Cette prise de conscience implique de comprendre que la création n’existe pas en elle-même, mais qu’elle se génère en regard d’une influence de l’environnement sur soi. Ce qui distingue la création de la manifestation de soi-même, est le lieu d’origine de la source de cette connexion ce qui nous permet de démontrer le caractère conscient ou inconscient de l’esprit individuel qui perçoit. Rappelons-nous que tout phénomène de nature matérielle comporte son propre état de conscience. Cela implique donc pour un esprit de se détacher de la conscience d’autrui (autrui pouvant être le Soi inconscient ou n’importe quelles choses de l’environnement), ce qu’il ne peut faire qu’en reconnaissant son corps comme un effet de matière lié à la manifestation inconsciente des flux bio-cognitifs qui le constitue.
Cela nous renseigne sur deux points, le premier, c’est qu’un acte conscient n’est conscient que parce qu’il existe sous l’influence d’une conscience d’autrui (au sens générique du terme), le second, c’est que puisque l’esprit le fait naturellement sans que cela lui pose un quelconque problème, c’est que la Nature est un champ d’expression. Alors qu’est-ce qui appartient réellement à l’esprit ? La conscience de sa propre existence.
A présent il nous faut revenir sur la notion de représentation faite par l’esprit de la situation réelle dans lequel il se trouve. De façon consensuelle les représentations psychiques sont perçues comme des représentations mentales. Ce terme de « mental » est en fait inapproprié, en effet celui fait référence à une projection, comme un projecteur donnerait une image sur un écran en la reflétant. Or un esprit ne voit pas une image, il conçoit un sens qui fait image par l’esprit de ce sens. Donc une image mentale n’est en fait qu’une image projetée par l’environnement qui prend sens dans l’esprit de la personne, ce qui rend « paresseux » cet esprit et oblige la personne à des comportements d’adaptation, d’où une certaine rigidité transmise par ses comportements puisqu’ils n’ont pas la liberté d’une innovation hors contexte. Une représentation saine est le fruit d’une contingence par la conscience personnelle, d’une situation dont les flux bio-cognitifs (ce que sait la personne d’elle-même et de son corps) alimentent la réalité. Une représentation psychique doit être un instantané d’une situation naturelle, ce qui en permet sa transformation.
La conscience ne fonctionne qu’avec des données de l’existence, soit des fragments d’information qui sont des micro-systèmes d’un état qui fait conscience (d’où l’état de conscience d’une personne ou d’une chose). Nous sommes donc dans ce que l’on appelle l’infra-quantique, c’est-à-dire la définition d’un micro-système abstrait, quantifié par des données d’informations conscientes. Les données dont on parle ici, sont des données relatives à un contexte d’information. Ce principe est appliqué en sens inverse dans le journalisme pour la fabrication des informations, mais aussi dans l’ingénierie des datas en informatique pour l’alimentation d’un système. C’est ici dans ce qui se passe dans un micro-système, que se crée ou non, la possibilité de l’ouverture vers la physique la plus subtile du monde naturel. Voyons comment cela se passe exactement.
Nous avons vu que l’information est matière de soi par l’effet de matière (contraintes des affects) qui provoque l’informé d’une situation, qu’elle soit endogène ou exogène. Quand les données ne sont que sensorielles (de soi et/ou de l’environnement), alors l’information créée est une information mentale déconnectée de la conscience personnelle qui vit cela comme sujet d’une représentation, c’est pour cela qu’elle est vécue comme information objective. Mais quand les données sont un mélange des données sensorielles et de l’imaginaire, alors l’information créée est une composante de la conscience personnelle et devient représentation psychique d’un monde élargi par des sens nouveaux, apportés par l’imaginaire. Ceci permet un rapport à soi et au monde différent, car ce qui relève du conscient est perçu différemment. Ceci permet la conceptualisation consciente des flux bio-cognitifs, dont l’organisation fait corps des comportements relationnels en assumant de nouvelles fonctions.
Nous fabriquons notre propre espace-temps (conscience-esprit) et c’est le niveau de notre conscience qui en établit une relativité de rapport entre eux. Connecter à la source de la manifestation de soi-même, implique que la création ne soit qu’une réaction à l’influence inconsciente d’un environnement de soi. Puisque notre environnement est un environnement d’informations, toutes les données que nous traitons sont des éléments qui vont êtres contraints par des informations les concernant. Ces informations de nous-mêmes comme de notre environnement, sont partagées par les différentes consciences du monde puisque chaque phénomène influence son propre contexte fait de consciences différentes. Alors ce qui est un chaos d’informations devient une conscience propre à chacun par l’introduction d’un imaginaire, absent de la Réalité commune, et qui en explicite des règles. C’est comme cela que l’espace-temps individuel se fond dans l’espace-temps collectif, et provoque ainsi de grands mouvements de transformation. Mais seul le développement d’une conscience globale (collective) peut donner une ligne temporelle commune où vont se rejoindre l’ensemble des consciences individuelles, et ainsi reconnaître l’existence comme la scène d’un théâtre d’expression naturel avant d’être culturel.