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L’organisation de la pensée est le chemin vers la conscience humaine

Connaitre les raisons de ce pourquoi on agit relève d’une démonstration, celle de l’existence d’une conscience personnelle. Instaurer celle-ci se fait au travers d’une connaissance des raisons faites à nos actions. C’est donc bien par la connaissance que nous prenons conscience de ce qu’il y a à faire et, surtout, de ce dont il faut nous détacher. Comment obtient-on cette connaissance ? Par un langage ordonné sous forme de savoirs. L’expérience nous offre une possibilité, celle des données subjectives des sens, qui sont, rappelons-le, l’odorat, l’ouïe, la vision, le goût, le toucher, l’intéroceptif et l’entendement. Ces données subjectives s’agrègent en informations de connaissance sous forme de langage, dont la perception nous renvoie à nous-même, comme placement d’un sens à nos actions. Par delà l’opération d’un temps à l’œuvre, celui de la connaissance, la vie du corps physique sait, de son côté, déjà qui nous sommes. C’est pour cela que nous sommes déjà conscients de l’instant, même si en tant qu’humain, nous ne le savons pas par l’absence de formes données à nos pensées, ce qui induit des phases d’absence de nous-même.

Pourtant, en tant qu’humain, chacun de nous sommes l’instrument, à chaque instant, d’une cause extérieure à nous-même. C’est donc bien par la synchronicité d’une cause et de son effet, sur nous, que le présent se vit comme expérience d’un vécu, pour toute fin d’information sur lui. La connaissance ne serait ainsi pas d’emblée un état, mais un fonctionnement, celui d’un humain qui en privilégie sa pensée. Le fonctionnement humain se superpose ainsi au fonctionnement de connaissance, ce qui fait ressortir, au niveau des actions humaines, une éthique de comportement. En se dotant de cette éthique, l’humain intègre, par son fonctionnement, une dimension peuplée d’innombrables conséquences de ses actes, qui en font ses produits des sens. Il en ressort que les champs d’action et de comportement sont déduits d’une certaine limite d’application. Nous avons alors un corps humain qui n’en est plus un, mais plutôt une connaissance d’un fonctionnement humain, à l’aune des pensées qui permettent d’en être conscient. Voyons comment nous arrivons à de telles observations.

La conscience objective, effet d’un éveil aux croyances comme développement d’une précédente réflexion, est délocalisée. Elle permet d’apporter les conditions de naissance des objets reconnus comme matériels ou immatériels. C’est le niveau de leur complexité informationnelle qui permet d’en définir leur classement. Les propriétés fonctionnelles émergentes de ces objets nous intéresse plus particulièrement, car c’est par l’existence d’un sous-espace physique intérieur, que l’on en perçoit leurs propriétés fonctionnelles, ce qui permet de les penser. Comment justifier la possibilité des pensées si ce n’est par l’existence de ce sous-espace physique, partie prenante d’un espace-temps des actions et des comportements individuels. C’est donc par l’existence des conditions d’une pensée conceptuelle, dont l’origine tient aux propriétés fonctionnelles de l’espace-temps physique des expériences vécues, qu’une reconnaissance par la conscience peut avoir lieu.

Faisons ici une remarque, l’empirisme, comme méthode d’obtention des connaissances, est le candidat expérientiel à l’origine des pensées conceptuelles, c’est ce que l’on pense aujourd’hui. Mais il n’en est rien. Même si l’expérience d’être conscient de ses pensées est une expérience, ce n’est pas l’expérience qui conditionne la pensée, mais la capacité à produire un savoir à partir de ses pensées. La pensée est objet d’une conscience perceptive, c’est une intuition communiquée par le langage verbal, lui-même ordonné sous forme d’un savoir, initié par l’expérience du vécu. Le contenu de sens d’une intuition vient d’un sous-espace induit par le savoir lui-même. C’est donc bien l’intuition qui en est le médium, dont les pensées qui en sont déduites représentent des percepts. Ce sous-espace est inconscient aux différents langages, jusqu’à ce qu’il se forme par l’intuition d’une connaissance.

