Nous avons vu que le processus d’information met en lumière la possibilité d’un champ de potentialités sous l’apparence d’une intuition commune afférente à l’existence physique d’un corps humain. Ce champ potentiel à la possibilité de se réaliser en Réalité universelle, dès lors que nous introduisons une capacité de l’intelligence à traiter des informations. Cela nous demande de revoir en quoi un fonctionnement humain résulte de l’activité d’un intellect et comment le rôle de la conscience permet l’articulation entre ce que l’on nomme la vie et ce que l’on appelle compréhension. Il est bien entendu que le domaine social doit être nouvellement compris comme la scène d’un théâtre Monde, où la présence d’un acteur humain doit être vue comme la conjonction entre des forces universelles (physiques et métaphysiques) et une façon particulière d’organiser et de relier des objets sociaux représentables par le concept d’information, comme cause et conséquence de l’action individuelle.
Ceci est l’image d’un cube impossible, que nous devons au talent de M.Escher, il s’agit d’une représentation graphique paradoxale. Alors pourquoi cette image ici ? Parce que l’existence du paradoxe est à l’origine de toute information du réel, voyons comment. Toute l’existence de notre sensibilité au monde tient dans le paradoxe apparent des choses existantes. Pour bien comprendre cela, il faut accepter que la somme des contraires ne soit pas égale à zéro, mais à une infinité de variables, dont la quantité élémentaire va dépendre de l’instauration d’un code de lecture de l’intervalle entre les variables. Prenons l’opposition du jour et de la nuit, la somme des deux termes peut donner l’inexistence des deux. Mais la somme des deux peut aussi représenter un dipôle d’où ressort un potentiel de nuit d’un côté et de jour de l’autre. Donc l’instauration d’un code de lecture va dépendre de ce que l’on veut mesurer, soit une quantité de jour soit une quantité de nuit. La donnée résultante de cette mesure n’est pas une information, mais le moyen de faire résonner chez l’observateur une structure équivalente à l’instrument de mesure, et c’est cette résonance qui devient l’information objective d’un réel relatif au moyen de sa mesure (en fait c’est une information quantique).
Donc nous n’obtenons jamais une information autre que celle qui nous concerne, mais par contre nous obtenons des données sensibles du monde qui nous entoure. Cela implique comme constat que seule existe pour une personne, l’interprétation qu’il se fait de son environnement, et que la qualité de son interprétation vient de la qualité de son intelligence à ordonner les informations qu’il obtient de lui-même, par expérience sur son environnement. Mais attention à l’écueil du subjectivisme ! En effet, pour qu’une réalité objective de l’environnement puisse se fasse connaître, il faut une intégration par la conscience d’une réalité que la personne conçoit en elle-même, avec une réalité de l’environnement dont la connaissance passe par la mesure d’un réel façonnant la part de réalité que l’on expérimente. Et c’est ici que l’écueil psychique peut apparaître, si celui-ci n’est pas sculpter par l’intelligence personnelle.
Ce qui alimente l’intellect (donc forme l’intelligence) sont les informations, mais comment discriminer un critère informatif d’un critère provenant d’une donnée sensorielle ? Là aussi il faut pouvoir donner une mesure qui puisse apparaître suffisamment porteuse de sens pour pouvoir remplir le rôle d’une information entrant dans un processus logique intelligible. Il existe deux pôles spécifiques de l’existence humaine : le caractère vivant de son corps et le caractère symbolique de sa personne. L’un relève du temps, le vivant comme instant permanent successif, montrant l’impermanence de toute chose. L’autre relève de l’espace, la personne comme enjeu d’une dialectique sociale (environnementale) où le symbole marque sa communication. Si nous trouvons comment relier ces deux aspects de l’existence humaine, nous trouvons comment l’intellect sculpte le monde psychique, en évitant à la personne les dérives de l’illogisme.
Il se trouve que nous avons un moyen de discerner une corrélation croisée qui permette d’assurer à la personne la pérennité, à la fois de son caractère objectif de la perception d’une réalité, et à la fois le développement d’une intelligence critique de son monde psychique. Ce moyen c’est la Protéodie, théorie expérimentale que l’on doit à un physicien Joël Sternheimer. Pour résumer, à chaque protéine dans l’organisme est associée une onde dont la fréquence est mesurable. Cette onde est émise lors du processus d’interaction avec d’autres protéines, puisque le métabolisme (qui signe l’existence d’une vie biologique) est une réaction à un stimulus de l’environnement, cette onde entre en résonance avec lui et suivant si la relation de vie est harmonique ou dysharmonique, la protéine obtient sa conformation finale et physiologique, puisque l’onde participe à l’instauration de sa forme, ou non.
Ce qui ressort de cette opération peut être de deux ordres, ou la vie organique poursuit sa vie de relation avec son environnement ou celle-ci est contrainte, ce qui oblige à la dialectique envers l’environnement de la part de la personne. Le gain de ceci opère comme un vrai commutateur sur l’esprit, soit en acceptant une lecture du monde psychique (l’imaginaire), soit en donnant à l’intellect les mots (plus généralement le sens) sociaux qui vont véhiculer les ondes associées aux protéines qui n’auront pas été finalisées.
Cette corrélation n’est croisée que dans le temps, ce qui identifie l’espace comme le volume recevant les possibilités du vivant et celles de l’environnement. Il existe donc à certain moment des points d’enchevêtrement dans l’esprit, où le temps s’articule avec l’espace. Ce point est le lieu où l’intelligence rencontre la conscience en reliant l’ensemble des protagonistes que sont : le domaine psychique, le domaine environnemental, le domaine humain. Ce point de rencontre est l’exact point qui fait se rejoindre ces trois domaines sous la forme d’une prise de conscience, c’est-à-dire une intégration fonctionnelle, développant ainsi par le vivant et l’intelligent, un être humain venant d’une réalité universelle. Puisque c’est le quantum de conscience qui alloue à l’objet son identité objective, il faut que cette réalité universelle devienne le siège potentiel des quanta de conscience, dans l’intervalle desquels la hiérarchie dimensionnelle physique ne puisse que se manifester. C’est de cette façon que les objets prennent leurs trois dimensions objectives (d’espace et de temps), mais potentiellement ils peuvent en avoir plus ou moins. C’est l’ultime processus d’une maturité perceptive qui nous permet d’ouvrir l’accès aux différentes dimensions universelles de l’existence.