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La Médecine Fonctionnelle

Prologue à l’étude systémique : ou la relation prime sur l’articulation. 

Cette thèse est le résultat d’une certitude, l’existence d’une autonomie fonctionnelle représentée par l’organisme. Que celle-ci puisse se concevoir, cela est juste, mais insuffisant. En effet, son existence et, par là même, l’existence de l’organisme, ne demeure possible que parce qu’il coexiste avec un environnement où échanges et communications se font en permanence. Il fallait admettre une réalité, l’existence du monde physique où le corps et son environnement ne font qu’un. Tout en cherchant une motivation à ce fait, il ne pouvait pas être question de la trouver dans le monde physique, car existant et procédant de lui-même grâce à la dualité corps/environnement ; il ne peut pas se connaître lui-même. En effet, la connaissance, substance de la conscience, est un fait d’abstraction pure. Quand nous la constatons nous l’avons, un point c’est tout. Quand celle-ci se dévoile, nous pouvons téléologiquement comprendre les processus qui nous ont permis de l’avoir. A chacun sa démarche, à chacun ses connaissances, à chacun sa conscience. A cela correspond la pluralité des êtres, source d’échange et de communication qui forge l’environnement de chacun d’entre nous. Voilà comment l’abstraction commande les êtres par leur démarche en leur créant la conscience, mère de toutes les actions. L’interprétation de ces actions est d’ordre politique, et donc hors de propos ici ; à chacun ses valeurs. Mais, d’ores et déjà, nous pouvons déceler l’indissociabilité de l’abstrait et du concret, ou plus prosaïquement, l’esprit de la matière. Les articles concernant la philosophie éclaireront plus profondément cette conception. Ce qui nous intéressera tout d’abord ici, c’est la manifestation physique de cette conception, c’est-à-dire le mouvement et encore plus précisément la motilité rythmique organique. Le processus biologique fonctionnel exprime ainsi l’autonomie dans la permanence d’échanges et de communication. Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de pallier un dysfonctionnement, mais de respecter une entité fonctionnelle.

Une définition de la médecine : plus que d’un soin, il s’agit de normaliser des aptitudes fonctionnelles.

La médecine est un corps doctrinal de valeur médicale. Il existe une histoire de la médecine comme il existe une histoire de l’évolution déclinée sous différents aspects, anthropologique, ethnologique, social. À ce titre, la médecine, comme toute doctrine, est fondatrice de valeur. Il importe donc de bien définir ces valeurs intrinsèques. L’homme étant une nature évolutive, la médecine, dès l’apparition de celui-ci, devient le dépositaire de ce qui caractérise le normal du pathologique. Le normal s’entend dans le sens de ce qui prévaut à l’homme pour le respect de son fonctionnement alors que le pathologique est altération de celui-ci. S’interroger sur cette normalité dans la nature de l’être humain sert uniquement à lui permettre de se doter d’un moyen raisonnable du maintien de sa norme de fonctionnement. Il ne faut donc pas craindre de statuer sur cette norme, car elle est au fait de sa nature. Il faut simplement faire la distinction d’avec l’ordre moral car celui-ci n’évolue pas dans le même registre phénoménologique. Être humain est une capacité d’individuation aussi matérielle que psychologique alors que l’ordre moral s’applique à définir l’expression de cette même individualité au regard de son environnement co-existentiel. Il s’agit alors du devoir éthique défini comme responsabilité individuelle. La médecine ne s’attache donc qu’à la norme constitutive du mécanisme d’individuation physico-chimique, donc de sa matérialité. Elle est donc en ce sens la seule responsable du protocole de normalisation fonctionnelle.

Le concept de médecine : ce que médecine veut bien dire. 

La médecine thérapeutique est-elle un pléonasme ? Non, car si une réflexion pertinente de la nature de l’homme forge une certaine idée de la médecine, la thérapeutique quant à elle se construit dans l’art du soin. La médecine thérapeutique est le résultat d’une logique pragmatique. Une compréhension de l’homme dans sa nature d’être culturel associé à une lecture de son environnement crée les conditions d’émergence d’une médecine thérapeutique adaptée. Cette logique est une déduction faite par l’interprétation de toutes les séquences interactives reliant l’homme à ses conditions d’origine. Considéré dans toute sa plénitude, c’est le voir constituant à chaque instant, et en temps réel, sa propre réalité. C’est son espace comme il est son temps. C’est comme cela qu’il s’insère dans l’évolution environnementale et qu’il partage, simultanément, son espace collectif et le temps collectif. La médecine représentera l’idéologie de ce concept. Elle a donc sa propre logique et définit son propre sens. Pragmatique, car l’art est la connaissance révélée par l’expérience de la réalité. L’acte est dynamique, qui renvoie à un environnement conditionné par celui-ci. C’est l’univers médical. Chaque personne manifestant une sémiologie clinique révèle son incapacité à vivre sa norme fonctionnelle. Elle devient alors conditionnant d’une thérapie adaptée. L’origine ainsi créée de l’acte thérapeutique se voit donc corrélée par une réflexion dont la modalité ne doit donc qu’être pertinente. Ce n’est qu’à ce titre que l’idéologie médicale rejoindra l’acte thérapeutique. La médecine thérapeutique naît ainsi.

