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Le fonctionnement humain et le mécanisme d’inversion/conversion

Le fonctionnement humain est un concept difficile à appréhender intellectuellement, car il demande d’accepter une contre-intuitivité fonctionnelle dont l’impulsion constructiviste vient de la connaissance d’une réalité de l’espace-temps physique et de son comportement. Cette réalité trouve un support structurel dans l’induction d’une mobilité proprioceptive issue de l’expression organique des ADN cellulaires. Cette mobilité est une micro-mobilité physiologique, elle se manifeste en réaction au comportement énergétique des cellules, par l’intelligence animée séquentiellement et parallèlement, par les neurones d’un système nerveux. Les nouveaux profils d’espace-temps ainsi générés se trouvent cristallisés dans les différents ADN cellulaires par des comportements épigénétiques qui correspondent à un organisme pluricellulaire. Le récipiendaire, conscient de sa personne, exprime la dualité de l’expression d’un génome et d’un fonctionnement humain, susceptibles d’être transmis. Par un mécanisme d’inversion/conversion fonctionnelle, les connexions cérébrales créent une architecture intelligente, pour la formation d’états énergétiques qui permettent d’effuser une conscience d’esprit aux différentes informations de l’ADN composant l’organisme.

Le mécanisme d’inversion/conversion structurellement incarné par le mécanisme de mobilité crânienne permet ainsi aux catégories fonctionnelles, de passer du mode d’intégration d’une compréhension, au mode d’effusion de celle-ci. Cela entraine les états de conscience dans un processus qui devient moteur, par la délivrance d’une intelligence fonctionnelle, propre à l’indépendance d’un fonctionnement vivant. Ceci nous amène à comprendre qu’un fonctionnement humain ne dépend pas de son contexte pour exister, mais plutôt de sa capacité d’intégration et sa faculté de la transmettre. Par ailleurs, la conscience n’est pas un produit du cerveau, car celui-ci n’est responsable que de la formation d’états d’énergie, pour une conscience propre à l’existence corporelle prise dans son ensemble. Enfin, le fonctionnement humain est ce qui relie une intelligence impersonnelle au mouvement de proprioception d’un organisme vivant, ce qui lui permet d’envisager une direction de développement. L’expérience de conscience est alors transmise au moyen d’un génome héritable.

En réalité, les corps humains n’ont jamais existé en eux-mêmes sauf à l’état de traces mnésiques. Nous sommes dans le jeu subtil des représentations objectives d’idées subjectives dont chaque esprit se joue à la mesure de son niveau de conscience intégrée. Cela place la mécanique de l’espace-temps des informations au cœur d’une réalité commune, dont l’horizon d’un univers est lui-même en constant mouvement. Voilà pour le principe général dont chaque niveau de conscience peut se servir comme schéma directeur fonctionnel d’une vie en déploiement. Le mérite d’une humanologie est de présenter, au travers de la configuration humaine, une compréhension de ce que recèle réellement le fait d’être humain. En outre, il permet de révéler ce que cela engage comme perspective d’évolution individuelle, dans un continuum qui devient de moins en moins illusoire au fur et à mesure de l’évolution d’une conscience impersonnelle de soi. Des facultés cognitives issues de la présence à soi, infléchissent la direction de l’esprit vers une compréhension plus approfondie de nous-mêmes sans devoir intégrer l’ensemble des terminologies issues des visions fragmentées de la réalité.

Comment expliciter ce changement de paradigme de la pensée, sachant que le monde fonctionne dans la certitude d’une existence de chacun, dont les différentes politiques sont en charge de séparer les êtres pour mieux les réunir (en théorie). Ce que nous disons en humanologie, c’est qu’il faut se défaire de l’idée que chacun de nous soit victime d’un système, mis dans sa réalité concrète par une certaine façon d’organiser la société. L’être humain est le socle d’une réalité commune dont chacun expérimente la manifestation par le sentiment qu’il a de lui-même. L’histoire individuelle rencontre une conscience individuelle qui fait de chacun le lit de ses émotions, mais celles-ci ne sont que les symptômes d’un manque d’intelligibilité de soi-même dans la constitution d’un esprit indépendant. Celui-ci est le seul révélateur des possibilités d’une émancipation individuelle, qui ne peut servir que les moyens d’épanouissement de chacun. Nous ne fonctionnons pas par nos sens, mais par l’intelligibilité des perceptions que notre esprit définit dans les situations dans lesquelles notre personne se trouve. Le corps est l’égal de la conscience, le contexte ne nous renvoie pas ce que nous sommes comme corps physique, mais comme niveau d’intelligibilité d’une conscience que notre esprit découvre dans les rapports au présent de ce que l’on vit.

