Dans le grand mouvement d’une connaissance de soi-même, l’écologie humaine présente ce par quoi une conscience incarnée prend acte de l’existence d’une humanité de soi, par le biais qualitatif des fonctions de son corps. Une écologie humaine, pris dans son sens anthropologique, oblige tout récipiendaire d’une humanité à un travail de l’esprit, de ce qui a existé, existe et pourrait exister, au présent, et dans chaque situation. Le fait d’être est bien un travail de l’esprit. Ce travail, diamant de la création, délivre par une conscience renouvelée, les moyens et les buts d’une existence humaine, la contemplation d’une réalité informée par la qualité d’une âme personnelle et de sa transcription corporelle. Cette dernière, invite au réductionnisme scientifique et prolonge sans fin le questionnement sur la réalité. En effet, il s’agit d’inscrire une méthode dans le temps, une heuristique fondée sur la compréhension, qui implique de devenir conscient, en temps réel, des enjeux pour chaque instant d’une vie. Cette conception de connaissance, au sens du co-naître, opérée grâce à l’esprit de ce qui est, n’est pas gratuite pour la personne. Pourquoi ? Parce qu’elle fonde le présent dans une intention à ce qui doit être fait.
Par le retournement des perceptions de soi dans les évènements qui font le monde, un présent toujours renouvelé se constitue grâce aux informations de perception qui transforme un esprit en corps physique, en créant ses fonctions. C’est de ce retournement que naît le mouvement d’évolution de conscience de l’esprit, en se dialectisant soi-même avec les idées issues des expériences présentes. Cela exprime un temps réel à l’origine des changements de comportement. Comme ce processus est fondé sur une nouvelle coloration plus neutre et plus objective, cette façon d’être se retrouvera projetée dans les perceptions, par tous les objets de création. Ceci éveille facilement une nouvelle conscience vers les différents mystères non élucidés du monde, mais au prix d’un changement plus lucide des différents états d’esprit dans les directions prises par les comportements.
Cette phase naturelle du développement de conscience découle d’une socio-physique de l’esprit, soit d’un plus grand rapport des idées envers soi-même. Celles-ci ouvrent à l’avènement d’une conscience d’un temps manquant à la compréhension de ce qui se passe dans les instants vécus d’un être humain, éveillé à sa vraie nature. Si la forme du corps disparait en conscience dans l’expérience de l’instant, c’est parce que cela laisse la place à une identité de soi renouvelée, auquel chaque élément de chaque organe corporel participe, pour la compréhension d’une situation que la personne vit par la vie de son organisme corporel. Chaque élément du corps est le témoin des relations qu’une personne entretient avec son milieu. Le concept génétique contient donc en son sein, le principe d’une ontologie de la connaissance de soi, par une anthropologie de la mise en relation avec un milieu. L’objet de cette connaissance n’est pas le milieu extérieur ou intérieur de l’homme. En revanche, il s’agit de prendre pour milieu un environnement qui comprend les deux versants intérieur et extérieur d’une relation duale, dont l’instant dans l’espace-temps de cet environnement total en définit un point d’équilibre référençable pour une conscience.
L’identité de soi commence à se dévoiler ainsi avant d’être réalisée, une prise en compte des points de vue intérieur et extérieur. Elle correspond, dans la relation entre une personne et son environnement, à la somme des unités élémentaires d’une âme personnelle. Chaque unité élémentaire est un quantum d’énergie qui se veut être une information manquante à une conscience de soi dans le temps. Cette identité ne peut pas se réaliser sans conscience. Une socio-physique de l’esprit lui apporte ainsi les moyens circonstanciés d’une réalisation individuelle, grâce à la dialectique de ses opérations intellectuelles pour chaque situation, ce dont la conscience humaine rend compte par des nouveaux états cognitifs. C’est ici que se constatent les bienfaits d’une écologie humaine, comme l’excellent rapport des idées de l’esprit sur un environnement objectivé, qui permet une résolution physique sous la forme d’un corps et fait de l’humain un être potentiellement multidimensionnel dans son accessibilité consciente. Les conséquences sont fortes à ce propos, pour apporter à une conscience humaine, le pouvoir d’action qui lui manque ; la conception d’une réalité humaine au travers du renouvellement de son corps physique.
À ce stade, beaucoup de choses sont mises en lumière. En premier, l’écologie humaine permet de définir l’identité comme l’acteur d’une réalité humaine, immergé dans un milieu dans lequel l’être humain évolue. En second, si l’on admet qu’une personne humaine est en premier un être vivant, alors l’être de connaissance qu’il est, par son esprit, représente une composition d’informations objectives. Celle-ci est faite de toutes les connaissances instaurées par le désir de conscience de l’esprit. En troisième, nous savons qu’une âme personnelle représente une somme d’information d’une réalité perçue comme individuelle par la conscience. En quatrième, nous savons qu’avec le temps, cette réalité sera tissée à partir des perceptions conscientes issues des idées sur les différents environnements de vie. Enfin, puisque l’être humain doit refléter une âme personnelle pour en réaliser une conscience, guérir d’une inconscience de l’esprit par une intelligence émotionnelle, permet d’introduire de nouvelles dimensions d’information dans l’esprit. Celles-ci vont ainsi constituer un nouvel état de conscience. Celui-ci sera d’autant plus proche de la nature de ce que vit une personne, si cette personne applique bien son esprit à se rendre maître de la situation.
