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Le réel conscient

Connaître le réel conscient redonne le pouvoir d’action à celui qu’il l’a perdu. Voici comment nous pouvons expliciter cette thèse. Nous avons vu qu’une socio-physique humaine, c’est en fait une socio-physique de l’esprit. Nous avons vu aussi qu’elle donne les moyens à la conscience, de devenir humaine grâce au traitement, en temps réel, des informations qui la constituent.
Lorsqu’un régime de perception atteint le seuil d’une maturité, un nouveau phénomène conscient apparait ; le décrochage de la pensée mentale de son environnement psychique. Loin d’éteindre toute faculté cognitive, cette mise en flottement de la pensée, apporte à la conscience une nouvelle propriété de spatialisation du savoir. En effet, l’objet de nos perceptions ne relève plus d’un jugement de valeur de soi ou de l’environnement, mais se dissout dans la formation d’une nouvelle conscience de soi, la réalité humaine. L’individu que représente l’être humain devient ainsi la réalité première, auxquels tous les sentiments de vie vont se référer. L’égo disparait, mais également tout intérêt psychologique qui vont se déplacer sur le second plan d’une conscience évolutionnaire, dont une vie humaine en devient l’expression. Le sujet psychologique se transforme en une réalité individuelle, et l’action individuelle devient une action humaine au travers de sa fonction sociale.

Alors comment arriver à cette maturité perceptive ? Par une indexation spontanée des informations d’un nouveau type, celles d’un rapport entre deux perceptions majeures que sont l’espace et le temps, contexte de toutes nos expériences. Rien n’est mystérieux dans le développement d’une évolution consciente. Si l’historique de nos actions nous porte vers l’idée que l’on se fait des choses, alors, nous ne faisons que renforcer un mental qui a pour charge d’examiner les bénéfices/risques de cette idée pour le sujet psychologique émetteur de ces mêmes idées. Rien à voir avec une quelconque humanité, c’est juste l’opération neutre d’une raison à faire des efforts dans un sens, pour en escompter un gain personnel, quelqu’en soit sa nature. L’inter-relation humaine impose une autre règle du jeu, celle de conduire correctement l’énergie engagée dans toute relation sociale. Dans ce contexte précis, l’énergie mise en jeu individuellement, n’est autre que la première pensée qui nous vient à l’esprit, il s’agit donc d’une écologie de l’esprit et non d’une stratégie humaine.

À ce stade, posons l’hypothèse de travail que l’ensemble des sciences soit une source de principes, pour l’esprit, en vue d’appliquer une philosophie naturelle à toute relation d’un être humain à son environnement. La richesse de contenus apportée par cette pratique, nourrie tout naturellement des prises de conscience qui deviennent des états internes, et ce grâce à l’intervention d’un intellect qui en rend compte. Il se forme alors un esprit rationnel par le biais des objets de perception, ce par quoi une conscience en formation agirait, pour contraindre des sens à percevoir une réalité avec un moindre cout énergétique. C’est ce processus fonctionnel que l’on appelle matérialisation de la réalité, et cela relève d’une activité vitale d’un soi impersonnel, la raison, par recouvrement analogique de deux réalités ; l’être humain qui perçoit et la situation perçue.

Par conséquent, par-delà la conscience, un esprit se constitue au détriment d’un univers émotionnellement psychique. L’accession à la fonction impersonnelle de l’esprit correspond à la disparition progressive d’un mental réactif aux émotions et de son corollaire physique, la perception de matière. L’apparition en conscience d’un esprit prévaut sur toute considération morale d’un sujet par utilisation d’une intelligence émotionnelle, par un choix énergétique moindre dans le traitement des informations reçues. En effet, l’être humain est dévoilé par la nature des informations reçues par l’esprit, alors qu’un mental est l’objet d’une construction qui nécessite de l’énergie pour le soutenir. Comme tout objet de perception est un objet par la nature de ses propriétés, alors le choix par l’intelligence émotionnelle est toujours lié à l’optimisation de son cout énergétique. Nous aurons donc ici la constitution d’une information par la superposition des deux états énergétiques correspondant à la nature de deux systèmes ; l’esprit percevant et l’objet perçu qui trouvent une résonance émotionnelle dans un psychisme individuel.

