Puisque nous avons vu que c’est par la vie que nous sommes reliés, et par les comportements que nous sommes vivants, alors non seulement le mode conscient de l’esprit nous guide personnellement, mais c’est par lui que nous sommes ce que nous sommes. Grâce aux prises de conscience qui font les conditions personnelles de nos actions psychologiques. Ces actes majeurs de l’esprit que sont les prises de conscience, mettent à notre disposition les conditions personnelles d’une information. Ceci pour une évolution individuelle dont l’aspect singulier fait de chacun d’entre nous des êtres semblables en l’espèce, mais pas uniques dans le monde de l’intelligence. La force d’une réalité de conscience est le trait d’une personnalité humaine, octroyé par le caractère propre d’une vie à son contact universel, ceci dans le fait de relier tout ce qui existe sous un mode communicant. C’est ainsi que le mode conscient est le moyen par lequel l’acteur central d’une conscience est l’antithèse exacte d’un mode d’action, par les seuls moyens des valeurs qui transforment radicalement le monde social des comportements. Ainsi, une espèce humaine récupère les bénéfices d’une conscience humaine, et non les conséquences d’un avoir pour soi.
Le mode conscient prête à l’organisation des caractères personnels d’une pensée, en comparaison inverse d’un mode social des comportements qui ne prête qu’à la satisfaction inconsciente d’une personnalité. Chacun de nous devenons potentiellement conscient de ce que l’on n’est pas, ce qui nécessite un complément de définition pour le sens que nous donnons au terme d’être humain. Être par ce que l’on est relève d’une humanité intégrée par un niveau de conscience humaine. Cela légitimise la nécessité d’un dialogue avec son esprit comme interface dialogique d’une coévolution personnelle et individuelle. Devenir conscient devient donc le résultat entre ce que l’on est et ce que l’on n’est pas.
Ceci conforte une approche fonctionnelle du monde par le désir de compréhension, car comprendre le monde, c’est penser le monde. Cela se fait au travers de l’éligibilité d’un comportement évolutif des structures de l’esprit, et non par les seules observations de ses représentations. L’approche fonctionnelle délivre un processus d’intégration de conscience dont la qualité d’attention se fait de plus en plus nécessaire et précise. Il ne s’agit pas d’apprendre, mais de se laisser dévoiler. Le concept d’être humain prend alors toute son importance à titre personnel par le fait d’endosser le développement d’un véritable statut de fonctionnement humain. L’esprit est ainsi ce processus par lequel nous exprimons ce que nous sommes par le fait d’être progressivement plus conscients des réalités existentielles. Cela fait de la conscience un résultat qui prête à la découverte d’une vie humaine, elle-même petit à petit consciente de ce par quoi l’être humain doit le fait d’exister. Il s’agit alors d’une compréhension évolutionnaire des causes vitales.
Nous pouvons donc considérer l’humanologie comme le contenu d’une science qui n’est pas une science de l’humain, mais une connaissance relative de soi par des actes de conscience humaine. Puisqu’il s’agit d’une réalité fonctionnelle que nous devons aux pensées humaines, le processus de connaissance ne peut pas se cantonner au seul état d’une conscience. Il s’étend aussi à la connaissance de tout ce qui fait une vie individuelle. Cela permet à l’esprit de connaître causalement ce qui est, et ainsi de se placer au rang d’une heuristique dont l’horizon de connaissance recule sans cesse. Jusqu’à l’intégration consciente d’une réalité de soi englobant toutes les interactions d’un être humain avec son environnement. S’agissant de cerner le champ d’action de l’acteur central de conscience, il n’est en aucun cas possible d’en délivrer des limites, car le champ d’application de son implication est potentiellement infini. Ceci nous oblige à considérer l’acteur central comme un véritable pivot d’un esprit transcendant, ce qui ouvre sur une identité finale de conscience transcendantale. Au sein des conditions personnelles, les pensées sont révélées par des prises de conscience, qui nous amènent à considérer l’existence d’un soi majeur comme résultant de l’intégration consciente des pensées récipiendaires des actions de l’esprit.
