Ce que propose l’humanologie est la restauration individuelle d’une identité comportementale équivalente à la signature du genre humain, et ce à titre particulier. Que représente l’humain si ce n’est une représentation psychique d’une entité comportementale réaliste. Aujourd’hui nous entrons dans une nouvelle réalité où les représentations sociales ne suffisent plus dans l’opérationnalité d’une vie quotidienne. Il nous faut aller plus loin, en amont, dans notre conscience de l’existence à la fois personnelle et individuelle. Ne nous y trompons pas, il nous faut réellement examiner une possibilité de rétro-ingénierie d’un comportement naturel du genre humain, qui ne fasse pas appel à une quelconque morale, mais à une conscience augmentée de nos facultés humaines. Il faut en quelque sorte connaître le paradigme contextuel, créateur du genre humain. De la connaissance de ce paradigme nous inférons le savoir nécessaire à sa restauration.
Nous partons d’un postulat, qu’une aperception sensible soit la résultante de l’exercice d’une intelligence qui place l’entendement de l’esprit au centre de la possibilité d’une vie sensible. Il existe donc une vie de l’esprit qui fasse sens au travers d’une expérience sensible consciente, elle-même à l’origine de son interrogation. Il devient possible au corps de s’adapter au mouvement de l’univers physique en mimant la conscience qu’un esprit peut s’en faire. Le fonctionnement humain prend ainsi la place d’un subconscient, reliant la capacité active d’une conscience à s’étendre, lorsqu’un esprit forme les objets d’une réalité sensible dont les expériences rendent compte en temps réel. La vie se positionne alors comme la succession des états du moment de vie.
Ce que nous amène l’entendement de l’esprit, c’est qu’une nature humaine existe involontairement aux faits de notre inconscient. Ceci provoque en notre conscience la venue d’une dualité entre un esprit et un corps, dont l’expérience permet d’en faire un dialogue interactif à l’origine de toute évolution consciente de l’un et de l’autre. Une psychologie de l’intériorité définit ainsi un théâtre d’événements extérieurs, où la surface corporelle représente un horizon de réceptivité de cette quotidienneté. Une vie individuelle en conscience peut donc se recenser lors de la perception d’une intelligibilité environnementale, qui met à profit la relation existante entre le principe d’une organisation sociale et les acteurs naturels de ces organisations. Cette instance de réalité est la source du questionnement individuel, auquel un fonctionnement humain tente de répondre. Du fait de cette réalité qui n’est le fait que de la manifestation d’une diversité existentielle, un mécanisme individuel et sous-jacent aux interactions personnelles est forcément à l’œuvre, comme source d’autonomie comportementale.
À l’échelle d’une entité vivante comme l’exprime un corps humain, nous avons l’existence d’une structure crânienne dont la conception fait appelle à une architecture fonctionnelle. L’étude minutieuse de cette structure nous apprend qu’elle est dynamique par sa configuration histologique, ce qui en fait l’objet d’une fonction organique. Elle peut donc manifester la liberté fonctionnelle d’un micro-comportement de mobilité structurelle, médiatrice de l’ensemble des micro-comportements physiologiques de l’ensemble organique d’un corps. C’est ainsi que la micro-mobilité crânienne peut être assimilée à un holo-mouvement, soit le centre résultant des micro-comportements mécaniques d’un ensemble biologique multicellulaire d’un organisme vivant. Puisque nous savons que l’engrammage génétique des comportements se fait grâce à des mécaniques biomoléculaires, et ce au niveau des cœurs nucléaires des cellules, alors nous pouvons comprendre qu’au niveau d’un corps humain, nous avons l’expression d’une mémoire conduite dans son expression par un fonctionnement humain. Le subconscient devient le centre directeur fonctionnel de l’expression d’un inconscient, dont l’interaction avec l’environnement en délivre les actions conscientes pour un esprit.