Ce qui nous déstabilise et renvoi à l’inconscience de notre corps, n’est que la production par l’esprit d’un profil affectif qui soit le plus adapté possible à la situation que l’on expérimente. Celle-ci se vit au travers d’une conscience que l’on a de soi-même. Comment peut-on se sortir des automatismes du comportement, qui ne font qu’amener notre esprit à s’algogisier, c’est-à-dire répéter inlassablement les mêmes algorithmes du comportement ?
En acceptant que l’expression de notre identité soit au-delà de la vie que nous menons au présent. Pour comprendre cette attitude de l’esprit, il faut accepter un univers fait d’espace-temps qui soit plus vaste que celui auquel nous avons accès par les organes des sens. Non pas que ceux-ci soient incapables de percevoir l’immensité naturelle de notre univers de vie, mais parce que le conditionnement de leurs physiologies dépend exclusivement du rapport que notre esprit entretient avec la conscience. Il existe donc toujours une partie de l’univers qui reste invisible à nos sens, simplement par notre esprit qui ne donne pas toute la place à un entendement humain qui nous représente en regard de celui-ci. Dans tous les phénomènes naturels accessibles à nos sens, un monde plus large existe, plus vaste et plus riche d’opportunités. Ce monde qui n’est que la continuité du monde des sens est un monde du sens, celui accordé par notre conscience à des comportements plus originaux et plus subtils de nous-mêmes. Ceux-ci deviennent inducteurs d’action plus authentique, au sein de situation qui se vivent comme un champ d’expérience pour de nouvelles possibilités de relation dans tout ce que les contextes recèlent.

Pourquoi est-ce si important ? Parce que dans la vie personnelle, c’est bien le monde invisible qui gouverne le monde visible, et de lui nous découvrons qui nous sommes. Pour chacun à son niveau, le centre dynamique d’une conscience motive un esprit à l’exploration de ce qui fait une vie. C’est par le monde réel que le monde invisible devient visible, par les actions que nous entreprenons pour le comprendre et nous comprendre. La conscience est motivée par des fins que nous escomptons pour le plus grand profit d’une meilleure connaissance de nous-mêmes et de notre environnement. Ne nous trompons pas, ce que veut la conscience, c’est ce que nous devrions vouloir au travers d’elle. Seuls les multiples raisons que les bas instincts de notre esprit nous ramènent en mémoire, peuvent avoir l’effet d’un obstacle pour elle. Qu’est-ce que la vie nous rend si évidents ? Que nous soyons entourés d’objets des sens dont nous avons appris de quelle façon nous devons nous en accommoder. Si tout cela nous apparait fluide, c’est parce que nous sommes trompés par notre esprit à vouloir nous sentir intégrés dans le monde qui se présente à nous, dans les formes qui ne sont pas forcément les nôtres. En conséquence, ces automatismes de circonstance représentent notre pire ennemi, dans le sens où ils nous font accepter notre environnement comme un système qu’il faut intégrer, pour satisfaire à une prétendue norme sociale. Ce système n’est qu’une perception erronée d’une organisation sociale où seule les intérêts portés aux comportements privés comptent. Toute conscience sait que cela n’est pas en accord de justesse personnelle, car seuls les actes comptent, c’est bien pour cela qu’elle incite à l’émancipation individuelle. Celle-ci est la représentation d’un fonctionnement humain qui a l’obligation de découvrir de nouveaux rapports d’espace-temps.

