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L’intérêt supérieur de soi-même

L’intérêt supérieur de soi-même ne relève ni de soi ni des autres, mais de l’aptitude d’un être conscient à manifester sa réalité. C’est de celle-ci qu’infuse une connaissance de soi, qui délivre un savoir conscient apte à dialogue avec une conscience transcendantale qui est à l’origine de la compréhension du processus existentiel : celui d’être humain. Chaque personne peut donc se manifester dans une nature formelle, dont la répartition de ses différentes parties expriment les structures et les fonctions d’être humain. Si l’expérience de l’environnement et de nous-mêmes, que nous pratiquons chaque jour, est le fait de l’existence de la matière alors la logique nous commande de penser, que ce sont les différentes matières rencontrées qui en induisent les expériences. Nous croyons à tort que nos actions sont le fruit de décisions que notre esprit élabore sur la foi d’une interprétation des situations, mais nous les devons aux seules perceptions de celles-ci. Dans la réalité consciente il en est tout autrement.

Pour bien comprendre de quoi il en retourne réellement, il faut envisager que la connaissance ait un tout autre rôle que le savoir. La connaissance est la propriété d’une ou plusieurs prises de conscience, alors que le savoir est la propriété d’une ou plusieurs perceptions. Tous les deux sont des comportements, mais le premier envisage un rapport à la conscience alors que le second relie un sujet à son objet perçu. Si nous voulons aborder un être humain dans sa totalité, il nous faut accepter sa séparation de toute notion d’environnement pour nous consacrer à son seul fonctionnement, mais cela est-il possible ? Nous savons qu’un être humain définit son identité par le rapport qu’il a à lui-même, au travers de l’éducation de sa connaissance par l’expérience avec un environnement. Si nous entérinons une séparation entre l’existence d’un être humain et son environnement, alors comment peut-il envisager de se comprendre lui-même et surtout de se connaître ? Simplement en acceptant que la propriété première de la conscience est d’être transcendantale, c’est-à-dire que sa nature n’ait aucun rapport avec le monde de l’expérience sensible.

L’objet de la transcendance est la véritable préoccupation d’un esprit à vouloir rendre intelligible les situations du vécu. Ce que chacun d’entre nous comprenons de la vie, est tout entier circonscrit par les prises de conscience qui se réfèrent au monde intérieur d’une psychologie qui définit le caractère de chacun. Ce sujet connaissant, de lui-même et de l’environnement, n’a d’autre choix que de délivrer son savoir dans des percepts qui nourrissent les comportements de son corps, comme les actions sur son environnement. Il n’est pas exagérer de dire que les conséquences induites sur l’un et sur l’autre, sont génératrices de prises de conscience à la seule condition que l’attention de l’être qui porte ces comportements et ces actions, soit suffisamment attentif pour en relever l’intelligence. Plus grande est la séparation entre un être humain et son environnement, plus seront pertinents et précis ses actions sur celui-ci. Ce qui correspond à l’efficience maximale d’un acteur dans le monde réel. En effet la cohérence de la Réalité commune s’appuie essentiellement sur la participation active des acteurs qui la constitue.

Maintenant nous avons vu que l’identité d’un être humain se constitue par son rapport à l’environnement, ce qui en définit une évolution d’un patrimoine de filiation. Si l’efficience maximale d’un être humain au monde passe par la séparation de celui-ci vis-à-vis de ce monde, alors comment peut-il exister seulement par lui-même et comment peut-il établir un rapport à un environnement dont son action constitue une des parties de celui-ci ? Par l’existence d’une identité qui se forme aux rapports des prises de conscience avec une entité fondamentalement commune à lui-même et à l’environnement : les propriétés naturelles d’un univers transcendant. Si nous traitons la conscience d’entité, c’est parce qu’elle représente par les différentes propriétés de sa nature, les différents aspects que l’on retrouve dans les prises de conscience individuelles. Ce que nous pouvons en conclure, c’est que l’être humain est bien constitutif d’une identité, mais qu’il ne le doit pas à ses expériences sensibles mais à sa relation intime à un type de conscience, indépendante de lui-même, mais en rapport avec un univers transcendant dont les prises de conscience occasionnes les expériences sensibles.

