Mais revenons à nos quantités élémentaires et plus particulièrement à la notion d’état. Puisque le degré de liberté est considéré comme la mesure de complexité d’un système, un état va donc rendre compte d’un niveau de cette mesure par la conscience que l’on peut avoir de la liberté octroyée à ce système par sa complexité. Toute transformation est un changement d’état, et nous avons vu que les sensations prenaient en charge l’existence des états et non une surface volumétrique suivant le principe holographique. Finalement ce sont les perceptions qui rendent compte de la réalité de ces états, et c’est donc elles qui comptabilisent les quantités de ces mêmes états. Donc les perceptions sont responsables des quantités de données des sous-systèmes qui font les possibilités d’évolution de ces systèmes. Mais puisque les sous-systèmes sont définis par la mesure de leurs complexités, et que celles-ci octroient des degrés de liberté, alors les perceptions sont des quantités élémentaires qui manifestent les libertés possibles d’un ensemble de sous-systèmes. Ce qui par les sensations données par leurs états, peuvent devenir intégrables par le différentiel de perceptions conscientes entre ce qui est vécu d’une situation et une conscience de soi de son état actuel. C’est par ce processus que le corps physique se voit offrir un changement de vie, en intégrant une liberté de fonctionnement qui se rapproche de la manifestation d’une conscience universelle, délivrée par le paradigme d’une identité universelle. Les transformations physiologiques sont donc les résultats d’une communication instantanée de tout ce à quoi une identité universelle peut se référer, et ce pour un monde de consciences.
Pour les transformations, voyons quels en sont les moyens physiques. Les cascades d’états sont donc des données sensorielles qui alimentent un processus de perceptions, qui seules peuvent devenir conscientes. Chaque sensation est une variable d’état, chaque perception est une donnée d’un différentiel de conscience entre ce que l’on vit et la conscience de soi. Nous comprenons qu’à chaque étage de la Réalité envisagée comme un tout, se produit des changements d’états qui nécessitent de définir la quantité élémentaire pour chaque sous-système de chaque état. La communication instantanée lance la grande évolution individuelle en commençant par la transformation émotionnelle, pour finir par l’émergence d’une connaissance qui est la manifestation d’un esprit omniscient. Celui-ci est dû à la liberté de conscience offerte par une maturité perceptive en devenir. N’oublions pas que la conception est la première des données brutes de la communication instantanée. Cela nous fait remonter l’origine émotionnelle au moment de la conception individuelle.
Le moyen physique de la transformation est la mesure propre à chaque chose. Considérée comme une quantité élémentaire, cette mesure est donc par évidence, variable. Est-ce là l’origine de l’invention des nombres naturels par les hommes ? En tout cas cela ressemble fort à la manifestation d’un premier cycle conscient puisque le zéro en établit la première représentation symbolique (même si dans l’histoire, il semble qu’il soit apparu après le chiffre un). Alors une question se pose, sommes-nous manipulés par les chiffres ou croyons-nous qu’en manipulant les chiffres nous manipulons la réalité ? Cette croyance est à l’origine du désir humain de vouloir concevoir un calculateur universel à même d’intervenir sur la Réalité, voir de la créer.
Alors cette mesure variable, qui est donnée par l’existence des nombres naturels peut-elle être autopoïétique ? Non, car pour tout développement il faut une dualité sous la forme d’une source et d’un champ, qui pour l’être humain sont donnés par le flux de personnalisation et de conscience. Pour un être vivant, la transformation émotionnelle est donc la communication instantanée que l’on relève dans les deux seules observations physiques que l’on connait, l’intrication quantique qui pose le champ et la gravitation qui impose la source, tous les deux représentatifs d’une action à distance instantanée.
L’intrication quantique est la communication d’une information instantanée à distance quand la gravitation est la communication instantanée d’une influence physique à distance. Se pourrait-il que les deux « actions » soient les deux faces d’un même comportement créateur de la « brique élémentaire » d’un présent sous la forme d’un temps relatif aux conditions de son apparition ? Dans ce cas tout corps physique est un corps d’origine psychique, puisque relatif à celui ou celle qui le perçoit en son sein et dont il instaure les conditions d’apparition. La multidimensionnalité se trouve donc être la caractéristique d’une identité universelle, cela fait de l’apparence ou plus généralement la sensorialité des choses physiques, une illusion de l’esprit. Ainsi s’ouvre par l’émotion la possibilité pour l’être humain, de se reconnaître comme singulièrement faisant partie d’un tout, dont la propriété universelle de conscience lui offre l’infini connaissance de son existence. L’âme personnelle devient ainsi un récipiendaire de conscience évolutionnaire.
Mais l’être humain ne vit pas que d’émotion, alors qu’est-ce qui le rend stable et objectif dans son évolution ? Sa possibilité d’actions co-évolutives sur son environnement. Cela nécessite un choix, soit l’être humain est dans une perpétuelle transformation ce qui l’abstrait de son environnement immédiat et ne le rend que contempteur de celui-ci, soit il intègre sa transformation dans son environnement en participant par la création de comportement novateurs, à la réalisation de l’idée d’un bien commun pour lequel il accepte d’œuvrer par intérêt général par l’intérêt supérieur de soi-même. Au quel cas, il accepte que l’émotion ressentie lors de ses communications instantanées soit la source énergétique de ses comportements rationnels, ce qui lui permet de faire adopter par son environnement les raisons de ses actions. Ainsi peut se développer la compréhension objective d’un intérêt collectif, qui va dans le sens de l’émancipation de chacun par la reconnaissance collective de l’existence de sa réalité.