Que la Réalité se définisse par l’évidence de la matière sensible, ne veut en aucun cas dire que l’expérience de la réalité se limite à la seule forme sensible de la matière. L’existence de celle-ci à trait essentiellement à son expérience intelligible et relève ainsi du degré d’inférence de l’action à partir d’un Soi donné à l’expérimentateur par son niveau de conscience, ce qui lui permet de reconnaître les différents niveaux de matière faisant Réalité. En outre, cela fait de sa volonté personnelle la reconnaissance d’un déterminisme profond auquel il ne peut avoir accès qu’au travers des éléments causaux (intelligibles) qui constituent cette même volonté. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit ici de reconnaître la réalité d’une dualité constitutive de l’être humain à savoir, un corps et un esprit, ce qui fait dériver la reconnaissance d’une volonté personnelle au seul degré de conscience établi.
Concernant le corps physique, il est important de noter que seul le spectre des ondes électromagnétiques est à prendre en considération et encore si l’on accepte l’idée d’une physique strictement matérielle, ce qui est loin d’être pertinent. Concernant l’esprit, la confusion règne en maître au travers d’un amalgame non-efficient, qui donne les facultés cognitives pour des réalités abstraites de nature immatérielle ce qui à l’évidence, ne place l’esprit que dans une fonction de traitement de l’information.
Voyons ce qu’il en est exactement de la matière, pour cela prenons l’exemple d’un objet quotidien : une table. L’expérience sensorielle nous dit que cette table que nous observons et touchons, est existante donc bien réelle parce qu’elle est physiquement matérialisée, de là à en inférer sa réalité, il n’y a qu’un pas que l’esprit d’un sujet fait naturellement. Mais voilà, l’expérience sensorielle est totalement mal interprétée par le sujet. La réalité de cette « table » ne doit son existence que par « l’effet de matière » induit par l’ensemble du processus de fabrication de celle-ci contenu dans la mémoire du sujet et cela, dans le seul but de satisfaire à une fonction de table par le concepteur.
L’information de la présence d’une table devant nous ne vient que de l’usage que nous faisons d’une table et de notre besoin du moment, en cela sa reconnaissance ne fait que satisfaire à la finalité fonctionnelle de celle-ci, voulue par son concepteur et fabricant. Il y a donc chevauchement entre une « fonction » et un « usage » dont l’expérience sensorielle confirme une réalité physique, et ce, en fonction du degré de conscience du sujet qui aborde cette table.
Maintenant aidons-nous de cette analyse pour mieux comprendre ce que peut-être la Réalité pour chacun d’entre-nous. L’expérience de celle-ci ne se conçoit pas sans prise de conscience des objets (matériels ou immatériels) la constituant. En effet, la Réalité ne se laisse appréhender que parce qu’elle est essentiellement un contenant plein de « choses » qui la constitue. Une prise de conscience est l’équivalent d’un rapport entre deux niveaux physiques entrant en cohérence : celui de l’objet par le degré d’inconscience (de lui-même) de sa propre réalité, et celui de Soi par le degré d’inconscience de notre propre réalité et qui fait matière par son niveau de comportement subjectif envers l’objet considéré.
Maintenant considérons le déterminisme matériel et la liberté statistique de l’immatérialité, nous n’aurons alors qu’une mesure de l’étendue de la constitution matérielle puisque le contraire d’une matière n’est pas le néant, mais une autre forme de matière : l’antimatière. La rencontre physique entre la matière et l’antimatière ne délivre que de l’énergie, donc nous ne pouvons pas dire que la matière n’est qu’une organisation particulière de la seule énergie, puisque l’association explosive de la matière et de l’antimatière libère une quantité d’énergie équivalente aux deux formes de matière misent en présence l’une de l’autre. La matière devient donc quelque chose de plus énergétique que l’énergie dont elle est constituée. La conscience produite lors des expériences sensibles ne devient intelligible que par l’introduction de cette antimatière, puisqu’elle se produit au dépens du seul comportement énergétique de la matière par un au-delà par effet de « matière » dû à la rencontre entre un objet et un expérienceur.
Si nous suivons cette idée, alors il est acceptable de voir dans le déterminisme matériel une mémoire d’information des processus de vie dont le support est l’ensemble du spectre électromagnétique de la matière considérée, ce qui la rend dépendante d’un espace-temps absolument relatif dont notre corps physique en est fonctionnellement issu de par ses réactions. Sur le formalisme volontairement statistique de l’énergie immatérielle, il devient alors acceptable de percevoir l’action d’une force variable (une énergie mécanique non-électromagnétique) appliquée dans l’organisation quantique de la matière (corps et environnement) dont la conséquence est un effet de désagrégation de celle-ci par l’antimatière (une antigravité) sous l’impulsion d’un esprit dont elle est le bras « armé », ce qui peut être représenté comme un déterminisme profond.
La conséquence de cela est que les prises de conscience individuelles sont les délivrances de nouveaux réels intelligibles qui manifestent l’introduction d’un monde de conscience dans notre monde sensible, c’est le mécanisme de l’intelligence. Ce dévoilement se fait en définitive de lui-même pour l’introduction des conditions de son propre élargissement (augmentation, inflation) de réalité. Puisque chaque chose fait cela, par la constatation et l’observation des phénomènes naturels les unissant, alors la Réalité ne peut-être qu’un mouvement d’ensemble qui se réuni et se désuni de lui-même et dont les comportements ne dépendent que de l’introduction d’un esprit de conscience.