Dans notre monde où la conscience n’est pas prioritaire

Dans notre monde tout est affaire de conscience. Que l’on pense à soi, à la vie quotidienne, à la Nature mais aussi à la vie ou à la mort, chaque événement est la source d’une interprétation et chaque interprétation rencontre une idéologie qui la porte à l’attention de chaque personne, soit par son corps soit par son esprit. Dans notre monde, rare sont les personnes qui acceptent de regarder l’inconfort de leur esprit. Une seule raison à cela, dans la vie il vaut mieux accepter les événements et les problèmes comme des contraintes à l’exercice de soi, plutôt que de faire naître des événements et des problèmes à cause de soi. La vie est le plus souvent inconfortable parce que l’on recherche un confort qui touche en premier lieu l’esprit, si l’on a la chance d’être conscient ou le corps si l’on a la malchance d’être inconscient lors d’un événement. Bien sûr les conséquences dans la vie peuvent être plaisantes par moment, mais en retour le manque nous affliges. Alors il y a ceux qui recherche et construise quitte à détruire autour, et ceux qui abandonne quitte à se soumettre à d’autres intérêts que les leurs. Pourquoi un tel constat peut-il être dressé ? Tout simplement parce qu’il correspond à ce que chacun d’entre nous constatons à un moment ou un autre dans sa vie. Alors est-il possible de changer cela ? Oui, en déconstruisant une histoire commune et en permettant à chacun de reconstruire la sienne en vraie.

Par où faut-il commencer cet exercice ? Par le début, enfin ce qu’il nous est coutume de définir comme l’origine de l’histoire. Mais avant cela faisons une petite remarque, aujourd’hui l’origine de l’histoire se confond avec l’origine du monde, et celui-ci est synonyme de l’origine de l’Univers, voir avant. Mais pour la vie de chacun il n’en est rien, l’origine de l’histoire comme celle du monde commence dans l’esprit, lors des premières expériences sensorielles parce qu’il ne peut y avoir de loisir à se penser soi-même sans pouvoir au préalable s’identifier à un corps, dont chacun éprouve à chaque moment des réalités d’existence. Donc une origine individuelle oui, mais qui n’exclue a priori aucune autres origines mais qui priorise par la force des choses, la seule origine qui semble indispensable pour vivre, soi. C’est ici que véritablement tout commence dans une vie, et c’est ici qu’un esprit individuel prend toute la mesure de la nécessité de devenir conscient, pour éviter de faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse. Non par bonté d’âme, mais par simple intérêt supérieur de satisfaire à la justesse des comportements qui émanent de soi.

L’origine du monde pour chacun est donc religieux, mais pas d’une religion issue de rites ou de dogmes, mais d’une religion à soi, celle qui d’un concert conscient sait de chaque comportement ce qui vient juste de soi et non d’autrui. Plus tard, dans notre éducation plus ou moins éclairée, nous serons que nous sommes des hommes, que l’humanité de notre condition n’est pas différente des autres humains et qu’il nous sera dès lors pas vraiment difficile d’accepter des règles communes d’un vivre ensemble, enfin c’est ce qui nous est amené à croire. Alors l’origine de l’histoire comme celle du monde peut-elle vraiment rester méthodologique comme nous l’affirme la science, ou cette science n’est-elle par ses résultats, qu’un des moyens critiques à l’exercice de l’esprit pour la constitution des situations d’abstraction, à mêmes de pouvoir nous en référer à un jugement conscient. Nous nous apercevons que ce qui se passe pour la science se passe pour tous les domaines des connaissances, et que rien ne peut être acquis sans le jugement conscient, qui donne réalité à une contemption de soi. Ce qui donne raison de soi n’est rien d’autre que l’affirmation d’un non-soi, celui-là même qui ouvre l’esprit à la conscience de ce qui est, parce que cela en est tout simplement la nature de celle-ci.

