« L’humanologie est une praxie, une pratique cognitive de conscience qui va au-delà de soi mais passe par une libération de soi pour investir l’espace-temps universel dont nous sommes, à titre individuel, une des parties constituantes ». Comment interroger ces deux courants de pensée dont la finalité peut sembler similaire mais dont les moyens pour y arriver sont différents, ce qui en réalité débouche sur deux visions opposées. Non car son modèle évolutif est fondé sur le progrès scientifique et technique ce qui mobilise les moyens propres à générer l’appauvrissement de l’environnement . Au contraire l’humanologie ne cherche pas à améliorer l’humain mais à libérer la mémoire constitutionnelle de son esprit au travers de la reconnaissance de ce ce qui forme la personne et la fait fonctionner, c’est-à-dire une conscience en mouvement.
Il y a donc de la part de l’esprit, la possibilité de concevoir à la fois l’espace de conscience et le temps de survenue de celle-ci. Ce référentiel est nommé espace-temps conscient en concurrence avec une affectivité inconsciente du sujet à lui-même et à son environnement. Si une conscience émane d’un corps en action alors ce ne peut être que de l’expérience d’un environnement hors de toute représentation du corps, ce qui exclut une connaissance de soi. Si de l’expérience en présence de notre propre corps nous tirons une conscience, alors celle-ci ne peut être que le ciment constitutionnel de ce qui en fait un corps, c’est-à-dire une mémoire constitutionnelle de nous-même et de notre environnement.
Il est maintenant compréhensible que lorsque nous disons que l’énergie est physique c’est uniquement dans le cas de figure où nous faisons agir un corps sur un environnement extérieur et que nous prenons celui-ci comme existant en soi . Être conscient par la mémoire de ce que nous sommes renvoi à un mécanisme d’esprit qui utilise l’espace et le temps pour donner à la conscience le moyen de naviguer dans l’infini universel de notre constitution. Il s’agit de préparer le contexte de l’esprit individuel pour que celui-ci puisse bien fonctionner et c’est pour cela que la connaissance individuelle est le véritable esprit. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’humanologie est une forme de psychanalyse de l’esprit, elle rend compte de la désaffectivation d’une conscience psychologique envers elle-même et son environnement grâce au mécanisme naturel de l’esprit.
C’est pour cela que l’humanologue utilise la micro-mobilité crânienne comme instrument de libération, pour que la mémoire physique du cerveau puisse opérer sa fonction constitutionnelle. Lorsqu’une conscience est grosse d’affectivité , la mémoire du présent se polarise avec des souvenirs du passé comme avec des fantasmes du futur ce qui génère une forte individualité en faveur d’une expression génétique surdéterminée pour donner corps aux comportements individuels. L’espace corporel devient plus important que la conscience du présent, et cela fait du fonctionnement organique, un média de communication avec un environnement idéalisé et reconnu par l’esprit comme indépendant. Ce qui se réalise alors est une sur-représentation mentale, générant pour faire simple, un ego-centrisme prononcé pour compenser une usure du corps.
Inversement mais aussi proportionnellement, lorsqu’un sujet par son présent en conscience, assure un être plus fort grâce à une mémoire de ses rapports constitutionnels, alors ce curseur mémoriel se déplace vers moins d’espace du corps en présence et plus de temps d’histoire de ce corps, ce qui par le mécanisme psychologique du vrai et du faux cognitif, délivre une objectivité de plus en plus réelle. C’est ce mécanisme qui est théorisé par la relativité absolue et qui est à l’oeuvre par le comportement de conscience. L’être humain n’est pas un corps physique voué à l’amélioration mais un instrument de mémoire dont le comportement de conscience révèle la dimension universelle, ce qui en assure pleinement sa vie.