Si l’intérêt supérieur de soi-même est la connaissance de Soi, alors un protocole naturel serait de s’appuyer sur les sentiments qui nous font prendre conscience de nous-mêmes. Mais il faut aller au-delà de ceux-ci pour voir émerger un véritable savoir sur lequel toute conscience s’appuie, mais quel est donc ce savoir si primordial ? Aller au-delà des sentiments nous ouvre la porte d’une mémoire, clairement de la Mémoire de Soi, celle qui délivre à la conscience ce à quoi elle doit son existence. Sans craindre la tautologie, si le savoir primordial est une manifestation de la Mémoire de Soi, alors l’intérêt supérieur de soi-même est bien de se connaître par la contemplation de ce qui est de soi. Commençons donc notre réflexion sur ce qui porte l’expérience existentielle, la vie.
Commençons juste par une question, et si la vie telle que nous l’entendons, c’est-à-dire biologique, n’était en fait que le concept pauvre d’une représentation de la vraie vie comme nature externalisée de nous-mêmes ? Alors par ce fait, la conscience peut délivrer l’esprit de son attachement à l’environnement, considéré comme l’ensemble des milieux par lequel l’esprit évolue sous la forme de prise de conscience. Quelle conséquence nous pourrions en attendre ? La connaissance de la vraie nature de l’esprit. Attachons-nous un moment sur ce constat. Quand nous remontons à la source de l’action nous percevons progressivement l’absence relative de l’effet matière au profit des sentiments de soi. Mais l’absence de perception de matière ne veut pas dire absence de relations mécaniques. Simplement, la relation mécanique fait sont entrée dans l’ensemble des effets dont l’esprit semble occulter les véritables causes. Alors puisque les effets de matière se fabriquent et que les relations mécaniques n’en sont que les effets triviaux, que veut vraiment dire l’information que nous avons de la réalité concrète ? Que nous sommes dans un biais psychologique qui occulte la véritable nature de la réalité physique.
Mais pourtant, ce biais est d’une importance vitale car il nous permet de reconnaître par l’effet de matière la relation mécanique qui unit notre corps à l’environnement. Ce leurre est installé par l’esprit pour valider l’expérience de la séparation à l’origine de la perception d’une Réalité existentielle. L’intégration de la réalité consciente d’un effet mécanique obtenu par la perception physique d’une interaction corps-environnement, permet à l’esprit de ne plus renvoyer l’image de sa réalité sur un objet matériel, mais de l’associer à un instrument porteur d’une expérience de conscience. En effet, nous avons vu antérieurement que les conditions de la séparation sont nécessaires à l’esprit pour constituer les causes de l’information objective ce qui permet à l’objet d’être porteur d’un certain niveau de conscience..
Aimer sa vie, c’est relever de son écoulement les causes de ses prises de conscience. Cela nous amènes à nous détacher d’une réalité matérielle pour une réalité informationnelle d’un monde où prime la relation sur l’articulation. La conscience est acte d’indépendance vis-à-vis de déterminismes locaux, mais aussi acte de création par la reconnaissance d’une interdépendance des causes en libres associations.
Le Savoir avec un grand « S », est la manifestation de la Mémoire avec un grand ‘M ». Nous pouvons faire aujourd’hui la jonction entre une rationalité physique et les sentiments que l’on a soi-même de la Réalité. Il suffit de comprendre l’absence de frontière entre la manifestation quantique en physique naturelle et la manifestation du vacuum ou vide quantique dont on sait à présent mesurer les forces de torsions générées par la rotation rapide d’un objet instrumental dans ce même vide. Ce que l’on ressent en soi n’est en rien différent de ce que l’on ressent à l’extérieur de soi, seul l’information (domaine quantique) ou le manque d’information (domaine du vide quantique) exerce une différence de réalité. Ainsi voir une situation nous permet généralement de comprendre cette situation, voir par l’esprit une solution à une problématique abstraite, n’est en rien différent grâce à l’utilisation de nos facultés d’intelligence. Sauf que dans le premier cas, nous percevons l’effort de nos facultés à comprendre la situation alors que dans le second cas nous ne percevons que le résultat auquel notre intuition nous amènes. Mais dans les deux cas nous restons dans le domaine physique de la Réalité.
La conclusion que nous pouvons tirer ici, est qu’une maturité perceptive ne dépend que d’un degré de capacité d’application d’une conscience sur les causes de notre attention. C’est le territoire de pénétration de l’information, qui ne doit sa force que par la capacité de l’esprit à se détacher des représentations physiques du domaine où les causes comportementales se manifestent, c’est-à-dire la relation corps-environnement, par les seules capacités cognitives de notre intelligence.
Si nous acceptons que ce que nous appelons vie, soit une représentation mentale obsolète d’une réalité plus riche et plus complexe, alors nous permettons à notre esprit de comprendre qu’elle satisfait à la relation interactive corps-environnement, mais en plus qu’elle satisfait aussi à la relation sentiment-nature physique par la conscience des causes de nos comportements de vie au sein des interactions corps-esprit-environnement. Il ne reste plus alors à l’esprit qu’à croire à l’ensemble des informations issues du contexte causal dont les différentes manifestations en sont les conséquences, pour établir en toute conscience la réalité d’un fonctionnement humain nourri par la mémoire même de ces informations universelles, sous la forme expressive d’un génome biologique.