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L’homme n’existe pas encore, l’humain si !

Le concept de conscience incarnée, stimule la réflexion sur l’intégration du cadre tridimensionnel de l’expérience humaine, dans ses possibilités évolutionnaires. C’est un domaine tout à fait compatible et accessible, pour l’intelligibilité d’un fonctionnement humain, dès lors que nous considérons qu’une conscience incarnée préexiste individuellement à la reconnaissance sensible d’un multivers dimensionnel. C’est ce que nous allons aborder maintenant, car il est nécessaire de trouver une éthique de valeurs face aux problématiques de sens, générées par l’exercice de la vie quotidienne.

En premier, il nous faut revenir sur les définitions d’inconscient, de subconscient et de conscience. Dans l’humanologie, l’inconscient n’est pas Freudien, il est génétique ou plus précisément, la portion de l’ADN non actif du génome. Le subconscient est l’acteur humanologique de transcription du génome. La conscience est d’emblée incarnée, mais se réalise individuellement par des prises de conscience personnelles induites. D’autre part, nous nous servons usuellement de cinq sens, auxquels nous devons rajouter un sixième sens, la prise de conscience. L’histoire des sens sensoriels est complexe, nous n’avons pas que six sens et nous y reviendrons plus tard.

Dans le cadre de cette réflexion, il nous faut préciser un autre concept qui pour nous est d’ordre transitionnel, celui de nature humaine. Il y a de nature humaine que parce qu’il y a une sensibilité humaine, et celle-ci concerne en réalité une véritable faculté d’entendement, dont l’intuition nous en communique l’existence. Une ébauche de schéma directeur se dessine. Puisque l’inconscient est la partie éteinte du génome humain, le subconscient devient un transcripteur humanologique des percepts conscients, vers cet inconscient génétique. Le conscient devient le concepteur des données sensorielles, issues d’un différentiel de sensibilité de la nature humaine envers son environnement intelligible. Celui-ci se réalise en l’humain, au travers des prises de conscience personnelles, par des percepts mis en forme par l’intuition individuelle. Le fonctionnement humain est le résultat de cette transcription génétique en temps réel. Reste que l’humanologue est l’acteur que l’on nommait antérieurement comme subconscient.

Ce qui s’ouvre réellement avec la reconnaissance d’un fonctionnement humain, c’est l’apparition d’une réalité factuelle, celle d’une possibilité d’intelligence omnisciente, vers le champ d’exploration dimensionnelle, d’une connaissance universelle. La conscience incarnée est un état, le résultat d’une maturité de perception de l’intelligibilité complète d’un environnement anthropologique. Cet état ne peut se réaliser, que dès lors, nous comprenons que l’information ne vient que de soi. Celle-ci est de plein droit, car elle est le contenu de sens qui dévoile le pouvoir d’une intuition, celle de conceptualiser l’expérience directe d’une conscience à portée universelle. En ce sens strict, une conscience incarnée est la cause première d’une condition humaine libre, indépendante de l’environnement, et source des expériences humaines.

Au sein d’une personne, la faculté d’intelligence pure ou infinie, est sans idée, car elle est de nature intuitive. C’est parce que toute forme de pensée est issue d’une faculté humanologique, celle d’être une représentation de sens, qu’il est nécessaire d’en établir une transcription fonctionnelle par le biais d’une expression génétique. Cette faculté subconsciente, l’acteur humanologique, est responsable d’une capacité intrinsèquement psychologique, celle de se réaliser comme être vivant sous la forme d’un fonctionnement humain. Mais, nous nous heurtons ici à la représentation historique du corps, sous la forme d’une matérialisation de ses composants, dont le pouvoir d’utilité sociale fait usage. Comment peut-on prendre en charge cette matérialisation ? Dans cette réponse, nous verrons que la société de connaissance est le parfait exemple de cette prise en charge, mais malheureusement aussi la parfaite clôture mentale pour toute conscience personnelle.