Que faire alors de l’intelligibilité comprise des situations du vécu ? Des mesures étalons d’une fusion naturelle, c’est-à-dire une synchronicité, entre la pensée d’un environnement et la réalité de cet environnement pour celui qui en est conscient. Ce temps réel effectif donne lieu à l’exercice d’une intelligence à s’exercer dans toutes les directions possibles où l’intérêt supérieur de soi-même porte tout être humain à s’impliquer. Les prises de conscience que l’on ressort de ces comportements, rapprochent l’être humain d’une constitution de nature dont le développement de sa connaissance forge dans son esprit la réalité d’une conscience transcendantale. Celle-ci pousse l’esprit à établir des relations vers plus grand que soi, c’est-à-dire vers une universalité des savoirs à appréhender. Ce que partage l’ensemble des constituants de la Réalité sont les propriétés communes que reflète celle-ci, au travers des différentes relations et interactions de l’ensemble des éléments la constituant. Si une conscience transcendantale exclue tout rapports sensibles avec les constituants de la Réalité, ce n’est pas le cas pour les situations intelligibles, dont le rapport de l’une acquière son intelligibilité uniquement que par son rapport aux autres. Nous sommes donc ici au cœur d’un panorama constitué de l’ensemble des rapports relatifs entres des éléments universaux, dont l’intelligibilité n’est rendue possible que par des prises de conscience qui reflètent les synchronicités d’un esprit avec son environnement.

La synchronicité est une affaire de temps coïncidents, mais nous avons vu qu’ils ne sont possibles que dans un contexte de rapports relatifs qui sont censés relater l’existence d’un panorama de relations nécessaires à l’existence même d’une nature transcendante de la conscience. C’est d’ailleurs ce que nous pouvons retrouver au travers de l’existence des lois naturelles qui nous permettent d’aborder l’interprétation de tous les événements se passant dans l’univers. Nous précisons en outre que dans cette année 2020 nous sommes passés du standard des mesures internationales par la comparaison avec des quantités étalons, à un standard de mesures universelles et ce n’est pas un hasard, mais une évolution de notre rapport aux conditions universelles de notre existence.

Mais dans un contexte relatif toute mise en avant du temps, et ici sa synchronicité, établit de facto un rapport à l’espace, mais lequel ? Celui de sa nature, la matière. Avant l’installation progressive de l’être conscient il y a l’esprit sachant, celui par lequel il lui est possible de conjuguer être conscient et espace-temps. Cet esprit est dévolu aux expériences sensibles intégrées intelligemment. Si par conscience nous pensons que les synchronicités sont les manifestations d’intégrations des propriétés communes d’une personne avec son environnement d’expérience, alors par la nature relative du contexte fait de relations inhérentes aux synchronicités, nous pouvons rechercher une équivalence dans les propriétés communes de l’espace qui sont partagées par l’être humain et l’environnement dans lequel il évolue. Que nous faut-il parfaire dans cette évolution de la pensée ? Trouver une place que peut occuper la matière dans le processus d’intégration fonctionnelle, par le développement d’un être conscient nourri des prises de conscience de ses expériences. Ce que nous développons ici, est la compréhension d’une possible fusion entre la pensée et la matière. Donc les différentes pensées en cours d’existence avec les différentes matières connues par l’expérience.

Pour cela il nous faut accepter une idée générale au sujet du fonctionnement humain, c’est qu’il existe un tri naturel et une coïncidence parfaite entre pensées et matières pour qu’elles puissent se transférer mutuellement leurs propriétés. L’humanologie peut alors devenir le comportement futur d’une humanité quand l’humanologue devient le futur de l’humain, par l’avènement pour chacun de l’être conscient. Ainsi l’évolution individuelle ne pourrait-être qu’une histoire de matériaux et de conscience. Si l’intégration fonctionnelle est le jeu des comportements individuels dans des problématiques situationnelles, alors la nature matérielle est au cœur des propriétés psychologiques, quelque chose au-delà d’un éther dont la nature caractérise le seul pouvoir de la parole.

