité biologique. La complexité définissant un niveau de fonctionnement structurel, il y a obligatoirement un environnement co-existentiel permettant l’épanouissement entre structures concernées. Pour l’homme, il s’agit du champ culturel et humain.

La capacité d’utilisation du système nerveux central potentialise l’évolution personnelle.
La complexité, état de fonctionnement du système nerveux central, grâce à cet état, optimalise l’efficacité d’action par la multiplication d’interactions des schémas biologiques. C’est la création des choix potentiels et son corollaire, l’unique schéma corporel possible qui caractérise la puissance d’action de l’être humain. La spécificité active de l’individu est donc liée à son propre niveau d’évolution personnelle.

De la réalité anatomique à la constitution physiologique : une nécessité d’implication, une réalité de constitution.
L’être humain procède d’une génération biologique d’êtres complexes. C’est une réalité concrète. Le niveau physiologique de cette nature relève de l’individualité du fait même de son type de structure biologique. Grâce à la complexité du système nerveux central, chaque type biologique possède la spécificité de son comportement. La prise en compte des possibles créations fonctionnelles biologiques permet l’autonomie de l’acte. La réalité de l’existence individuelle passe par la constitution de comportements propres.

L’aspect biologique : soit une architecture de la vie.
Quel doit être l’attitude critique du praticien ? Raisonner sur un organisme humain pour l’aborder comme la représentation d’une unité fonctionnelle globale, dont l’expression comportementale, physique et psychologique établit un critère d’harmonie. En ce sens, on ne recherche pas une sémiologie pathologique. Cependant, on accepte plutôt l’état fonctionnel présenté comme une désunion de l’agrégat de fonctions que représente un organisme humain. Cela polarise le geste clinique sur le mécanisme organique responsable de l’unité fonctionnelle, c’est-à-dire le cerveau. Pourquoi parce qu’il est vraisemblable que le cerveau au travers de son organisation fonctionnelle retranscrive la totale potentialité que le génome humain particularise en cet individu au travers de l’installation biologique.

Processus biologique fonctionnel : tout simplement l’outil de la vie.
La santé émerge de l’accomplissement du processus biologique fonctionnel sous la forme de sensations de bien-être. La nécessité de l’interprétation des sensations internes par le besoin d’un statut interprétatif, crée l’image de soi avec ses outils : les sentiments. Ceux-ci représentant des concepts de valeur affectifs permettant de préciser à chaque instant la qualité personnelle. Cette projection labile dans le temps, mais constamment renouvelée, forme la structure de la personnalité. 

À ce stade, mentionnons le concept majeur : le processus biologique fonctionnel et sa réalité. Il s’agit d’une adaptation projective de la théorie complexe. Rappelons que les sciences actuelles, pour interpréter la nature humaine, sont épistémologiquement des sciences discursives, disjonctives. En effet, l’outil principal est l’analyse permettant, par la découpe systématique des objets d’observation, d’en discerner les composants élémentaires, ce qui aboutit par reconstruction intellectuelle à la création des mécanismes par le lien causal. Cette méthode est remarquable dans la constitution d’objet à fonction déterminée.
Il en est tout autrement quand il s’agit d’appréhender un objet complexe, qui par définition exclut toute démarche analytique. Ceci pour la simple raison que le phénomène observé ne peut se résumer en une structure matérialisée, mais en un flux constant interactif de l’objet et de sa finalité, l’ensemble constituant l’information réelle de son existence. Dans la pratique clinique, c’est précisément ce qui nous interpelle. Lorsque nous abordons une personne malade, nous reconnaissons dans le corps et la personnalité de notre patient, une dynamique pouvant être modélisée sous la forme d’un objet finalisé. Appréhender un objet complexe tel que le corps personnalisé de notre patient, consiste concrètement à avoir, comme thérapeute, une attitude de compréhension téléologique. Le but est de considérer l’être humain comme attendant de l’action thérapeutique une réintégration de lui-même en tant qu’individu singulier.