L’esprit, par sa tendance auto-justificative générée par l’énergie vitale, laisse entendre une conquête omnisciente de son milieu par la nature de son développement. L’accessibilité à celle-ci révèle des états de perception propre à intégrer un domaine de conscience représenté par la dissonance psychique. Cet esprit fait vivre, en regard de la conscience, tout ce qu’un univers de soi recèle, y compris un être humain et son environnement. Mais également toutes les formes de vie intermédiaires possibles avec lequel celle-ci peut potentiellement entrer en relation. Nous constatons maintenant que rien à présent n’empêche d’attribuer à l’esprit une nature émotionnelle, allant même jusqu’à dire que sans les propriétés physiques de cette nature, aucun esprit ne pourrait se former.

Est-ce que cela permet à la conscience d’entrevoir l’existence d’un corps physique au travers d’un esprit qui peut le concevoir ? Oui si l’on reconnait que la nature de l’esprit soit constituée des informations naturelles d’un organisme vivant, que l’esprit modèle à son gout au gré des informations qu’il conçoit à partir de ses perceptions conscientes. Puisque l’esprit permet un dialogue entre deux natures d’objet, la vie biologique et les objets de perception psychiques, alors nous pouvons comprendre que l’esprit devient le médiateur entre l’espace-temps des expériences d’un comportement de prospection et le développement propre d’un esprit grâce aux fonctions de relation d’un organisme vivant. Nous sommes donc parvenus au niveau où se produit la recherche d’un transfert énergétique entre deux systèmes : l’être humain et son environnement psychique, tous les deux en évolution constante. Voilà pourquoi l’esprit choisit l’être humain comme référentiel plutôt qu’un sujet mental, pour prospecter l’environnement naturel de soi contenu par une sensibilité émotionnelle de son domaine psychique, car ce choix est plus rentable énergétiquement que sur celui d’un environnement extérieur à soi.

Techniquement, nous nous situons au niveau des flux d’énergie entre deux domaines qui se quantifient par des informations d’espace-temps qui sont contextuellement simultanées de nos expériences comportementales et de nos émotions. Il nous faut maintenant trouver les structures sur lesquelles ces informations vont servir. Nous les repèrerons dans les ADN cellulaires et plus particulièrement leur secteur épigénétique, celui qui a pour charge la gestion de l’expression du génome de l’espèce humaine. Nous avons ainsi un transfert qui s’opère entre deux environnements pris comme milieu, et une entité fonctionnelle prise comme un projet hérité du développement d’une identité. Ce processus de transfert se fait par le biais de la réalisation d’un esprit prospectif, d’un univers de soi, dont il va lever les contingences émotionnelles restrictives délivrées par le mental. Ceci est fait par la réception des perceptions responsables des différents niveaux de conscience. Ainsi, nous découvrons une âme naissante, correspondant à une conscience d’esprit d’une réalité humaine en développement.

Si nous ne pouvons plus parler de matérialisation à l’échelle de l’Homme, c’est que nous préférons discuter d’intégration. La question qui se pose maintenant est de savoir comment une conscience dépasse le domaine du soi et pourquoi le ferait-elle ? Franchir les frontières du domaine de soi est un impératif évolutionnaire puisqu’elle dispose d’un environnement qu’elle prend pour son milieu grâce à la présence de l’esprit. L’ambition de celui-ci est d’embrasser une unité retrouvée par la conscience, au travers d’un traitement universel de tout ce avec quoi elle peut entrer en relation. Mais, le traitement cognitif de son environnement la renvoie à la nécessité d’une intégration historique, pour satisfaire la pérennité de l’ensemble du processus de conscience, fait jusqu’alors, et nécessaire à l’exercice d’une vie. Cela oblige donc la conscience à reconnaître un corps d’action dont la propriété importante est d’ambitionner une omniscience pour offrir les moyens d’expression d’une vie omnipotente. Le cycle d’existence de l’esprit se referme ainsi dans un processus d’ouverture au monde d’un corps, qui lui permet de faire émerger la vie. En effet, ce qu’offre une omniscience en regard d’un esprit de conscience : c’est la confrontation de la vie à un absolu d’existence de soi. Soit de donner les conditions d’une vie à un esprit pour en faire naître l’énergie d’une conscience au travers d’un corps d’action.