Alors déconstruire l’histoire commune pour reconstruire son histoire en vraie, signifie-t-il que ce processus soit en fait l’émergence d’une pure conscience ? Oui, mais seulement par le recourt à un sujet conscient. Quel peut en être le candidat idéal ? Une essence objective, une réalité incontestable mais aussi incontestée au sein de l’esprit, quelque chose qui peut naître de rien mais être le résultat de tout, un sujet au sens fort du terme dont la réalité se détache sur le fond des moyens lui permettant d’émerger, celui des inconscients révélés par la conscience de chaque chose, un corps humain. Sous tendre qu’un esprit peut prendre conscience de ce qui l’a fait naître et que venant d’elle émerge spontanément l’essence objective faite corps humain, ne peut que renvoyer à ce qui est semblable, mais étrangement différent par l’échelle d’une réalisation consciente. En effet par la nature de ce qu’est une conscience, nulle solution de continuité ne peut en être conçue sous peine de voire une conscience se défaire de sa nature et donc de sa réalité d’existence. Seul un degré de réalisation peut se confronter à une conscience, ce qui donne à celle-ci non seulement un moyen d’évoluer mais aussi un moyen d’exister sous toutes les formes dont elle manifeste la présence.

Ainsi ce qui relit chaque chose du monde est potentiellement une conscience, dont le degré de réalisation est la condition d’existence de chacune de ces choses, au sein de n’importe quel esprit qui se doter d’une conscience. Donc ce qui nous relit toutes et tous est notre différence de niveau de conscience, ce qui nous amènes à la délivrance des moyens communs à toute réalisation de conscience, l’instruction. Voilà où nous pouvons attaquer l’histoire commune, non pas d’une façon frontale mais de la façon subtile pour un esprit à concevoir une stratégie d’action, propre à se décliner en comportements de connaissances. C’est ainsi que le domaine d’une relativité de moyens s’ouvre à l’absolu, car de fait il est impossible à quiconque d’embrasser la totalité de ce qui est amené à établir une pleine conscience de quelque chose, dont on ne peut dresser le catalogue complet pour cause d’absence de possibilité d’en donner des limites. De ce fait, la seule option raisonnable auquel un esprit se réfère, est de concevoir ce qui devient vrai par conscience pour l’essence d’elle-même, c’est-à-dire le corps humain qui la fait exister. L’expérience individuelle n’est pas absolue, son caractère subjectif ne sort pas du néant mais du niveau de sensibilité d’un fonctionnement humain apte à donner à l’esprit les éléments de réalité nécessaire à la perception d’états de conscience, dont l’expérience peut en donner les mesures, quel qu’en soit le domaine d’étude ou d’observation.

La conséquence de cela est importante pour justifier un réel, nous voyons facilement les biais apparaître, ce qui à contrario délivre dans chacun des esprits la compréhension que si l’on veut être dans le vrai, nulle règle n’est nécessaire car celui-ci s’érige en vérité uniquement par la juxtaposition d’états de conscience, par la corrélation intrinsèque des éléments constituant chacun des états de conscience. C’est ainsi que se fabrique l’histoire propre de chacun, qui ne peut s’apparenter à une histoire commune que dans une reconnaissance mutuelle d’états de conscience similaires, au sein d’esprits différents. Si l’on s’entend sur des réalités communes, c’est parce qu’elles donnent lieu à des états de conscience communs. Ce n’est que sur cette base qu’une histoire commune se bâtie, mais elle ne concourt à la véracité des faits que dans l’assentiment d’une conscience commune, ce qui ne souffre aucune exception sauf à vouloir tromper son monde. Aujourd’hui comment pouvoir juger de l’état de notre monde si nous ne pouvons pas réaliser la conscience en nous-même ? Nous ne le pouvons pas car ce qu’est devenu l’information n’est plus que l’ombre d’elle-même, et en plus, la capacité fonctionnelle de celle-ci n’est absolument pas pertinente pour édifier une quelconque vérité, car ce n’est pas pour cela qu’elle existe.