Pour ce faire, comprenons l’exacte intelligence du processus biologique fonctionnel permettant la réalisation de l’action thérapeutique pertinente. Le processus biologique fonctionnel est un phénomène complexe dont la description passe par l’utilisation de termes nouveaux empruntés au vocabulaire de la systémique. Pour mieux asseoir cette nouvelle compréhension, chaque nouveau terme sera précédé de l’ancien, utilisé par le raisonnement analytique.
La cellule. Remplacée par l’unité active.
L’organe. Remplacé par le système.
Le système ou appareil. Remplacé par l’organisation.
L’organisme. Remplacé par processus ou projet.

Le processus biologique est la réalisation en temps réel, c’est-à-dire à chaque instant de la finalité de ce  pourquoi il s’exprime : l’existence. En effet, chaque unité active est la représentation permanente de flux qui composent des systèmes dont l’organisation crée l’information, établissant ainsi la permanence de la relation à l’environnement, constituant de ce fait le statut d’existence vivante. L’intelligibilité de ce processus permet de faire la jonction entre la procédure physique d’existence matérialisée et la structure conceptuelle, résultat de l’interprétation des sensations. Ceci est un véritable transfert mimétique de l’information, chargé d’exprimer un sens communicatif de cette existence.

L’évolution biologique de l’intégration fonctionnelle : le sens de l’histoire individuelle.
De l’arc réflexe au processus d’intellectualisation, il y a avant toute chose une volonté de l’environnement à intégrer ce qui pour lui est générateur de désordre et cela aboutit à la spiritualisation de la relation objet/environnement jusqu’à l’obtention d’un sujet propre.

Le principe de l’arc réflexe. Il est le même que celui de la réactivité organique intégrée, c’est-à-dire spécifié. Une structure biologique est conçue dans l’unique but de s’adapter à une stimulation précise en grandeur mesurée par l’émission d’un message de nature excitateur accepté par une autre biologie de principe d’action différent, mais de constitution similaire. La seconde structure va avoir pour charge la transmission de ce message pour une autre structure, qui elle, par sa constitution spécifique, est apte à transcrire une réponse personnalisée dont la nature évolue par un projet dépassant la simple réactivité organique. Ainsi, l’arc réflexe ne rend compte de son existence que dans le cadre biologique dont la nature est exprimée par l’intégration fonctionnelle de toutes les structures biologiques constituant une entité autonome d’où est issue la fonction d’arc réflexe.

Le principe de la métamérisation fonctionnelle. Celle-ci est au système nerveux ce qu’est l’arc réflexe à l’intégration fonctionnelle. Il s’agit d’une modalité de constitution d’une structure dont le trait commun est de servir une organisation architecturale nerveuse. La métamérisation n’implique pas une hiérarchie, mais seulement une commodité économique de matière biologique permettant à un ensemble organique d’optimaliser les capacités virtuelles d’intégration. Cette conception permet l’efficacité pertinente dans la réalisation de l’acte tout en donnant la possibilité de création maximale de schémas d’intégration fonctionnels.

La symbiose comportementale neurovégétative. Chaque entité biologique fonctionnelle définie par une structure particulière exprime un comportement dont la nature est due aux diverses influences qu’elle reçoit. Lorsque chacune de ces entités agit par rapport à elle-même, il y a symbiose comportementale du fait que toute structure biologique particulière d’un organisme concourt à une finalité qui est le but même de l’existence de cet organisme. Nous pouvons affirmer que cette symbiose est l’acte majeur de la physiologie organique. Le système dont l’expression tend vers la réalisation de cette symbiose est le système neurovégétatif dont l’action est de nature inconsciente.

La duplicité corticale : valeur directrice fonctionnelle physiologique. La création, par le phénomène de duplicité corticale, d’une image de l’expression fonctionnelle de l’organisme à chaque instant physiologique, permet la volonté d’intégration de toutes les fonctions de l’organisme pour satisfaire à l’expression du niveau de l’organisation de l’entité vivante qui est un être humain. Cette image de l’expression fonctionnelle est de nature labile, elle n’est que l’artefact de la réalité biologique. Cette dernière est la représentation de soi-même, disparaîtra quand le moment de l’expression fonctionnelle deviendra le prolongement virtuel de la structure biologique qu’est le corps vivant.