Un postulat clinique : révéler plutôt que corriger. 

Le principe fonctionnel de l’être vivant est la réaction biologique d’un organisme aux sensations de son environnement adaptée grâce à la modulation hormonale sur un système nerveux central pour les êtres organisés complexes. Pour ceux-ci, la variabilité de cette adaptation comportementale s’exprime au travers d’une construction symbolique que représente la personnalité. L’unité biologique d’un organisme est le fruit d’une organisation structurelle hormis toute entité physique non compatible avec l’organisation vivante exprimée par l’intégration fonctionnelle caractérisant cet organisme. Cela justifie la non-utilité dans le cadre de cette thérapeutique de la recherche d’un agent pathogène. Seule est nécessaire la condition d’une dysharmonie fonctionnelle révélée par la sémiologie clinique.

Le symptôme clinique : lorsque le handicap se manifeste. 

Le symptôme clinique est la matière d’un langage, celui de la souffrance. En effet, comment exprimer autrement un dysfonctionnement somatique ? Mais, si celui-ci passe par la reconnaissance psychologique, c’est que le principal destinataire de cette information est le sujet même de cette souffrance, c’est là un des arguments en faveur d’une non-dissociabilité de l’esprit et du corps. Qu’il soit objectif ou subjectif, sa réalité est la même quel que soit son mode d’existence potentielle ou actualisée. Un symptôme ne se discute pas, il s’écoute, car il véhicule la forme du dysfonctionnement pathologique qui devient histoire du patient. Comment en tenir compte ? Simplement dans sa réalité d’existence ou de non-existence. Il devient donc le témoin objectif du travail thérapeutique qui s’accomplit dans l’application de la médecine fonctionnelle, le symptôme clinique se traduit par un déplacement du mécanisme d’expression. Le lieu de l’expression humaine est la personnalité, son moyen, le mental. Lorsqu’il y a dysfonction, le lieu d’expression change de nature, il devient physique. Il peut alors être traité comme moyen de communication, car il permet le contact entre la personne malade et le thérapeute. Ainsi, le symptôme est bien le matériau d’un langage, la sémiologie qui permet de maintenir la communication, donc la possibilité d’interaction entre un être humain malade et son environnement. Faisons attention que ce langage ne doive en aucun cas remplacer le langage usuel de la personnalité, sinon il s’installe une communication dévoyée qui, à terme, stérilise le rapport de l’homme, rompant ainsi toute chance d’expression indépendante de l’individu. Il y aurait alors rupture d’autonomie personnelle.

Un concept de diagnostic : le pouvoir du savoir. 

Diagnostiquer, c’est relever ce qui sépare de savoir à l’aune d’une relation perceptible de fait. Comment comprendre le diagnostic en médecine : en le mettant au niveau du fait contemporain. L’homme est avant tout une construction de lui-même. Il est percepteur de lui-même, ne s’accorde à autrui que par son mode et non par sa fonction. L’importance du diagnostic relève de sa conséquence. Son niveau d’exercice définit la forme de l’acte, il est donc indirectement responsable, car relevant de l’ordre perceptif. C’est donc une question de niveau de référence. La manière de voir les choses, de conceptualiser, est le champ d’application du diagnostic. Ce qui fait le diagnostic médical, c’est le caractère spécifique de sa vision de la réalité fonctionnelle, de la nature de l’homme, patient potentiel. Savoir diagnostiquer en médecine, consiste à savoir créer la dimension exacte de la constitution naturelle humaine pour y appliquer l’acte thérapeutique pertinent.

Un concept de pronostic : la réalité de la connaissance. 

Pronostiquer, c’est anticiper par spéculation sur l’obtention d’un résultat. Il s’applique dans une problématique posée dont les moyens de résolution ont été définis par la pertinence du diagnostic. Il faut donc avoir une vue générale de ce que l’on attend comme résultat.

Sur quoi va donc reposer cette vision de l’humanologue ? 