Nous avons, par ces conditions de naissance, l’émergence d’un corps d’énergie dont la transformation par le processus d’existence lui accorde l’expérience d’une vie individuelle. Cette réalité peut être vue comme la matérialisation d’un vide physique dont le savoir exercerait un effet gravitationnel par les quantités élémentaires d’information issues d’un rapport entre l’espace et le temps. Ces effets structurants, offrent à l’esprit les premiers éléments physiques responsables de la naissance d’un champ de force aussi répulsif qu’attractif. C’est l’ère atomique de l’existence physique, donnant lieu aux premiers éléments chimiques de la vie. La vie humaine devient donc par l’esprit une réalisation indépendante, strictement autonome. Ceci nous amène à comprendre qu’il ne faut pas confondre le domaine de soi qui mène à l’esprit impersonnel et le domaine de la vie qui intègre une conscience sous une forme individuelle.

Bien, pourquoi une physique de l’esprit nous intéresse-t-elle ? Parce que comprendre la nature de l’esprit nous apporte les premiers arguments en faveur d’une dissociation entre les comportements sociaux et la vie comme unité fonctionnelle et indépendante d’un rapport à l’environnement. Cette approche implique de mettre en question le type d’organisation sociétale dans lequel chaque être humain évolue. En effet, la société telle qu’elle est organisée aujourd’hui privilégie l’intégration des comportements individuels au seul profit d’une réalisation sociale fondée sur l’accumulation de biens et de richesse financière, ce qui entre en conflit direct avec les processus de développement d’une indépendance vitale. Ainsi, nous pouvons comprendre que pour restaurer l’intégrité des processus de vie biologique, il nous faut accepter de ne pas faire dépendre la vie biologique des seuls comportements sociaux, mais impérativement de la seule évolution de conscience induite.

Maintenant comment trouver les bons mots pour définir ce qu’est un acteur social dont l’action sociale d’existence en est la seule représentation ? Si nous comprenons que la maîtrise totale de la nature d’un corps physique, donne à la conscience l’angle sous lequel un acteur social se constitue, alors nous acceptons que l’information biologique soit l’unité élémentaire de cette constitution naturelle. L’action sociale d’exister, va automatiquement découler de cette prise de conscience. Petite remarque, la réalisation consciente de l’intégrité de cette constitution, permet aussi d’en assurer sa pérennité du fait du caractère autonome et historique de cette réalisation.

Nous avons un savoir scientifique comme matrice de compréhension de la nature de la réalité, ce qui autorise l’esprit à constater que ce ne sont pas les sens qui dominent un corps physique, mais le savoir dont les actions s’organisent en système de vie. Maintenant, nous arrivons au cœur de cette réflexion. Un génome humain peut être le script d’un prototype de vie humaine personnelle inconsciemment transmis. Ceci peut implicitement dire qu’il n’y a rien à soi, cependant que nous sommes le tout d’un soi. En effet, nous n’existons pas comme réalité personnelle tant que le récipiendaire d’une vie ne l’a pas réalisé consciemment. Seule la conscience d’une réalité humaine en donne le caractère objectif, ce qui implique que nous soyons dans l’ignorance de notre propre réalité à la naissance. Une nouvelle situation apparaitra alors, la nécessité par l’esprit de créer un état pour endosser les actions sociales de chaque être humain en fonction de son espèce. Cet état est celui d’être humain, pour qui l’action existentielle est d’assumer un rôle de représentant d’une espèce auprès de toutes les autres espèces vivantes répertoriées, puisqu’il dispose d’un complexe fonctionnel de conscience mémorielle par son génome pour sa pérennité. Cet état est partagé par chaque être humain par le fait d’être porteur d’une réplique d’ADN humain.

