Dans ce projet louable, chacun parle en partant du présupposé démocratique là où ne s’exerce, d’une façon confidentielle, que stratégies d’intérêts au sein d’une réalité qui n’est même plus celle du pouvoir de l’argent, mais celle d’une rétention d’informations bien pensée. Pourquoi parler encore de Nation ou d’État quand la géopolitique mondiale gouverne des pays qui n’appartiennent plus à leurs habitants ? Pourquoi ne pas (se) poser les vraies questions ? Celles dont les réponses peuvent vraiment donner un sens au projet sociétal dont chaque pays est, en fait, le représentant d’une culture nourrie par l’histoire de ceux qui contribuent à leur développement.
La première des questions est celle de savoir en quoi être souverainiste a du sens ? Pour ma part, il me semble qu’une société peut faire monde si l’intérêt supérieur de chacun est de participer à plus de questionnements. Notamment sur le simple fait de vivre chaque matin le réveil dans une journée où la première des valeurs doit être d’être honnête avec soi-même. Cela pour savoir que les comportements d’aujourd’hui seront meilleurs que ceux de la veille, parce que l’on y applique le discernement dû à son niveau de conscience. Pourquoi ne pas abandonner le respect à une constitution législative, qui oblige à ne s’exprimer que là où la hiérarchie politique sait que cela ne changera pas le cap de ce qui est déjà fixé ? Arrêtons de nous endormir sur une pseudo-liberté d’expression et soyons individuellement plus fort que les lois. Inventons les comportements justes : ceux qui ne bravent pas, mais ceux qui construisent les valeurs d’humanité que chacun porte en lui, ceux-là même qui ne peuvent se dévoiler qu’en devenant individuellement conscient d’être, avant toute chose, les opérateurs de notre propre révolution personnelle.
Alors oui ce projet d’expression coopératif est vraiment une excellente idée. Mais pourquoi mettre le peuple en avant là où il faut, à mon sens, mettre la société française en chantier par les différents acteurs qui la font ? C’est à chacun de ne plus céder à l’hypocrisie quotidienne. Et c’est à chacun d’oser faire, et non juste dire, ce que chaque personne espère vraiment dans l’idée commune d’un vivre ensemble. Ce qu’apporte un projet novateur, c’est avant tout une vérité que porte en lui chacun des participants. Vivre ce n’est pas rester simplement dans sa zone de confort, c’est accepter d’être juste honnête intellectuellement, pour escompter l’institution d’un bien pour tous. Le socle de valeurs d’un projet doit permettre de déterminer les limites de ce que chacun veut pour une société plus juste, sans en faire reporter l’effort sur le collectif.
Seule la volonté personnelle peut changer les choses, à condition que chacun (se) pose les vraies questions sur l’authenticité des engagements personnels. Rien d’extrémiste dans mes propos, juste dire qu’il faut arrêter de se mentir pour pouvoir demander de connaître l’exact fonctionnement d’un monde pour en reconnaître les véritables enjeux politiques, économiques et sociétaux. Où sont les informations qui nous permettraient réellement de prendre en main notre vie et la destinée de tous ? Les informations qui sont vraiment cruciales pour le monde d’après restent verrouillées dans les différents coffres-forts des raisons d’État ou des secrets diplomatiques de la soi-disante République, celle qui ne pratique le droit de savoir que pour sa classe dirigeante, et encore. Le mécanisme financier et le libre-échange n’expliquent pas tous les fonctionnements du réel. Une société ne s’est jamais construite par ses membres, mais par des leaders qui organisent, via des lois, ce que chaque membre peut faire et ne doit pas faire. Ceux qui développent une société ne sont pas ceux qui la dirige, et c’est là où le bât blesse.
Que veut-on de nous exactement ? Jamais l’épanouissement humain ne passera par la seule jouissance matérielle. La consommation des biens, sans le projet sociétal qui en organise les buts, n’est que l’expression d’une gouvernance encadrée par une élite dont les buts et la finalité échappent à chacun. Alors qui en bénéficie réellement et pour quoi faire ? Pourquoi maintenir un joug financier qui n’est qu’un moyen d’asservir les personnes par une pseudo-économie ? Elle n’est aujourd’hui qu’un processus de contrôle de masse sophistiqué, bientôt remplacé par une monnaie numérique mondiale, dont la gestion contrôlée donne encore plus le vertige. Perdre sa vie à la gagner pour d’autre, et finir en EHPAD, est-ce bien raisonnable ? D’autres voies existent, que l’on ne pourrait concevoir que si nous avions toutes les informations qui gravitent dans les domaines du sol et ceux de l’espace, et qui permettraient d’inscrire les sociétés dans un schéma d’évolution pérenne pour les humains.
Arrêtons de séparer expertise et conscience humaine, et ne demandons plus à être gouvernés, mais seulement à être aidés honnêtement dans l’administration de l’ensemble de nos comportements, pour assurer la finalité d’un bien commun. Ce n’est alors que sur cette base que les questions auront les réponses qu’elles méritent d’avoir. Arrêtons l’imposture de la rétention de l’information, mère de tous les pouvoirs, de cette séquestration discriminatoire du droit de savoir. Osons demander ce que l’on ne sait pas, et que l’on devrait connaître : le vrai organigramme du fonctionnement du monde dans lequel se répartissent les différents pouvoirs, jusqu’à l’impuissance individuelle sur toute évolution consciemment permise. Quand allons-nous vraiment vivre à la hauteur de ce que notre intelligence peut assimiler ? Une histoire humaine plus complète et plus vraie que celle qui nous est donnée peut nous aider à comprendre ce que nous avons à faire. Le jour où chacun d’entre nous demandera explicitement un état des lieux à l’ensemble de ses dirigeants qui, sous couvert d’impunité, dirigent notre vie, alors le monde d’après sera différent du monde d’avant. En effet, c’est à ce prix que chacun pourra agir en conscience de ce qu’il a à faire, dans la compréhension d’un intérêt de tous bien partagé et honnêtement rétribué.