Mais le tableau n’est pas si sombre que cela, l’invention doit sonner à la porte de tous les esprits à condition d’en percevoir les signes. L’adoption du tiers exclu dans les disciplines du savoir ne prédispose qu’au savoir instrumental, en rien elle ne peut concourir à l’émergence des états de conscience sauf à juxtaposer ceux-ci dans une forme aléatoire de l’émergence d’une conscience artificielle, qui n’a aucun rapport avec une conscience humaine. Seul l’abandon du tiers exclu par le remplacement d’un tiers inclus, permet l’abandon méthodologique d’une logique inhumaine pour l’acceptation d’une absence de logique dont les états de conscience humains rendent compte au travers d’une force d’adhésion, qui permet d’en délivrer un sens historique réel. Celui-ci semble mettre en avant un déterminisme profond qui ne fait que manifester la prépondérance du tout sur la partie, ce qu’est incapable de montrer la superposition d’états artificiels. Accepter que le monde soit sans logique ne veut pas dire qu’il n’existe pas la possibilité d’une détermination profonde sous-jacente à la production du réel. Cela met juste en lumière qu’il existe un facteur de responsabilité qui revient à ce qui donne forme aux différents réels. Ce facteur est le récipiendaire des états de conscience, tant que les systèmes expérimentaux produirons des états par la mesure de leurs résultats, ils ne feront que mettre en avant les probabilités d’un hasard à être le moteur d’une réalité. Tout le contraire du grand principe de responsabilité que manifeste, par la possibilité de leurs entendements, l’ensemble des entités vivantes.

Ceci nous ramène immanquablement à la définition du vivant, ce que le responsable de la mise en forme d’un réel ne relève pas comme une problématique pertinente. En effet la vie n’est que la conséquence historique d’un certain nombre de choix antérieurs, présents et probables, dont le déterminisme en assure la cohérence due fait d’une conscience faite d’une corrélation d’états qui fait sens d’un devenir pour une entité fonctionnelle. Ce n’est que par la réalisation de la conscience d’un tout, qu’une cohérence se voit justifiée dans les choix des stratégies d’action qui en permettent son développement. C’est donc au contexte récipiendaire de ce développement que revient la charge d’en assurer son intégrité, ce qui rend légitime un fonctionnement humain pour l’être humain, au sein d’un environnement dont il est dans l’ordre de sa responsabilité, d’en découvrir les codes de fonctionnement, ce qui ne peut être fait que par les moyens dont il dispose déjà.

C’est donc ainsi que nous sommes amenés à comprendre en quoi vivre en accord avec un environnement, ne passe que par l’acceptation de toutes les autres formes de vie. La définition de la vie découle ainsi d’un temps relatif commun à toutes les entités d’un contexte, qui par définition concoure à la manifestation d’une réalité qui se veut fonctionnelle, par les différents niveaux d’interactions qu’elle génère. Pour une conscience, les lois du vivant sont autant de comportements d’un possible qu’il y a de possibilité d’interaction individuelle, ce qui encore une fois place le choix personnel comme le moyen de la responsabilité factuelle d’un réel produit. Personne n’échappe à cette responsabilité, seule la forme consciente de la pensée permet de faire basculer une abstraction en réalité concrète, ce qui fait spontanément d’un état de conscience, une réalité.

Ainsi ne pas privilégier et accepter de donner la place qui revient à la conscience, ne peut que freiner l’expansion de la vie naturelle en détruisant le monde dont elle est issue. Il n’existe à ce jour aucun échappatoires, ce que ne manque pas d’exploiter le courant technologique. La conscience n’est rien sans la vie qui lui permet de s’exprimer, et la vie ne se circonscrit qu’au travers des catégories artificielles servant de justification à l’exerce des pouvoirs politiques individuels ou collectifs. Comprenons-le, et choisissons le camp de la vie, certes plus délicate à appréhender, mais ô combien plus salvatrice pour chacun de nous. A défaut, l’inconscient pathologique dans son rôle d’affectivité, n’initiera plus la communication universelle d’une évolution, mais exprimera l’autonomie de son évolution vers la destruction de toute parcelle de vie naturelle, à moins qu’il ne soit contingenté par plus intelligent que lui, ce qui normalement est le rôle du sujet de la personne, c’est-à-dire sa fonction sociale.