Sur la réalité d’expression. Être humain, c’est se constituer nature humaine. C’est à dire intérioriser ce fait. Cette intériorisation se pratique au travers de la conception intellectuelle. C’est une prise de conscience, une opération psychique. Le mécanisme de prise de conscience par le moyen de l’intelligence nécessite, pour être révélé, une saisie de l’information sous la forme d’effet sensibles relevés par les organes sensoriels. Ces phénomènes symboliques s’agencent par leur propre nature de signifiant. C’est ce que l’on appelle une intégration complexe. C’est la faculté première de l’homme de pouvoir se véhiculer, se situer dans le temps et l’espace grâce à la reconstitution d’une vision globale de l’existence phénoménale. La nature physique est le résultat de la constitution stochastique de l’existence individuelle dans sa modalité opératoire d’expression sous forme pyramidale. Le pronostic intervient dans la vérification de la finalité fonctionnelle d’une telle organisation. L’opérationnalité de l’homme est simple : la saisie, l’exploitation auto-organisante des sensations créant l’information dynamique d’intégration sous forme intelligente. La constitution pyramidale de la mémoire, par effet, stochastique, la libération émotionnelle du sentiment permettant l’acquis, forme l’ensemble des facteurs de constitution de la nature organique. La fluidité est la qualité première du sens respecté par la manifestation auto créée du fait humain. Le pronostic ne peut que valider par la santé escomptée la réalité d’un tel processus.

Un préambule à l’acte clinique : savoir que l’on restaure une vie. 

Il s’agit de l’application du concept pratique de micro mobilité organique remanié sur l’hypothèse de l’existence d’un archétype régissant le fonctionnement de l’être humain au travers de ses fonctions physiologiques et psychologiques. Il en résulte un acte médical spécifique où la psychologie du patient devient le corollaire de ses fonctionnements biologiques. Ceci explique l’intérêt particulier de l’application clinique de cette thérapeutique. Tout patient atteint dans son intégrité de personne au travers des facteurs organiques, psychologiques, sociologiques, voit celle-ci se désintégrer en formant une sémiologie clinique. Seul un acte global de réintégration fonctionnelle peut redonner un statut d’état de bonne santé personnelle dans la valorisation d’un archétype fonctionnel organique.

Ce que peut être l’acte clinique : le résultat efficace d’une action. 

En médecine, ce qui est le plus important, c’est l’acte clinique. Il valide la théorie médicale en la soumettant à l’épreuve des faits. Un acte clinique est avant tout une efficacité mise en action.

Pourquoi associe t-on la médecine et l’acte clinique ? 

En effet, la médecine comme doctrine idéologique peut, lorsqu’elle est intimement comprise, être à elle seule à l’origine d’une restauration de la santé grâce à la nature même de sa connaissance. La capacité du verbe est de faire vision et c’est la force de cette vision qui normalise, par son fait, l’organisation constitutive. Ainsi, un corps doctrinal reflétant une réalité de sens est de nature à créer, par l’opération de la matérialité, un corps organique. L’objet idéologique de la doctrine définit le corps à réaliser. Ainsi, la forme fonctionnelle de la nature humaine se réalise dans une entité se manifestant dans une double polarité matérielle par l’organisme, immatérielle par l’action existentielle. Cela devient une norme applicable au travers de toute facette de personnalité singulière représentative de la variété de l’espèce.
La personnalité est le moyen d’interface de l’acquisition, le verbe prend alors toute sa signification. Le dégagement du signifié dans le signifiant peut prendre alors un temps dont le rythme ne s’accorde parfois que ponctuellement avec le rythme fonctionnel du processus finalisé en nature. Il y a alors possibilité de conflit opératoire se traduisant par une difficulté grandissante d’exister dans la forme initiale de fonctionnement. C’est la genèse de la sémiologie, et ainsi les conditions créatrices du besoin de l’acte médical. L’auto-guérison n’existe pas consciemment, car c’est un effet inconscient de la norme fonctionnelle. Le statut de thérapeute ne relève pas de la personnalité de chacun, mais seulement de celle dont l’évolution s’accorde avec l’objectivation d’une connaissance de cette norme. Ici est la possibilité de l’acte clinique par le thérapeute. La société en établit alors le statut et sa reconnaissance. Idéologie médicale et acte clinique se trouvent ainsi personnifiés.

Un aspect méthodologique de l’acte médical : une attention portée à la guérison. 

