L’humanologie est un monde de conscience, car celle-ci est le seuil pour une connaissance de soi-même. En tant qu’être humain, le seul environnement que l’on puisse reconnaître, est l’univers de tout ce dont on peut prendre conscience. Puisque nous pouvons prendre conscience de tout, un ordre hiérarchique apparaît de ce qui semble être un chaos apparent. Cet ordre hiérarchique recèle l’application d’une règle simple, celle qui est appliquée à la restitution d’une information. Il existe donc un opérateur de l’identité personnelle, c’est le profil psychique individuel, à l’origine d’une opérationnalité de cette règle qui s’appuie sur le concept d’espace-temps 3D pour sa constitution. Puisqu’il faut un théâtre d’opération pour cet opérateur, le corps humain issu d’un développement génétique héréditaire tient lieu d’un champ de transformation dont émerge la personne. Nous avons donc initialement, une personne dont le jeu de la vie implique une transformation d’elle-même, source de la dynamique d’un espace-temps 3D dont la propriété de présence est reliée au degré de conscience donné par la qualité d’un fonctionnement humain.
Mais l’émergence de la personne ne signe pas la fin du processus, mais seulement son début. En effet la transformation personnelle est l’outil d’une transformation de conscience, ou plus exactement d’un élargissement de conscience. La finalité escomptée de cette transformation personnelle, est que par le truchement de l’élargissement de conscience individuelle, une personne voit son identité se préciser au gré des mises à jour opérées par son profil psychique. Ce qui naît dans l’élargissement d’une conscience, c’est la restauration progressive de l’implication d’un fonctionnement universel, dans la réalité constitutionnelle d’un être humain. Celui-ci acquière ainsi par son développement de conscience, des propriétés physiques attribuées auparavant au seul continuum universel. Ces propriétés physiques sont à l’origine des différentes constitutions naturelles, dont celle des corps humains font partie. Cela veut donc signifier qu’une transposition fonctionnelle peut s’opérer dans des circonstances particulières, qui font que l’on retrouve des comportements universels au sein des constitutions humaines. L’exemple le plus parlant étant le phénomène de nucléosynthèse stellaire, dont nous retrouvons les propriétés fonctionnelles au sein des cellules humaines.
Ainsi la transformation personnelle, initiée par un profil psychique individuel et dont l’opérationnalité est assurée par un mécanisme d’extension de la conscience, est le seuil d’un développement fonctionnel de l’humain, vers une réappropriation consciente des prérogatives universelles au sein des comportements naturels, dont les caractéristiques vont être dictées par le niveau de l’espace-temps considéré. Ceci est bien le chemin d’une ouverture vers la multidimensionnalité offerte par la structure de l’espace-temps, qui nous permet d’escompter qu’il puisse exister une inter dimensionnalité dont la personne puisse être consciente. Avouons que cette perspective mérite bien un certain effort, malgré tout sous-tendu par un choix personnel, et seulement si l’on accepte de satisfaire à l’exploration de ce que recèle véritablement notre existence consciente.
Revenons à la restitution de notre information et à son traitement. En premier qu’est-ce qui distingue une invariance causale d’une causalité par liberté ? La même chose que l’on montre dans la différentiation fondamentale entre une quantité et une qualité. L’invariance causale nous dit que l’ordre hiérarchique d’application d’une règle opératoire dans la constitution d’un développement, n’a pas d’importance car finalement, nous aurons le même résultat escompté. Dans la causalité par liberté, seule le respect strict d’un ordre hiérarchique abouti à un développement continu, et ici nul résultat escompté car l’important est de délivrer une liberté fondamentale de comportement. Le chemin causal est très important dans un fonctionnement pour le respect du principe de cause à effet cher aux déterministes. Mais pour être source d’une innovation permanente, dont les effets émergents ne sont pas reliés à des causes apparentes, alors il faut des conditions initiales d’une possibilité qu’un fonctionnement puisse exister. Et c’est ici qu’entre en scène le processus de restitution de l’information de soi et de l’environnement.