Ainsi, ce n’est pas parce que l’humain parle, qu’il est capable de formuler des pensées, mais c’est parce qu’il pense, qu’il est capable de créer un langage parlé et ordonné. Cette proposition est fondamentale pour comprendre le mécanisme d’évolution anthropologique. Par son implication dans le développement de la structure crânienne, le constat d’une inflexion de la symphyse sphéno-basilaire du squelette crânien est due à l’augmentation du volume crânien. Celui-ci sous l’impulsion d’une augmentation de la morphologie cérébrale, elle-même initiée génétiquement par le patrimoine héréditaire. La conséquence sur l’anatomie fonctionnelle, pour l’homme, est une émergence des conditions d’aménagement d’un tractus laryngé, ce qui permet la formation des organes de la parole. Il est important de garder cela en mémoire, car le développement cérébral dépend d’une maturité perceptive des intuitions et non des expériences apportées par des outils manuels ou intellectuels.

C’est ainsi que tout le schéma de développement de l’humain doit être inversé. En effet, il faut prendre le développement de la perception intérieure comme levier de progression humaine. La manipulation d’une conscience, par les percepts, induise la réalité d’un sous-espace physique qui n’est autre que le champ exploratoire d’une connaissance en approfondissement. Ce sous-espace est une commodité de langage pour définir l’environnement inconscient de soi, dont l’esprit à la charge d’éclairer les constituants, par reconnaissance des états de connaissance délivrés. Ce sous-espace est la partie de l’espace-temps qu’occupent les lois réconciliées d’une physique microscopique et d’une physique macroscopique.

Ainsi ce sous-espace est une énergie quantifiée par les sens, dont la connaissance en fait l’information. Maintenant posons le problème qui nous occupe en humanologie. Le corps physique est devenu un potentiel de savoir qui se définit dans la possibilité d’un langage, et la pensée devient le mode de perception d’une connaissance intuitive issue des savoirs. Pourquoi les destinées du corps physique et de la pensée souffrent-elles d’une inconscience ? Parce que chaque être humain doit pouvoir mettre en vie le lieu inerte d’un espace-temps corporel, par la connaissance intuitive qui la met en mouvement. Pour que ce mouvement soit ordonné par les intuitions, nous avons besoin d’une faculté de création, dont les savoirs assument un rôle moteur. C’est le savoir produit par le langage verbal qui induit la possibilité d’une connaissance intuitive de soi et des lois de l’univers, fonctionnelles de cette connaissance. En effet, c’est l’ensemble de ces connaissances qui orientent la conscience vers la source de toute création, une intelligence consciente. Le concept de santé prend ici toute sa valeur, être sain d’esprit et de corps amène la connaissance à se relier à une vérité des valeurs qu’elle incarne par une conscience personnelle. Mais cela a un prix, celui pour chacun de suivre son chemin de vie qui se construit en même temps qu’il se parcourt.

Le temps dans le sous-espace du savoir est le temps de l’horloge universelle, celui mesuré par les horloges atomiques. Pour comprendre cette notion de sous-espace, il nous faut entrer dans la nature du temps, et faire très attention à rester éloigné du temps imaginaire, car celui-ci n’est que la pâle copie du véritable temps physique. Il faut voir le temps comme la conséquence d’une expérience de l’énergie, celle qui anime les actions dont l’information fabrique l’existence d’états potentiellement conscients. En transposant la responsabilité aux différents contextes d’expression, l’énergie d’action permet de nommer les états par leurs propriétés fonctionnelles. C’est ainsi que nous avons toute sorte d’expérience de l’énergie, comme énergie mécanique, énergie électrique, énergie magnétique, énergie mentale, énergie vitale, etc, qui aboutie à la fabrication d’information. Chaque contexte d’une expérience possède son niveau de manifestation de l’énergie, en tant que système producteur d’information des états. Le spectre de l’énergie physique, dont le point de départ est une rencontre aléatoire entre deux fluctuations d’un champ d’énergie universelle (le champ électromagnétique), voit une première unité définit sous la forme d’un quantum d’action par la connaissance. C’est par cette échelle de valeur physique que nous pouvons appréhender consciemment ce qui se passe en chacun des corps.