Ce que peut signifier la génétique : la réalité des processus formels.
Le pouvoir des gènes. Que les gênes soient les responsables de la création spécifique des protéines, matière structurelle du corps, ne permet pas d’affirmer qu’ils soient directement responsables de la finalité fonctionnelle de l’individu. En effet, l’expression génétique est tributaire de l’environnement physico-chimique pour sa fonction. Or, l’environnement physico-chimique est par définition un état instable en perpétuel déséquilibre. L’expression authentique des gènes est sous-tendue à la cohérence harmonieuse fonctionnelle de l’expression de tous les gènes cellulaires d’un organisme. Ce but, physiologiquement ressenti, définit l’ouverture psychologique créatrice de la responsabilité consciente individuelle.

La dimension fonctionnelle exprimée.
La dimension fonctionnelle exprimée est représentée par l’ensemble des états non statutaires des relations organiques dans un corps. Cet état fluctuant est exprimé par la variabilité des comportements physiologiques en quête de recherche consensuelle dirigée par l’interprétation que fait l’individu de son environnement. La recherche du sens personnel au travers des connaissances culturelles créatrices de sens en elles-mêmes permet à une personnalité d’émerger au travers de la normalisation inconsciente de ses fonctionnements physiologiques.

La réalité du vivant : un état de fonctionnement.
Un être vivant est réel parce que ses comportements déterminent une réalité physiquement ressentie par l’ensemble des êtres vivants suivant leurs capacités réactives. Par le fait du niveau de notre connaissance actuelle, nous ne pouvons pas définir toutes les interactions phénoménales. Mais, il n’en demeure pas moins qu’être vivant est ressenti en soi comme être fonctionnellement existant ; c’est le privilège de la conscience.

La détermination de la structure liée à l’expression fonctionnelle.
La variabilité de la production cellulaire est un des aspects de l’expression fonctionnelle. Une stabilité structurelle d’un organisme dépend de la gestion de la production cellulaire. Toute production protéique à partir d’un gène est une influence fonctionnelle qui concourt par la congruence des productions génétiques à la stabilisation structurelle de l’organisme. Cet effet statique virtuel ne peut s’exprimer qu’au travers d’une adaptation permanente de l’organisme à son environnement, grâce à l’orientation symbolique due à la personnalité intrinsèque de cet organisme.

Une définition de l’identité : ce dans quoi chacun se reconnait sûrement.
L’identité est un concept émergent. Il représente un objet sur lequel peut s’exercer un mode opératoire. Cela veut dire qu’il est possible d’agir sur l’identité d’une personne à condition que cela se fasse d’une manière endogène en rapport strict de la corrélation  fonctionnelle de cette identité. L’identité relève de la conscience de soi. Si l’on augure qu’il existe un fonctionnement à la base de la réalité existentielle, alors l’identité devient le fruit de ce fonctionnement. Lorsque l’individu prend conscience de la réalité d’une identité, il va acquérir l’ensemble des éléments susceptible de la matérialiser aux yeux de sa réalité effective. En d’autres termes, l’identité va être une notion acquise par l’entremise de la connaissance que l’individu peut en avoir. 

Le mécanisme génétique peut-il se confondre avec l’identité ? Oui, car il représente la réalité matérielle de celle-ci. Cela nous renvoie au degré d’ordre que représente la matière (sujet abordé dans un autre article). L’intégration du mécanisme d’identité permet la prise de conscience de la différenciation en sujet agissant du fonctionnement et qui représente la base psychologique de la personne dans l’affirmation d’un moi personnel individualisé. Qu’est-ce que nous renvoie l’embryologie lorsqu’elle permet de saisir la réalité d’un développement morphologique et fonctionnel à conduite génétique ? Simplement, le fait que le mécanisme d’identité fait déjà partie intégrante d’une réalité corporelle, ce qui amène à penser que la totalité de la réalité individuelle est innée soit faite d’elle-même. Il y a donc une origine antérieure à l’identité, moteur d’un développement corporel et pourtant conduit par un mécanisme d’identité, d’intégration fonctionnelle postérieure. Nous pouvons alors affirmer que l’identité est la base de l’individualité psychologique et non de l’individualité corporelle.

