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Le « Kairos » et l’espace-temps psychique (Part 2)

La quantité d’informations intégrées par l’esprit, délivre un espace-temps profond que l’expression des structures génétiques vont investir. La conscience va ainsi pouvoir s’incarner dans un fonctionnement humain, grâce au corps d’informations matricielles conquis par l’esprit. Les intervalles laissés vacants d’une réalité psychologiquement intériorisée se retrouvent face à une réalité extérieure perçue simultanément par les sens et l’intelligence cognitivo-émotionnelle. Une effusion de l’esprit va alors pouvoir servir de source d’interprétation sous la forme d’une révélation de « soi » comme être humain. Les informations de celui-ci vont potentiellement nourrir une conscience de « soi » relative aux différents contextes intégrés dans lesquels elle se forge. Cette réalité subjective, par son mécanisme d’apparition et objective par la conscience qui en est faite, établissent l’indépendance d’un esprit.

La conscience de soi représente le contexte psychique d’une indépendance d’esprit, dont un pouvoir discriminant sur la réalité de ce « soi » émerge. Les évènements psychiques vont être à l’origine d’une croissance fonctionnelle d’un esprit naturellement humain, en regard de sa matrice biologique de développement. Il n’y a personne autre que ce « soi » entre un « sujet » natif et la naissance d’une conscience existentielle relative aux différents contextes extérieurs rencontrés. Ainsi, le « sujet » et sa conscience, constituée par les informations de nature génétiques, procurent la place d’un « soi » formel, par les différents sens structurels donnés par l’organisation de ces informations. Le contenu énergétique de l’ensemble établit la référence d’une cohérence fonctionnelle, dont une implication consciente par son biais cognitif apporte sa capacité évolutionnaire sur le contenu informationnel du génome. C’est à ce titre qu’un fonctionnement humain devient par définition la manifestation d’une totalité existentielle, unique et profondément autonome, inductrice de nouveaux comportements de conscience personnelle. C’est de cette indépendance, que nait l’être social, dont la finalité est de se défaire de l’attachement aux différents contextes de vie, induis par la socio-physique de son existence. De quelle façon l’être humain s’y prend-il ? C’est ce que nous allons maintenant comprendre.

Un être social se caractérise, par-delà ses actions, par des intentions qui prolongent socialement les valeurs de sa conscience. La fonction est socialement importante pour déployer les actions individuelles. En effet, celles-ci nécessitent un certain degré de cohérence de « soi-même » pour libérer des dispositions d’auto-organisation, sous la forme d’une vie concourant à l’autonomie. En humanologie, la cible des actions humaines est le fonctionnement humain hypostasié des personnes. L’humanologie est ainsi relié à celles-ci, par la reconnaissance des fonctionnements humains comme interprétation existentielle de chacun. Le degré d’intégrité personnelle d’un fonctionnement humanologisé se retrouve dans la nature relative de leur conscience existentielle. À partir de ce fait, quelle va pouvoir être la fonction sociale d’une personne humaine ? En toute honnêteté, la première des fonctions sociale est d’être là pour le bénéfice de tous y compris de soi-même, car seule une conscience partagée légitimise les actions de chacun pour tous. C’est ce bénéfice qui, aujourd’hui, est contrecarré sous la forme d’un calcul financier individuel et capitalistique qui tend à séparer les personnes. Pourtant, ce calcul peut redevenir naturel, grâce à la reconnaissance d’un mécanisme universel de traitement des indices sur les réalités, ce qui permettrait de lui en reconnaître une possible conscience. Pour ce faire, ramener la valeur de l’argent à la proportion d’un objet transitionnel, permet d’en restaurer son principe, celui de gérer équitablement les actions humaines. Cette petite précision faite, cela ne doit faire oublier ce que symbolise la réalité financière, celle d’être une contrainte sociale dont la finalité doit être une question de saine politique.

