- L'humanologie - https://humanologie.info -

Voir l’être humain comme le médium d’une conscience évolutive (Part 1)

De la façon dont nous élaborons une méthodologie scientifique dépend les possibilités que nous accordons à l’interprétation d’un réalisme vital, et de ce qui s’ensuit, la connaissance de ce que la conscience fonctionnelle peut espérer atteindre dans la compréhension et les prérogatives de l’Homme.

Voir l’être humain comme un quasi-organe ne veut pas dire qu’il soit un quasi-organe, mais qu’il se comporte comme un quasi-organe, ce qui provoque l’expansion de sa complexité fonctionnelle qui sera toujours supérieure à celle que peut comprendre n’importe lequel de ses organes. C’est l’ensemble d’un être humain qui établit un réalisme vital et non le cerveau seul.
En premier, il faut comprendre ce que signifie le terme de quasi-structure. Par définition, une quasi-structure est une structure intermédiaire entre un ordre caractéristique, ici la constitution physique, et un désordre propre à l’organisation déstructurée des fonctions biologiques. En deuxième, l’état vital est une propriété d’impermanence des patterns fonctionnels et ce en fonction d’une recherche d’équilibre de l’ensemble d’un fonctionnement humain. En troisième, il faut garder à l’esprit qu’une protéine biologique ne devient fonctionnelle, qu’uniquement grâce à sa forme définie par l’équilibre électrostatique de ses constituants. Le cerveau comme tous les autres tissus du corps physique, produit de l’électricité et des champs magnétiques, mais en est aussi un résultat physique combiné. Enfin l’ensemble des tissus organiques sont directement l’expression d’une production génétique, par des protocoles fonctionnels régulés par l’activité propre des prises de conscience évolutives de la personne.

Au contraire de ce que l’on interprète actuellement, le cerveau ne fait pas de simulations mais fonctionne en temps réel, qui n’est pas celui du temps de l’horloge solaire (notre temps d’horloge calée sur la période de 24h), mais sur un temps universel dépendant d’un système de valeurs de mesures universelles, qui permet de situer un lieu de l’espace où chacun se trouve. La conscience que nous pouvons avoir de nous-mêmes et de notre environnement, est en fait inféodée à une interprétation que chacun se fait de l’application du système de valeurs qui nous est donné collectivement, en fonction de l’attention que nous prenons à la vie de notre quotidien. C’est cette observation qui fait toute la différence entre une simulation fonctionnelle, et la conscientisation de soi par une réalité physique. Pourquoi cette différence est fondamentale pour une compréhension réelle de l’expérience humaine ? Parce que dans la simulation fonctionnelle, il est nécessaire d’introduire une dualité entre une structure et sa fonction comme un corps et son esprit, parce qu’il s’agit d’une représentation d’utilité. Alors que dans la conscientisation par une réalité physique, cette dualité n’est plus nécessaire car la structure physique forme la fonction vivante de la conscience humaine et inversement, ce qui en humanologie établit que le corps humain soit la représentation d’un réalisme vital qui compose la conscience.

Développons pourquoi nous arrivons à cette conclusion. Le temps n’est qu’une propriété de l’espace, par le lieu où le corps physique est placé par le niveau de conscience qui les réfléchit tous les deux. Si la conscience est perçue comme individualisée et centrée dans un humain, c’est grâce au fonctionnement vital qui l’y place. Mais si la personne est inconsciente de cela, alors les propriétés de son esprit vont devoir appréhender les relations qui relient son corps à son environnement pour en découvrir les correspondances avec une conscience. Les prises de conscience, par l’activité cognitive, lui assurent de pouvoir comprendre, potentiellement, l’intégralité des rapports à un environnement qui sépare la vie propre d’une conscience. Si nous nous représentons en parallèle l’ensemble d’un spectre électromagnétique, que l’on peut considérer comme étant l’addition de tous les mouvements possibles de l’univers sous la forme physique, alors il reste à conférer à la conscience un pouvoir de conceptualisation des protagonistes de l’ensemble de tous ces rapports. C’est de cette façon que les différentes entités qui composent l’ensemble universel, sont intégrées fonctionnellement par ce que l’on appelle communément le raisonnement intellectuel.

