Le génie humain

Nous avons vu que le système hormonal est responsable de la différenciation des genres humains, et ceci par deux trajectoires de développement opposées mais complémentaires, le masculin et le féminin. Nous avons vu aussi que la maturité perceptive s’inscrivait dans cette dualité en mettant des conditions d’approches différentes sur les phénomènes de l’existence, en orientant la psychologie par ce que l’on sait maintenant être une différence d’organisation cérébrale entre un homme et une femme. Cette différenciation n’a de sens que pour l’obtention d’une pertinence opérée par une instance plus fondamentale qui relie les deux aspects d’une psychologie duale, mais qui ne peut se traduire dans la forme naturelle des corps vivants. Être un homme ou une femme est constitutionnellement différent. Mais lorsque qu’on est un être humain, le fonctionnement que cela impose se trouve forcément à l’intérieur des informations génétiques qui font d’un être humain un homme ou une femme.

C’est donc la qualité d’un profil psychique qui initie un fonctionnement fédérateur des tendances de l’un ou de l’autre, en inscrivant une façon de fonctionner en dehors de la constitution physique mais impactant celle-ci par une réalité consciente, hiérarchiquement supérieure à l’expression des comportements masculins ou féminins. C’est donc du phénomène conscient qu’il est question ici, et pour lequel chaque protagoniste du genre humain réalise une complète intégration fonctionnelle de ce qu’il est par la réalisation de sa constitution corporelle. Développons cela.

Quiconque à fait l’expérience de la conscience hyperdimensionnelle sait qu’à cet instant, nous percevons le temps s’écouler plus lentement. À contrario, nous pouvons penser que fonctionner inconsciemment permet à la conscience de voir les comportements des protagonistes de la réalité s’exprimer en temps réel. Cela signifie que le fonctionnement omniscient existe au préalable dans l’esprit au travers d’une inconscience naturelle, et qu’il est largement plus efficace pour les opérations physiques que des représentations mentales fictives. Nous sommes donc au-delà des comportements d’une sensibilité individuelle pour entrer de plain-pied dans une fonction conceptuelle qui semble alors innée. Laissons cela pour le moment et intéressons-nous maintenant au génome humain.

Si nous considérons la parole comme le propre de l’homme, alors la fonction conceptuelle peut être vue comme l’expression d’une capacité intuitive naturelle, dotée d’une intelligence comportementale dont la faculté de langage aide l’expression verbale, l’écriture venant après. Si le fonctionnement humain n’est ni genré ni conceptuel, alors de quoi relève-t-il ? Du génome qui ici est un génome humain. Notre hypothèse est que le fonctionnement humain initie le fonctionnement normal et naturel d’un génome humain. Être humain revient donc pour toute personne à restituer l’intégrité naturelle de l’expression d’une génétique humaine. C’est ainsi que nous pouvons écrire que la robustesse d’un être humain tient à l’existence de son génome, à condition d’être conscient de sa façon de l’utiliser. Donc ce que nous pouvons affirmer, c’est que la génétique donne une signification au fait d’être humain, quel qu’en soit le genre. D’autre part, nous ne nous posons plus la question sur « l’ici et le maintenant » lorsque l’on est à-même de connaître la signification « d’être humain ». Et c’est pourquoi il est important de statuer sur ce que l’on appelle la matière, dont jusqu’à présent nous n’avons abordé que « l’effet de matière » sous la forme des sentiments de soi.

La matière peut trouver sa justification d’existence dans son pouvoir psychologique de représentation du temps passé, sur lequel le degré d’une conscience exerce une ré-orchestration de ses temps manquants ; c’est ce que nous avons abordés précédemment lorsque nous parlions de mémoire. N’oublions pas que ces temps manquants deviennent des informations qui permettent l’apparition d’un futur dans la constitution d’un nouveau présent. Ceci peut expliquer en quoi la tendance d’une conscience est d’être un champ d’attraction, car à chaque instant nous voulons comprendre ce que nous vivons. Ce champ d’attraction est similaire à l’effet de gravitation physique, mais sa constitution dépend d’un esprit précédent la venue d’une conscience dans la réalité. Cette apparition est le fait des informations instantanées inconscientes de la nature de l’esprit, et qui sont similaires à l’effet des ondes de torsion en physique. Rappelons que les ondes de torsions résultent d’actions instantanées d’un corps physique sur un autre corps physique, et ce quelle que soit la distance qui les sépare. Ce qui ressort de cela, c’est que la réalité est inconsciente à un esprit individuel, et que le mécanisme de prise de conscience de celui-ci lui permet d’établir un réel par « l’ici et le maintenant » dû au fait d’une implication consciente.