La contrainte personnelle est, dans son principe, le résultat de la contrainte par tous, dont la nature est subconsciente. Quelles vont être les conséquences cognitives et émotionnelles sur chacun ? Comme nous ne connaissons pas l’étendue d’une socio-physique, car elle s’applique sur un multiple infini, chacun doit en accepter les contraintes sociales. Les conditions du choix des actions nous entraine logiquement à comprendre que ces choix n’existent pas au niveau individuel, mais au niveau personnel. Puisque ces choix ne sont avérés qu’au niveau personnel, c’est donc qu’ils ne peuvent se présenter que sous des formes cognitives et émotionnelles. Parce que le subconscient est le champ de circulation des pensées, ce que rencontre chaque être humain relève essentiellement d’un problème de cohérence entre lui-même et ses pensées. Pour l’induction d’une pensée en phase avec soi-même, il faut une émission fluide des pensées personnelles qui correspondent à la réalité vécue. C’est à ce titre qu’un fonctionnement humain résonne avec une conscience existentielle, dans l’adéquation d’un contexte d’espace-temps psychique correspondant au contexte vécu. Les actions individuelles peuvent alors s’enchainer les unes aux autres, et dérouler ainsi le programme des intentions personnelles porteuses des valeurs que l’on veut communiquer parce que l’on est soi-même. C’est lors de ce processus d’action que pourra s’évaluer la tension entre la cohérence individuelle et la cohérence collective, et donc permettre leurs évolutions respectives en toute légitimité.

Arrêtons-nous un instant sur la notion de cohérence dans les actions humaines. La cohérence cognitivo-émotionnelle est liée à la discrimination entre ce qui est animé et ce qui est inanimé. Normalement, ce qui est animé n’est représenté qu’en surface, ce qui jouxte ce qui est inanimé qui lui représente ce qui est en profondeur. La séparation entre ces deux catégories donne la représentation d’une interface les séparant. La cohérence peut être spatiale ou temporelle ou les deux simultanément sous forme d’espace-temps. La différenciation entre animé et inanimé co-existe, puisque l’un se nourrit de l’autre asymétriquement. L’interface sous la forme d’une médiologie devient l’organe de relation entre ces deux catégories. La cohérence se trouve forcément dans les relations qui unissent les contenus de l’espace et les ceux du temps. Seule la perception phénoménologique peut permettre d’en différencier ce qui est cohérent pour chacun, de ce qui ne l’est pas. Or les actions ne s’arrêtent jamais, ce qui établit la continuité d’une vie partagée entre un niveau de cohérence psychologique et un niveau d’incohérence physique. Le seul comportement humain qui peut simultanément incarner une cohérence psychologique et une incohérence physique, c’est le langage articulé. Les mots se font avec des lettres quand le sens émotionnel se délivre par le sens du mot.

Ce qui se perçoit par « moi », se perçoit d’une manière différente pour une réalité extérieure. Seules les règles d’une perception commune permettent d’établir une communication, qui de fait se retrouve dans la conception des réalités d’un « soi ». Puisque l’espace-temps de l’environnement est un flux continuellement déformé, alors les réalités intérieures deviennent, elles aussi, des flux d’espace-temps déformés. C’est donc au détriment des perceptions que doit s’établir une cohérence dans les actions individuelles pour produire un réel cognitivo-émotionnel. Cet aspect contre-intuitif du mécanisme psychologique est à l’origine d’une intériorisation fonctionnelle. Cela fait du comportement instinctif d’un « moi » le producteur du réel d’un « soi », par l’attractivité d’une opportunité. La cohérence est ainsi d’ordre psychologique quand la décohérence est d’ordre physique, ce qui correspond bien à la réalité de l’esprit et du corps dans la dimension d’une conscience existentielle. De même, notre environnement est simultanément naturel et culturel comme dans la réalité commune, comme chaque être vivant est naturel et culturel par la réalité intérieure de « soi ».

Le fonctionnement humain peut, par conséquent, devenir la mesure d’une cohérence fonctionnelle, initiée par les perceptions d’un langage commun issu de l’environnement. La seule chose d’héritée chez l’être humain, c’est la capacité du langage articulé, car pour le reste, nous rentrons dans le processus d’autonomie régie par le vivant. C’est de ce fait, par cette particularité du comportement, qu’une conscience personnelle va pouvoir comprendre une réalité commune par le biais des perceptions qu’elle va concevoir au sein du processus vivant. La perception subjective de cette réalité commune a pour fonction de faire apparaitre ou disparaitre les frontières de la matière, comme structure incohérente des actions du comportement. Un fonctionnement humain peut alors se révéler comme un processus de cohérence d’une psychologie évolutionnaire, en charge de faire évoluer la conscience personnelle d’une vie individuelle. C’est donc par le langage personnel que nous élaborons le choix de vivre ou de mourir. Vivre devient ainsi la manifestation d’une gestion permanente par « soi » d’un « moi » spatio-temporel psychique. Cela concerne tout autant l’espace et le temps physique d’une réalité commune, au même titre que cela concerne l’ensemble des protagonistes qui entourent chacun de nous. Le fonctionnement vital est de maximiser ce à quoi chacun peut avoir accès par conscience. Un fonctionnement humain va pouvoir alors traduire, par ses actions, une interprétation de l’espace et du temps partagés, entre un espace-temps psychique d’un « moi » et la communication d’un « soi » cognitivo-émotionnel. Ainsi toute action d’un fonctionnement humain relève d’un processus évolutionnaire, pour une conscience personnelle, par l’émanation d’un « moi », subtil mélange d’espace et de temps non partagés. Évoluer grâce à ce « moi psychique », c’est participer à l’évolution d’un environnement, ce qui n’est vrai que dans ce sens et non l’inverse, et donne le sentiment d’une maitrise du temps et de l’espace.