Derrière cette révélation inconsciente par une mémoire octroyée par l’action d’information, nous avons l’émergence nouvelle d’une conscience active par la compréhension d’une réalité existentielle, séparée de son contexte de naissance. Ce n’est qu’ainsi qu’une réorganisation génétique est possible lors de l’intégration d’une antériorité de filiation de l’espèce, ce qui amène tout esprit à vouloir asseoir le processus d’individuation sur une indépendance, garantie de plus grande liberté face à l’autonomisation qui ne fait que maintenir le lien contextuel. Il faut donc que l’esprit intègre le mécanisme de cause à effet qui lui permet de réaliser au travers de l’émergence d’un corps, l’ensemble des propriétés physiques universelles. Il s’agit donc sur le plan énergétique, de passer d’une source biologique par l’existence des dialogues avec l’environnement, à une source physique par la reconnaissance d’une éducation cognitive de l’univers à intégrer. Le but à atteindre est l’indépendance d’existence envers tout environnement contextuel.
En définitive ce que peut faire le fonctionnement humain pour l’esprit, c’est se doter des pouvoirs d’un univers physique. Il faut donc accepter que le concept de fonctionnement humain devienne une idéologie accouchant d’une praxie individuelle. Prendre conscience du mécanisme de cause à effet, que par intelligibilité nous reconnaissons dans l’expérience sensible comme le fonctionnement d’une mécanique classique, va permettre d’en intégrer consciemment le principe, dans l’interaction de notre corps avec son environnement physique. Mais puisque dans le souci d’indépendance nous nous détachons du contexte de vie, et ce en intégrant ce principe dans l’élaboration conceptuelle d’une idéologie, il n’est pas déraisonnable de se poser la question de l’existence d’une Nature extérieure à nous-même. Avoir conscience d’un temps réel au travers de la nature d’un récit ou de l’Histoire, fait des événements, les matériaux du mécanisme de cause à effet. Ceci nous amène tout droit à reconnaître un faux inconscient en lieu et place d’une ignorance de ce qui nous anime. Ainsi nous participons tous d’une conscience fondamentale que nous partageons par inconscience d’un fonctionnement naturel, et/ou d’un fonctionnement culturel. Ce qui respire donc en nous, est avant tout dépendant du degré de notre connaissance.
Ainsi la conscience d’esprit est celle qui assure le développement d’une liberté de l’être humain, pour ce qui nous concerne. Ce qu’il faut pour bien agir hors toute considération morale, c’est produire une représentation objective de notre environnement et de nous-même, ce qui est à la charge de notre esprit. La définition du temps réel doit être relative au contexte idéologique, en fonction de la démarche ontologique de notre esprit. Le principal écueil est de différencier le corps humain, qui est de l’ordre d’une représentation, d’un fonctionnement humain qui est de l’ordre d’une conception. Ainsi à la conscience-esprit, correspond la matière-énergie, ce qui permet une transition épistémologique entre une réalité biologique et une réalité physique, correspondante à l’être humain.
Ce qui compte vraiment aujourd’hui, c’est que chaque chose soit dans sa représentation, et non pas que chaque chose fasse pour sa représentation. Ce que chaque chose est, relève d’un rapport explicite à un contexte, elle se définit comme locale, seul un esprit avec une conscience comme horizon peut systématiser ce rapport dans une relation au global d’une situation. Donc ce qui arrive inconsciemment dans la vie individuelle, doit rendre compte d’une cause que la conscience révèle. Il s’agit pour l’esprit de discrétiser ce qu’il distingue par la perception pour progresser vers l’indépendance.
