En premier, il faut accepter que les fonctions cognitives guident l’intelligence comportementale à faire conscience d’une réalité. Qu’est-ce que la matière même de l’esprit ? Ce sont les conditions humaines de la vie, et non les conditions psychiques individuelles qui révèlent la nature de l’esprit. Sur le plan personnel, c’est le fonctionnement intrinsèque d’une relativité contextuelle qui fait le moteur d’une réalité individuelle. Ainsi, les conditions humaines sont à l’origine d’un savoir vivant, et c’est dans ce sens que nous parlerons de conditions positives du développement humain. Existe-t-il un corps de soi ? Oui, par l’effectivité d’un contexte constitutif d’un savoir universel potentiel de l’esprit. Alors nous pouvons poser la question de savoir de quelle nature est cette connaissance ? En fait, d’une intelligence. Il existe donc un jeu propre entre les fonctionnements et les percepts d’un environnement. Ce qui rend acceptable l’existence d’une inégalité de contextes individuels. Petite remarque ici : c’est au jeu politique de permettre le meilleur ajustement entre les différents contextes, ce qui permet l’adéquation des moyens publics aux différentes situations d’évolution personnelles.
Si nous rentrons dans le jeu individuel, il faut pour chacun de nous en accepter les règles qui sont le fait d’un environnement universel, ce qui fait de nous des êtres vivants. Ces règles relèvent donc de l’universel. Mais pour autant, peuvent-elles être érigées en normes de fonctionnement ? Oui, car la première des règles à observer pour tout être vivant est de rendre compte de son existence, en regard de tout ce qui vit. Comment rendre compte réellement d’une existence autrement que par le jeu d’un personnage social ? En trouvant le bonheur dans le simple fait de fonctionner en conscience. C’est donc à l’esprit qu’il revient d’agir au niveau nécessaire pour une intégration consciente, seul processus qui permet à l’individuation d’obtenir le caractère individuel d’une existence vivante.
Par l’existence même des différentes formes de contexte de vie, nous observons un fonctionnement de l’esprit qui n’a pas forcément le même niveau d’exigence. Si nous acceptons la variabilité des agissements de l’esprit, sans parti pris ni jugement moral, nous nous donnons la possibilité de jouer sur une vitesse de son fonctionnement. Si l’esprit accélère, la métabolisation des situations individuelles engage plus de nouvelles possibilités comportementales, dont l’intelligence induite donne une direction à la métamorphose corporelle. Cela fait bien sûr suite à la transformation des conditions personnelles qui sont offertes par le changement de situation. Si nous voulons garder l’unité de soi, il nous faut accepter qu’un esprit puisse fonctionner différemment dans le temps, et ce dans une accélération dont le fonctionnement humain entérine les changements. Ce qui peut s’entendre ici, c’est que sous le couvert des réflexions dues aux fonctions cognitives, un esprit peut accélérer ou décélérer ce qui engage un état du corps vers son amélioration ou sa dépréciation, ce qui correspond respectivement à l’optimiser ou le dégrader.
Il est une maxime extrêmement pertinente dans notre culture, la voici « dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ». Le sens de cette phrase nous intéresse comme image intuitive de ce qui va suivre maintenant. Est-ce que toute l’histoire d’une vie personnelle plaide en faveur d’avoir toujours voulu faire quelque chose d’une existence individuelle ? À chacun d’y répondre, mais la réponse est généralement positive dans la majorité des cas. De facto, il y a un dépassement de l’être pour le « faire ». Mais il faut bien l’avouer, la plupart du temps cela est inconscient, et pourtant « faire » c’est établir l’être par une contextualisation choisie de soi. Chacun de nous vivons au travers d’une manipulation des percepts de notre entourage, ce qui fait d’un contact physique de l’esprit une réalité extrapolée indirecte. Et ce même si ces objets sont virtuels comme peuvent l’être des pensées ou des idées. L’esprit, qui relève de la nature intime de ces objets perceptifs, se combine ainsi avec les fonctions de ces percepts. L’utilitarisme fonctionnel peut alors se conjuguer avec l’amour de ce que l’on fait.
Ce n’est pas notre cerveau qui produit nos pensées ou qui relève les résultats de nos expériences, car ce sont eux-mêmes des faits perceptifs qu’un esprit relève d’un type de rapport au contexte par l’implication des comportements individuels et le centrage d’une conscience. En rien notre corps n’a d’existence en soi. Il est le simple produit d’un esprit dont le niveau de conscience implique qu’une âme individuelle sorte d’une inconscience de sa nature. C’est pour cela que toute réalisation de soi nécessite le concours de tout et de tous. Sans quoi la réalité d’un soi révélé n’aurait pas d’existence, et par conséquence notre esprit non plus. Ni rien du reste, car il n’y aurait aucun sens à exister. Il n’y a donc pas de contact physique entre l’âme individuelle et les objets de perceptions, car il s’avère qu’ils représentent la même chose sous des points de vue différents.
