Notre constat est simple mais malheureusement contre-intuitif, donc difficile à accepter. La matière physique dont nous faisons l’expérience sensible n’existe que dans notre esprit, sous la forme d’un système de valeurs incorrectes mais prégnant. C’est pour cela que son réalisme est le plus fort qui soit, car cette fausse perception du réel est au cœur de la façon dont nous envisageons nos possibilités de vie et que de cette fausse croyance, tout un système d’administration de l’humain en relève. La seule possibilité que nous ayons à notre disposition pour restaurer un ordre de croyance qui intègre la dissolution de l’idée d’un réalisme de la matière physique, est de se doter des moyens d’une conscience d’un statut de l’humain en vie.
Le concept de fonctionnement humain va nous aider à prendre conscience d’un réalisme vital à l’origine d’un système de valeurs, qui intègre l’environnement propre de l’esprit, c’est-à-dire son corps physique. Il faut donc accepter que la représentation par des idées intelligibles d’un réalisme vital, soit l’expression d’un système de valeurs intelligentes dont la génétique organique est le moyen de transcription physique. Les pensées de cette réalité individuelle en sont les produits de conscience et nous servent d’interface pour la compréhension des autres réalités du monde. Dans le monde humain, les variétés de réalités individuelles s’interpénètrent et rendent difficile la recherche d’une intégration commune pour tous les mondes accessibles à la psyché humaine.
Ce qui rend les choses de l’existence complexes, c’est que l’interprétation personnelle du monde semble inversée par rapport à l’expérience sensible. Nous avons vu que par la compréhension de la nature de l’esprit en termes de mobilité face à un environnement statique, la prise en compte du temps de transmission de l’information nous amènes à adopter une posture contre-intuitive vis-à-vis des réalités du monde. Nous avons vu aussi que la seule possibilité pour l’esprit de restaurer le sens de l’expérience sensible est de constituer un corps physique réactif à sa propre interprétation du monde. Il semble bien alors que la naissance de ce corps se fasse au travers d’un système de valeurs physiques qui fasse office d’une fonction globale d’un corps humain, ce qui infère l’existence d’une origine à ce système. En toute correspondance fonctionnelle, ce lieu d’origine semble être un espace hyperdimensionnel, c’est-à-dire supérieur aux trois dimensions de notre expérience sensible. Nous avons déjà rencontré cet espace hyperdimensionnel comme étant la ressource physique de l’imaginaire dont on peut penser qu’elle soit d’origine génétique.
Ce qui découle donc de ceci, est que l’imaginaire individuel existe avant l’esprit qui façonne une gouvernance à ce corps physique, par le biais d’un schéma directeur fonctionnel. Il s’agit là d’un schéma de gouvernance postérieur à la conception individuelle, ce qui fait de l’origine d’un être humain un produit d’influence d’une conscience collective animée d’une intelligence collective, au travers de l’expression d’un génome de l’espèce. Cette conception est grosse de conséquences sur le plan métaphysique, physique, psychologique et de politique sociale dont il va bien falloir un jour, tenir compte.
Rester dans l’univers de l’expérience sensible, c’est se condamner à l’aléatoire, ce qui au final ne met en valeurs que les conditions extérieures de naissance par les moyens de cette naissance qui sont représentés par la filiation. Adopter un univers de conscience, c’est ouvrir l’esprit à la compréhension de plus grand que soi, mais c’est aussi accepter de prendre le risque de vivre sa vie dans la réalité des moyens humains qui sont infinis. Le statut de la personne ne peut pas prendre ce risque, car il aura tôt fait de se perdre en conjectures, voir de perdre l’esprit dans les méandres des avatars que son psychisme fabrique en réponse à un contexte global. Seul un statut de l’humain peut rendre une noblesse au fonctionnement humain qui le sous-temps, car les prises de conscience sont les seuls outils d’une gouvernance personnelle. Cela renforce le pouvoir et le désir d’une transformation personnelle comme le moyen cognitif de la restauration et de la maîtrise d’une conduite de l’esprit, vers sa conquête consciente.
Nous voyons que la transformation personnelle initie une évolution individuelle consciente au travers de la re-formation d’un corps, quand l’esprit personnel n’a pas les moyens cognitifs de l’instaurer lui-même. Ce n’est que par des conditions extérieures à la personne que ce dysfonctionnement s’instaure, ce qui amène une responsabilité au contexte d’une société qui n’assure pas sa propre évolution sur les valeurs d’intégration commune. Comment gérer cela est toute la question.
Sur le plan de la santé, induire le mode constitutif individuel permet la transformation personnelle à l’origine de l’évolution individuelle. C’est de cette évolution que dérive les moyens organiques de l’auto-guérison. Le constat clinique de la réussite de celle-ci est l’obtention d’un percept corporel de motilité rythmique organique. L’impact d’un système de valeurs de gouvernance sur nos comportements délivre l’obligation par le cerveau d’évoluer pour garder notre conscience en alerte. Établir l’humain au centre de ce système de valeurs, attribue à l’acteur de conscience la possibilité de se constituer, lui-même par son corps physique, comme être de rapport avec sa propre conscience. Le sens moral devient intelligible par la propre constitution humaine, il ne relève donc en rien d’un choix personnel. Cela représente toute la différence sur le plan social et plaide pour la reconnaissance du statut de l’humain, comme l’élément de valeur central pour l’organisation des sociétés.