Prendre le postulat de l’existence de l’espace et de l’existence du temps pour définir l’existence de l’Univers, est un cadre réflexif que l’on pose. L’expérience sensible nous montre une inégalité de rapport entre l’espace et le temps, que l’esprit comble par les perceptions de distance et de vitesse. Nous constatons que ce rapport est inversement proportionnel entre les quantités de chacun des termes. Plus il y a d’espace moins il y a de temps, et inversement. Par simplification, nous pouvons rapporter une éternité de temps sur une absence d’espace, ou une étendue d’espace sur une absence de temps. Ainsi donc si l’Univers tend vers les infinis d’espace et de temps, alors c’est que chacun de nous est créateur de sa réalité par sa volonté de composition. Pour rendre compte d’un réel intelligible, il nous faut accepter l’existence de catégories de dimensions qui se définissent par la quantité d’informations qu’elles recèlent. Nous voyons ainsi qu’une relativité de position d’un référentiel (soi), entre le temps et l’espace ne peut être qu’absolue, puisque nous constatons l’existence d’un mouvement au travers de l’expérience de vitesse et/ou de distance entre eux en fonction des situations vécues. Il y a donc relation entre l’existence des formes et l’existence des niveaux variables d’un référentiel relatif, ce qui constitue la matière et l’énergie d’une information.
Même si nous avons affaire à de multiples réalités, il n’y a pas de réduction objective de la réalité mais une objectivité contextuelle d’un réel par l’information, pourquoi ? Parce que cela relève de la responsabilité de chaque esprit à concevoir sa propre réalité, par étapes progressives de conscience. Le concept d’information rend compte d’une intrication variable entre informations, qui peut être équivalente à des propriétés physiques que l’expérience sensible éprouve. Cela relie un contexte local ou global à des comportements de mesures, qui sont des évaluations de sens appartenant à l’exercice de l’entendement. La succession et l’arrangement des informations font l’intelligence d’une intelligibilité de circonstance, qui force à éveiller une conscience. Par le sens de l’intégration de l’environnement vers soi, un mouvement global naît d’un potentiel d’interaction entre le corps et ses différents contextes, car c’est ainsi qu’un esprit traite le futur de sa personne au sein d’un environnement, par un champ potentiel de solutions imaginaires.
La formation du réel est corrélée aux états de conscience, ce qui fait de la réalité le contenu de la conscience. La définition de l’inconscience devient un horizon en constant recul ce qui matérialise un mouvement en étroite corrélation avec la formation d’information, elles-mêmes sources de liberté de conscience. Ceci nous indique qu’il existe une relation entre information et conscience, ce qui en établit un comportement d’intrication. Sans conscience pas d’informations, sans informations pas de conscience. Que nous le voulions ou non, la production d’informations est affaire de rythme, quand l’action de conscience est affaire de précision. Ce qui à eux deux représentent l’unicité d’une signature fonctionnelle. L’humanologue, praticien de soi ou par autrui, par son acte d’induction manuelle crânienne est le garant de l’intégrité de ce fonctionnement humain, processus d’individuation face à l’appartenance d’une espèce humaine.
Cela implique de nous poser la question du pourquoi de l’existence comportementale, puisque seule la conscience pourrait suffire. Existe-t-il une raison profonde aux comportements ? Oui, celle de manifester une réalité dont ils sont porteurs, ce sont des témoins de la dimension physique dans lesquels évoluent ces comportements. Tout comportement est donc le référentiel par lequel une réalité se manifeste. Il existe ainsi autant de réalités qu’il y a de catégories de comportement. L’unité de l’existence se gagne ainsi dans l’acceptation de la diversité comportementale, l’évolution consciente en représente sa dynamique vitale quand l’inconscience en représente sa mort existentielle. C’est ainsi que l’esprit peut entrer dans la transformation des corps physiques, par les actions de conceptualisations conscientes car penser transforme. Ce changement de niveau fonctionnel laisse toute liberté d’organisation aux comportements. Le niveau supérieur d’une existence individuelle est atteint par l’esprit dans l’utilisation des concepts sous la forme d’actions conscientes qui font les pensées constructives de l’homme.
C’est ainsi que se met en place les conditions d’un fonctionnement humain, dans la discrimination fine des actions pour une conception aiguë d’une organisation physique qui tienne compte de l’universel. La réalité humaine au travers de son fonctionnement se perçoit dans la manifestation d’un holo-mouvement corporel, qui n’est autre que le rythme d’activité des cellules qui composent son organisme, et que l’on retrouve au niveau de la micro-mobilité de son complexe crânien.