Le concept d’état central fluctuant : les conditions physiques de la personnalité.
Une nécessaire homogénéité physiologique parce que nous devons créer les conditions fonctionnelles d’une organisation nerveuse. La nécessité d’un état de non-équilibre biologique fonctionnel s’explique par le type même de structure chimique. En effet, la nature des échanges fait d’un organisme une entité fonctionnelle biologique en perpétuel déséquilibre par le fait de son ouverture sensorielle sur l’environnement. Ce rapport physico-chimique d’échanges stabilisés dans le temps par la nature de son organisation fait de l’être humain un être paradoxal où le déséquilibre créé par la réaction organique provoque un équilibre de sa structure par son expression. C’est donc l’état de déséquilibre biologique qui génère l’équilibre de la personnalité face aux exigences de son environnement. La réactivité organique, symbole de volonté d’adaptation, est l’état naturel d’un organisme.

Toute unité fonctionnelle de la cellule à l’organisme en passant par l’organe réagit à son environnement lorsque celui-ci la stimule. Or, la stimulation est le phénomène manifestant une action envers soi, c’est-à-dire une existence phénoménale qui n’a pas été prévue dans l’intégration fonctionnelle établie par la structure stimulée. Cette réactivité provoque le dynamisme existence par le phénomène de création pour l’adaptation, c’est la forme caractérisée du vivant. Le flux des stimulations est le garant de la structure biologique. Si celle-ci traite ces stimulations parce qu’elle en a les capacités, c’est parce qu’il existe un flux permanent de stimulations de chaque structure par sa réactivité fonctionnelle adaptant par création de nouvelles fonctions, engendrant de ce fait le principe de structure par la nécessité de sauvegarder son authenticité. Ainsi est pérennisée la structure par ces stimulations.

La réponse comportementale : harmonie fonctionnelle du système.
Comme la réponse comportementale est l’expression de la réactivité organique, celle-ci devient donc l’enjeu d’une perceptivité permettant l’élaboration d’un acte révélant l’aspect personnel d’un système. C’est pour cela que l’harmonie est le critère fondamental de la réponse fonctionnelle d’un organisme. Tout acte ne peut judicieusement être créé que parce qu’il y a eu perception antérieure de la situation génératrice. Cette perception est d’autant plus complète que l’organisme réactif se trouve en état de disponibilité. Ainsi, une disponibilité de l’organisme réceptif pour un environnement stimulant, c’est aboutir au bonheur perçu par la réussite de l’acte.

Des organes sensoriels : ce qui prête à l’existence d’une réalité.
Les moyens utilisés pour structurer et organiser la personnalité sont de l’ordre d’un résultat fonctionnel. Il n’en demeure pas moins que dans une logique d’existence, cela passe aussi par la matérialisation des relations éco-environnementales en forme organiques.

Principe des organes sensoriels.
L’organe sensoriel est une structure biologique spécialisée dans la réaction à un stimulant spécifique par un potentiel électrique créant un message nerveux. Nous pouvons affirmer que ce qui est offert à la conscience en tant qu’élément d’existence est le fait de la production des organes sensoriels. L’optimum métabolique de ces structures fonctionnelles nous apporte l’authenticité des facteurs stimulants. Grâce à la propriété d’intellectualisation, la personnalité se structure dans son orientation à agir, par les messages nerveux des organes des sens. Ceux-ci sont d’autant plus stimulants que la fonction physiologique de ces organes est respectée.

Jeu interactif sensation/perception/actualisation.
La sensation est déterminée par la structure physiologique de l’organe récepteur. C’est ce que l’on appelle la nature de la sensation. Pour cela, il existe une multitude d’organes conçus pour recevoir des stimulations particulières. L’ensemble de ces capteurs doit pouvoir rendre compte de toutes stimulations intérieures et extérieures à l’organisme. Cela permet de constituer la réalité de la réactivité organique. Mais, le critère de sensation ne détermine pas la qualité de la sensation, car celle-ci est tributaire du métabolisme cellulaire des constituants de chaque organe sensoriel. Ce qui génère le sentiment de perception et le fait relever, par la conscience, d’une ou plusieurs sensations. Lorsque la conscience est saisie entre la réactivité organique et l’environnement stimulant, cela exprime qu’il y a eu un phénomène d’actualisation quant à l’assujettissement de l’organe sensoriel par des mécanismes physiologiques à la valeur excitatrice.

