La personne est une qualité de l’être vivant, soumise au changement, contrairement au fonctionnement humain, qui est sujet de transformation. Un sujet n’est pas une personne, mais l’incarnation temporelle d’un fonctionnement humain qui crée les meilleures conditions de la transformation personnelle, en allouant à celle-ci les possibilités de prises de conscience qui sont à l’origine de la manifestation de son caractère. Un fonctionnement humain est bien la conséquence évolutive de la conscience individuelle. Une identité humaine n’a de réalité qu’au travers d’un caractère personnel, mais un être humain résulte d’autre chose que de la connaissance. Ce qui lui confère ce pouvoir fonctionnel de produire celle-ci est le mécanisme du savoir, celui-là même qui nourrit la clairvoyance d’une conscience. Ce sont donc les qualités de conscience qui hiérarchisent le pouvoir de chacun à devenir soi-même face à l’environnement. Et c’est comme cela que les êtres humains peuvent s’instrumentaliser au travers de n’importe quel environnement, pour devenir ce qu’ils doivent être : des hommes.
Sauf que cela n’est pas suffisant pour convaincre celui qui ne veut ou ne peut pas comprendre, volontairement ou involontairement, les réalités d’un environnement. Cela implique donc qu’il faille atteindre un autre niveau de manifestation qui puisse satisfaire à une communication. Oui mais lequel ? Celui conféré par une puissance d’esprit suffisante. Mais celle-ci doit être compréhensive pour ne pas être destructrice. C’est donc bien l’homme, au travers de sa personne, qui doit être mis au centre de tout projet, et non l’humain. Car la liberté de chacun doit être l’expression d’une absence de coercition de lui-même. Ce qui lui permet d’entrevoir les comportements coopératifs comme autant de dialogues possibles entre l’ensemble des entités fonctionnelles, qu’elles soient humaines ou naturelles. C’est l’acceptation d’un « nous », et non d’un « je », qui permet d’évaluer la justesse des comportements publics pour désamorcer toute tentative de manipulation au sein des actes d’une puissance publique. Ainsi, la société des hommes ne peut s’entendre que sur une seule valeur commune incarnant cette chose publique : la puissance naturelle des êtres. Seule celle-ci peut être comprise par tous et peut prendre le statut de bien commun, source des conditions favorables pour une vie épanouissante.
Utiliser l’ensemble des valeurs humaines sur le plan personnel permet de reconnaître cette puissance naturelle sous la forme d’une conscience, dont les traits de caractère, qui en sont ses comportements, donnent vie individuelle. C’est ainsi que le degré des choses de soi et de l’environnement est compris et impose une nature discrète et omniprésente de la vie. C’est donc bien un contexte individualisé et centré d’une conscience qui détermine les possibilités d’information du caractère discret de la vie. Au fond, une réalité humaine est un monde en transformation perpétuelle. Il devient donc manipulable par une conscience personnelle si l’on en respecte son intégrité. La seule possibilité que peut avoir un fonctionnement humain sur une maîtrise personnelle ne peut se faire que par une évolution de conscience dont l’intelligence en assure l’instrument. C’est ainsi que la matière, sous la forme d’une connaissance, ne peut avoir de sens que par rapport à un lieu qui s’avère être soi-même. Ce qui en définit son style de constitution consciente de par sa mémoire. La maîtrise par la conscience est bien une affaire d’intelligence, comme science infuse détenue par la seule puissance naturelle de l’homme.
La connaissance apportée par cette forme de science est le seul moment de stabilité psychique pour que l’autonomie personnelle puisse apparaître. Aujourd’hui, la matière d’un savoir existe quand quelque chose est partagé par tous. C’est ainsi qu’elle devient reproductible et fonde la nature de toute information : se reproduire sans se détruire. Quand la complexité d’un domaine atteint un niveau critique, les éléments qui sont à la base de l’existence de celui-ci se mettent en mouvement, dans la relativité absolue de ses résultats à pouvoir faire connaissance d’elle-même et de son environnement. C’est donc ainsi qu’une vie peut s’émanciper des conditions qui l’ont vu naître, grâce à un mécanisme autopoïétique sous-tendu par les valeurs d’une conscience personnelle. Cela nous ouvre donc la voie à l’interprétation d’un ADN, élargie aux possibilités constitutionnelles d’une relation à un environnement universel, et ainsi faire reculer l’indice d’expression du génome humain compris comme les comportements d’une intelligence de l’homme.
