Envisager qu’il existe un potentiel humain exploitable à l’intérieur du cadre d’une évolution transgénérationnelle est la réponse la plus habile, face à l’existence d’un libre-arbitre individuel. Que le sujet personnel se mette au service de ce potentiel est la preuve d’un esprit d’intelligence, s’accomplissant dans une intelligence de l’esprit. Cela évite le biais cognitif d’une intelligence d’esprit trop vite appliquée, qui ne fait que séparer les égos entre humain. Ainsi, il s’agit de permettre, par l’intermédiaire du développement des actions humaines, de renvoyer l’image de ce qui se fait par l’intermédiaire d’une conscience. Celle-ci apte à reconnaître l’existence d’une interférence émergente entre une personne et son environnement. Elle se matérialise entre la réalité d’un être humain et les faits de perception des conséquences de ce qui est fait dans l’environnement, c’est donc un acte de mesure. Cette figure d’interférence est elle-même une réalité en soi, dans laquelle émerge une possibilité de reconnaissance d’un Soi Souverain Impersonnel, celle de l’individu. N’excluez pas de l’idée, que c’est à ce stade qu’un contrôle mental peut contrecarrer cet exercice à l’échelle individuelle, qu’il soit endogène par un ego, ou exogène par un contrôle social. Mais, nous y reviendrons plus tard, car ici existe la formidable possibilité de s’affranchir de toute génétique fonctionnelle, celle d’une transmission héréditaire des caractères acquis générationnellement, ce qui sert, de fait, une évolution tant individuelle que de l’espèce.
C’est ainsi à partir du stade de compréhension de ce processus, qu’une intelligence d’esprit est rendue nécessaire, pour créer les liens abstraits conditionnant la génération d’un Soi Souverain Impersonnel. La venue à l’existence de celui-ci est la résultante d’une fusion opérée entre les propriétés naturelles du monde physique et les connaissances métaphysiques de ce monde. Ceci s’établit concrètement par les procédés de mesure, qui ne sont autres pour Soi, que ceux mis en évidence par le mécanisme de compréhension. Le Soi Souverain Impersonnel, la nature individuelle, est la résolution du potentiel humain à l’échelle individuelle, en une identité universelle. Voici comment celle-ci devient l’intercesseur conscient d’une universalité, dont la résolution des codes de restriction génétique, fait expirer l’influence de toute expression génétique à l’origine de Soi. Voilà pourquoi une cohérence personnelle est recherchée. Puisqu’elle s’avère être l’attribut qualitatif de la force d’une réalité, celle d’une présence quasi gravitationnelle d’un Soi Souverain, dont l’expression d’universalité lui confère le statut impersonnel d’un individu.
Nous avons délivré, par habitude culturelle, le don d’associer une réalisation personnelle au statut d’une réalité individuelle. Vivre ou travailler pour soi-même ne relèverait que d’une démarche d’individualité, qui ne laisserait que peu de place aux autres, vus au sens général du terme. Mais, est-ce vraiment judicieux, qu’y gagne-t-on réellement ? La réponse est assez évidente, une situation sociale et une reconnaissance personnelle. Le tout dans un système collectif régisseur de valeurs communes, mais seulement à condition de vouloir vivre ce jeu-là et pas un autre, sinon les sanctions sociales sont à l’échelle du degré de marginalisation individuelle. Une réalisation personnelle, c’est autre chose, c’est l’indication d’une orientation consciente à percevoir de quelle façon l’avènement d’une forme humaine, de son fonctionnement, pour un être humain, apparait à l’existence. Celle-ci est de chaque instant et non par le fait d’un simple processus biologique qui le sous-tendrait. Il s’agit alors d’un réel changement de paradigme d’interprétation, où l’avènement de l’être humain n’est plus d’une origine biologique par sa nature, mais simplement par fonction de transmission de caractères hérités. Ce nouveau paradigme établit l’avenir de l’être humain dans une nature physique. C’est le résultat d’un condensat cohérent et spontané d’une frange d’interférence holographique entre des actions faites en ce monde et les compréhensions perceptives de ces mêmes actions. L’établissement de ce résultat physique est l’apparition d’un individu sous la forme d’un Soi Souverain Impersonnel. Celui-ci manifeste des propriétés physiques nouvelles, dont de nouvelles fonctions en sont dérivées. Il ne s’agit plus du résultat d’un processus historique individuel, dont la somme des comportements pourrait se délivrer sur plusieurs générations et dont la transmission héréditaire en serait une nécessité germinative. Mais plutôt d’une création spontanée, d’une permanence renouvelée.
Cette vision peut faire peur, voir être absurde, néanmoins rien n’est plus réel que cette interprétation d’une réalité individuelle pulsée par des actions humaines. La conscience devient ainsi le socle d’un système de valeurs abstraites d’un milieu, dans lequel, être humain devient avant tout une qualité sociale de ses actes. L’apparition de ce statut individuel d’un Soi Souverain Impersonnel ne rendrait plus nécessaire son origine par la transmission génétique d’informations individuelles historiques. Il n’y aurait plus à présider par une expression génétique, la reconnaissance par un cerveau, des conditions réelles d’une existence humaine. C’est ici qu’une approche fonctionnelle du statut individuel d’une identité prend toute sa place comme dimension humanologique. La conscience d’action devient le pivot d’un réel en devenir, où le vécu de chaque instant, devient la condition d’une perception pour enrichir une réalité existentielle d’un Soi Souverain, par une forme humaine impersonnelle : l’individu. Ainsi, au-delà de sa fonction, cette interprétation de la réalité humaine donne tout son sens à la profondeur d’une conscience d’abstraction. La forme humaine de nouveaux comportements individuels, centrés et individualisés par une conscience, fait d’eux ce que cette forme est : une identité universelle particulière. La seule tâche de cette conscience est d’instaurer et de pérenniser les conditions d’une présence, qui permet la participation individuelle à l’intérêt d’une conscience collective. Celle d’instaurer et de gérer les conditions de vie de chacun dans une réalité commune.