Nous avons vu précédemment que le quantum d’action est une constante physique fondamentale. Il décrit la quantification de l’énergie dans un système quantique, mais pas que, qui semble-t-il n’est pas soumis à la relativité de l’espace, car cela nécessite l’introduction d’une gravité physique variable. Et pourtant, dans le processus d’un fonctionnement humain, il y a bien continuité de l’expérience de l’énergie qui va du mode microscopique de sa manifestation au mode macroscopique des objets physiques. C’est cette interprétation d’une continuité de l’expérience de l’énergie qui donne lieu à la possibilité d’un développement de connaissance des êtres vivants, ce qui ouvre la perspective d’une conscience personnelle précédent la conscience humaine.

Alors comment tout ceci peut-il fonctionner au travers d’une vie individuelle ? Si nous sommes dans les perceptions d’une réalité, nous devons rester dans la conscience objective d’un réel qui nous permet de discrétiser les objets de ce réel. Puisque l’expérience de l’énergie s’étend sur l’ensemble des contextes qui lui en donne un terme spécifique, alors il est possible de décrire la réalité comme l’ensemble des manifestations d’une même énergie sous des aspects différents. Les expériences de soi et de l’environnement donneront pour information le terme qui leur est donné par leur contexte. Chaque expérience définit ainsi une quantité d’énergie qui va être la somme d’un nombre de quanta d’action permise par cette énergie. D’où la mise en place progressive d’un système d’informations personnelles, dont chacune est définie par un contexte d’expérience. C’est donc bien à l’intuition de gouverner la connaissance, faite d’actions, dont les différentes quantités d’énergie seront optimisées comme intelligence d’un processus intégré. Celui-ci produit une connaissance générale qui implique l’intelligence de soi-même et de ses contextes de connaissance.

Si la connaissance définit l’état d’un système à l’instant « t » alors la somme de tous les instants « t » de tous les systèmes physiques, dont chaque contexte en donne le nom, fait information de cet état. Cela exprime les différents niveaux de complexité informationnelle, dont l’organisation produit des états de connaissance, sous la forme de structures fonctionnelles objectives. Il reste ainsi à placer la configuration d’un sujet de synthèse, dans ce qui devient l’interface d’une structure globale du réel avec une intelligence personnelle. Cette interface qui met en jeu l’ensemble du système d’intégration des savoirs, par les termes d’un langage, est la conscience humaine. C’est le prototype d’un sujet conscient de la réalité individuelle humaine, au travers de la connaissance des raisons personnelles de ses actions.

Tout ceci est complétement anticipé par lors du temps de développement d’un enfant en gestation. En effet, nous avons l’ensemble du développement qui va de la conception à la naissance, d’un être humain en formation de ses attributs, apte à la croissance du plein développement de sa connaissance existentielle. Puisque la création d’un enfant est au départ l’évènement d’une fécondation, celle qui réunit deux patrimoines héréditaires, nous admettons que le génome ainsi constitué est de nature physique. Celui d’un potentiel d’actions issu de ces deux patrimoines. Cela fait de ce génome, la source d’une connaissance informationnelle, inconsciente d’elle-même par le mode vital de son développement. Ce n’est que dans l’exercice contextuel de la restitution de son savoir inconscient, par la nécessité du langage social, qu’une conscience perceptive d’une connaissance de soi peut voir le jour. Ceci se produit en donnant consistance à la croissance d’un développement humain, vers la maturité d’un état anthropologique. Cet état ne demeure accessible, qu’à la condition d’exploiter l’ensemble des actions potentielles, issues de l’expérience énergétique, par une connaissance universelle d’informations qui font culture. La connaissance personnelle va ainsi se trouver être le lieu d’un épanouissement vital, dans une mise à jour d’une conscience humaine.