Enfin, l’entendement humain utilise le chemin de l’intime conviction, par un choix raisonné de ses actions. L’esprit représente le centre des actions collectives, ce qui renvoi à la responsabilité individuelle dans les choix des actions à entreprendre. Puisque la conscience est le médium individuel du champ morphogénétique des comportements d’un subconscient, c’est d’elle qu’une personne humaine va pouvoir concevoir la cohérence de ses actions. Les perceptions vont ainsi être corrélées à la production d’une conscience naturelle, qu’un « moi psychique » doit intégrer comme vie individuelle pour rendre autonome une existence humaine. Lorsque la vie de cette existence humaine est avérée, grâce à la conscience naturelle qu’elle matérialise, elle devient créatrice d’un être vivant sous l’égide d’un « soi » qui le préside. Celui-ci devient la sphère d’une auto-organisation qui permet de répondre à l’intégration de tous les contextes possibles. Cette nouvelle entité fonctionnelle communique alors dans un langage sémiotique, accessible à tous par l’enchevêtrement des consciences naturelles. Par l’absence de choix raisonnés, la plupart des personnes humaines ne sont pas dans leur « présent » là où ils devraient être, ce qui surexpose ou sous-expose leur vie. Nous tenons ici la condition individuelle des troubles de santé, dans une incompatibilité traumatique potentielle, liée à des actions décontextualisées.

De tout ceci, nous pouvons conclure qu’il y a mieux que l’exploitation des informations, il y a la vie propre manifestée comme une volonté involontaire. Mais, cette vie a besoin d’une conscience naturelle pour se manifester librement. De cette liberté comportementale, apparait les protagonistes servant de sources d’enrichissement pour cette vie propre, par le biais d’une inter-relation vivante mutuelle, faisant office d’humain pour leurs actions humaines. Voici comment les choses sont ce qu’elles sont en conscience, grâce à l’intelligibilité naturelle de leur être. L’instinct vital devient ainsi l’intérêt supérieur d’un « soi-même » grâce à la perception extrême d’un « kairos », soit l’art de saisir les opportunités quand elles se présentent à « soi », ce qui s’avère être le seul comportement contre-intuitif par nature. Par conséquent, la conscience naturelle ne concerne que la vie propre. Le « soi-même » est donc une nature dans la Nature, une homologie qui fait du non-attachement une valeur du « moi » psychique. Nous pouvons considérer, à ce stade, que l’introduction du réel par l’application d’un « kairos » dans une réalité, est corrélativement l’introduction d’une métaphysique par le comportement évolutionnaire d’une vie propre. Ainsi, appliquer cette réflexion sur la constitution des êtres vivants permet d’interpréter la fonction des organes des sens comme les grands initiateurs d’un schéma directeur fonctionnel pour l’émergence d’une conscience naturelle. Celle-ci évoluant au gré des évènements, d’une réalité perçue par les sens, ce qui donne le sentiment d’existence, indépendamment de la réalité dans laquelle les différents corps physiques évoluent.

Conclusion, le « moi psychique » est bien la simulation individuelle d’un « soi » cognitivo-émotionnel dont la réalité diffère de l’ensemble des êtres vivants. Cette simulation individuelle est la véritable signification d’un « je suis », qui représente à chaque instant la somme de tout ce qui peut être imaginé comme réalité humaine pour chaque être humain. Elle engage la formation personnelle dans une apparence sans l’ombre d’une substance qui lui permette de se manifester, puisque l’être humain incarne tout à chaque instant. C’est donc du principe d’une « âme de composition » que chacun d’entre-nous détenons la « force » sur l’ensemble des éléments qui nous composent par l’entremise d’un esprit.