Pour cela, il faut s’immerger dans l’état émotionnel engendré par la vie contemporaine. Le concept central de la vie quotidienne d’aujourd’hui est la peur, celle générée par l’état instable de la psychologie individuelle. Cette peur est largement inconsciente, et ne sort que par l’attention que l’on porte à ses états d’esprit du moment. La peur, comme sentiment personnel, se manifeste dès lors qu’existe une inadéquation entre l’expression d’un génome, et la réalité perçue d’une intelligibilité de l’environnement. C’est ce que remarque l’intuition, dont la mise en conscience doit en délivrer les solutions de comportement, pour qu’un subconscient, l’acteur humanologique, en rétablisse une pertinence des réponses biophysiques. Dans le cas contraire, les réponses comportementales sont d’ordre mental, c’est-à-dire apportées par une organisation sociétale, dont l’architecture culturelle en fait des algorithmes génétiques gérés par le pouvoir en place, quelqu’il soit. Celui-ci apporte alors sa valeur d’échange, par un bien consommable qui satisfasse à l’anxiété individuelle. Celle-ci, générée par la peur du moment, est contrebalancée par un réconfort affectif, équilibrant le manque de conscience de soi envers les causes réelles de cette peur.

Cette interprétation matérialisante, face aux aléas d’une vie, entre en contradiction avec une approche intégrée d’un fonctionnement humain portant la connaissance de soi, qui permette de relier les évolutions d’un environnement, avec la compréhension d’une vie individuelle. Nous le voyons bien ici, le concept de conscience incarnée est un concept qui n’échappe pas à la politique, tant collective qu’individuelle. En général, ce sur quoi une politique s’appuie pour se mettre en œuvre, c’est un certain niveau de connaissance des réalités de vie des membres sur lesquels elle s’appuie. Si une politique est de nature collective, c’est parce que l’homme est au centre de l’organisation sociale, comme le bien commun à offrir à tous ses membres.

La déclaration universelle des droits de l’homme existe, c’est bien que l’homme est subodoré comme l’état final de l’humain. Comment peut-on considérer la situation aujourd’hui ? Dans la vie, l’esprit avance toujours contre quelque chose. L’esprit premier d’un humain est que l’idée de l’homme (souvent inconsciente) est la finalité existentielle, prépondérante face à la seule idée de l’humain (souvent consciente). L’homme, en tant qu’idée, représente une somme d’action, qui fait de lui un complexe mémoriel de toutes les actions humaines de son espèce. Cela fait ressortir un bien commun, l’homme, validé par chaque prise de conscience individuelle. L’idée de l’humain est trop restrictive à la personne et n’encourage pas à la recherche du bien commun. Cette inertie de l’esprit ralentit l’avènement de l’homme.

Il existe bien un fonctionnement humain, dont les prises de conscience en sont l’énergie d’un acteur humanologique. La destinée recherchée par celui-ci est anthropologique, car elle installe l’homme comme valeur fondatrice du bien commun. Chaque être humain recense en lui ce potentiel d’action, dont une conscience incarnée en est la représentation personnelle. Une question se pose ici, comment comprendre l’exacte intelligibilité des réalités humaines, quand on est soi-même un être humain ? Par une certaine façon d’agir de chacun pour relier les informations de soi et des autres, au travers de la nature variable d’une valeur commune.

Nous avons vu, qu’une valeur commune, comme celle de la réalisation de l’homme, est donnée par l’esprit. L’intelligence est une faculté partagée, à la fois par chacun de nous et à la fois par une intelligibilité de perception des idées issues de l’environnement. La nature d’une valeur commune peut alors se distribuer, dans ce qui porte à la fois les comportements, et les actions de l’un et de l’autre. Mais aussi au travers des différents contextes rencontrés dans l’expérience humaine. C’est donc ici que l’environnement prend sa part dans l’évolution humaine, et ce, au travers du seul rapport qui relit l’humain, l’environnement et l’idée de l’homme. Ce rapport est physique, il est à la source de l’intelligence collective, celle qui se conjugue à la fois dans l’idée, dans les actions et dans une responsabilité environnementale perçue. La Nature, la Culture et l’engagement conscient, représentent le triptyque expérientiel de ce rapport physique.