Le comportement thérapeutique non invasif. En effet, pour arriver au résultat manifesté par l’intégrité de l’être, il va falloir que le praticien se réfère aux seules valeurs de fonctionnement que caractérise la personne de son patient. Sur le mode opératoire, seul un acte de stimulation fera apparaître la réalité propre du fonctionnement de l’être humain traité. Il s’agit, pour le médecin, d’appréhender la problématique motivant la consultation, par une attitude de pleine disposition, d’écoute. La gestion de ce problème se fait par une assimilation du dysfonctionnement des facultés physiques ou psychologiques à l’altération des capacités fonctionnelles du cerveau. La disposition thérapeutique du médecin sera donc le sens d’une récupération de ces capacités par induction dans l’organisation fonctionnelle du cerveau. Cela sera donc une action correctrice du mécanisme crânien dans le but de libérer la motilité rythmique organique permettant l’épanouissement des capacités fonctionnelles du cerveau.

La prise de conscience du vivant corporel. 

Le mode de soin par le comportement thérapeutique non invasif, amène le patient sur le terrain de la perception consciente du fonctionnement de son être. Il en résulte un état d’attention pendant le traitement, progressif et polarisant, sur le déroulement de ses pensées conscientes. Le patient est ainsi amené à vivre son état vivant. C’est la prise de conscience du vivant corporel. Le bien-être est la résultante du fonctionnement harmonieux. Lorsque la  séance est finie sur le plan thérapeutique, il y a perception par le patient d’un état de fonctionnement organique harmonieux. Cela est la sensation du bien-être ressentie par le patient. Cet état caractérise les libres fonctionnements physiologiques de son organisme. La clarté mentale qui s’en ressent permet l’investissement de l’intérêt psychologique dans le présent en s’actualisant face au futur des comportements personnels. Ceci représente la marque du bien-être.

La guérison : un état oublié. 

Être guéri résout un problème présent. En rien, cela n’empêche une problématique ultérieure face à une situation conflictuelle future. Il n’empêche que la guérison est un état oublié par le fait de l’instauration progressive des capacités de réalisation. En effet, il s’agit d’être en soi-même, donc l’investissement individuel reste la réflexion personnelle d’un devenir. C’est pour cela qu’une destinée peut s’accomplir avec toutes les chances de succès car l’être devient maître de son destin.

La responsabilité médicale : une application thérapeutique désintéressée. 

Une notion à préciser, car elle relève du rôle conférer au praticien de santé en regard de l’ensemble de la collectivité humaine. La responsabilité médicale est un problème d’éthique. Elle démontre la différence existant entre la théorie et la pratique. La théorie est affaire d’inventivité et de rigueur, termes contradictoires mais en réalité complémentaires.Il s’agit d’ouvrir les portes des possibilités personnelles par une libération de la sensibilité permettant d’acquérir la puissance de développement des idées. La rigueur assurera par le discernement, la logique et la cohérence. Celles-ci ne peuvent être recevables que par l’existence d’une problématique qui les génère. Dans quelle mesure la théorie médicale actuelle rend-elle compte des besoins exprimés ? Dans la pratique, la médecine générale, dans le cadre des problèmes contemporains, révèle une inadéquation des moyens thérapeutiques face aux demandes des personnes consultantes qu’elle a pour profession de soigner. En effet, si nous constatons la très grande efficacité de la médecine d’urgence, la nouvelle compréhension du fonctionnement de l’être humain, que l’on doit à la synthèse des sciences humaines, nous amène à recomposer la pratique de la médecine générale. Ainsi, la responsabilité médicale se trouve conforme à l’éthique de la profession.

Une conceptualisation de traitement : le pouvoir de la fonction. 

Le traitement est le mode opératoire de la thérapeutique. Il suppute un finalisme, objectif de l’acte technique. La question fondamentale du traitement est le discernement du niveau de réception de l’acte. Où se trouve la finalité dans la nature humaine ? Soit dans sa constitution, mais à ce moment-là, il s’agit d’un déterministe, soit dans son expression, mais cette fois il s’agit d’un phénomène aléatoire dépourvu de sens, ce qui est démenti par la faculté de conceptualisation. La finalité ne peut donc légitimement exister que dans le fonctionnement naturel pris comme un tout fonctionnel. Traiter va donc constituer un acte de normalisation de la valeur fonctionnelle concernant la nature propre de l’homme. Il faut donc ne pas considérer le simple organisme, cas de déterminisme, ou le simple esprit, cas de non-formalisme, inhérent au traitement symbolique. Il s’agit donc d’actualiser un archétype fonctionnel réunissant les qualités du déterminisme matériel et celles de phénomènes aléatoires de l’immatériel. La finalité de la nature humaine est d’être humain. Il est fonctionnel en son environnement, fabriquant son évolution singulière. Le traitement a donc pour visée une actualisation de ses fonctions sous leur mode constitutif et ceci en temps réel.

Un acte thérapeutique global pour qu’une guérison soit au sein de l’existence personnelle.

L’acte thérapeutique global : une nécessaire évolution. 