Rapport du couple plaisir/souffrance au processus d’intellectualisation.
La souffrance est le sentiment qui permet au processus d’intellectualisation de s’exprimer par la volonté, force psychologique induite par les valeurs de l’environnement immédiat, intégré par le vécu de la personne, le processus d’intellectualisation va permettre l’élaboration de comportements de recherche d’éléments de connaissance autorisant à l’individu de s’intégrer à son environnement immédiat par la création d’actes, justifiant aux yeux de la communauté humaine (dont il fait partie intégrante), son existence. C’est pour cela que le plaisir, sentiment éprouvé lors de la réussite d’un acte est la conséquence d’une intégration des capacités individuelles à un environnement stimulant. Ainsi, tout sentiment de souffrance est en réalité une demande inconsciente d’adaptation, permise par le processus d’intellectualisation, autorisant la relation sociale et sanctifiée par celle-ci grâce au sentiment de plaisir.

La constitution de la personnalité : une fin en elle-même.
Constituer une personnalité, c’est actualiser les moyens obtenus par son vécu. Ceux-ci sont de deux ordres : la faculté de percevoir et la capacité d’agir. Lorsque ces deux facteurs sont réunis dans une même logique personnelle, alors il y a constitution d’une personnalité, c’est-à-dire être acteur de son propre destin. C’est la conscience de soi par le don de sa personne. Cet état qui nous fait être au travers du savoir des autres est une fin en lui-même. Il permet à une personnalité d’être en accord parfait avec son environnement tout en se respectant elle-même.

Matérialité et virtualité : une réalité pour l’action personnelle, une réalité pour la reconnaissance individuelle.
Les deux aspects de l’existence. Peut-on comprendre l’existence sous un seul aspect ? Non, bien sûr, il faut simultanément relever son aspect statique, sa matière et son aspect dynamique, son énergie. Est-il possible d’incarner cela dans un même objet ? Oui, dans ce que l’on peut appeler une singularité au sens d’une réalité productive d’elle-même. À quoi peut bien ressemblé ce qui relie matérialité et virtualité si ce n’est pas à un processus dynamique de présence au monde ! Pour pouvoir intégrer l’ensemble des fonctions rapporté par l’esprit d’investigation d’un individu, il faut bien penser à ce qui effectue d’un commun accord progression et cristallisation. Le seul modèle qui se rapproche le plus de ces qualités est la figure géométrique de la fractale. Quel rapport peut donc entretenir la matérialité, la virtualité et le processus fractal ? Un rapport de vie, c’est-à-dire un ensemble cohérent de fonctions ou pour chaque niveau de réalisation, il y a dépassement par une fonction émergente due à la coexistence d’un environnement qui définit une réalité supérieure à la somme des parties mises en présence. 

La frontière entre animé et inanimé devient une question de niveau d’expression que l’on peut qualifier de degré d’autonomie. La matérialité va signifier ce qui peut être redevable d’une articulation sensible alors que la virtualité sera du domaine de l’opératoire. Dans un même corps peut ainsi coexister le champ sensible et le champ opératoire, ce qui permet de réaliser le substrat de l’indépendance, qualité d’un corps dont le mouvement est d’inspiration endogène, ce qui lui assure la possibilité d’une progression dans la conquête d’autonomie fonctionnelle. Le processus alors dégagé utilise pour une croissance homogène une part matérielle pour sa structuration comme une part virtuelle pour sa fonction liant les deux réalités dans une même communauté d’intérêt. Le statut d’individualisation et le statut de personnalisation trouvent là leurs fondements existentiels.

Action et réaction : le champ opérationnel personnel et le champ opérationnel individuel.
Le mode opératoire du réel. De quel réel parlons-nous ? Du seul qui nous incombe ici, le réel relatif, celui qui se définit dans le champ transitoire de l’interaction phénoménale entre l’esprit particulier et son corps d’expression ; l’organisme biologique.
Qu’est-ce que le réel relatif ?… Concilier avec cohérence ce que chaque personne connaît de son existence, avec ce que tout un chacun peut reconnaître dans son investigation première. La science à ce niveau joue un rôle important, car elle permet de rendre objectif, c’est-à-dire compréhensible, l’ensemble de tous les aspects du réel. L’objectivation de celui-ci permet une appropriation des éléments de connaissance par le biais de la méthode scientifique, qui ne fait qu’utiliser le mode de fabrication de la raison, mettant ainsi à la portée de la personne, ce qui en fait le substrat réel. 