Comment l’esprit procède-t-il ? Suivons son raisonnement. La « personne » doit laisser de la place au principe d’animation par les mouvements singuliers du « multiple » que l’on nomme « organisation ou organisme ». Cela permet la collation d’agrégations (de produits d’information) au sein de celle-ci, dont sont issus les flux fonctionnels. Ceux-ci sont à l’origine des directions choisies face aux différents contextes de survenue dans l’organisation (l’organisme). Celle-ci incarne le principe de fractalité (l’itération multiple des mêmes règles), qui scinde par fonction les différents comportements, en nouveaux flux d’action qui sont à l’œuvre au travers de ces mêmes fonctions. Celles-ci structurent l’organisation, en lui donnant un sens d’être là, au présent d’une situation. Ainsi, avant d’être lié par un rapport, l’espace est séparé du temps, par l’existence d’une polyspatialité, incarnée par le principe d’organisation. Nous retrouvons celui-ci dans le transfert du principe d’unité, d’une clôture organisationnelle vers l’appartenance à un univers cosmique. Le sens d’une organisation ne peut trouver sa complétude physique, qu’au travers de l’intégration du temps, manifesté dans la mise en situation des organismes par leur sens respectif.

C’est de cette situation commune que naît la mise en place d’un système par une conscience de l’ensemble des sens des organisations à être là. Ou le temps intégré des situations, forme la compréhension organisationnelle de chacune par le niveau d’information qu’elles recèlent. L’inversion (l’analyse) par la compréhension, rencontre ainsi la conversion (le déploiement), par la conscience d’un ensemble organisé. La complétude de celui-ci, utilise un mouvement de transcendance des ensembles organisés, donnant la possibilité de faire corps pour chacun. Par conséquent, apparait la communication possible entre tous les corps, pour tous les corps, ce qui déplace l’ensemble vers une harmonisation, par l’instauration d’un ordre naturel (les lois naturelles). Celui-ci s’instaure en fonction de la qualité des échanges entre les différents corps. Ainsi, nous voyons les complémentaires se rapprocher et les contraires s’éloigner. Ceci occasionne l’émergence des lois du mouvement des corps, vers la reconnaissance d’une dualité de principe, entre une tendance à l’attraction et une tendance à la répulsion.

Cette dualité se structure sous la forme de flux polaires (électriques) entre deux corps et de flux similaires (magnétiques) entre trois corps. Une auto-organisation se profile entre les flux polaires et similaires (le champ électromagnétique) à l’origine d’une hiérarchie de densité d’informations, que l’on retrouve dans les niveaux de complexité organisationnelle, dérivée de la quantité d’informations que chacune recèle. L’espace et le temps s’unissent ainsi ou se repoussent en fonction des intervalles de communication (différentes formes possibles), entre les différentes structures corporelles (nous pouvons généraliser pour tous les types de corps). Cet impossible chaos représenté par une désorganisation est compensée par le rythme alternant de l’inversion/conversion du processus de l’intégration/conscience. En aparté, cela pose la question de savoir si toute chose n’est pas aussi conscience de son environnement, mais c’est un autre sujet. Ce que nous pouvons dire c’est que le principe de cohérence nous répond par l’affirmative.

Le rapport d’espace-temps est impliqué par le mécanisme d’induction-contraction (l’inférence de la nature de l’un par rapport à la nature de l’autre, d’où nous expliquons la relativité physique). Mais, il est aussi impliqué par le mécanisme de déduction-expansion (l’analyse de densité qui implique la quantification de l’un et de l’autre, d’où nous dérivons la réalité d’une physique quantique). Ce double mécanisme, produit la variation contextuelle des situations où le sens des organisations les amènent. En conclusion, l’espace-temps est un champ fragmenté et dynamique, qui peut donc légitimement laisser une trace dans la cristallisation des ADN physiques à l’origine d’une puissance vitale. Puisque l’Univers se résume aux comportements de l’espace et du temps, par la formation de leurs rapports respectifs sous des formes variées, c’est en conséquence de l’organisation de ceux-ci d’où tout sens peut émerger. L’ordre harmonieux ou le désordre dysharmonique de leurs structures, n’est qu’affaire d’arrangement entre le tout et ses parties. C’est ainsi à la fonction personnelle, récipiendaire du sens, de rendre compte de l’utilité de telle ou telle structure, par la mise en relation d’une conscience avec les possibilités d’un tout à devenir conscient de lui-même. C’est le stade de réalisation individuelle.

Concernant la personne humaine, la structure utile est le fonctionnement humain. Quand nous parlons d’individu, nous discutons dans les faits de fonctionnement humain, dont les comportements personnels rendent compte. Il n’est en conséquence pas étonnant pour l’être humain, que le premier de ses comportements personnels, réalisés en toute conscience, soit l’écoute de tout autre que de lui-même. Preuve, s’il en était, que le langage par la parole est le bien propre de l’homme.