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Le citoyen et l’être humain

Existe-t-il un lien entre un citoyen relevant d’une citoyenneté d’un état ou du monde et l’être humain qui relève d’un fonctionnement naturel conscient ? Oui par les dispositions de la vie que l’être humain va se donner et les actions que le citoyen exprime dans une organisation collective. Le citoyen et l’être humain ne sont que les deux facettes d’une seule et même personne qui se voit reconnue des droits d’existence au monde et des devoirs de participation dans ce même monde. Le citoyen engage une stratégie politique de vie en accord avec son bien propre et le bien commun, normalement en toute légitimité. Ce que fait le citoyen en regard d’une intégration au collectif, l’être humain le fait au regard d’une nature dont il a la charge de développer les aspects puisqu’il s’en sert pour vivre.

Autant nous pouvons voir en quoi peut consister une stratégie politique d’intégration économique et sociale, autant il est plus difficile de voir en quoi et comment l’être humain peut développer les aspects de la nature dont il expérimente sa dépendance. La déclaration universelle des droits de l’homme est un idéal d’organisation qu’il est difficile d’atteindre dans les faits puisque l’être humain ne réalise pleinement son processus d’hominisation donc sa conscience sociale, qu’une fois développé en son sein le passage vers l’hyperdimensionnalité qui lui confère la possibilité de devenir conscient d’une multidimensionnalité humaine. C’est pourtant ce qui lui permet d’exercer pleinement sa vie d’homme.

L’être humain est avant tout un citoyen d’un état de culture en devenir. Ce que confère une nation ou un état politique, ce sont les moyens d’accéder pour tout être humain à un état d’homme dont le statut est de marier Nature et culture dans un même ordre de vie. Personne ne demande la soumission à un état, mais seulement à respecter les règles d’une vie collective dans le respect d’un bien commun (dans une tendance de reconnaissance de valeurs acceptées par tous). La tâche est beaucoup plus simple pour le citoyen que pour l’être humain, car celui-ci dialogue avec une nature dont l’envergure est de beaucoup plus vaste, à première vue, que l’histoire d’une nation, d’un monde ou d’un univers (c’est bien pour cela que nous disons à première vue).

Mais voilà, pour être tout à fait honnête il faut bien relever que l’être humain ou la nature ne se manifeste que sous la forme de comportements, et que seule les distingue une taxinomie qui les font se ranger dans des catégories différentes. En effet comme nous l’avons déjà vu ailleurs, la culture par ses comportements rejoint la Nature qui elle-même alimente la culture pour le développement de ses comportements. Culture et Nature sont donc les deux leviers d’un même moteur, la vie universelle. Dans son sens premier et fondamental nous ne pouvons exclure que ce que l’on connait de la vie ne relève de rien d’autre que de comportements de découverte, ce qui disqualifie la simple expérience vivante pour la révélation d’une conscience universelle. Ne reste plus alors qu’à l’état d’homme de transcrire par l’entendement de sa nature, un éventail de comportements qui unifie une stratégie d’actions au travers du respect d’un processus d’hominisation (puisque nous sommes humains) et une évolution de conscience vers l’universel, qui en seront les expressions d’un entendement de l’esprit.

L’être humain est donc le siège d’une instabilité psychologique normale et nécessaire (la grande reconnaissance de l’émotion dans la structuration du savoir), dont le citoyen se sert pour inventer une stratégie de comportements individuels au grand bénéfice du fonctionnement de chacune des parties (sociale, environnementale et personnelle) et dont le processus d’hominisation individuel (le fonctionnement humain) valide les actes pour qu’une conscience conquière l’état d’homme libre (homme étant entendu dans le sens anthropologique).