La fonction d’intelligibilité peut-être une synthèse holistique issue des nombreux mouvements physiques à l’œuvre dans l’espace-temps, qui sont définis par la relativité et dont relève le processus de vie consciente. Ceci peut être fait grâce à la prise en considération des nombreuses interactions contextuelles au sein des pensées. Les actions conceptuelles, qui sont générées de cette façon, font parties des résultats d’une approche méthodologique que l’on peut qualifier de méthode de conception relativisée. Cette méthode plonge au cœur des aspects probabilistes des résultats statistiques d’une physique quantique appliquées à la lecture des observations des phénomènes naturels. Le phénomène de compréhension trouve sa raison d’être dans une fonction cognitive, au sein des actions du langage par la manifestation des différents sens octroyés aux comportements des phénomènes naturels. Ce mouvement cognitif trouve ainsi légitimement sa place comme le berceau naturel de la fécondité des mots, faisant ainsi sens à notre participation au monde. Les différents savoirs ont donc une réalité dans l’inconscient de ce qui est, ce qui manifestement alimente le comportement d’empathie intuitive envers quiconque est sujet de Nature.
Par delà l’invisible il y a les origines du temps et de l’espace, deux états énigmatiques du mouvement qui n’ont d’autres formes que celles que leurs contenus respectifs conditionnent. Ce qui établit les frontières du visible comme de l’invisible, relève des possibilités potentielles d’un esprit. Mais est-ce bien les limites du système ? Nous savons que non puisque la conception des faits, nous relate l’impact des rapports de force entre des percepts et ce au travers de leurs intensités d’importance. Cette action à distance ou fantôme entre les percepts qui sont des qualia, est qualifiée ainsi car ils sont hors de toute transmission quantifiable. Ils sont seulement imputables à une prédisposition d’un espace-temps psychique qui donne une valeur aux mots. Ce qui est communiqué est indépendant de ce qui est transmis.
Cela interpelle les sens puisqu’il s’agit de la manifestation d’une énergie sans transmission préalable. Cette action à distance (l’intelligibilité) serait hors manipulation, puisque sa quantification contextuelle se fait uniquement par des prises de conscience. Dans la Nature tout tend vers un équilibre, car la prédilection d’une relation d’un phénomène à un autre se fait toujours avec son contraire (comme le jour et le nuit, le froid et le chaud…). C’est grâce aux rapports qu’entretiennent deux concepts protagonistes, qu’ils doivent à chacun la possibilité d’être manipulé par leur antagonisme. Donc pourquoi le rapport de force (le poids des mots) ne serait pas sujet lui-aussi à une manipulation ? En fait il l’est, cette manipulation représente les effets de ce que l’appelle les biais psychologiques. Ceci renvoi à l’existence d’un couple quasi-mécanique dans la construction des idées (l’aspect objectif des termes par l’aspect subjectif de leurs ressentis). Ce mouvement s’établit en dehors de tout ce qui a trait à une quelconque prévalence d’un sens fini (une compréhension) mais par contre est en rapport avec des quantités potentielles de sens infinis (des incompréhensions).
D’un côté nous avons un couple fait de comportements quasi-mécaniques, les biais psychologiques et la force des mots, qui représentent une forme d’énergie (valeur) puisque ce sont des comportements de l’esprit identifiés comme porteurs de sens. D’un autre côté nous avons du temps et de l’espace dont la nature interpelle. Ce que nous constatons, c’est que le temps fait son office par l’observation d’une transformation sur l’espace alors que celui-ci fait son office, par sa métamorphose. Bien-sur toute transformation cause une métamorphose, comme toute métamorphose est la conséquence d’une transformation. Si le temps est l’analogue des ondes de torsion en physique (l’aspect dynamique du vide) et l’espace l’analogue d’un champ de force (rapport de gravité sur torsion), alors la transformation du temps en espace s’opère psychiquement par l’intermédiaire des percepts conscients (du raisonnement à l’idée). Cela aboutie à la métamorphose de l’espace vers le temps (de l’idée à sa réalisation), mais seulement quand le déséquilibre conceptuel est compensés par un mouvement d’intelligibilité. Ce processus a-t-il des limites d’application ? Pas dans la Nature, nous retrouvons ce schéma de comportement évolutif pour toutes les échelles de formes. Nous développerons cette idée dans l’article suivant.