Le temps est bien ainsi une propriété de l’espace, car il est la somme des instants relatifs à l’attention d’une conscience à ses comportements. C’est l’ignorance d’un fonctionnement conscient qui détermine toutes les apparitions dans le temps des objets de l’espace. L’effet induit par l’influence de ces objets, provoque dans notre corps physique une animation vitale, à l’origine d’une recherche d’informations sur ce qui semble réel à l’esprit alors qu’ils ne le sont que pour le corps, d’où l’interprétation négative de ce que l’on peut connaître de soi (origine de la dualité fondamentale corps/esprit). Mais ce qui se passe pour le corps se passe aussi pour l’esprit dans les différentes catégories qu’il juge réelles comme les différents domaines de l’âme, de l’esprit, d’un corps, d’une société, d’un monde ext…. Comme toutes ces choses doivent être identifiées pour être reconnues comme étant en relation avec soi, il devient donc nécessaire de donner un épicentre commun à toutes ces manifestations, cela sera la conscience humaine. Toutes ces croyances inconscientes ne sont que des effets miroirs d’une conscience inconsciente de ses propres mécanismes de formation. Ces croyances deviennent la source de tout un ensemble de phénomènes cognitifs, qui vont de la simple sensation, aux mathématiques les plus complexes, en passant par toutes les émotions possibles.

Alors comment penser qu’un être humain puisse rendre compte de tout cela ? En le retranscrivant sous la forme individuelle d’un réalisme vital, qui puisse produire le plus exactement possible le processus de reconnaissance consciente de ce qui donne vie à tout ce qu’elle est, qui cela viennent du corps ou de l’environnement. Non seulement ceci est un rude coup pour l’égo qui devient complètement anonyme, mais aussi pour le corps qui ne devient qu’une étape dans la conscientisation d’une réalité qui implique tout ce qui peut être reconnu comme étant un composant de la conscience.

Il nous faut donc comprendre ce qu’est le cerveau, organe soi-disant le plus complexe de l’univers. Nous doutons qu’il en soit ainsi, car ce que nous pensons en humanologie, c’est que le fonctionnement humain représente la réalité la plus complexe de l’univers. Ce qui nous permet d’écrire cela, c’est qu’en saisissant la nature du réalisme vital, nous percevons que le cerveau est au service de la vie et non l’inverse. Alors comment procède-t-il pour s’inclure dans ce fonctionnement ? En instaurant les moyens d’en faire une réalité, d’être l’artisan des possibilités de conscientisation, en les conceptualisant sous forme d’outils de prise de conscience. C’est la suprématie d’un ordre naturel conscient au sein d’un désordre chaotique de phénomènes de toutes sortes, qui transforme un être humain en une organisation évolutive par le passage d’états de conscience dus à un processus génétique, à un développement systémique d’un fonctionnement vital impliquant la conscience comme seul moteur.

Les outils intellectuels tournent autour de deux concepts clés, qui sont issus des éléments du langage commun : être et avoir. Pourquoi ces deux termes particulièrement ? Parce que symboliquement, l’être se déduit des comportements d’acquisition alors que l’avoir se soustrait aux actions de l’être. Ces deux propriétés sémantiques sont les reflets exacts des propriétés naturelles des charges électriques qui sont pour « l’être » la charge positive et pour « l’avoir » la charge négative. Psychologiquement, toute reconnaissance positive de soi ne concerne que le verbe être, alors que toute ignorance de soi ne fait qu’augmenter par compensation, le verbe avoir.

Ne croyez pas que cette correspondance soit naïve, car la définition physique des charges électriques n’est qu’une dénomination de pure convention, et dans l’observation physique de celles-ci, nous attribuons une force répulsive à la charge positive et une force attractive à la charge négative, et pourquoi cela à votre avis ? Parce que la dénomination de ces propriétés relève tout simplement d’une analogie avec des comportements anthropomorphiques de morale des comportements. Sans entrer dans une discussion sans fin, l’établissement du jugement entre le bien et le mal trouve ici une légitimité naturelle tout droit sortie de la morale religieuse (comme le concept de big bang en cosmologie). Mais soyons clair, la morale n’a aucun fondement naturel et entre dans l’ensemble illusoire de notre ignorance des mécanismes réels de conscientisation, qui eux concernent l’éthique.