Le rôle ambigu des informations

Ce nouveau questionnement sur l’origine et la nature de l’information est rendu nécessaire pour une compréhension nouvelle sur l’existence d’un autre facteur de développement. Celui qui fait passer du stade de la métabolisation des données au stade d’un arrangement organisationnel des informations et ce en ce qui concerne l’intégration des comportements, pour un ensemble qui fasse unité de vie. Si dans la réalité d’unité de cet ensemble, la métabolisation des données ne devient plus pertinente à cause de leur déficit de développement organisationnel, c’est qu’il nous faut passer par un ordre de complexité qui puisse rendre compte de ce même ensemble. Des informations en tant que médiatrices d’une puissance d’organisation en devenir peuvent alors être nécessaires, pour obtenir une hiérarchisation dont le degré d’organisation manifeste une complexité fonctionnelle. Il devient donc nécessaire de définir l’origine et la nature de l’information.

L’information est l’événement d’une séparation, mais laquelle ? Celle qui est opérée lors de la reconnaissance de l’implication d’une action d’un éther physique dans les prises de conscience individuelles. C’est là sa seule origine naturelle. Pour l’information artificielle, elle n’est que le produit d’une organisation de données physiques dont on ne peut exclure que sa fabrication soit orientée, ce qui en fait la matrice d’un ou plusieurs biais de communication. Ainsi relater un fait brut par son information, comporte forcément en son sein un biais ou des biais de fabrication, qui en font une interprétation et non une vérité de fait. Ce principe se retrouve dans tous les process algorithmiques du traitement de l’information par la technique informatique. Confier nos destinées aux ordinateurs est inconscient, simplement par le manque d’une faculté de transcendance apportée par l’efficience du seul fonctionnement humain en exercice de vérité, sa vie propre.

Mais ne soyons pas naïf, le pouvoir de simulation dépend de la puissance de calcul par le temps, avec l’avènement de l’informatique quantique et son calcul massivement parallèle, il sera de plus en plus difficile de séparer ce qui est réel de ce qui est virtuel. Ceci étant relevé, retournons à notre compréhension de la notion d’information. En premier il faut accepter que l’information soit une quantité d’énergie signifiante, le symbole d’un changement qui fait sens. Surtout ne confondons pas donnée et information, la première ne délivre pas de sens mais marque un changement, alors que la seconde trouve un sens par le changement, ce qui en fait une véritable quantité d’action séparée du contexte qui l’a fait naître. Nous avons déjà vu antérieurement au sujet de l’information, qu’elle dépend de la disponibilité d’un esprit à prendre conscience d’un fait, dont différentes données caractérisent l’événement. Ainsi l’information n’est absolument pas dissociable d’une prise de conscience et celle-ci implique forcément dans sa fabrication, l’introduction d’un principe transcendant.

Alors dans la supposition où l’homme n’existe pas, il n’y a pas d’information puisqu’il incarne a priori ce principe de transcendance, mais nous allons voir que cela n’est pas aussi simple que cela. Nous avons vu que toute action de soi est en réalité une quantité de mouvement d’un éther conscient. Si nous faisons un saut dans le futur, nous pouvons constater que toute identité relève de comportements dont le caractère universel vient de la nature de leurs origines. Si à l’origine d’un comportement nous trouvons une information qui en motive son existence, alors on ne peut dissocier le comportement de l’esprit, comme on ne peut dissocier l’information d’une action de conscience. Tout événement est la manifestation d’une déformation de l’espace-temps, puisque l’on ne peut dissocier la configuration spatiale qui fait l’événement, de la nature temporelle qui en marque son apparition dans le temps. Une information ne devient réalité que pour un esprit qui la perçoit et l’intègre, c’est bien au rôle du principe transcendant que d’inclure une quantité de mouvement d’un éther conscient, pour compléter l’ensemble des données qui fabriquent l’information pour un esprit pouvant l’assimiler.

Ce que nous pouvons donc dire de l’information, c’est qu’elle est un agrégat de données dont le sens est donné par un éther conscient, impliquant forcément le porteur d’un principe transcendant, pour simplifier : une personne humaine. À ce stade une information objective n’existe pas, elle sera toujours le reflet de biais personnel, ce qui introduit une part de subjectivité dans l’information. Toute information extérieure ne relève donc que d’une interprétation subjective, pouvant plus ou moins se rapprocher d’une réalité existentielle dont elle en est l’image. Alors comment être sûr d’une objectivité ? En la construisant soi-même. Pour cela il nous faut nous rapporter à l’instant où l’information est assimilée par un esprit personnel. Ce qui est extraordinaire dans l’invention de l’information est son pouvoir de changement, cela en est fascinant.