C’est ainsi que nous pouvons commencer à répondre à la question de savoir pourquoi une forme humaine apparaît d’une matière physique. Simplement parce que nous sommes constitués d’informations humaines. Mais pour accepter cette réponse, il nous faut comprendre le phénomène de contextualisation à l’origine des conditions des étants naturels, dont l’être humain en est un digne représentant. L’énergie déployée par l’existence universelle, est à l’origine des conditions d’un chemin causal aux travers d’informations universelles servies par des comportements issus des conditions locales. La genèse des éléments produit par l’univers est due à ses particularismes locaux, toute région de l’univers ne produit pas le même espace, ce que l’on peut observer par l’inhomogénéité de sa constitution, telles que les variations locales de son expansion. Ces conditions locales sont responsables des espace-temps différentiés, donnant lieu à l’émergence de chemins causaux différents sous la forme de contextes de vie différents. Ainsi apparaît localement des espace-temps extrêmement diversifiés dont l’origine est due à des conditions locales. L’être humain est issu d’un de ces espace-temps, comme peut l’être toutes sortes de phénomènes matérialisés qui peuple le cosmos.
La simple hiérarchisation de ces espace-temps ne semble pas avoir de limites, ni dans l’infiniment grand ni dans l’infiniment petit, et la modélisation fractale semble en être la règle de formation, ce qui nous faire dire que ce qui est en haut est en bas et vis-et-versa. Tout élan analytique porte l’identité du système étudié. Ce qui est compris dans un être humain, sont les relations entre les différentes fractions de lui-même. C’est ainsi que l’on peut étudier tous systèmes identifiés par lui-même, au travers des relations entre ses fractions (un arbre, une planète, un système solaire, un système intellectuel). Cette discrétisation d’une identité, n’est concevable qu’en comparant les relations que cette même identité entretient avec son contexte avec ce que l’on peut connaître d’elle. Pour l’être humain, l’identité est humaine par les informations qu’elle constitue au travers des relations avec les membres de son espèce, mais pas seulement. En effet, la conscience différentiée de chacun, donne l’impulsion d’une recherche d’informations quant aux choix de positionnement de chacun, face à la contrainte d’une conscience et d’une intelligence collective. L’œuvre collective, n’est pas suffisante pour accéder à la liberté fondamentale d’un être à se déterminer par lui-même. Ceci est donc source d’une souffrance personnelle, dont seul un développement de conscience peut en délivrer les clés.
Ce n’est qu’ainsi que les conditions locales d’un espace-temps particulier en la personne d’un être humain, peuvent engager une sensibilité individuelle à des conditions initiales pour faire émerger un profil psychique opérationnel. Ce qui s’opère au niveau des espaces-temps au travers de leurs relations fractales, ne s’arrête pas au revêtement cutané du corps humain. Là aussi, l’identité humaine n’est que le seuil d’un fonctionnement humain dont l’opérateur psychique transforme la personne, en une entité fonctionnelle dont l’identité reflète les relations avec tous les types d’espace-temps des éléments naturels, qui sont autant d’entités que de faits émergents d’un fonctionnement universel. Et puisque la conscience n’est pas un fait émergent mais un état de présence, il est donc impossible de ne pas attribuer à celle-ci, le caractère profond d’une immanence à l’origine de l’existence des premières relations. Ce qui nous ramène à une sensibilité aux conditions initiales, source de la genèse des relations qui font le réel d’une information.
Donc le choix le plus crucial pour une personne humaine, est de savoir quel acteur de la vie sociale il veut être. En toute logique, la découverte de lui-même doit assurer les fondations de ce choix. Le champ de vie d’un acteur social, est le seul espace-temps dans lequel une personne humaine peut s’accomplir. N’oublions pas que pour l’être humain, l’identité humaine est le socle de ses comportements. La seule action envisageable, est celle qui consiste à produire tous les comportements qui participent au bien d’une humanité. Seul un acteur individuel à le pouvoir de faire évoluer celui-ci. C’est la mise en place de cette contrainte sur l’esprit individuel, qui permet à une personne de s’engager vers le meilleur de lui-même et pour le bien de tous. Accordons donc toute notre attention, à nous délivrer des handicaps héréditaires qui bloquent cette ambition. Nous sommes en dehors de toute morale par cet engagement, ce qui doit préoccuper chaque personne, c’est de pouvoir faire émerger les informations nécessaires à la mise en place d’un système de valeurs, à l’origine de la satisfaction d’un but escompté. Seul un résultat ayant dignité de l’homme, complète l’accomplissement humain.
L’acteur humain entre ainsi dans l’interprétation d’un passé collectif de l’humanité, ce qui mobilise sa vie personnelle dans une intégration naturelle de ses fonctions physiologiques humaines. Celles-ci peuvent alors nourrir un état du présent, à même de percevoir la justesse d’une réalité existentielle.