C’est au domaine psychique que nous devons les possibilités d’une vie terrestre, en impliquant dans les conditions de celle-ci un contexte universel, par l’inclusion des comportements de la Terre dans une organisation cosmique. C’est cela qui offre un nouveau champ d’organisation aux informations délivrées par le fonctionnement humain, lui-même issu d’une évolution de conscience personnelle. C’est à ce point précis de notre réflexion en humanologie que la science physique peut nous apporter quelques indices de réflexion. Il semble que l’information, au sujet de l’inexistence d’une masse de l’électron, soit de nature à remettre en question l’attribution d’une masse à chaque particule élémentaire du modèle standard en physique, celui-là même qui définit notre rapport aux éléments naturels de notre environnement. En quoi est-ce une nouvelle intéressante pour nous ?
Admettons que les particules élémentaires n’aient pas de masse. Cela nous permettrait d’entrevoir le fait d’une interprétation physique du corps humain purement formelle. Que l’on devrait à la méthodologie scientifique issue du strict formalisme mathématique. Dans cette approche, nul besoin de conscience. Pour l’humanologie, cela s’avèrerait être de l’ordre d’une interprétation que d’assimiler un corps humain à une stricte physique des différents éléments le composant. En d’autres termes, une vision strictement matérialiste occulterait la prépondérance d’une fonctionnalité première d’une conscience, dont les propriétés physiques pourraient prendre l’aspect matériel sans s’y restreindre. Cela implique deux conséquences : la première, la prépondérance du phénomène électrique dans les processus de constitution des éléments protéiques du corps ; la seconde, la prépondérance psychique dans l’établissement des conditions nécessaires et suffisantes des facultés cognitives individuelles.
Alors, est-ce que la notion de masse physique est encore valide lorsqu’une conscience personnelle qualifie un savoir de soi et de son environnement ? Pour répondre à cette question, il faut entrevoir une possibilité nouvelle de l’esprit. Que celui-ci fasse que notre environnement devienne immobile avant d’être mobile. Et qu’une part de nous-même décide de nous mobiliser avant de nous immobiliser à l’intérieur de cet environnement. L’interface se fait alors par les organes sensoriels, puis par l’intelligibilité, en produisant les sensations et les perceptions d’une double réalité : soi et l’environnement. Dans cette mesure, chacun de nous produit les faits dont nous vivons les conséquences pour s’en faire une conscience.
Si la masse attribuée aux particules élémentaires relève d’une spéculation théorique non relevée dans les faits d’une réalité individuelle, donc sans fondement réel, alors ne peut exister comme principe organisateur d’un corps physique qu’un champ électrique dont la force est supérieure à la gravité qui s’exerce sur les phénomènes observés. Au-delà de l’existence matérielle des corps, la seule pertinence acceptable est de définir un rapport physique entre des corps modelés par des champs électriques, ce qui ouvre la voie aux fonctions organiques. Un fonctionnement humain rend alors compte d’une intégrité fonctionnelle des seuls rapports d’un subconscient individuel vis-à-vis d’un environnement co-créatif d’une conscience. Cela met en lumière ce qui est au cœur de la solution comportementale : une intelligence qui permet une remise en question de la façon de traiter son histoire personnelle. D’une certaine façon, les sentiments face aux ressentiments de soi deviennent un problème de conscience individuelle, dont les réponses envisagées ne peuvent être données que par des nouvelles prises de conscience d’intégration fonctionnelle de soi. C’est ainsi que le profil psychique d’une personne rencontre le fonctionnement humain dans de nouvelles relations endogènes. Et fait la place à une relativité des phénomènes physiques dans la gouvernance des éléments vitaux.
Finalement, c’est bien l’esprit qu’il faut remettre au centre de toute chose. Et sa responsabilité est bien dans ce qu’il fait, et non dans ce qu’il est. Ce qui laisse à l’humain la possibilité d’être. Le fonctionnement humain, qui est établi en fonction des possibilités d’un profil psychique, doit s’accorder à l’établissement d’une réalité qui le fait devenir homme. C’est de cela que dépend l’information de soi acquise au travers des prises de conscience personnelle. Le fonctionnement humain est la réponse faite par l’homme aux problématiques révélées par des dysfonctions individuels avec un environnement. Ces dysfonctions sont bien à l’origine des nécessaires fonctions cognitives, dont la production des comportements dépend des nouvelles prises de conscience permises par le profil psychique. La restauration d’une véritable compréhension du réel par la conscience de l’homme passe par une identification à celle-ci, ce qui en fait une co-participative d’une conscience collective. Celle-ci est l’œuvre d’une intelligence collective comportementale, puisant ses ressources dans l’activité d’un esprit participant d’un esprit collectif. D’où une organisation sociale qui en reflète les différents rapports conscients.