L’éveil aux croyances est la norme vitale, celle obtenue par le processus de réduction scientifique, dont le fonctionnement humain en est un des reflets fonctionnels. Ce processus n’est ni personnel ni individuel, mais il n’est pas neutre non plus, il est, par vocation, réductible au fonctionnement de l’esprit. Par cet éveil aux croyances, chacun est ce qu’il apparait dans ce qu’il sait et ne sait pas. Il ne s’agit pas d’être à tout prix, mais d’appréhender, comment vivre, une conscience de tous les instants. L’éveil aux croyances peut être vu comme la vérité commune dans laquelle toute vie s’épanouie, et ce, dans son sens le plus littéral. Mais attention, nous l’avons dit, l’éveil aux croyances n’est pas neutre, car il s’agit toujours d’une orientation donnée par des successions de prise de conscience. Celle d’un engagement personnel dans la course individuelle à la reconnaissance consciente d’une réalité, l’existence d’un destin commun pour chaque vie.
Qu’on le veuille ou non, ce schéma dirige nos vies, et ce, dans l’inconscience comme dans la conscience, personne n’y échappe. Le rejoindre est le sens de la vie de chacun, s’en éloigner n’est que se rapprocher plus ou moins rapidement, d’une fin conflictuelle avec soi-même comme avec tout autre. Cette confrontation, à plus ou moins long terme, a pour fin, la disparition du seul moyen d’accès au cœur de la réalité, la vie. Comment peut-on découvrir l’existence de ce schéma par nos expériences vie ? C’est ce que nous allons développer maintenant.
L’esprit est un contenu de sens, dont le potentiel n’a pas de limite intrinsèque. C’est ce qui donne la possibilité d’attribuer des valeurs aux différentes problématicités de sens, que l’esprit est en droit de formuler. La réceptivité que nous octroyons à l’entendement, facilite l’intégration des informations sous la forme de schéma, dont le sens apparait à la conscience intelligible. Nous utilisons ici une méthode intellectuelle plus conjonctive que discursive, c’est-à-dire qui associe les différents sens plus qu’elle ne les sépare. Nous ne faisons alors qu’appliquer naturellement une démarche herméneutique dans la vie, sans le formuler directement, à savoir ; comprendre, interpréter et appliquer des connaissances sur les évènements vécus, lors des expériences de vie. Le temps humain est le calcul inconscient d’une mesure subjective du dénombrement des évènements mentaux, ceux que nous pouvons objectivement vivre dans les contextes d’expérience. Ce calcul s’étend sur une échelle qui va du sensible, concret, à l’intelligible, abstrait.
Accepter de synchroniser le fonctionnement de l’esprit avec le déroulement d’un temps universel, donne les moyens cognitifs d’une objectivation de tout ce que peut établir un rapport, entre la réalité et la conscience qui peut en résulter. Nous ne parlons pas ici d’omniscience, mais du dévoilement fonctionnel d’une réalité, telle que celle-ci peut être assimilée par les outils d’une intelligence humaine.
Si la vérité du monde peut être accessible à l’homme, c’est parce qu’elle est aussi consciente que l’homme. L’esprit a pour limite de fonctionnement la connaissance d’un temps universel, ultime discontinuité de son mode de penser. Temps et horloge sont la même chose, un outil, où seul la discontinuité de sens peut être objectivée. Plus l’intervalle de sens du temps est petit, plus il est riche d’association potentielle, et plus la trame de la réalité est riche de sens multiples. Qu’une conscience devienne nécessaire, pour qu’un entendement humain démêle tous les fils de cette réalité, ne devient pas alors difficile à accepter. Le territoire de cette conscience ne se révèle que petit-à-petit, lors des prises de conscience. Il ne peut ainsi dévoiler que le processus qui lui a permis de naître. Il s’agit du même processus qui amène un humain à réaliser son éveil aux croyances. En fin de compte, dans la réalité commune, il y a ce qui regarde chacun de nous, l’étendue de notre conscience, et il y a ce que l’on peut partager, le niveau de nos croyances. Chacun peut alors s’appuyer sur ce qui ne regarde que lui, sa conscience, pour l’évolution de sa qualité d’existence. Pour ce faire, il peut utiliser les outils cognitifs de son esprit, appliqués au fonctionnement humain de sa personne.
La grande difficulté de penser l’impensable d’une réalité vient du manque d’ambition, voir du manque de désir, d’en saisir tous les possibles. La subtilité s’offre d’elle-même à l’esprit, quand on le considère pour ce qu’il est, un formidable outil de connaissance. Pour l’esprit, tout commence par l’inconscience d’un temps universel, dont il ne peut que constater la véracité par l’existence du corps physique, ce qui l’amène à se considérer comme existant. Toute personne n’est jamais totalement inconsciente, car son esprit débute par la conception de son corps, même si celui-ci n’est que l’embryon d’un processus biochimique. Il n’en demeure pas moins qu’il est la matérialisation d’informations universelles, dont la vie escomptée en porte le sens, donc une future conscience. Le coefficient d’intelligibilité des expériences vécues sous la forme d’une primo-conscience, va dépendre des mesures du temps biophysique de son développement, rapportées au temps universel. Une petite remarque s’impose, nous savons que l’information est un concept, dont la nature de sa structure est duale, une certaine quantité d’énergie pour une certaine quantité de sens, qui font de cette unité un symbole reconnu. L’information est bien un contenu de sens, pourquoi ? Parce que le sens de celle-ci, est la direction que prend une certaine quantité de temps pour produire une cause, dont la quantité d’énergie en définit l’effet mesurable sur un contexte.