C’est au rôle d’une communication consciente que se manifestent les échanges d’informations nécessaires à l’actualité d’un fonctionnement humain, et c’est ce que nous allons développer maintenant. Pour communiquer, il faut que la conscience puisse avoir les moyens de se caler sur un temps réel, qui n’est autre que le temps commun universel. Il correspond à l’implication des différents éléments qui rentrent dans le processus potentiel des prises de conscience d’un esprit qui se veut transcendant. Si la révélation d’un Soi majeur est le résultat d’une intégration consciente, alors il faut envisager les notions de propriétés physiques comme des éléments d’interprétation. Ceux-ci s’estompent graduellement dans le temps utilisé par l’esprit par sa conquête consciente. Ceci nous interroge sur la véracité de ce que nous nommons « actions à distance ». Si nous acceptons que la découverte d’un Soi intégral résulte de l’action de l’esprit, alors c’est une conscience transcendantale qui répond aux manifestations des pensées à distance. Celles-ci établissent bien ainsi les compréhensions d’un esprit qui fait la nature d’un soi, par ses actions. Il n’y a donc pas d’action à distance, mais des actions à des temps différents qui vont concerner des espaces différents.
En finalité, ce que délivre une conscience transcendantale est la mémoire des interactions d’un corps avec son fonctionnement, dont seule une reconnaissance de leurs existences peut en montrer leurs caractères illusoires. Cette conscience est responsable de la présence d’un fragment de soi à chaque instant de la vie, au travers des innombrables relations qui conditionnent cette présence. Rappelons-nous que ce soi intégral est la sommation intelligente des actes conscients entre un esprit et son environnement personnel.
À cette réalité fonctionnelle correspond un fonctionnement humain, dont le caractère principal est de révéler la somme des relations possibles entre les différents éléments qui le composent. Une conscience transcendantale se révèle au monde qui est en elle. Cela place la conscience au sein des structures premières des êtres inconscients d’eux-mêmes. Pour l’être humain, nous pouvons maintenant accepter qu’une connaissance immanente soit à l’origine d’une naissance individuelle. Cette connaissance est certainement la structure ultime d’espace-temps d’une conception native personnelle, ce qui lui donne le ressort dynamique d’être humain. Ainsi donc, une réalité fonctionnelle se révèle en nous par des prises de conscience issues d’un fonctionnement humain. Cela doit être abordé avec une attention particulière grâce à l’exercice d’un subconscient éclairé. Chacun aborde sa vie existentielle par son contexte relatif, ce qui permet un esprit de conquête de soi. Ceci rend les différents éléments naturels constitutifs d’un soi reconnaissable par l’existence en leur sein d’un pouvoir transcendant donné par la conscience. Cette nature des différents éléments identifiables par eux-mêmes fait évoluer une présence personnelle de l’esprit dans une relativité absolue qui n’est autre que l’environnement de la conscience.
Puisque nous avons mis le développement de l’esprit au centre de toutes les choses vécues, la découverte consciente de soi-même devient ainsi l’expression d’une pure autonomie de ce qu’elle est : une connaissance transcendantale. Cette conscience permet de mettre en lumière l’ensemble de toutes les identifications de quantité de mouvement ; ainsi tout événement de connaissance reste cantonné à un fonctionnement humain personnel. L’acteur central étant bien la conscience, les prises de celle-ci représentent pour chacun des éléments naturels une quantité de mouvement identifiable sous forme d’information. Ces quantités expriment donc les éléments relationnels de la connaissance de soi. Cela fait ainsi du Soi majeur (le Soi intégral) un être de non-action, puisqu’il doit son existence à l’activité de l’esprit de connaissance. Ainsi, ce que chacun vit n’a qu’une importance relative, car seules comptent vraiment les possibilités de prise de conscience qui, par nature, sont révélatrices d’une réalité de soi. Par leurs importances catégorielles, ces prises de conscience placent l’attention au premier rang des comportements psychologiques.
