Le privilège de la conscience


Parce ce que nous sommes confrontés à une rupture évolutive qui nous fait passer du particulier au général, en clair du singulier à l’universel mais uniquement dans le sens social. Pourquoi devrions-nous émettre une suspicion à son encontre alors que nous ne le faisons pas d’emblée avec une personne que l’on rencontre pour la première fois. Il est d’usage d’interpréter ces symptômes comme une perte de facultés ou de capacités dont il faut impérativement pallier les déficits ou contrecarrer les effets délétères. Il nous faut d’abord exclure la problématique du normal et du pathologique qui n’a de sens que dans l’examen du versant strictement social de l’acteur individuel.

Cette vision n’est pas fausse mais elle est incomplète et la part manquante est justement la caractéristique d’une nature humaine, à savoir son pouvoir de connaissance d’elle-même et de son environnement par l’expérience et la formulation de sa vie. Donc si nous excluons le jugement de valeurs propres à la sanction exercée par les ordres public et religieux, et si nous prenons en compte le propre de l’humain à penser sa vie, nous comprenons que l’environnement de culture et de nature représente les moyens d’une accession au contenu individuel et que par là, il est aisé de concevoir une architecture de sens qui fasse l’objet d’actions sociales médiatisées. Ainsi une personne peut concourir non seulement à transformer la société, mais aussi la nature, et par ce faire, manifester une transformation individuelle qui sera source d’une nouvelle personnalité. Voyons maintenant la constitution d’être humain dans cette nature individuelle, dont on à vu qu’il s’agit d’un choix idéologique.

La conscience se trouve là où elle doit être et tout le travail de l’humain est de pouvoir mettre en condition son corps et son esprit pour se situer là où la conscience est. Les transformations du corps et de l’esprit sont le lot quotidien d’une vie personnelle, mais elles se trouvent en but avec le comportement exclusif de l’individu social et il existe peu de voies réunissant la transformation sociale et la transformation individuelle et c’est pour cela que lors des échecs personnels et quel qu’en soient les conséquences, le responsable n’en est pas la personne, mais le rôle individuel forcé par l’architecture verticale de notre société envers l’acteur social. Privilégier l’humain au détriment de l’individu, faire en sorte qu’il n’existe plus d’interactions individuelles mais seulement des rapports humains donneraient la certitude d’une évolution collective nourrie de contenus individuels, faisant oeuvre de transformation générale d’un modèle de société et de nature.