Une vérité est là, mais difficilement acceptable personnellement, c’est que la réussite d’une vie de l’esprit n’est due qu’aux seules possibilités qu’un esprit donne à sa conscience d’existence. C’est pourquoi les cultures orientent les esprits par différents niveaux de système de croyance pour les guider. Le choix d’orientation personnelle est toujours dans le sens de l’établissement de nouvelles connaissances, qui vont permettre une maîtrise émotionnelle dans le sens d’une productivité intellectuelle. C’est ici que collectivement ou individuellement, s’exprime tout l’art de la politique comme moyen stratégique d’une gestion émotionnelle des êtres humains. Cela peut aussi toutefois amener à former des sociétés d’intérêts pour lesquelles tous les moyens peuvent-être imaginés. Entre autres la création des numéraires financiers avec leur maître d’œuvre ; une économie dont les moyens permettent l’anticipation, l’organisation et la planification, à bon ou mauvais usage.

Alors, à quoi sert-il de connaitre l’ensemble du processus qui nous mène au réel conscient ? La réponse se trouve dans la continuité de la prospection métaphysique des possibilités d’action de l’être humain. En l’occurrence, celle de lui donner accès à la dimensionnalité universelle de son monde. Celle qui est escomptée par les recherches physiques actuelles sur la nature de la réalité. En effet, cette dimensionnalité offre une continuité de réalisation consciente des possibilités de l’esprit humain à concevoir les moyens de nouvelles découvertes. Une petite explication s’impose, la dimensionnalité universelle du monde est observée dans la mesure de la variation, d’un rapport existant entre l’idée d’un espace et l’idée d’un temps, à l’origine des possibilités contextuelles de l’expérience humaine. Cet aspect multidimensionnel se découvre lors de la mesure des oscillations mécaniques que l’on observe sur tous les corps physiques, et ce, à toutes les échelles de grandeur. C’est ce qui correspond à l’induction de mobilité crânienne, lors de l’activité cérébrale normale, et que nous pouvons mesurer en cycle d’oscillation sur l’ensemble d’un corps en équilibre fonctionnel. Ce cycle d’oscillation peut être appelé, le cycle d’horloge de l’être humain.

Ce dernier s’inscrit dans le champ d’un comportement autonome et indépendant d’un être humain à vouloir définir sa réalité d’existence. Celle-ci passe obligatoirement par un travail cognitif, dont la répercussion prend la forme d’une influence épigénétique sur sa biologie. C’est le processus de personnalisation de l’être humain. Nous observons ici une tendance à la synchronisation entre, l’activité cognitive de l’esprit et les comportements physico-chimiques de la vie biologique. Cette observation sous-tend la possibilité d’un esprit à s’incarner sous la forme physique d’un corps. Nous sommes sur le territoire possible d’une intégration harmonique des ondes d’oscillation d’un corps avec les fréquences des ondes cérébrales de ce même corps. C’est le prérequis nécessaire à l’exploitation des dimensions universelles du monde environnant l’être humain, offert par la constitution possible de nouvelles inter-relations conscientes. La conscience qui recèle une identité d’esprit naissante, trouve ici un environnement pour la continuité évolutionnaire de celui-ci. Le domaine de l’évolution est donc bien un champ ouvert sur l’infinie découverte de soi.

Cette émancipation de l’esprit, permise par l’objet de sa nature consciente, donne à la vie une liberté dimensionnelle, qui satisfait au besoin de l’être humain pour lui offrir un sens. Cette dernière, nourrie d’état de conscience, devient pour l’esprit la source de l’énergie pour toutes les expériences humaines. Le stade personnel représente la seule réalité de non-énergie par son immobilité apparente. L’état personnel est la condition première de la naissance du processus énergétique à l’origine de toute l’évolution de l’être humain. Enfin, ce stade de non-énergie est la caractéristique essentielle du repos de la vie, qui, comme tous les phénomènes, doit sa réalité à la propriété d’alternance. Ceci nous oblige à reconnaître qu’une personne ne possède pas de nature propre tant qu’elle ne développe pas sa conscience d’elle-même.