Que signifie l’action comme mode opératoire du réel ? L’action est une détermination du réel au travers des valeurs réflexives de l’individu. Chaque personne s’identifie à une fraction du réel en y déposant ce que l’environnement apporte comme données sensibles. Cette identification est de l’ordre d’une action individuelle puisque ce qui permet la capture des données est d’origine constitutionnelle, par l’utilisation des organes sensibles. La personne devient tout simplement un statut du réel à condition qu’il y soit intégrité du processus d’individuation. Que signifie la réaction comme mode opératoire du réel ?… La réaction est agrégation du réel. Elle en représente une capacité fonctionnelle restituée lors de la confrontation duale imaginée par la personnalité individuelle en réponse à un stimulus environnemental. Il y a tout lieu de penser que cette réaction incarne la subjectivité individuelle. Pourtant, la réaction n’est pas un mode opératoire pertinent. En effet, l’agrégation du réel n’est pas création du réel, ce qui ne rend la réaction opératoire que dans une seule circonstance ; le comportement d’adaptation.
De tout cela, il ressort que l’application du réel se fait par le truchement des réactions subjectives individuelles, doublées par les actions objectives personnelles, ce qui fait de l’être humain la composante première de l’édification du réel, et donc la seule responsable.

Le principe anatomique crânien : considérer le crâne comme un organe fonctionnel.
L’embryologie nous apporte la connaissance d’un principe général que l’on pourrait appeler archétype, dominant la manière dont se développe une conception biologique au sein d’un environnement spécifié qui est l’organisme de la mère génitrice. Le tissu osseux crânien a une particularité de développement histologique qui peut être expliqué par la connaissance d’un archétype servant au développement embryonnaire. Les os de la base du crâne sont d’origine cartilagineuse, c’est-à-dire qu’une matrice se voit progressivement remplacée par une constitution histologique osseuse, ce qui explique une origine mécanique plus précoce que l’ensemble des os de la voûte et de la face qui, eux, se chargeront progressivement en structure calcique, car d’origine membraneuse.

Principe ostéologique de la boîte crânienne.
L’ensemble des os de la boîte crânienne qui se résume à l’occiput, le sphénoïde et deux temporaux, les deux pariétaux, le frontal et l’ethmoïde forment un contenant homogène dont l’architecture de chaque os est définie par toutes les contraintes qu’il subit par ses contiguïtés anatomiques. L’aspect fonctionnel de cette structure osseuse tient au cumul associatif des réponses biologiques aux contraintes mécaniques issues de la position d’un os seul contiguë à d’autres au sein d’une même structure qu’est le crâne (composé des os de la base, de la voûte et de la face), ainsi que de la résultante mécanique d’un ensemble d’os concourant à la même fonction, que cela soit intérieur, rôle de couple, avec le système nerveux ou extérieur, rôle d’intégration neuromusculaire, avec l’organisme.

Principe arthrologique de la boîte crânienne.
Un ensemble de parties distinctes tel que les os du crâne ne peut se concevoir comme structure architecturale que si une finalité en crée le besoin. C’est pour cela que le crâne, structure à caractère mobile et statique simultanément, peut déterminer ses capacités fonctionnelles à partir des éléments de jonction interosseux que sont les sutures crâniennes. En effet, la nature histologique de celles-ci, ligaments suturaux et leur forme anatomique en biseau, engrené, sur champ, par emboîtement, fait remarquer un travail de micro-mobilité mécanique spécifique pour chacune d’elles. Notons que l’harmonie de ce travail est régulée par les aponévroses intracrâniennes parfaitement spécialisées. Pour l’aspect de mobilité harmonieuse, la charge en revient à la symphyse sphéno-basilaire élément histologiquement défini pour une répartition élastique des contraintes osseuses.

Le principe anatomo-physiologique des méninges crâniennes : la bonne gestion de la cause à effet biologique.