Une actuelle obligation clinique, car nous ne pouvons plus différencier les différents processus vitaux d’un organisme, ainsi l’ensemble est à l’origine d’une dynamique fondatrice de la réalité du sujet.

L’approche humaine fonctionnelle : une complexité de points de vue. 

La parcellisation des fonctions est le résultat de la démarche d’observation dirigée. Elle permet de constituer un éventail de relations interactives pouvant, pour commencer, apporter les causes d’existence d’une structure observable, et, et, de faire naître l’idée d’autres fonctions à l’origine de l’existence de ces causes. Cette méthode permet la constitution organique à l’origine de la spécialisation. Cependant, le volume de connaissance en résultant oblige à la fragmentation du savoir et à l’oubli d’une vision globale, ce qui amène différents récipiendaires, d’où la multiplication de points de vue. Ceci est à l’origine de la dépersonnalisation de l’acte médical au profit de la technique thérapeutique.

Le constat comportemental où l’action est la résultante de l’être. 

Le comportement est un constat. En effet, l’expression corporelle est à l’instant donné ce qu’est au sein de l’individu la représentation de ce qui est à faire. La nature des intentions d’une personne est d’ordre personnel. Aussi, toute action individuelle renvoie à la qualité de perception de l’individu, elle-même assujettie au mode d’intelligence de ce type humain. Nous pouvons affirmer que l’action est la résultante de l’être dans le sens où le résultat escompté est de nature à révéler l’être qui incarne cette action. Le comportement n’est que la procédure d’exécution de cet acte.

La réaction à la perception : une intégration individuelle. 

Percevoir, c’est accorder une attention particulière à un phénomène ressenti. La réaction à la perception est une référence au vécu de celui qui réagit. Savoir, cela oblige au désengagement du présent pour permettre à l’être une réaction à la mesure exacte de la stimulation sensorielle. La nature de la réaction est secondaire par rapport à la liberté qu’a cette réaction de s’exprimer. On appelle intégration individuelle le degré de disponibilité par lequel la liberté d’expression démontre la justesse de la réponse face à ladite réaction.

L’acte thérapeutique global : une évidence concrète. 

Placer au présent l’environnement d’un être, reconnaître sa personnalité en l’ici et maintenant, exclut tout séparatisme si l’on respecte humainement l’autre car l’ensemble de ses parties sont indissociables du tout qui le caractérise. Il n’y a contrainte que si l’on se réfère à un protocole d’action incluant un cadre théorique rigide. Admettre l’écoulement de l’existence nous amène à une interaction humaine dans le cadre d’un acte médical où l’aide passe par la restauration de la fluidité de l’existence de l’autre. Il faut donc se tourner vers un acte global où le but sera la reconnaissance de l’être pour le patient, exprimé par sa santé.

Projection de la technique médicale : le résultat de la pertinence d’une réflexion. 

La technique médicale est un geste dont la modalité définit l’acte clinique. La technique doit respecter l’idéologie médicale. Elle en est le prolongement concret. Notre idéologie amène à une vision fonctionnelle, comment alors la transcrire dans un acte sans la dévoyer ?Techniquement, l’acte de médecine fonctionnelle est un non-acte parce qu’il s’agit d’une induction ; l’effet de l’acte ne manipule pas, mais autorise. Voyant la perte fonctionnelle d’un patient au travers de ces symptômes, il ne s’agit pas de prendre les effets pathologiques pour des causes et intervenir directement sur eux. Bien au contraire, il s’agira d’intervenir sur les agents de cette morbidité. L’autorisation délivrée par la technique thérapeutique lève la barrière faisant obstacle au mécanisme de l’autonomie fonctionnelle. La subtilité de la technique d’induction tient à ce fait. Il convient donc de penser que la technique a pour contenu une réalité de proposition à la liberté de fonctionnement autonome de la nature du patient. Elle est donc non interventionniste, mais seulement accord de libre fonction. La stimulation par l’acte n’existe techniquement que dans le couple action thérapeutique/réaction organique. Cette stimulation est donc, de fait, un résultat d’interface. En définitive, il ne faut envisager la technique médicale que comme corps d’action thérapeutique et non comme geste technique spécifique.

L’Humanologue : un praticien fonctionnel par qui la guérison est révélée. 