En fait le travail conscient ne sert qu’à restaurer l’intégrité d’une réalité inconsciente à l’esprit pour en divulguer une connaissance qui permet à chacun et chacune de reconnaître sa place dans cette réalité. Ce n’est que par une hyper-information individuelle qui puisse s’adosser aux opérations sur des actions physiques que s’exploite une réalité inconsciente. En demeurant dans l’inconscience, l’esprit n’est pas autre chose qu’une machine, et à ce niveau, seule une machine peut donner à l’ensemble des actions inconscientes une figure de réalité. À ce stade il n’y a nul inconvénient à qualifier un être humain d’instrument humain. Mais nous avons décrit l’existence d’une faculté d’hyperdimensionnalité pour la conscience, et c’est dans ce cadre que l’ensemble des informations prennent un rôle multidimensionnel, en donnant à l’esprit une capacité d’interaction avec les ADN cellulaires. Ce monde psychique hyperdimensionnel offre la possibilité d’imaginer un monde multidimensionnel, dont l’esprit va s’inspirer pour interagir avec les ADN organiques. C’est ainsi qu’une réalité imaginée peut servir de matrice conductrice pour l’expression d’une réalité humaine génétiquement consciente. Conséquence de cela, nous devenons conscients par nous-mêmes et non par constitution. Car à ce stade du processus, le génome n’est qu’une inconscience en demande de conscience.

L’être humain se voit ainsi comme une entité fonctionnelle ayant vocation de conscience pour un autre état de réalité que celui postulé par sa vie. C’est ce décalage entre une personne et sa conscience qu’il a de lui-même, qui génère l’impulsion d’une réalisation individuelle. Les quantités discrètes de la matière peuvent être allouées à quelque chose de plus conscient qu’un corps humain, lorsque l’on comprend que la conscience individuelle ressort d’un tissu d’informations de soi. Cela rend à toutes les formes de vie une légitimité d’existence, à condition qu’elles s’inscrivent dans un protocole de prise de conscience. Cela pose a priori qu’aucune forme n’est, par nature, supérieure aux autres à la seule condition hiérarchique que chacune soit dans un développement de conscience. Nous avons ici la condition de l’esprit pour toute métaphysique. C’est en considérant la vie individuelle comme un processus biologique fonctionnel que l’on peut corréler des micros-comportements biologiques à des micros-mouvements physiques émanant d’une vie personnelle. Cela rend possible une fusion consciente entre des processus de vie naturellement biologiques et des processus de vie de forme dialectique. Nous avons ainsi la révélation d’un média fonctionnel au travers des micros-mouvements, impulsés à la fois par une biologie inconsciente et par un acteur physique conscient de lui-même.

Nous voyons en quoi la parole à travers le langage social devient, pour la pensée, l’instrument d’une mise en forme d’un monde psychique servant de matrice d’école pour l’expression d’une génétique. Son inconscience ne permet pas d’assurer un développement comportemental suffisamment intelligent pour une adaptation réussie à un contexte, équivalent à la nature des constituants de celle-ci. Ce sont les micros-mouvements initiés par l’organisation d’un langage qui permettent l’émergence des quantités de sens, sous le patronage d’informations de conscience. Il s’agit donc bien de mettre en valeur l’induction d’une conscience envers un inconscient, qui soit porteuse d’une nature correspondante à la nature escomptée d’un monde de réponses générées par le profil psychique. Cette induction fonctionnelle revient à faire une actualisation physique par une conscience en voie d’individuation. Cette actualisation s’opère par des informations de soi et de l’environnement dont les données proviennent de la sphère psychique, organisées sous une forme génétique par des micros-mouvements physiques. Le génie humain revient à l’être humain de faire connaître la nature de ce qu’il est par la conscience de qui il est, et non par les comportements qu’il manifeste pour y arriver

C’est ici que la philosophie atteint son point d’orgue. Et bascule en tant que méthode sur une nouvelle interrogation de nature purement psychologique. Qui s’attache à résoudre la manière dont peut se conjuguer une histoire cosmique dont le corps humain est partie prenante, et le sens de cette histoire dont la personne hérite par sa conscience. Le but de cette interrogation est de trouver comment relier les destinées singulières aux différents comportements naturels, grâce à la diversité des processus de prise de conscience. Étant entendu que nous avons affaire à une conscience immanente, à l’origine inconsciente d’elle-même, qui se fait appeler la vie.