Nous pouvons ainsi accepter que le Soi de l’homme puisse se remplir du « Je » du sujet humain. Voyons sur quel schéma fonctionnel nous pouvons nous appuyer pour expliciter cela. Nous allons nous appuyer sur le développement de l’activité psychoactive personnelle, . A ce niveau se délivre la subjectivité personnelle, en vue de concevoir une conscience équivalente.
Cette conscience personnelle sur une conscience individuelle, apporte un degré de puissance à celle-ci et alimente le processus à l’infini, puisque l’esprit n’est borné par aucune limite. C’est de cela qu’est constitué le caractère de l’être humain. Le savoir personnel ainsi constitué par l’effectivité de ce processus, est la reconnaissance de l’exacte connaissance de Soi . Il est à l’origine du pouvoir de réaction universelle de l’homme envers les environnements qui lui font vivre son humanité.
C’est ainsi qu’avec le ressenti nous avons une mesure de l’expérience psychoactive, ce qui en fait la nourriture qui alimente une conscience de Soi. Si nous associons la faculté psychoactive aux capacités du savoir révélé ou conçu, nous comprenons alors qu’à l’augmentation de puissance d’une conscience individuelle, nous aurons conjointement une augmentation du champ de réaction de l’homme envers ses environnements , ce qui représente ni plus ni moins qu’une augmentation de vitalité pour l’être humain. Nous avons ainsi la confirmation que l’évolution vitale est bien le produit de l’esprit, sous l’autorité consciente d’un Soi nécessiteux de se connaître. Ce qui distingue l’imaginaire de la vie, est le distinguo que nous faisons entre ce que nous croyons être réel et ce que nous croyons être imaginaire.
C’est ainsi que nous apprenons que le seul mécanisme qui nous fait distinguer une situation réelle d’une situation imaginaire, est la croyance en cette réalité. Disons-le tout de suite, une technique de l’esprit déployée pour assimiler les connaissances. Cette technique se définit comme un langage, sa fonction première est de positionner relativement le fait objectif par rapport au fait subjectif. Il est donc devenu possible de faire correspondre les comportements des objets d’observation, avec des résultats de mesures de ces comportements.
Ainsi l’homme a pu mimer et reconstituer ces mêmes comportements. Pour l’obtention d’une représentation abstraite sous forme d’actions comportementales , il a fallu les prémisses d’un langage qui en s’affinant avec le temps, devienne un langage bi-articulé sous la forme d’une parole. C’est donc par l’aspect secondaire du langage, sa communicabilité, que celui-ci peut invoquer des représentations de quantités d’espace comme des quantités de temps, pour transmettre des lieux et des chronologies donc des mesures. Il nous est facile maintenant de voir comment le langage participe à la partition de ce qui est conscient dans l’esprit, par rapport à ce qui demeure inconscient au sein de l’homme, par le simple jeu d’esprit d’un être humain en devenir.
En aparté, il est significatif que nous ayons observé que l’architecture cérébrale soit organisée pour optimiser la faculté de croyance, de part le fait qu’elle suive une géométrie particulière, dont le principe est animé par le nombre d’or ou proportions parfaites . Mais si l’on admet qu’une disposition d’esprit puisse créer des événements , alors la croyance d’un fait, qui est l’acceptation par la conscience individuelle de l’information d’un événement, est la simple assimilation ou fusion d’un événement qui est déjà en conscience mais ne peut devenir réel que s’il est vécu. L’intuition représente donc la survenue d’informations en réaction à une situation vécue, elle est ce qui traduit l’intelligibilité d’une situation en train d’être vécue. Elle tire donc son intérêt d’un pouvoir d’induction par l’esprit d’un déterminisme qui va relier des causes environnementales, sous la forme d’événements objectifs, à des effets totalement subjectifs par la recréation de ces événements.
Ce dont il a besoin c’est d’augmenter sa vitalité pour assumer et donner une structure au Soi de l’homme. Cela va donc faire appel à un mécanisme primaire en amont de l’intuition, qui va se nourrir du conflit entre Soi et l’environnement dévoilé par l’intuition. C’est ainsi que l’instinct entre en scène par le truchement de l’esprit à faire sens d’une réalité contre-intuitive à l’être humain sous la forme d’une impulsion à se faire homme, c’est-à-dire nature humaine face à la nature des phénomènes objectifs. L’homme est bien gouverné par un instinct naturel, mais seule la démarche de la connaissance de soi assure à l’être humain la reconquête consciente de cet instinct.
C’est alors que nous deviendra compréhensible, le fait que le corps de l’être humain soit l’esprit de la nature, réalisé au travers de l’avènement de l’homme.