A cette étape de notre réflexion, il nous faut poser la question de savoir où nous mène l’expérience de la conscience de Soi. Commençons par l’aspect multidimensionnel d’un état, convoqué par l’expérience sensorielle. Le Soi hypostasié de l’homme est le récipiendaire de l’expérience intellectuelle, il ne peut se nourrir que d’informations, dès lors qu’une conscience individuelle se forme au travers des données sensibles de l’expérience, ce qui met ainsi la notion d’événement dans une vie au rang particulier d’une personne. Pour bien saisir cela, il nous faut reconvoquer les notions d’espace-temps.
L’expérience sensorielle nous montre que nous ne pouvons ni arrêter le temps ni exclure les dimensions d’espace. Tout ce qu’appréhende une conscience individuelle est situé dans un espace et à un temps donné. Si nous admettons que le point oméga d’une intégration fonctionnelle soit l’omniscience de l’esprit, alors se qui va d’abord opérer, est le niveau de conscience individuelle dont les informations de constitution sont issues du traitement corporel des données de l’espace et du temps, antérieures à l’événement. Cela nous amène à percevoir une proactivité naturelle d’un corps envers des données qui vont établir une grille de choix envers ces mêmes données.
La seconde manière est de considérer que les dimensions d’espace et de temps ne sont aucunement fixées par l’expérience, mais seulement par la perception que nous avons de nous-même et de l’expérience que nous vivons. La différence est de taille, car dans cette perspective, nous donnons la possibilité à l’esprit de se doter de la conscience individuelle qui lui assure une autonomie de fonctionnement, en l’occurrence un pouvoir d’investigation du champ existentiel. Sachant que l’espace est un champ multidimensionnel, ceci est une condition posée a-priori par la préemption d’une conscience de l’homme, il nous est impossible de déterminer à l’avance l’ensemble des dimensions dont les données sensorielles vont caractériser les présences. Pour cela il nous faut une source de perception qui soit ouverte aux possibilités d’une multidimensionnalité, ce que nous allons parfaitement trouver dans la nature même du fonctionnement psychique, au travers de son activité inconsciente dont les rêves font émerger une réalité perçue comme onirique.
Non, nous ne pouvons l’assurer à ce stade, mais la conjonction de l’expression de l’ensemble des ADN cellulaires peut, dans une même unité de temps, faire valoir un état multidimensionnel par le traitement de l’ensemble des données tant intérieures qu’extérieures, inhérentes à la vie de ce corps. Cet aspect multidimensionnel est en fait une représentation tridimensionnelle d’un ensemble de données factorielles, elle ne donne donc qu’une idée de ce que peut être une véritable multidimensionnalité, si l’on offre à cette représentation l’ouverture vers plus d’espace et plus de temps. C’est le rôle assigné à l’inconscient psychique, dont les tentatives de production d’une réalité multidimensionnelle peuvent émerger au travers des rêves, qu’ils soient lucides ou non. Puisque la conscience humaine établit le référent de l’activité d’une conscience individuelle lorsqu’une personne est plongée dans les expériences de sa vie, alors l’esprit va prendre en charge les données les plus proches de lui, c’est-à-dire les données psychiques de soi.
Ces données, établissent une réalité dont les informations servent à l’esprit pour conduire l’expression du génome vers une réalité physique. C’est ainsi qu’un corps humain peut faire l’événement, par la justesse d’une disposition d’esprit à faire conscience individuelle d’une réalité psychique inconsciente. L’ensemble de l’univers peut être vu comme issu d’une conscience sans forme qui se donne toutes les formes possibles. A faire naître les précurseurs de la conscience humaine qui elle-même peut nourrir la conscience de l’homme.
Puisque l’esprit conscientise les informations de la réalité psychique en organisant des données émanant du fonctionnement d’un organisme génétique, il ne reste plus pour la conscience humaine, qu’à utiliser les produits assimilés venant du milieu des expériences. Ce processus animé par l’incomplétude d’expression des informations génétiques, permet de métaboliser par une activité cellulaire de l’organisme, des formes à partir de la nature même du milieu extrasensoriel. Les informations d’un mode de vie dont dépend la réalité que nous appréhendons, permettent à la conscience humaine de changer d’état pour une ascension vers une conscience de l’homme qui puisse transférer un niveau de réalité à notre propre corps. Nous comprenons ainsi, que par les propriétés inhérentes aux changements d’état de la conscience, nous puissions comprendre le schéma qui anime un univers organisé sous la forme d’une architecture fractale de niveaux.
L’âme n’est ainsi que l’appellation d’un principe dynamique issu de l’humanité tout entière, qui se retrouve à toutes les échelles où se perçoivent des systèmes autonomes et qui peuplent par sa présence, l’ensemble d’un contenu universel et lui donne sens. Dans la dimension du vivant, nous prenons conscience de l’immensité qui est offerte à notre esprit, de pouvoir contextualiser l’existence d’une personne humaine. C’est ainsi que le corps humain est l’équivalent d’une conscience humaine, conscientisé par le fonctionnement d’un esprit individuel, qui à lui seul fait découvrir l’origine de l’âme au sein des rapports de l’humanité.