Par la perception de nos organes sensoriels nous établissons des percepts dont la forme est directement issue de l’activité psychique que nous mettons, d’une façon subconsciente, à fabriquer les informations relevant d’un traitement subjectif des données objectives de nous-mêmes et de l’environnement. Le fait réel de l’existence matérielle est au centre d’un esprit de compréhension de la nature de ce que nous sommes, ainsi que ce qui est relevé d’un environnement. Au-delà d’un effet de matière qui est marginal par les biais contradictoires entre ce que nous vivons et ce que nous pensons, ce qui relève de l’être conscient est sa confrontation à une matière par les propriétés inconscientes qu’elle véhicule. La seule possibilité du subconscient de traiter cette antinomie est d’opposer à la matière perçue une autre matière, dont l’élaboration est le fait d’une connaissance mémorielle d’origine consciente. C’est à ce moment précis, que la matière est considérée comme de la connaissance potentielle, ce qui fait d’elle une mémoire dont seul un axe conscient d’une existence inconsciente d’elle-même, permet d’en manifester la réalité. Pour que l’existence soit perçue dans sa réalité consciente, il faut que la vie soit envisagée comme non prédictive c’est-à-dire non soumise au seul hasard mais l’ensemble de réponse de ses seuls choix, ce qui permet à la connaissance de soi d’être accessible à la conscience. En quelque sorte mettre à profit ce que l’on sait de soi contre ce que l’on ne sait pas des autres (pris au sens large). Ceci est la réponse comportementale à l’écueil nihiliste qui pourrait considérer cette opération comme le sacrifice ultime d’une individualité au profit du plus grand nombre, si nous n’y étions pas attentifs.

Mais il n’en est rien, car le facteur nihiliste ne peut intervenir que dans la vision erronée d’une toute puissance de l’égo, or nous avons vu qu’à ce stade évolutif de la pensée l’être conscient c’est déjà enraciné au centre de l’expérience d’un rapport à une conscience de nature transcendantale, indépendante de tout sujet. Sur le plan personnel, s’identifier à ce type de conscience c’est donner la suprématie des rapports de son être à une conscience qui n’est que la somme dans le temps et l’espace, des prises de conscience issues des expériences sensibles et dont l’intelligibilité des situations vécues apportent la preuve d’une stratégie comportementale humaine. Être humain relève bien d’un processus fonctionnel qui n’est autre qu’un fonctionnement humain dont le temps et l’espace font l’organisation matérielle d’une réalité humaine, se mettant en mémoire par le jeu d’informations la structurant. Ceci représente bien l’écoulement de la nature fluide d’un esprit qui correspond à un transfert d’une réalité à une autre (d’un environnement à l’être conscient) et que nous qualifions de propriété vitale d’un esprit.

N’ayons pas peur des mots, si nous devenons à terme tous des humanologues alors cela signifie simplement que nous donnons notre corps à la vie cosmique par le développement de notre être conscient. Par conséquence personne ne peut vraiment changer personne, mais chacun peut apprendre à fonctionner en accord avec sa réalité postulée. Avant de se limiter à nos personnes, nous sommes des êtres humains dont notre développement est basé sur un esprit de compréhension universelle de nous-mêmes et de l’environnement, et dans lequel nous vivons grâce à l’existence d’une propriété transcendantale de la conscience qui nous le rend possible. L’être conscient nous fait réaliser une Réalité faite uniquement de matières et dont les attributs de conscience nous leurrent tant que nous ne faisons pas le choix de la connaissance de nous-mêmes et de notre environnement. L’intérêt supérieur de soi-même commande à ce choix, qui n’est que l’aspect naturel de l’évolution globale de tout ce qui concerne une vie individuelle.