Sur l’indicible intelligence


Nous abordons ici un champ d’exploration potentiel de la personne sur elle-même qui fait référence à ce qui fait source à l’esprit humain. En Humanologie le grand principe de l’exercice, est de libérer l’esprit de l’être humain en levant les contraintes accumulées par son opérateur physique à savoir le cerveau. Pour cela il faut tacher de bien comprendre ce à quoi l’esprit humain se réfère pour en inférer les réalités fonctionnelles qui en traduisent son existence. A ce stade de nos réflexions, il est très important de connaître la nature de l’univers pour donner l’exacte dimension à la réalité de l’être humain individuel.

L’univers tire sa réalité de son inconscience fondamentale habitée par des consciences qui sont en recherches de cohérences fondamentales, ce qui propulse chacune d’entre elles à développer une stratégie d’existence et fait de l’univers un champ de vies aussi différenciées les unes que les autres. Par la reconnaissance des consciences fragmentées nous comprenons que par consciences individualisées et centrées, nous entendons toutes entités ayant pris forme avec, potentiellement ou réalisée en elles, la conscience de leurs identités. Je rappelle que la réalité augmentée est la capacité technologique de fabriquer un monde virtuel dans lequel un sujet peut se projeter au travers d’une couche logicielle, qui lui assure une certaine autonomie dans ce monde virtuel. Grâce à un appareillage technique fait de senseurs de son corps et de lunette écran, un sujet peut s’immerger dans un contexte physique créé par ordinateur avec l’appui d’une intelligence artificielle qui donne à ce contexte une réalité de vie autonome.

Ce sujet peut alors projeter une partie ou la totalité de son corps via ses effecteurs techniques, pour se voir immerger dans le monde virtuel créé par la machine. L’interaction se fait au travers de l’interface visuel et haptique et donnera l’illusion au sujet de vivre ce qu’il voit à l’écran au travers de son avatar informatique. C’est un vécu dans un autre espace-temps d’ordre technique, qui peut amener la croyance totale en une vie autre que celle de soi-même. Il est aujourd’hui facile de transposer cette expérience au fonctionnement réel de l’esprit à condition que nous prêtions à une intelligence artificielle et à la sophistication technique des senseurs et effecteurs, la production d’un réalisme proche ou complète d’une réalité commune.

Si une telle situation existe, il est donc compréhensible que la notion d’individualité prend tout son sens, car le manque de discernement appliqué dans le réel de vie amène à voir en l’autre la possibilité d’un obstacle au propre déploiement de sa vie. Un jeu de compétition se met donc à l’œuvre au travers d’une pseudo réussite sociale dont la société se chargera de hiérarchiser les places dans une instrumentalisation des moyens d’existences . Mais ceci ne représente qu’un biais historique face au réel potentiel d’un être humain dont les possibilités sont toutes autres. Personne ne fabrique son propre univers, car l’univers existe en soi et cette non reconnaissance est certainement due à la sédimentation culturelle de la mauvaise compréhension métaphysique de l’existence en générale, appuyée par l’erreur d’institutionnalisation des connaissances qui ne font le jeu que de corporatismes tant intellectuels que politiques, sans oublier l’omnipotence financière.

L’erreur fondamentale de la conception d’individus vient de ce que l’Univers n’est pas reconnu en soi comme champ de fonctionnements, ce qui annihile l’intérêt personnel pour celui-ci et dévie le processus d’individualité vers la différenciation individuelles avec son cortège de compétition et d’évolution du plus apte, créant les sources de conflits et de tensions entre individus, ainsi que l’irrespect envers les différentes formes de vies. Les sciences biologiques actuelles ne font que démontrer cela au travers de leurs explorations analytiques. Une des raisons, est peut-être de considérer le continuum d’espace-temps sous une seule forme logique, la causalité déterministe. Si l’on considère que le système expérimental est sous la logique déterministe, alors les résultats quantiques peuvent exprimer une autre logique.

Dans d’autres articles nous avons parlé d’une autre causalité, la causalité par liberté qui impose de transformer le vecteur temps en vecteur énergie. Une logique linéaire peut donc côtoyer une logique de disposition . Le problème soulevé ici est le problème du sens. L’intelligence est alogique car elle représente le sens en lui-même et c’est pour cela que l’on peut la qualifier de matière indicible.

Toute personne en est pourvue car l’essence de cette matière vient de la vie d’échanges au travers des flux incessant qui font vivre tout l’univers, en de multiples déclinaisons de phénomènes. Les multiples sens de l’existence montrent la propension de la vie à développer de la conscience sur de l’inconscience dans le seul souci de doter l’intelligence de son identité, elle-même. Sans spéculer sur ce mouvement de pureté, nous pouvons comprendre pourquoi nous sommes constitués de différents niveaux d’échelles tant physiques que métaphysiques et que nous partageons cette propriété avec tous ce qui peuple l’univers. C’est pour cette destinée que nous devons échanger et communiquer en temps réel avec les constituants de l’univers.