Voilà mis en place le nouveau paradigme d’interprétation de cette réalité humaine. Voyons maintenant, dans le détail, comment nous pouvons développer un schéma directeur fonctionnel qui permette l’accession à cette nouvelle réalité. Nous rappelons ici, qu’il s’agit d’une réflexion à voix haute concernant un fonctionnement humain impersonnel, donc une stratégie individuelle, à vocation strictement évolutionnaire dans le sens d’une absorption des pensées de Soi et du monde présent. Trois dimensions opératives semblent nécessaires pour notre description fonctionnelle, à cela s’ajoute un pendant psychologique à cette réalité individuelle ou impersonnelle, celui d’une conscience. Ces trois dimensions sont : le champ symbolique d’un psychisme, le champ médiatique des perceptions, le champ physique des actions. Ayons toujours en tête la finalité d’une telle spécification fonctionnelle de l’être humain, faire apparaitre les différentes opportunités existentielles et individuelles, d’une réalité particulière.
Lorsque nous parlons du champ symbolique d’un psychisme, nous parlons substantiellement d’un inconscient intriqué entre deux composants. L’un relevant des comportements épigénétiques hérités, l’autre, relevant de l’interprétation faite par un subconscient, des interprétations subjectives sur les conséquences que font sur nous-même, ces comportements. Lorsque nous discutons d’un champ médiatique des perceptions, nous discutons des perceptions créées par le subconscient, à partir des manifestations relayées par la physiologie des grands systèmes corporels. Quand nous entrevoyons un champ physique des actions humaines, nous concentrons notre attention sur l’activité singulière du subconscient à générer des actions, dont les conséquences sur le milieu de réception engendrent ou non, des résonances conscientes. Une axiologie émerge ici, dont les pôles extrêmes sont représentés par l’inconscient et par la conscience, et dont le curseur est le degré d’activité subconsciente. Ainsi, face à tous les vécus individuels, recensés en conscience par l’existence des pensées, la mise en jeu de celles-ci va dépendre d’un subconscient plus ou moins éclairé. Celui-ci fait la part des choses entre les comportements instinctifs d’un épigénétisme hérité, et les jugements de valeurs choisis qui décident de leurs interprétations. Le tout intégré à l’absence ou non de prise de conscience des répercussions des actions sur les différents environnements considérés.
Où cela nous mène-t-il ? En premier, à la manifestation d’un corps physique, si les répercussions des actions sur l’environnement n’établissent pas de prise de conscience, mais des émotions. En second, dans le cas contraire, les prises de conscience entrent dans le processus évolutionnaire d’absorption des pensées, ce qui permet à la conscience d’augmenter sa présence lors des vécus ultérieurs. Dans ce cas précis, le corps physique n’est pas en reste, puisqu’il bénéficie d’une ou plusieurs étapes de désengagement de l’influence des comportements épigénétiques hérités. Cela permet de transmuter l’influence génétique directionnelle d’un inconscient hérité, vers l’influence d’un subconscient construit par les expériences conscientes. Le corps physique devient alors une dépendance instrumentale d’un esprit, à l’inverse d’un début de vie individuelle où le corps physique représentait le socle d’existence d’un esprit personnel. C’est donc au titre d’un instrument physique, que le corps devient objet de la représentation de l’intelligence d’un esprit, devenant objectif. Rappelons ici, qu’une réalité est qualifiée d’objective, lorsque l’objet qui le constitue existe sans que nous ayons besoin d’une mesure pour le faire apparaître. Cette lente progression par le processus évolutionnaire des vécus de l’expérience, montre à l’évidence, qu’il ne prendra fin que lorsque le corps s’objectivera dans la nature physique qui en fait ses constituants, l’énergie.
Mais, comment l’intelligence d’un esprit, peut-elle savoir quand elle a atteint cette limite physique ? Par la définition de la quantité d’actions élémentaires nécessaires à toute description de l’Univers physique. Il se trouve que cette quantité d’action, ou quantité de mouvement unitaire, existe en science physique. Il s’agit de la plus petite quantité d’énergie par unité de temps. Avec elle, la conscience peut donc atteindre la limite de la représentation réelle de l’univers observable, qui est, ce qu’un esprit peut se représenter de la réalité physique. Puisque nous atteignons la limite de ce qu’une conscience appréhende potentiellement de celle-ci, c’est que nous ne pouvons pas aller plus loin. En vérité, si, appréhender ne veut pas dire comprendre, ce qui nous intéresse dans le potentiel humain, c’est jusqu’à quel niveau une conscience appréhende potentiellement une réalité ? Celui-ci en faisant acte de compréhension grâce à l’absorption de son histoire humaine personnelle et individuelle. Surement jusqu’au niveau d’être cette réalité elle-même, par la forme universelle qu’elle acquière dans sa compréhension ultime, celle d’une présence effaçant les distances d’un espace dans lequel elle advient, en définitive une identité d’elle-même. Être humain en devient alors le fait de ce par quoi une présence advient humaine parmi les humains sous la forme d’une identité à soi-même. D’où l’intérêt supérieur de soi-même pour chaque humain, de considérer l’existence d’un fonctionnement humain la révélant.