C’est ainsi que la compréhension est portée par l’information, car elle résume la quantité d’énergie d’une cause à effet. Pour connaitre la portée de cette information-compréhension, deux constantes universelles nous intéresse ; la première, une constante fondamentale du quantum d’action ou énergie de Planck, soit la plus petite quantité d’énergie mesurable dans l’univers. La deuxième, un temps universel, une durée finement mesurée par des horloges atomiques. Nous proposons ici le concept d’information à effet variable. La connaissance de celui-ci, l’effet contextuel, résumé par la superposition d’un quantum d’action sur une quantité de temps, propose la mesure incidente de son impact sur un environnement. Celui déduit d’une cause à effet, à la fois spatiale et temporelle.
Grâce à la possibilité de ces deux constantes, posées a-priori par l’inventivité de l’esprit, il est vraisemblable que l’on puisse établir un raisonnement. Celui-ci prend son origine, provisoire, de la plus petite quantité d’énergie utilisée, vers la plus grande conjonction d’informations produites par des systèmes complexes, comme la vie, ou plus encore, la réalité. La question sera alors de savoir si nous pouvons en être conscient au travers des expériences d’une vie de tous les jours. Tout ceci peut être très abstrait pour un esprit trivial, mais profondément concret pour un esprit qui veut en avoir le cœur net. Dans des considérations pratiques, aujourd’hui, par les connaissances issues de la Physique quantique, l’énergie est quantifiée. Le quantum d’énergie est vu comme une quantité élémentaire d’énergie mesurée dans un système quantique (physique, donc en théorie accessible aux sens), dont le contexte en définit le qualificatif par différentes propriétés. Nous avons vu qu’à toute quantité d’énergie, correspond une quantité d’information potentielle, mais jusqu’où une conscience, incarnée par la seule force de l’esprit, peut-elle la rendre intelligible ?
Laissons la réponse en suspens pour l’instant et voyons jusqu’où peut-on dire qu’une information génétique à un sens biophysique. Celle-ci n’aurait de sens que comme instruction de fabrication d’une protéine. La protéine représente la brique fondamentale de la constitution organique. L’intégration des protéines dans le système organique est une affaire d’interaction entre deux protéines fonctionnelles, lieu où elles déclenchent une fonction biologique dans le système organique. Nous sommes loin de la dimension énergétique, auquel un quantum d’énergie fait référence. Comment relier le niveau d’information microphysique au niveau d’information macrophysique, cela est-il possible sans transformation dimensionnelle (d’échelle vers plus de complexité) ?
Nous pouvons relier le niveau d’information microphysique (intelligibilité abstraite) avec le niveau d’information macrophysique (intelligibilité sensible), en acceptant de délocaliser la conscience vers le centre d’une hypothétique réalité commune. Ce que l’esprit y gagne est la possibilité d’une reconnaissance objective de la réalité. Mais ceci, au prix d’une transformation dimensionnelle qui fait perdre toute individualité physique à l’être humain, en le rapportant comme élément d’une trame de la réalité. Cela signe la fin définitive d’un anthropocentrisme idéologique quelque peu usurpateur.
C’est à la sensibilité, comme faculté d’appréhension des expériences sensibles, que revient la charge d’évaluer les grandeurs physiques d’une expérience de vie, et ce, au travers du degré d’intelligibilité décernée par la faculté perceptive. C’est donc une question de disponibilité d’esprit, liée au niveau de non-attachement aux éléments de l’expérience, que nous devons la possibilité d’un entendement. Celui-ci est la réponse à la question posée d’une véracité informationnelle d’une réalité, le pré-requis à une connaissance objective de celle-ci, est l’adhésion à une culture de détachement aux différentes réalités transitionnelles de l’existence. La seule œuvre objective de ce détachement, est obtenue par la compréhension d’un abandon nécessaire de ce que l’esprit savait antérieurement. Ceci escompte les possibilités de savoir ce que l’esprit peut être, postérieurement, amené à comprendre, malgré le fait que ce qu’il savait antérieurement soit responsable des conditions présentes de son questionnement.
Ainsi l’esprit ne quitte jamais l’utilisation des moyens cognitifs, que sont les éléments de savoir, dont la réalité transitionnelle de leurs natures en font des croyances factuelles d’un processus évolutionnaire. L’objectivité de la réalité devient alors une affaire de conscience. C’est la conscience objective qui devient un fait et non la validation des mesures d’une expérience reproductible, dont le seul intérêt est de produire des éléments de savoir nécessaires au processus évolutionnaire, vers la conscience objective.
La conscience objective est ainsi l’épicentre d’une réalité, dont la déviance vers l’autonomie des éléments de savoirs engendrent la technologie, source de pouvoirs. L’apparition du corps physique n’échappe pas à cette règle, et fait du corps humain l’objet technologique central d’un anthropocentrisme volontariste, d’une maîtrise insensée sur la Nature comme sur la Culture humaine. Il nous faut impérativement redoubler d’effort pour sanctuariser la conscience objective, comme valeur fondatrice de toute connaissance utile à produire un entendement humain. Celui-ci est l’outil le plus précieux de la connaissance véritable des faits de réalité.