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L’émancipation de la servitude involontaire

Il existe une finalité escomptée d’une vie humaine, développer une conscience conceptuelle de soi-même. Il s’agit alors de clore le chapitre d’une inconscience native, par une connaissance approfondie de soi-même. Une intelligence comportementale, au niveau individuel, ne peut être qu’une intelligence émotionnelle, puisque le comportement ne s’adresse qu’aux fonctions et non à l’esprit de conscience. Il faut donc retrouver une conscience naturelle, impliquant l’ensemble des phénomènes de l’existence, pour qu’un être humain s’approprie les conditions de ce qu’il est. C’est ainsi que, dans le schéma général d’un fonctionnement d’une existence, la vie serait l’ensemble des rapports contextualisés relatifs faisant naître toutes les fonctions humaines. C’est à partir des fonctions qu’apparaissent les différents organes incarnant les espace-temps qui président aux destinées des relations vitales. De cette façon, une vie individuelle s’inclue dans le concert d’une vie universelle.

Qu’est-ce qu’une vie physique ? Le résultat d’une libre expression génétique individuelle. Celle-ci ouvre les conditions d’existence des cellules organiques, dont les fonctionnements propres établissent les conditions systémiques d’un milieu intérieur. Celui-ci est donc à l’origine de la genèse d’un corps physique autonome. Il va donc émerger, de ce double état de dynamiques contraires, la mobilité d’un processus biologique fonctionnel et la fixité d’un état corporel. La naissance d’un besoin d’équilibre entre ces deux états ne peut être satisfait que par l’ouverture systémique vers une vie universelle. L’ouverture aux différents mondes des phénomènes de l’environnement permet à l’esprit d’un système vivant l’approfondissement des connaissances sur les origines de soi. C’est de là que naît le fonctionnement humain, dont le développement est corrélé aux prises de conscience qui renvoient à la connaissance des origines de chaque constitution individuelle. Dans un esprit de conquête, l’équilibre convoité entre ces deux forces contradictoires de la mobilité fonctionnelle et de la fixité d’état trouve les moyens de sa propre constitution dans la reconnaissance consciente d’un instrument de régulation endogène : le génome individuel.

Il s’agit ici d’une renormalisation absolue d’une génétique fonctionnelle humaine par le développement d’une vie consciente de l’esprit, ce qui renvoie à la complète responsabilité de la personne humaine envers son existence. La vie biologique ne peut exister que comme contrepartie d’une vie physique, dont l’équilibre est régi par l’existence d’un fonctionnement humain. Le Moi conscient est un Moi physique transitionnel entre l’inconscience d’une expression génétique native et sa conquête par un esprit de conscience. Aujourd’hui, nous avons affaire, dans la grande majorité des cas, à des êtres humains en représentation. La seule possibilité d’agir en conscience est d’investir un fonctionnement humain, dont la maturité perceptive nous livre la connaissance de nous-mêmes et de notre environnement.

Il faut donc que l’esprit donne forme à des phénomènes de perception. Rien n’est vraiment compliqué dans l’existence pour qui sait voir, car ce qui permet de donner forme aux phénomènes perçus n’est rien d’autre que le résultat d’une activité du génome humain réparti en ADN cellulaire organique. C’est ainsi que les informations naissent de soi au travers des moyens de leurs formations, mais en toute inconscience. En effet, l’inconscient individuel est le champ d’expression génétique, quand une conscience est le processus volontaire de reconnaissance des informations de soi par les sentiments issus de la relation physique d’un organisme à son environnement. La reconnaissance des informations de soi attribue à la mémoire les différentes propriétés physiques qui font les matières de l’inconscient par leurs forces respectives. D’où le fait d’assimiler un inconscient psychique à un chaos désorganisé. Pour que les différentes matières de l’inconscient puissent devenir des informations de soi, il faut que l’esprit puisse leurs attribuer des qualités sentimentales, des qualia. Lorsque les matières endossent les habits des sentiments, alors la conscience a la possibilité de vaincre l’inconscience native en installant les conditions d’une identité psychique universelle.

C’est par l’existence de l’identité psychique universelle qu’une personne s’affranchit de la servitude involontaire inhérente à une naissance contextuelle. Cette nouvelle étape du développement d’un fonctionnement humain nous permet d’introduire les nouveaux moyens d’exploitation du chaos inconscient désorganisé, notamment grâce à l’émancipation volontaire par une conscience conceptuelle.

Maintenant, pourquoi y aurait-il un chaos inconsciemment désorganisé ? Parce que justement il est inconscient. Et de ce fait ne peut être protégé de la désorganisation opérée par l’exercice d’un libre-arbitre malencontreux. Dans son essence, le chaos comporte un ordre profond, dont le comportement est totalement inféodé aux conditions initiales de son contexte de données. La variation de ses conditions initiales guide, d’une manière aléatoire, le chemin des forces physiques vers ce qui, finalement, prend la forme d’attracteurs. Ceci fait que la destination des forces physiques renvoie toujours à des particularités de leurs origines. C’est ainsi que la stabilité physique se forme ou se déforme en propriétés matérielles, qui ne sont pas forcément situées à leur juste place. Les conditions initiales du chaos ne sont pas autre chose que les conditions personnelles élaborées par les choix du libre-arbitre.

Ne pas être soumis au chaos psychique inconscient est donc l’affaire des choix volontaires, dont la conscience conceptuelle aide à rétablir l’ordre naturel. C’est de la recherche de cet ordre que s’installent les raisons d’être ce que l’on est réellement. Ce que l’on appelle la synchronicité psychologique est le moment où des raisons d’être émanent des informations génétiques devenues conscientes par la reconnaissance de certains sentiments de soi. Le chaos inconscient devient alors une ressource physique à même de procurer la maîtrise sur les éléments physiques de la nature. C’est ce que fait la conscience en établissant un corps physique adapté aux circonstances de vie. La personne humaine, par l’intermédiaire de son esprit, peut alors être qualifiée d’être dans le monde et hors du monde à la fois, ce qui lui octroie une pleine indépendance de vie.

De par la nature physique des éléments génétiques, les informations potentielles de soi obligent l’esprit à s’intéresser à l’histoire cosmique au travers du fonctionnement de l’univers, que l’on retrouve d’une façon analogique au sein de l’univers conscient d’un être humain. Il ne reste donc plus à l’esprit conscient qu’à explorer celui-ci grâce aux informations délivrées par les processus inconscients de ses mémoires.