Il nous faut en premier lieu rappeler ce qu’est le transhumanisme et ce qu’il implique en tant que concept évolutif de la pensée de l’homme. Il nous est donc amené à préciser un certain nombre de concepts que nous avons déjà abordés dans des articles précédents. Nous ferons ensuite la jonction entre le fonctionnement humain et le concept de vie, puis entre mémoire et matière, en expliquant le rapport entre les propriétés physiques et le concept de matière. Enfin, nous nous intéressons à la relation entre réalité et conscience. Le corps physique est un savoir potentiel qui fait office de matière et non de vie, par l’ignorance que nous avons de sa constitution.
Ce qui fait matière relève des propriétés physiques avec lesquelles nous interagissons, car tout objet physique est constitué de matière, ce qui rend tout objet sensible à des expériences potentielles. Mesurer une propriété physique d’une matière, c’est en connaître les interactions constitutives qui en font les informations de sa complexité. Ce constat ne peut être fait que pour un expérimentateur inconscient de la nature de l’objet qu’il manipule, car de fait, son analyse des propriétés physiques lui permet d’en faire un objet de connaissance. Cela rompt le caractère matériel de l’objet pour en donner le caractère immatériel, par la somme d’informations que nous tirons de son analyse.
Un événement naturel est un événement qui surgit dans notre champ de perception, comme un fait que l’on attribue à un phénomène que l’on juge classiquement comme appartenant à un fonctionnement d’éléments intégré à un environnement. Mais ceci exprime quelque chose dont on n’a aucune maîtrise, mais dont on ressent les effets. Dans ce cas, notre corps physique appartient à ce monde naturel, ce qui nous fait dire de lui que nous sommes avant tout des êtres naturels. La science, par son exploration des faits, conforte cette idée d’un monde séparé de notre personne. Mais ce monde trivial n’est qu’une illusion pour notre esprit, car il lui est impossible de lui accorder une conscience qui permettrait de traiter les phénomènes naturels comme des entités ayant leur propre vie autonome.
Il signifie donc que l’on peut lui attribuer le statut d’une personne. Et pourtant un phénomène n’est rien mieux qu’un comportement d’une catégorie naturelle, dont on peut clairement percevoir un début et une fin et qui s’inscrit dans une dynamique d’événements. La nature est bien le regroupement d’entités physiques, qui par le dessein d’une intention que l’on peut imaginer, se déduit des conséquences des comportements de sa nature. Tout phénomène naturel n’est qu’animation de matière dont on peut saisir la cause comme l’on peut mesurer les effets.
Si le corps physique est un savoir potentiel qui se manifeste par la matière au travers de ses propriétés physiques, nous pouvons conjecturer que ces propriétés physiques sont à l’œuvre sous la forme d’une vie. Ceci par ignorance de son récipiendaire. La nature consciente de ce que son corps est en réalité, à savoir une mémoire de comportements inconscients, est occultée par l’absence d’intérêt de son esprit. C’est par cette ignorance, qu’un esprit personnel engage l’expérience sensible, pour que le rapport à un environnement lui permette de comprendre les causes et les effets de ses comportements. Ceci pour qu’il en conçoive une connaissance de ce qu’est en réalité son corps, dans des circonstances particulières. Cette contextualisation comportementale lui permet d’attribuer une intention aux actes, qui font la révélation consciente de ce qu’il représente en soi comme une cause à ce moment précis de l’acte.
C’est le processus révélateur d’une conscience de soi, qui s’écoule au travers d’une dynamique, par des intentions psychologiques sous-jacentes. Elles sont déduites d’une relégation sur l’environnement des effets des comportements, aux seuls fins d’une satisfaction d’un devoir accompli par fonction interposée. Si l’on accepte que les informations arrivent au moment opportun, alors l’externalisation du corps peut se faire par le savoir. Ceci par le fait que l’on accorde à l’environnement la responsabilité de la mise en œuvre des propriétés vitales de l’interaction comportementale. Ce qui est fait au travers des comportements, ramène à l’action comme interface consciente entre un instant psychologique et un objet dans un lieu physique. Cela veut donc dire que la conscience est agissante, ce qui exclu dès lors un moi agissant.
Il existe un contrôle par la pensée, en d’autre terme par la connaissance, ce qui veut dire qu’une conscience peut être agissante par la pensée du fait de sa connaissance. Puisque la conscience peut être agissante par la pensée, c’est donc que c’est l’identité universelle de la vie, qui au travers de la conscience, agit. Ce qui nous permet de comprendre qu’au travers de la vie individuelle, ce sont de simples propriétés intelligentes qui relèvent des rapports d’interrelations faits en conscience. Cela implique que pour l’esprit d’une personne consciente, tous éléments perceptibles est en vie, donc comporte un noyau de fonctionnement dont l’esprit ne peut savoir s’il établit une relation consciente ou inconsciente à son encontre.
Essence et substance sont intriquement liées, ce qui fait de la réflexion cognitive le reflet de l’action physique et donne matière à un développement personnel. Il nous faut, avant toute chose, installer un référentiel, réceptacle des résultats de ce rapport corps-esprit. Si la conscience sans forme est la contemplation comme action primordiale, la pression de ce qui est, exerce donc une nécessité d’intelligence pour restaurer l’équilibre conscient, rompu par l’action de l’environnement. Ainsi l’expansion de conscience devient un fait relatif au retour de l’équilibre conscient personnel.
La progression de l’indépendance d’esprit qui caractérise l’implication des structures du corps dans l’environnement naturel, va ainsi se nourrir dynamiquement d’un savoir grandissant sur une complexité des structures de vie. Ce processus se fait au travers de l’expression mémorielle des comportements inconscients dysfonctionnels. Nous aurons de fait l’illusion d’un mouvement physique, qui sera découverte par la progression de l’esprit vers l’indépendance, ce qui l’amène à la vision vivante des phénomènes. Cet état de l’art permet d’engendrer le fait que la structure corporelle peut prendre son autonomie vis-à-vis de l’esprit sous la forme d’une âme.
Ainsi, pour détruire les idées reçues, l’esprit utilise celui qui les a produites, l’humain. Comment ? En fusionnant les domaines de la nature avec les domaines de la culture, pour en révéler la personne de son esprit : son âme. C’est un transhumanisme naturel, dont l’humanologie en démontre la réalité. L’âme est la singularité nécessaire pour exister dans le domaine cosmique de la vie. Idéologiquement, le transhumanisme naturel est le contre-pouvoir d’un transhumanisme technologique, dont la singularité n’est qu’une technique sans âme.