L’anatomie fonctionnelle des méninges crâniennes.
Il s’agit simplement de noter l’aspect important de la jonction anatomique entre la dure-mère crânienne et le périoste du tissu osseux crânien, essentiellement au niveau du crâne et de ses orifices. Il est aussi à noter l’accolement de la dure-mère aux sutures crâniennes dont certains servent de lit vasculaire aux trajets veineux intracrâniens. L’espace virtuel existant entre l’arachnoïde face externe et la face interne de la dure-mère permettant au liquide lymphatique du tissu arachnoïdien de s’écouler amène à penser à un effet mécanique semblable au surfactant de la plèvre pulmonaire. Les trabécules arachnoïdiennes permettent une liaison mécanique homogène sur le plan de la surface à relier. Enfin, la qualité mécanique d’adhérence par contiguïté de la pie-mère face viscérale autorise une grande multiplicité de possibilités de déformation du tissu pie-mérien et astrogliale du cerveau. Aussi la qualité particulière sur le plan histologique des multiples facettes fonctionnelles du tissu pie-mérien mécanique et sécrétoire.

L’anatomie fonctionnelle des membranes crâniennes.
Elles sont au nombre de trois : la faux du cerveau, la faux du cervelet , la tente du cervelet. Les aponévroses sont des expansions de la dure-mère, feuillet viscéral. Leur intérêt fonctionnel tient à deux points majeurs : le premier, est la présence de barorécepteurs dans leur structure permettant de faire la relation avec le seul liquide dont la variabilité de pression est le rôle mécanique, c’est-à-dire le liquide céphalo-rachidien. Le second point est le rapport de structure de soutien pour les vecteurs de drainage du cerveau que sont les sinus veineux. Toute variation de tension des membranes crâniennes non compensées par l’intégration fonctionnelle aura un retentissement sur les capacités physiologiques des barorécepteurs et des sinus veineux. La répercussion en est une altération fonctionnelle du système nerveux central par déficit de drainage circulatoire des espaces extra-cellulaires cérébraux, donc une modification de la communication para-cellulaire.

L’anatomie fonctionnelle du système ventriculaire.
Il comporte quatre ventricules : deux latéraux, V1, V2, deux centraux, V3, V4. Le système ventriculaire est créé par défaut. Il n’existe pas d’organe ventriculaire. En effet, il y a formation ventriculaire par la nécessité fonctionnelle du tissu nerveux à avoir un système ventriculaire intégré.
Cinq points fonctionnels expriment cela :
1°la sécrétion des plexus choroïdes dans V1, V2, V3 et les annexes sécrétoires péri-vasculaires intracérébrales,
2°circulation par disjonction cellulaire entre les compartiments interstitiels cérébraux et les compartiments ventriculaires,
3°action mécanique des cils épandymaires variant de l’asynchrone au synchrone en fonction de l’état fonctionnel du cerveau,
4°sécrétion de substance colloïdale dans V3, V4,
5°échappement par trois orifices dans le secteur méningé périphérique,
la résultante de ces cinq facteurs fonctionnels détermine, par l’expression de l’intégration fonctionnelle lors de son intégrité opératoire, une impulsion de l’organe nerveux qu’est l’ensemble du cerveau et de la moelle épinière sous une forme mécanique d’expansion/rétraction micrométrique d’environ treize cycles par minute.

La sécrétion du liquide céphalo-rachidien (LCR) méningé et sa circulation.
La sécrétion du LCR se fait à deux niveaux :
 les plexus choroïdes ventriculaires,
 les différenciations histologiques pie-mériennes para-vasculaires au niveau cérébro-spinal.
La sécrétion méningée du LCR est due à l’action de cellules épendymaires différenciées permettant une sécrétion activo/passive de ses substances constitutives. La sécrétion est discontinue par le fait de la vasomotricité. Sa circulation est le fait de la fuite passive du mélange LCR/liquide interstitiel cérébral par les trois orifices de sortie de V4 pour les espaces sous arachnoïdiens. Sa circulation est le fait de trois actions :
impulsion cérébrale déterminant un déplacement relatif de la masse du tissu nerveux par rapport au LCR,
pression exogène due à l’augmentation de pression des plexus veineux valvulaires lombaires lors de l’inspiration diaphragmatique avec dans le même temps dépression des plexus veineux thoraciques et inversement pour une dépression exogène lors de l’expiration diaphragmatique,
aspiration par dépression veineuse des plexus arachnoïdiens.
La résorption veineuse et lymphatique du LCR.
La résorption du LCR par les capillaires lymphatiques des nerfs périphériques ainsi que la fonction d’absorption par les granulations arachnoïdiennes au niveau de la voûte crânienne permet un écoulement centrifuge.
Remarque : le prolongement spinal des facteurs anatomo-physiologiques nerveux vasculaires lymphatiques méningés aponévrotiques, LCR osseux, n’est pas traité ici, car ils sont fonctionnellement intégrés et représentent un sous-système.