Si l’âme individuelle peut en théorie être différente du corps, alors celui-ci peut refléter en toute liberté son contexte local. Ce qui va être le récipiendaire des comportements devient le fonctionnement humain lui-même, puisque la conscience individualisée et centrée est le résultat des actes d’un esprit soumis à une intelligence comportementale. Mais d’où vient alors cette intelligence ? De la nature du contexte local où se révèle l’existence de la personne vivante. La question qui se pose maintenant est de savoir comment analyser la nature de ce contexte pour profiter pleinement d’un maximum d’intelligence. Il ne faut pas oublier que la finalité de celle-ci est de donner à la personne le plus de conscience possible. Sachant que cette conscience est induite par l’attitude d’un esprit envers ses interactions avec les contextes. Tout le jeu personnel se concentre alors dans l’exercice d’un libre-arbitre, responsable de l’attention qui est portée aux actions de l’esprit. L’attention psychologique est un effet induit par une relaxation comportementale qui est l’état de non-action d’un corps lors du vécu de sa conscience. Si le fonctionnement humain se cantonne aux fonctions de ses comportements contextuels, alors la nature de ses objets perceptifs engage les fonctions cognitives à relier les différentes actions de l’esprit à faire corps d’une intention escomptée de ces mêmes comportements. C’est ainsi que naît l’intelligence comportementale, à l’origine une auto-amélioration d’une conscience de soi dans une augmentation de vélocité d’un esprit d’intégration fonctionnel.
La métabolisation des situations est toujours un enjeu pour l’esprit, car la finalité de celui-ci n’est-elle pas d’offrir de nouveaux contextes pour faire conscience de plus de réalité ? Dans ce processus qui s’opère, il y a bien une transcendance qui place l’esprit comme étant le reflet d’une réalité que le fonctionnement humain manifeste par ces comportements. L’indépendance est labile entre l’âme individuelle et la relation entre l’esprit et le corps, et ceci grâce au mouvement de maturité perceptive. Il est donc inopportun d’établir une hiérarchie de moyens comme principe d’organisation des sociétés humaines. Ce qui doit compter est la hiérarchie des valeurs personnelles, dans le fait d’assumer des fonctions sociales occupées par les différentes personnes. Seule une justice sociale peut établir, au travers du respect mutuel de chacun, une légitimité par des résultats concourants au bien commun. Une légalité de traitement peut à nouveau être inspirée par une évolution sociale de tous par tous.
Pourquoi une relativité contextuelle absolue est-elle le moteur d’une réalité individuelle ? Parce-que, par définition, les contextes sont variables à l’infini. Ce qui fait d’une réalité individuelle un résultat dont la nature est animée d’un mouvement perpétuel de transformations, sans aucune direction privilégiée autre que celle décidée par le libre-arbitre personnel. Ce qui est absolu dans cette relativité contextuelle est l’impossibilité d’arrêter le cours d’un fonctionnement d’intégration ou de désintégration, puisqu’il repose sur l’indétermination complète, à ce stade, du degré d’implication d’une âme individuelle, qui elle ne dépend que des résultats d’un libre-arbitre. En effet, il est possible aujourd’hui de donner une réponse à la question de savoir d’où viennent les âmes et par quoi elles sont réellement constituées. En effet, comme nous l’avons vu, l’âme et les percepts ne font qu’un. Ce que chacun peut découvrir, c’est que l’âme individuelle existe bien, et ne se révèle à l’esprit humain que dans une relativité contextuelle absolue, dictée par la nature d’une intégration consciente réussie d’un système esprit-corps-environnement.
Une question demeure : comment une âme individuelle peut-elle s’inscrire légitimement dans l’organisation fine d’un corps ? Cette question amène une autre question pour sa résolution : l’âme individuelle trouverait-elle sa propre révélation par la nature d’une matière physique ? Dans l’affirmative, l’avantage serait issu de la conséquence d’un saut évolutif de la conscience qui permettrait à l’âme de devenir une forme humaine au travers d’une quantité d’énergie qui ferait matière par inconscience de ce qu’elle est. En fait… une simple réponse universelle sous la forme humaine d’un corps physique. L’introduction d’un pouvoir alloué aux informations par le processus d’un soi multi-contextualisé peut alors apporter les moyens d’une conscience d’individuation, grâce à l’équivalence entre un quantum d’énergie et une information.