À l’échelle d’un processus fondamental, les mouvements caractéristiques du temps et de l’espace relèvent des informations qui font sens pour chaque type de rapport (c’est une évolution par degrés). C’est pour cela que seule une information naturelle est en mesure de donner une valeur de sens qui ne dépende pas d’un contexte extérieur, mais seulement d’une construction de sens par et pour le système. Cette information est qualifiée de polaire au sens où elle se définit soit dans le sens du temps soit dans le sens de l’espace. Voilà la seule quantification naturelle d’un mouvement, qui vient poser un contexte intérieur pour une dualité polaire sous la forme constructive ou destructive. C’est ainsi que se manipule les biais psychologiques ou les percepts, par une information positive ou négative, dérivée d’un rapport mutuel entre des termes d’un même domaine. Investir par la conscience ce qui est perçu, délivre sur le plan personnel le pouvoir de celle-ci. Au-delà de la faculté des mots ou des images à faire sens, la véritable utilité des perceptions est la délivrance d’un pouvoir naturel de faire conscience. Il existe bien une réalité naturelle qui rende compte de cela et qui doit devenir sujet d’une découverte de soi.
Par delà l’invisible nous avons aussi de la transformation de temps (l’âge) et de la métamorphose d’espace (jeunesse ou vieillesse), ce qui correspond bien à nos observations sur les objets communs comme sur les êtres. Mais comment pouvons-nous comprendre des phénomènes par-delà le visible et l’invisible ? Par syntonisation, car la capacité de « sentir » des êtres vivants est la cause de l’existence d’une faculté de perception. La syntonisation est cette faculté qu’ont deux ou plusieurs êtres de résonner ensemble parce qu’ils ont le même rythme d’espace-temps, mais sont de nature différente. C’est la faculté de résonance qui offre une voix aux perceptions, elles-mêmes liées à des qualités sensibles (les qualia). Nous sommes donc conscients en premier lieu par sensibilité, ce qui nous fait résonner de concert avec la pluralité des êtres de l’univers. Nous comprenons mieux pourquoi l’inconscience est native, car il ne peut exister qu’une possibilité progressive d’appréhension consciente de l’ensemble d’un fonctionnement, pour que celui-là même fasse les moyens d’une réalité existentielle.
Ainsi par delà l’invisible existe donc une réalité existentielle, où l’espace est peuplé de mouvements infiniment variables, et où le temps est rempli de transformations perpétuelles. Nous pouvons donc assimiler le temps et l’espace à deux pôles protagonistes d’un rapport qui les conditionnes. Pour que ce rapport est un sens, il faut pouvoir corréler chaque mouvement de l’espace avec chaque élément d’un temps de transformation. La conception des sens devient envisageable si nous imaginons l’espace rempli d’éléments discrets à l’infini, rendus réels par des unités de temps de quantités variables. En effet qu’est-ce qu’un mouvement, si ce n’est la manifestation d’une distance par du temps et inversement. Donc remplir l’espace par un fractionnement infini du temps, donne à celui-ci une quantification variable en instants élémentaires. Cela renvoi l’inconscience native à un espace infini, dont les quantités élémentaires de temps peuvent être évaluées en prise de conscience finies. D’une certaine façon l’univers peut être vu comme le champ infini d’espace-temps, source de toutes les perceptions.
La réalité existentielle ne peut donc être physique que dans l’inconscience individuelle. Il se trouve que l’être humain possède la faculté de faire conscience de ses expériences de vie, alors pourquoi ne pas envisager le vide (potentiellement plein d’actions) de son inconscience comme la source potentielle des perceptions qui le métamorphose en « être » conscient ? Le fonctionnement humain symbolise l’accession consciente à la réalité existentielle, mais par delà le soi et le non soi existe ce pourquoi une réalité individuelle peut advenir à l’existence, le contexte d’espace-temps. La fonction conceptuelle est le tout de l’homme car c’est par elle que le Soi intégral voit le jour, c’est-à-dire naît au monde du réel. Le Soi Intégral ne peut être l’œuvre que d’une volonté particulière impulsée par le libre-arbitre conscient. Celui-ci devient le rapport dynamique existant entre deux natures, l’inconscience du monde et la conscience de Soi, deux modes d’un univers qui fonctionne par les moyens de l’espace et du temps.
Toutes les facultés intelligibles et sensorielles ne dérivent que d’une seule source ; une sensibilité personnelle aux conditions initiales d’un chaos inconscient, dont les chemins d’organisation dépendent des choix relativistes d’un libre-arbitre conscient. Ceci est lourd de conséquence politique personnelle, car il implique pour chacun de nous la nécessité d’accepter l’existence d’une destinée humaine dont seul nos choix consentis en déterminent le chemin. Peut-on aujourd’hui en accepter cette responsabilité ? Oui, car de tout temps et en tout lieu dans la vie individuelle comme dans l’Histoire collective, cela a toujours été le cas.