Le praticien est l’acteur du changement. Grâce à sa compréhension, il va permettre au patient d’actualiser son potentiel d’action. Il va donc opérer une réintégration de l’être humain en la nature de son être. Il finalise le patient sur le plan fonctionnel permis par sa constitution biophysique. Il est important d’attirer l’attention sur le facteur fondamental d’un praticien de santé : sa formation. Il n’est pas un acteur social anonyme. Il est dépositaire des moyens de l’action thérapeutique. La norme qu’il défend est une norme fonctionnelle de l’individuation. Son rôle est majeur. De son fait, dépends le sens de la genèse sociale. Il ne peut en aucun cas travailler que pour lui-même en toute conscience. Ce qui revient à affirmer que le praticien de santé doit obligatoirement faire œuvre du don de soi, qualité principale de celui-ci. La formation phénoménologique est indispensable à la compréhension de son rôle. Chaque époque génère un type de praticien de santé particulier, car sa fonction est le garant d’une continuité d’évolution dans le sens propre du devenir humain.

Un comportement thérapeutique : une précision efficiente par une attention consciente à la restauration progressive de la santé de la personne traitée. 

C’est la prise en compte de l’attitude personnelle d’une demande d’aide de la part du patient, pour permettre d’établir dans la relation soignant/soigné un comportement thérapeutique conduisant à l’explication d’un sens de l’existence individuelle et de la matérialisation du non-respect de ce sens par l’émergence de symptômes physiologiques caractérisant un dysfonctionnement organique réel. A ce stade, seule une action thérapeutique visant une correction de l’archétype fonctionnel régissant le bon fonctionnement organique de l’entité fonctionnelle que représente l’organisme et la personnalité du patient paraît logique.

L’aspect théorique de l’ostéopathie : la conscience d’un manque d’aptitudes fonctionnelles.

La théorie de la cause à effet.

Celle-ci est le type de relation entretenue par les différents organes entre eux lorsque l’on caractérise la mobilité mécanique. Suivant cette vision, le corps représente un ensemble organique dont les différentes parties ont chacune d’entre elles des rapports mécaniques de mouvement. Cette mobilité ne doit être vue que comme un des effets du fonctionnement de l’organisation métabolique que représente un système vivant intégré. Le rapport comportemental du potentiel de vie originel au potentiel de vie active chez un même individu. La mise en situation de l’individu lui permet de prendre conscience des aptitudes qu’il serait nécessaire d’avoir pour trouver une solution lui permettant d’être d’accord avec lui-même. En effet, toute mise en situation est la projection inconsciente d’un environnement où la perception des incapacités de l’être est révélée. Le potentiel de vie originelle sera la capacité de réaction à cette situation et le potentiel de vie active sera le degré de perception de l’environnement.

Le principe pratique de l’ostéopathie : une gestion théorique de la relation de cause à effet.

La prédominance fonctionnelle de la structure osseuse organique : la notion d’harmonie articulaire. 

Par structure osseuse, entendez l’aspect architectural organique révélé par l’existence du squelette. La conformation anatomique de chaque articulation suggère une mobilité particulière dans l’espace. L’ensemble des possibilités cinésiologiques d’un squelette est lié à la fonction métabolique du tissu osseux sous-tendant chacune de ses articulations. Il existe un lien virtuel réunissant les capacités de toutes les articulations d’un même squelette. L’harmonie est une qualité exprimant une finalité aux possibilités cinésiologiques articulaires pour un corps physique individuel.

Le lien mécanique structurel : la notion de fascia. 

L’observation du corps physique montre une unité matérielle. C’est à l’embryologie que nous devons la compréhension de cette évidence. L’ontogenèse est l’expression du projet de conception. Ce projet se finalise par l’apparition d’une unité morphologique qu’est la nature humaine. La cohésion cellulaire est le résultat physique de l’intégration fonctionnelle héréditairement transmise. Le fascia est une appellation traduisant la nécessaire liaison mécanique pour réaliser une unité globale matérielle.

La potentialité d’auto guérison : la notion d’accession à la guérison. 

L’auto guérison est une observation de fait. Sa compréhension intervient lorsque l’ensemble des éléments concourant à l’existence d’une entité fonctionnelle se regarde objectivement au travers des phénomènes dynamiques qu’elle caractérise. Il découle de cette observation la compréhension du mécanisme de stabilité révélant cette entité fonctionnelle qui réagit au flux permanent de l’échange. La connaissance de ce mécanisme permettant la stabilité structurelle par l’actualisation des échanges nous permet d’avoir un moyen d’action sur d’éventuels dysfonctionnements apportant la morbidité.

Le principe anatomo-physiologique de la thérapie : l’induction fonctionnelle sur fond de réaction biologique. 

