La conscience de soi contraint à la réception d’informations « objectives » ce qui provoque l’ouverture de l’activité réflexive. Ce processus fait émerger les conditions d’une nouvelle prise de conscience par activité cognitive. Celle-ci s’appuie sur la reconnaissance du sentiment de soi, pour mettre en œuvre ces mêmes conditions. L’interaction de l’esprit avec un environnement présentiel du corps physique dans son milieu, provoque une onde d’expression des ADN cellulaires au sein de l’organisme, dont le but est de conjuguer les fonctions de la vie de relation, pour une nouvelle cohérence fonctionnelle de l’esprit avec son environnement. C’est ainsi qu’un nouvel état de conscience émerge du corps physique. Celui-ci priorise une qualité temporelle, un futur de vie, par la gouvernance d’une nouvelle perception relative à cette nouvelle activité cérébrale, le tout sur la ligne temporelle commune à la personne et à son milieu. Un déplacement de la connaissance de soi se trouve être ainsi projeté d’un passé vers un futur personnel.
Dans le mécanisme de l’équilibre personnel, l’esprit doit choisir entre l’implication dans le domaine physique ou celui du domaine psychique, ce qui emporte son choix a trait à la priorité accordée lors de l’interaction personnelle, à l’environnement ou à Soi. Si l’esprit choisit le domaine physique, il lui devient alors impossible de dissoudre les biais déterministes qui le gouvernent. Pour que l’esprit reste opérateur de sa conscience, il faut qu’il puisse intégrer l’histoire personnelle du corps, ainsi que la dimension psychique dont ce corps va être dépositaire dû fait de sa filiation génétique et des versions historiques de ses représentations de la Réalité.
La distorsion première d’un être humain est la conscience d’une séparation construisant la perception d’un corps physique séparé d’un esprit censé le gouverner. La psychologie évolutionnaire, au travers de l’instrumentalisation de la conscience comme outil de développement de l’esprit, implique la réalisation progressive de l’unité entre un corps physique et son environnement, par le moyen d’une relation systémique donnée par l’esprit. Cette unité doit avoir un caractère dynamique, pour révéler par sa syntaxe un langage qui va stigmatiser les facultés cognitives à la conception d’un savoir sur ces relations de vie. La cause de cette distorsion primaire n’est pas à trouver au sein de l’environnement, mais au sein du domaine psychique, pour offrir à l’esprit des moyens de se doter d’une unité fonctionnelle.
Pour mieux comprendre cela, il nous faut clarifier la notion de principe d’action. L’action est avant tout signification d’un verbe. En effet boire, manger, marcher, penser, agir, voir, ext…. sont des réalisations de verbes par des comportements. Or la signification d’un verbe est toujours un emprunt culturel, donc in fine un emprunt à la nature, puisque celle-ci est toujours au fondement d’une culture. Il n’existe dans l’esprit de l’être humain que l’informé, car ce que la nature à donnée comme signifiant ne représente que des informations de vie. Donc l’action existe dés les premiers instants d’une vie, et à la plus petite quantité d’action donne lieu une forme intelligible sinon nous ne pourrions comprendre comment le développement d’un embryon puis d’un foetus arrive à terme, sous le résultat complet d’un membre d’une espèce considérée. Alors pourquoi faut-il se créer de l’information ou en recevoir puisque la simple communication suffit au développement grâce aux échanges physiques, biologiques et émotionnels ? Justement, pour en donner une signification consciente dont les échanges vont nourrir son développement. C’est pour cela que l’esprit trie et organise des données psychiques, en vue de libérer la personne d’une aliénation, celle de croire en l’existence d’un esprit personnel appartenant à son corps physique.
Ce qui donne à l’esprit son caractère dynamique est sa proximité avec le phénomène vital. Dans l’expérience existentielle nous priorisons l’esprit sur la vie, car la relation à notre environnement a besoin de se faire, pour que les projets de l’esprit puissent se réaliser. Mais en pratique la conscience inhérente à soi-même nous montre que l’esprit fonctionne de lui-même et par lui-même et que le corps physique n’est que l’instrument de celui-ci. Toutes les causes comportementales prennent racine dans l’environnement, mais si l’intégration qui en résulte est au seul bénéfice de la conscience de l’acteur, les résultats sont eux au seul bénéfice de l’environnement.
Nous avons donc affaire à des gestions de données qui ne relèvent que des facultés psychiques qui vont nourrir un esprit en informations objectives (suivant la conscience commune). Deux conséquences à cela ; environnementales par l’empreinte existentielle de l’acteur personnel, individuelle par l’équivalence d’un futur corps de conscience grâce aux facultés cognitives de refléxions, générées par l’intégration fonctionnelle. En nous concentrant sur le processus de temps manquant nous comprenons mieux en quoi un corps physique et son environnement ne représente qu’un potentiel d’interactions inconscientes, dont la faculté de l’esprit se charge de transformer en dualité séparatrice de conscience personnelle d’une part et de représentation environnementale d’autre part, tout cela pour servir un double développement, personnel et environnemental.
Ce que l’esprit obtient en conscience est un point de vue qui intègre, par les interactions fonctionnelles, une place dans la physique du monde ordinaire, mais pas seulement. Le fait de considérer le corps et l’environnement comme une unité permet à l’esprit d’intégrer un fondement au principe d’action, qui situe celui-ci à l’intersection de la physique et du sentiment de soi. De cette compréhension, l’esprit ne peut que fusionner avec le corps dont la nature informationnelle se confond avec la conscience d’un tout, et dont l’origine est à rechercher dans les modalités des seules prises de conscience. Il s’agit donc bien pour l’esprit, de stratégie personnelle que de se servir de l’environnement d’une conscience en devenir, pour être à même de répondre à la question sur la connaissance de l’identité réelle d’un être humain.