La vie biologique dans laquelle vient s’inscrire la conscience apporte à l’esprit la conscience de lui-même. Puisque l’esprit extrait les matières premières qui en sont des informations par l’implication de la conscience, celui-ci permet alors à la vie de se transformer par conformation à une intégration fonctionnelle des comportements qui portent à l’actualisation d’un fonctionnement humain. Mais sur le même plan, si une conscience donne vie à l’esprit par l’entremise de l’intégration des facteurs biologiques, alors cette conscience ne peut que constater que tout ce qui fait son environnement se réalise d’une façon indépendante en regard d’une autonomie qui ne fait qu’amplifier sa capacité d’auto-constitution.
Nous obtenons ainsi par conscience, l’émergence d’une matrice de Soi dont le comportement instinctif est de se nourrir d’une dynamique de cette conscience. La structure d’un nouveau corps peut alors naître de cette rencontre sous la forme d’un Moi humain responsable d’un futur qu’il fait advenir par l’implication de cette même conscience dans le monde. C’est la fabrication du réel qui fait part individuelle d’une humanité réconciliée avec la Réalité en fonctionnement.
A ce point du développement, un Moi s’affirme par l’existence du corps physique d’un sujet, ce qui oblige à l’acte volontaire et exclu de Soi la conscience au profit d’un Soi de l’environnement qui peut prendre différente forme (pays, nation, société, peuple, entreprise, famille, ext…). Pour accomplir la réalisation de Soi-même il faut donner à la conscience la possibilité du « même » c’est-à-dire l’équivalence en nature d’une organisation de l’environnement. L’intégration fonctionnelle complète, est en réalité le passage à un nouveau paradigme personnel, celui de représenter par l’incarnation d’un Soi une nouveauté de conscience (une conscience nouvelle du monde).
Nous savons, par les travaux sur les structures dissipatives, qu’un mélange de plusieurs densités de matières physiques peuvent spontanément s’organiser en structures fonctionnelles temporaires, quand nous augmentons l’entropie du système en le chauffant par exemple. Les cellules qui apparaissent dans le milieu systémique sont stables dans le temps que dure la recherche de l’équilibre de l’ensemble, mais se rompent quand l’équilibre est atteint sauf si pour chaque densité une recherche d’équilibre persiste ce qui réitère l’émergence de cellules plus petites. Si nous intégrons ce schéma de fonctionnement au milieu spatial et que nous considérons ce milieu comme un fluide énergétique et la conscience comme le germe des structures émergentes, alors il n’est pas surprenant d’observer une nature fractale de l’organisation cosmique. Celle-ci donne à l’univers une dynamique fondamentale de recherche d’équilibre (l’inflation cosmique) comme somme ouverte de possibilité d’organisation quantifiée de la matière, c’est-à-dire comme autant de fractions d’espace-temps conférées à chaque nouvelle structure formée.
Si la dynamique de l’univers est permanente, puisque nous ne pouvons en donner des limites, nous constaterons que les configurations les plus grossières d’espace-temps (les systèmes planétaires) donnerons le sentiment de gouverner les configurations les plus fines de temps-espace (les systèmes vivants), ce qui va demander d’intégrer un sentiment de conscience antagoniste pour faire naître les possibilités de gouvernance du plan le plus virtuel (temps-espace en faveur du temps d’abstraction) au plan le plus réel (espace-temps en faveur de l’espace de vie). Nous couvrons ainsi l’étendue de l’infiniment grand (cosmos) et de l’infiniment petit (particules élémentaires), soit de la matière concrète (électromagnétisme physique) à la virtualité immatérielle (champ d’ondes de torsion).
C’est ainsi que nous voyons naître la conscience comme une structure nouvelle, fonctionnellement en constant état de développement au sein d’une matrice en mouvement (l’environnement), lui-même en recherche d’équilibre. Rien n’existe d’autre qu’un emboîtement perpétuel de systèmes d’états physiques en constante recherche d’équilibre. De la matière la plus concrète à l’absence de matière qui n’est pas de l’antimatière, mais de la conscience dans une autre dimension, ce qui peut la rendre inconsciente à l’expérience humaine. Cette conscience n’est autre qu’une structure naturelle pouvant être intégrée à sa juste place dans la Réalité par la reconnaissance d’un fonctionnement humain de l’esprit.