Le principe physiologique défini par le rôle d’intégration fonctionnelle du système nerveux dont l’évolution du degré de complexité dans la création et l’organisation des fonctions biologiques passe de l’arc réflexe aux fonctions cognitives. Le principe anatomique caractérisé par l’existence de structures histologiques spécifiques des sutures macroscopiques crâniennes, permettant la propriété de mobilité restreinte des divers segments osseux constituant le crâne, l’ouvrant ainsi à l’expression de la motilité rythmique organique. L’existence du réflexe d’axone créant un lien fonctionnel entre un territoire cutané sensitif et une action vasomotrice artériolaire sur toutes les structures biologiques concernées. Le postulat théorique de l’existence d’un mécanisme fonctionnel intégré liant dans un système rythmique : la fonction nerveuse, la fonction vasomotrice, la fonction de mobilité tissulaire, la fonction spécifique du tissu astrogliale. L’utilité fonctionnelle d’un système biologique d’asservissement par effet mécanique sur la fonction régulatrice du système nerveux, permet l’évolution dans l’organisation fonctionnelle d’un organisme, un au-delà au comportement physique de l’existence vivante, établissant ainsi les possibilités fonctionnelles d’un psychisme individuel.

la thérapie par l’induction manuelle crânienne : le traitement de la guérison. 

La thérapeutique est la procédure qui permet, par application technologique, une restauration des capacités inhérentes au fonctionnement du processus biologique. Elle tend à la normalisation de la motilité rythmique organique. Nous procéderons de la façon suivante :
Le patient est allongé en décubitus dorsal sur une table dont l’orientation du plan de travail permet la neutralité de l’effet de pesanteur sur le système musculo-squelettique. Ainsi aucune réaction posturale ne viendra parasiter le déroulement de l’acte Le contact manuel du praticien se fera au niveau des faces latérales de la tête du patient, ses doigts se situant latéralement sur ptérion (pouces du praticien) et astérion (majeur du praticien), zones où le développement de mobilité de l’ensemble des os constituant le crâne est le plus perceptible. Le fait même du contact manuel caractérise une réponse organique du processus biologique fonctionnel au travers d’une mobilité tissulaire accordée par ce processus (trame psychologique du patient venant de son vécu) : c’est le flux définit grâce au sens tactile.
Seul le praticien sait quelle définition accorder à ce mouvement par intégration fonctionnelle de la finalité de ce qu’il produit dans l’organisation biologique. Cette finalité, rappelons-le, est le sens de la matérialité que définit le concept, prouvant ainsi l’existence de son détenteur. Remarquons, sur le plan philosophique, que le sens de l’existence, dans nos cultures, est caractérisé par le matérialisme. Son interprétation engage aussi bien la conceptualisation du solide que celle du vide. Dans notre procédure technique, le praticien induit sur fond de réaction biologique, une normalisation du mouvement crânien au travers de la motilité rythmique organique. La puissance de cette normalisation est stimulée par la perception proprioceptive du praticien dans l’accroissement de facilité à la réaction organique entraînant le mouvement des os du crâne dans une augmentation de vélocité. Notons que les doigts du praticien gardent constamment le contact sur ptérion et astérion sans entraver le mouvement crânien. Cette procédure technique s’applique jusqu’à l’obtention d’un mouvement rythmique. Lorsque la motilité est installée, le praticien perçoit un rythme clair et net dans le temps, qui signe sa normalisation. Nous pouvons dire à ce moment-là que le processus est de nouveau finalisé.
La restauration de la santé pour la personne consultante sera affaire de capacité d’intégration dans ses nouvelles possibilités, tant sur le plan physique que psychique. Cette restauration peut demander un certain temps suivant la gravité de l’altération. De nouveaux comportements peuvent être nécessaires par une évolution des possibilités du processus, permettant ainsi l’émergence de nouvelles capacités. Ce qui compte, c’est la progression vers la guérison, preuve de l’intégration fonctionnelle. Le satisfactum de celle-ci aboutit à la répercussion organique de la motilité rythmique dans l’organisation, ce qui a pour conséquence d’imprimer à l’ensemble de la matière organique un mouvement global d’expansion/contraction inscrit dans les trois plans de l’espace par l’architecture fonctionnelle squelettique. Par analogie au mouvement respiratoire pulmonaire, nous qualifierons ce mouvement global de mouvement respiratoire primaire, car premier au sein de l’organisation fonctionnelle. Notons que, sans intégration, aucune guérison n’existe, celle-ci étant la manière d’évoluer d’un processus biologique vers l’expression de la santé.

La technologie d’induction manuelle crânienne : le mode opératoire de l’acte clinique.

Protocole : patient en décubitus dorsal, le praticien à sa tête. Traitement manuel crânien d’induction par perception de mobilité restreinte des os crâniens à la réaction physiologique du toucher digital.

Postulat clinique : absence de motilité rythmique organique au sein du complexe osseux crânien.