Ce que nous pouvons comprendre dès à présent, c’est que le bien commun, en tant que champ d’expression individuelle, est la vie. Par la découverte de soi, les informations montrent la place secondaire qu’elles occupent au bénéfice d’un savoir immuable dans lequel toute personne doit pouvoir s’installer. Cet éveil de soi à ce savoir immanent rend compte d’une stabilité première au sein de ce qu’il s’agit de rappeler comme étant une conscience sans forme, mais désirant en obtenir une, celle-ci étant mère de toutes les existences. La conséquence psychologique, qu’est ce désir de stabilité, est inhérente à l’existence d’un savoir. Nous le devons à l’existence d’un statut personnel de l’esprit qui dame le pion à une suprématie de la matière physique comme entité gouvernante. Nous atteignons ici le cœur immatériel de toute existence, dont seul un esprit transcendant délivre une conscience par la découverte de soi. Nous revenons de fait à une double réalité fonctionnelle, dont l’esprit est la figure consciente par son activité de sortie d’un oubli de la naissance par un corps inconscient de lui-même.
Le résultat des prises de conscience ont un effet inattendu, celui de l’impossibilité d’un retour vers une inconscience antérieure. Nous avons ainsi la mise en évidence de la réalité du temps et de son vecteur de durée : la vitesse. Le temps existe bien, ce qui ouvre la conscience transcendantale à l’exploration de l’espace, puisque celui-ci est lié au temps par la relativité des événements survenant dans le vécu. L’outil de la conscience qu’est l’esprit donne à celui-ci un caractère transcendant et sans limites. Ce qui s’accorde à une relativité absolue qui relie l’espace au temps, mais ce faisant, lui en donne sa nature transcendante. Donc, si le temps existe, l’espace existe aussi. Et de son exploration par la conscience, nous retirons une mise en lumière des éléments inconscients qui font le corps et son environnement. Ceci nous force à admettre que la sphère psychique individuelle, qui est le lieu du subconscient, est bien l’univers de soi. Qu’il doive sa nature à des dimensions qui ne sont pas seulement physiques, mais aussi inhérentes à la nature de l’esprit. Cela fait de l’être humain un instrument dont la nature inconsciente de ses actes sert de motivation à un esprit de conquête d’une conscience humaine, dont il révèle finalement son immanence dans une conscience transcendantale. Le savoir personnel ainsi dévoilé crée l’ouverture vers l’acceptation d’une âme individuelle dont la nature relève d’une matrice informationnelle.
Pour finir notre réflexion, il est étrange que la figure symbolique de la cosmologie actuelle soit l’existence des trous noirs, et encore plus étrange qu’ils émettent de leurs intérieurs des oscillations lentes. Cette étrangeté a-t-elle un rapport avec l’observation sur tous les corps de l’univers observable, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, d’un comportement d’oscillation intrinsèque ? Dans tous les cas de figure, l’existence réelle d’une oscillation lente que l’on observe sur tous les corps physiques naturels, qu’ils soient animés ou inanimés, est avérée comme pour l’être humain. De l’existence de cette oscillation, nous pouvons postuler l’interprétation qu’il s’agit là d’une signature d’une intégration organisationnelle. Au même titre que celle que démontre l’existence d’un processus qui mène à l’avènement d’un corps de perception. Cela est constaté au sein des architectures organisationnelles, dont les différents niveaux de complexité informationnelle sont sous la forme d’une connaissance. Cela représente les conditions d’une possibilité de taxonomie du vivant. Ainsi, le fonctionnement humain se révèle être une conscience des différents aspects d’une réalité de soi, dont la conséquence ouvre l’esprit à la reconnaissance existentielle d’une âme individuelle, dont l’avènement d’une conscience transcendantale en délivre la nature.