Le principe organique du cerveau :un potentiel d’aptitude fonctionnelle.
L’anatomie descriptive du cerveau.
Le cerveau va donc rassembler, dans le volume intracrânien, le prosencéphale (cerveau antérieur), le mésencéphale (cerveau moyen), le rhombencéphale (cerveau postérieur), le métencéphale (cervelet et pont) et le myélencéphale (moelle allongée et bulbe).

L’anatomie topographique des annexes vasculo-nerveuses intracrâniennes.
Les annexes vasculaires seront de deux ordres : veineux et artériels. Artériel, le polygone de Willis ainsi que le prolongement de tous ces intracrâniens. Veineux, les sinus intra-méninges dure-mérien et aponévrotiques, les troncs veineux intracrâniens comme leurs rapports de sortie.
Note : la description sommaire des annexes vasculo-nerveuse est mise à titre indicatif pour exprimer le lien étroit existant grâce à leur relation anatomique méningée avec la structure osseuse crânienne. Ne pas oublier le système méningio-crânien.

Le principe des systèmes de corrélations : les moyens de la relation fonctionnelle.

Caractère structural des organes de corrélation.
Permettre la validation du phénomène d’intégration fonctionnelle pour créer la réalité, nécessite l’existence de système de corrélation fonctionnelle. Un être humain est conscient de la dimension de sa vie lorsque l’agir physique est le substrat matériel de l’agir psychique. Nous pouvons alors parler de réalisation personnelle par épanouissement de l’esprit caractérisant cet être. La fluidité est le mode d’expression permettant à l’acte individuel d’être. Pour cela, la corrélation biologique nécessite deux systèmes physiologiques :
le système endocrinien,
le système nerveux.
La teneur du message nerveux dépend de l’aspect endocrinien et l’existence endocrinienne est le fait des messages nerveux. Un esprit individuel est ainsi créé par la matérialisation d’une entité fonctionnelle agissante. Par cet aspect dualiste des phénomènes, la conscience de soi est alors révélée. C’est par le passage de l’intégration fonctionnelle à l’intégration physique que l’exercice de la sensibilité peut être éprouvé. La conscience de soi peut être donc mise à l’épreuve des faits.

Le système endocrinien.
A l’origine de l’endocrinologie, les médiateurs secondaires émis par des glandes spécialisées pour être véhiculés par le sang étaient nommés hormones. Si nous prenons le principe endocrinologie, nous pouvons alors associer les médiateurs primaires aux médiateurs secondaires. L’ensemble de ces médiateurs devient alors l’entité structurelle support du message biologique au sein d’un organisme. Chaque cellule dans le corps est alors virtuellement en relation avec toutes les autres cellules et par interaction variable puisque la communication d’un message chimique dépend de la nature de ces éléments et de leur intensité dans une unité de volume. Il y a là, donc une véritable entité fonctionnelle extra-cellulaire corporelle de potentiel virtuel de communication.

Le système nerveux. 
Le système nerveux dans sa globalité est un ensemble cellulaire dont la communication inter-neuronale est dirigée. La communication à ce niveau particulier prend le statut d’information à la différence du statut hormonal qui lui représente l’influence. La cellule nerveuse est une cellule spécialisée. L’organisation nerveuse est un système producteur de connaissance par informations interposées. En effet, la réactivité biologique à l’environnement suscite de la part de l’environnement dominant, c’est-à-dire appartenant à l’espèce concernée (pour l’être humain l’environnement culturel), un encadrement signifiant dont la nature est d’ordre symbolique pouvant être compris par tous les éléments de l’espèce. Par l’expression comportementale, on suscite ainsi la connaissance qui permet l’acte créant le savoir. Le système nerveux, grâce à son organisation et sa propriété de plasticité, est l’élément biologique de l’essor du savoir. C’est le support de l’évolution de la connaissance. Par sa propriété d’intégration, il devient la mémoire de l’existence personnelle.