L’intelligence est reconnue physique par nature, car cette propriété est la seule à pouvoir relier l’aspect virtuel des idées et l’aspect réel des expériences humaines. Les caractéristiques du vivant vont découler de cette fondation particulière, qui prête à comprendre, à interpréter et à appliquer les connaissances de l’expérience. Il ne sera alors pas étonnant de voir l’information être la médiatrice d’une intelligence. La dualité de sa nature, symbolique et porteuse de sens, énergétique comme média de son comportement, incarne la totalité de sa fonction de communication d’un savoir.

En Physique, nous découvrons que « rien ne touche rien », parce que l’interface entre toute entité de matière organisée se résume à l’interaction fondamentale entre électron. Celui-ci est l’unité élémentaire de la physique de la matière. Or les électrons étant de même charge, ils se repoussent. La répulsion est donc bien la première force physique dans l’interaction au sein de la matière organisée, telle que l’on peut se représenter un corps vivant.

La cohérence devient implicite de ce fait positif, comme la conséquence recherchée par toute organisation de matière, telle que l’existence du corps humain en vie le montre. Ce que nous appelons vie individuelle n’est autre que cette recherche permanente, qui donne forme à un fonctionnement biophysique tel qu’un organisme vivant le démontre à chaque instant. Il est ainsi logique de penser, que la quantité de micro-mouvement biophysique d’un organisme en recherche de cohérence, peut être détecté et perceptible en quelque endroit du corps. Cette signature de mobilité organique est particulièrement présente au niveau du complexe squelettique crânien, par le fait de l’existence de sutures mobiles. L’existence de celles-ci nous permet d’observer une histologie propre à dévoiler des comportements fonctionnels, dignes d’une néo-articulation. Les micro-mouvements recensés au niveau des sutures sont de nature à caractériser les comportements énergétiques du traitement des informations. Cela au sein de l’activité cérébrale globale par le biais de la contiguïté fonctionnelle des tissus. La relation étroite de la quantité d’énergie avec la quantité de sens de l’information nous expose, en temps réel, le travail d’une intelligence à la recherche maximisée d’une cohérence énergétique. Nous pouvons ainsi déduire qu’il existe des règles spontanées, inférées par l’intelligence, pour une optimisation fonctionnelle.

C’est pourquoi, nous constatons l’existence d’un type de fonctionnement physique hors équilibre. Celui-ci est parfaitement en adéquation avec le modèle physique d’un processus générateur de structures dissipatives et fonctionnellement auto-adaptatives, à l’origine de la stabilité biophysique de l’organisme. Nous tenons ici les conditions du fonctionnement humain, de nature physique et de dimension symbolique, dont le taux d’informations traitées, définit le niveau de complexité fonctionnelle. Le fonctionnement humain trouve là un témoin de qualité, au travers du comportement autonome des différents os crâniens, dont l’ensemble forme le complexe crânio-facial. Dans son état de recherche d’équilibre, l’organisme nécessite un mécanisme de maintien de l’intégrité de ses constituants, qui se manifeste par une motilité rythmique organique de l’ensemble du complexe biophysique corporel.

Par cette interprétation de la complexité d’un fonctionnement humain, nous comprenons qu’il soit impératif que dans l’existence humaine, un devenir soit formé. Celui-ci a pour développement une destinée à se réaliser homme, d’appartenance au genre humain, caractéristique individuelle d’une même espèce anthropologique. Le contexte humain de la technologie, dans l’avènement des machines autonomes, nous fait observer dans l’existence de celles-ci, la projection mentale d’une machine virtuelle au sein de l’esprit humain. Pour que l’évolution est un sens pour l’homme, il faut pratiquer la déconstruction du mental humain pour ouvrir l’espace à l’homme. De cette façon, par le progrès technologique irrémédiable, la machine peut acquérir son autonomie dans le cadre d’une maitrise humaine. L’homme, conscient de sa conscience incarnée, garde l’attribution des plus hautes valeurs de ses actions, ce qui lui permet de garder la main sur la destinée des machines intelligentes.