Traitement : par le toucher digital, le praticien utilise le réflexe d’axone pour augmenter le volume des perfusions capillaires sanguins des tissus cellulaires méningés. Il amène ainsi une augmentation de sécrétion du LCR qui va entraîner une stimulation réflexe des aponévroses crâniennes par le mécanisme d’asservissement transcortical responsable de la stabilisation posturale. Par ce fait, une réaction physique, dans le sens de l’augmentation du volume intracrânien, et ce au travers d’une normalisation fonctionnelle des sutures, va entraîner les méninges à agencer spatialement, donc mécaniquement, le tissu astrogliale comme support architectural du tissu nerveux. Corrélativement, une normalisation de la fonction métabolique s’effectuera par le truchement de la relation biochimique avec le tissu nerveux. L’expression du système nerveux central, grâce à l’intégration fonctionnelle physiologique, réacquiert progressivement son autonomie dans une gestion harmonieuse des facteurs métaboliques organiques. Il s’agit bien d’un acte de soin par stimulation auto-corrective réalisé par l’application d’une induction manuelle crânienne. La motilité rythmique organique ou le mouvement primaire concrétise le succès du traitement.
Chaque séance dure environ quarante minutes. Le nombre de séances pour une personne dépends du temps nécessaire pour obtenir la motilité (en moyenne trois séances).

Le but thérapeutique : la fonction individuelle de soi. 

Le but thérapeutique est de déclencher la motilité rythmique organique. Cela ne peut se faire que par la libération des contraintes empêchant l’influence cellulaire particulière délivrée par les autres composants cellulaires de l’organisme. C’est la qualité de l’environnement physico-chimique à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule qui dirige la commande génétique. L’organisme est un corrélat dont le centre directeur est la fonction cérébrale. Il est donc primordial pour restaurer la santé d’induire un optimum dans le caractère de cette corrélation. Nous appellerons cela la conjonction fonctionnelle. Le seul moyen comme étant le plus juste à l’échelle individuelle, c’est d’utiliser l’ensemble des fonctions intrinsèques de la constitution  biologique. Le cerveau étant l’organe corrélatif par excellence, ne peut être que le moyen thérapeutique le plus efficace pour normaliser en archétype les différents niveaux homéostatiques.
La thérapie d’induction fonctionnelle par son but ne peut que faire justifier la nature conjonctive de la constitution organique en la conjuguant à la plasticité fonctionnelle du cerveau. Il y aura alors réalisation d’une autonomie fonctionnelle homéostatique fixée par la constitution morpho-somatique de la nature humaine. Il en résultera automatiquement une motilité rythmique organique, expression biomécanique de l’intégration fonctionnelle d’une organisation matérielle. La vie d’une telle organisation sera synonyme de santé personnelle.

Un impact social : la participation à la constitution d’une société humaine. 

La modalité thérapeutique est chargée de signification. La manipulation génétique dans le cadre de la thérapie génique n’est pas perçue de la même manière par la psyché collective comme l’induction fonctionnelle dans le cadre d’une médecine fonctionnelle. Il est très important de tenir compte de la manière dont est reçue par l’opinion publique la façon de concevoir une thérapie de santé. La manipulation renvoie à une non-responsabilité face à sa propre nature alors que l’induction ramène à une possibilité réelle de découvrir ce que la nature personnelle recèle comme mémoire dynamique de connaissance potentialisable par la personnalité propre. Il s’agit là d’une affirmation de la responsabilité individuelle. Socialement, pour ces deux orientations d’idéologie thérapeutique, nous sommes amenés à deux pôles opposés de la différentiation personnelle : la manipulation engendrant l’assistanat et la dépendance, l’induction engendrant l’autonomie et l’indépendance. Le choix conceptuel dépend de l’analyse sociologique actuelle. Il est incontestable que le besoin médical se reflète le mieux dans le concept d’induction que dans le concept de manipulation. Ce choix est d’ailleurs confirmé par la demande du discours politique. Il correspond donc à l’utilité de ce que l’on nomme la chose publique comme fondement de la qualité de l’action sociale individuelle.

L’aspect philosophique : l’originalité de l’apport métaphysique dans la médecine 

Il faut qu’il y ait une nécessité pour l’homme d’avoir une vision d’un devenir au sein de l’humanité. Chaque homme ou femme en tant qu’être humain doit pouvoir placer son évolution personnelle dans une perspective d’affirmation du moi dans le respect de ses relations avec autrui. Chaque individu doit reconnaître son destin au travers de ses rapports propres avec l’environnement. Il justifie ainsi, par acquisition, une expérience de ses propres possibilités qui lui permet par ailleurs de construire une conscience de soi. Cette élaboration supérieure de la nature psychique engendre un bien-être existentiel cautionné par la liberté de ses facultés tant sur le plan physique que sur le plan psychologique.