Reprenons notre principe de réalité qui stipule qu’une chose est réelle, si elle satisfait aux conditions relatives d’une reconnaissance collective, quelle que soit la nature de ses participants. Nous comprenons aisément pourquoi une réalité universelle trouve dans l’approche quantique un certain tropisme. Par le fait de normaliser les événements sous la forme de quantité d’énergie, en l’occurrence ici le photon, une particule physique de l’interaction faible que l’on doit à la théorie électromagnétique, cela permet de lui assimiler le caractère d’un médium d’une pseudo-information. Pseudo en effet, car il lui manque la composante transcendantale que lui apporte l’éther conscient, au travers de son comportement quantifié par les prises de conscience. Mais ne nous y trompons pas, bien sur il existe une réalité dite objective, indépendante de l’observateur et cela est parfaitement défini lors de l’application d’une rigueur méthodologique par un raisonnement mathématique particulier, l’optimisation dynamique stochastique.

Mais cette réalité objective n’est ni extérieure, ni intérieure à l’observateur et pourtant elle est indépendante de l’observateur, pourquoi est-ce possible ? Parce que cette réalité objective est postérieure à l’acte de son observation suivant le modèle qui attribue à la réalité son propre espace-temps, ce qui fait de l’observateur l’objectivité d’une nouvelle réalité différente de celle qu’il observe, ce qui lui fait se rapprocher de la sienne propre. Comment c’est possible ? Parce qu’au moment de l’assimilation des données de la future information par l’esprit, la quantité de mouvement de l’éther conscient va faire correspondre une quantité d’espace qui fait l’événement avec une quantité d’espace qui reçoit l’événement, ainsi qu’une quantité de temps d’apparition d’un événement et une quantité de temps de perception de cet événement. L’esprit devient donc le réceptacle d’une déformation spatio-temporelle de l’observateur sous la forme d’une relativité créatrice de propriétés physiques nouvelles. Celles-ci vont être responsables des facteurs d’intégration de l’information en tant que quantité de matière et quantité d’énergie au sein de l’observateur. Donc une information intégrée donne une réalité objective différente d’une réalité précédente et antérieure à une nouvelle réalité future ce qui permet de configurer une histoire individuelle. Raisonnablement c’est bien le temps qui fait la différence entre toute chose, mais c’est la conscience qui permet d’en réaliser toute chose.

À quoi cela nous mène-t-il de comprendre cela ? Au fait que la vie devant soi peut devenir le théâtre d’un changement, si nous sommes capables de discerner le sens évolutif que nous procure la production d’informations naturelles. Nous parlons ici d’une maturité perceptive qui fait de l’entendement de l’esprit une réalité consciente de nous-mêmes, dans l’évolution possible des formes de nos comportements. Pourquoi cela a-t-il un sens ? Parce que la conscience de l’homme est une étape dans l’intégration des informations universelles. Il existe une prochaine étape, celle que nous vivons aujourd’hui, qui fait de l’être humain le passage vers le développement d’une entité fonctionnelle dont les comportements physiques sont avant tout de nature psychique, ce qui fait de nos corps un agrégat fonctionnel fait de comportements insensibles aux temps et à l’espace de notre environnement, mais perceptibles à notre esprit par le mécanisme d’intégration grâce aux propriétés de l’information.

Nous sommes à même de pouvoir discerner dans cette présentation réaliste, la possibilité que tout ceci puisse être simulé par le calcul. En effet chaque étape de ce fonctionnement peut être assimilé à un raisonnement intellectuel si l’on recourt à une logique du tiers inclus. Nous entrons donc dans une sphère de réalité où l’intégration d’une quantité d’informations, peut prendre la forme d’un fonctionnement humain responsable de l’avènement d’une entité fonctionnelle, présente au monde sous l’aspect d’une énergie-matière caractéristique de ses comportements actualisés. Être humain devient donc l’enjeu d’une transformation perpétuelle, dont les différents états fonctionnels sont eux-mêmes intégrables sous forme d’informations. L’humanologue comme mode d’existence, naît ainsi d’une réalisation d’un esprit par un éther conscient, en révélant au monde l’universalité de ses constituants ce qui en fait de facto, la réalité objective d’une identité universelle. Ce seul état est à même de rivaliser avec n’importe quelle production d’une machine quantique, par la ressource infinie des données universelles. Ce qu’une machine ne peut pas faire en temps réel aussi intelligente soit-elle, et malgré la possibilité d’une simulation d’un facteur de conscience artificielle. L’avance ne peut être donnée qu’à un esprit conscient, instruit par un fonctionnement humain dont chaque personne doit avoir la maîtrise.