Cela se fait donc par la résolution du temps manquant pour la pleine conscience, par un corps vivant, d’un esprit conscient. Puisque l’être humain est un être de nature informationnelle, dont l’apparence donne le reflet personnel, nous acceptons, de fait, d’introduire une dimension de conscience dans les comportements de son esprit. Cette nature informationnelle s’inscrit alors dans les caractères physiques d’un être humain, et ce, sous la forme de nouvelles informations de lui-même. Il s’en délivre obligatoirement une évolution dans la conscience humaine dont le résultat concorde avec une compréhension de l’unité du genre humain avec une partie de son environnement et ce grâce à un corps de vie. L’unité, dont le point d’équilibre est l’instant d’une situation, appelle à une mesure plus précise du temps et de l’espace pour concorder à cette conscience humaine. C’est ici que notre réflexion s’attarde sur une notion temporelle forte ; le temps réel.
Il est important de comprendre comment doit être perçu le temps aujourd’hui. Hier, le temps était une mesure objective de l’expérience sensorielle, dont le comportement de présence personnelle dépendait pour sa mesure, ce qui lui donnait son caractère subjectif. La perception du temps relevait d’un temps d’horloge référencé sur 24 heures, ce qui lui accordait un caractère objectif. Aujourd’hui le temps adopte une autre référence, celle d’un temps universel dont le calcul est une affaire de mesure physique de très haut niveau d’énergie (horloge atomique). Le temps réel devient une mesure objective des comportements sensoriels, dont le fonctionnement peut en être mesuré. Techniquement, c’est un temps d’horloge atomique représenté par des transitions de fréquences précises qui permettent de mesurer presque toutes les expériences humaines. On ne peut plus, aujourd’hui, garder la cadence d’un temps objectif à l’aune d’une présence consciente, qui serait liée à des sensations extérieures, car la connaissance qui en serait produite serait trop pauvre en information. En effet, un temps réel aujourd’hui, c’est un temps où la définition même d’un passé, d’un présent, d’un avenir, peut être donnée par la mesure d’un temps référencé à des espaces contextuels, dont les contenus explicitent des fonctionnements précis de l’être humain. Ce sont ces fonctionnements qui établissent la présence d’une situation vécue par les sens, ressentie par l’émotion, analysée par l’intellect, perçue par la conscience. Cette présence est celle du corps physique de l’être humain, rétro projeté par la situation vécue dans l’instant. La seule connaissance que l’on a ici est alors celle de soi-même, nul besoin d’aller la chercher ailleurs.
Quand nous parlons de temps réel, nous discutons d’une situation où un esprit perçoit le fonctionnement de la propre réalité d’être humain, au travers des informations qu’il conçoit à partir des sensations qu’une situation lui renvoie. En tant qu’être humain, la mise en relation avec un environnement procure ce qui est donné à une personne pour vivre son humanité. Celle-ci vit cette situation comme la somme de toutes ses réactions humaines ; physiques, biologiques, émotionnelles, psychiques, intellectuelles, en temps réel. C’est dans ce sens qu’une personne est consciente de son humanité, au moment où elle la vit. Une personne vie donc son humanité à chaque instant, et cela donne à sa conscience la possibilité de réaliser son être. L’écologie humaine ne fait ainsi que montrer qu’à tout instant, une personne ne vit que ce par quoi elle manifeste le fait d’être en vie. Il y a d’abord son humanité puis sa conscience au travers de la réalisation de son être. Ce fait, de nature spirituelle, par la prévalence de l’activité de l’esprit dans la prise de conscience de sa réalité d’humain, reste du domaine de la physique par la nature même des informations dont il se sert. En effet, nous avons compris antérieurement, que la nature des informations relève du domaine de l’énergie physique.
En conclusion, nous co-évoluons avec notre environnement extérieur, quand notre conscience dépend de notre milieu intérieur pour vivre et évoluer. Ce constat à lui seul ouvre une réflexion sur la pertinence de faire appartenir l’être humain à la classe animale, même si l’on spécifie l’aspect supérieur de ce classement. Nous verrons qu’en étudiant le niveau d’interaction primaire de l’être humain, la découverte de la maîtrise de la physique atomique présente favorablement l’idée que l’être humain représente une classe d’existence indépendante d’autres espèces animales. Ceci va exclure toute évolution sous la forme d’une sélection Darwinienne pour l’espèce humaine.