Le constat que la conscience nous soit rendue immanente par l’activité de l’esprit, c’est-à-dire qu’en elle-même elle ne soit que tension de soi vers quelque chose, nous éclaire sur le fait que seul l’esprit en soi est en mouvement. A partir de cet état composé, il est aisé de comprendre d’où vient la notion de d’inconscience et son coreligionnaire, la conscience. En effet dans la lucidité de l’état de veille, les moments de soi où nous ne pouvons pas saisir l’intelligibilité d’une situation du vécu, nous renvoi à l’inconscience de causes efficientes. Un bel-oeuvre que de constater que la propre expérience d’un sujet au travers des faits de son vécu, est suffisant pour générer toute l’énergie nécessaire à la perception conceptuelle de ces mêmes vécus.
Si l’esprit, seul sujet en mouvement volontaire, rend la conscience immanente après l’avoir perçue indépendante, c’est parce que l’esprit à gagné quelque chose pendant que la conscience a perdu autre chose, et que le sujet soit resté neutre. Pour la conscience, en fait ce qu’elle a perdu est son attitude hautaine, discriminant le pauvre esprit qui s’éreinte pour essayer de l’approcher. Dans les faits la conscience a perdu son caractère enveloppant pour devenir le corps de l’esprit au travers du sens des mots, lui permettant la conception des choses du monde sensible, comme du monde des idées. Pour l’esprit, lui a gagné son caractère individuel, en invaginant progressivement le corps du sujet pour finalement prendre la place d’un égo vieillissant.
Clairement conquérir des significations physiques au travers des sensations des organes sensoriels, qui sont en fait, des émotions de vécus qui peuvent être temporalisées, c’est-à-dire pouvant restituer des contextes de connaissance. Cela ressemble à de la restitution de mémoire, mais cela n’en est pas, car ici il s’agit de comprendre que la mémoire n’a aucun sens dans le fait de vivre en temps réel. Il s’agit ici de la profondeur d’un réel qui se rend accessible par la seule volonté de l’esprit à conquérir un terrain rendu immanent par le phénomène conscient. Reprenons ce qui est la rencontre avec la matière de soi et que nous avons abordé par la perception de nos organes des sens .
Ce que nous percevons de nos sens n’est que rapport au sujet de nous-même, plus ou moins polarisé par les intérêts de notre personne envers les différents aspects de notre vie. Mais le fonctionnement en temps réel tend à resserrer les liens entre ce que nous percevons, ce que nous devons vivre et ce que nous vivons réellement, donc ce qui s’évacue naturellement est ce que nous ne voulons pas au profit de l’épanouissement d’un esprit à vivre ce qu’il est, dans la conscience qu’il aura de la composition matérielle de ses sensations . C’est ainsi que nous serons stimulés à être en veille, dans une lucidité qui ne fera que s’approfondir au fur et à mesure du désir de l’esprit à incarner en temps réel, les intérêts de la personne qui la fait naître. Nous voyons le fonctionnement humain apparaître comme étant l’adéquation en temps réel des sensations d’un corps physique dans un espace, renvoyant à l’esprit la temporalité de ces sensations pour contextualiser cet espace par la profondeur d’une perception d’un contexte de connaissances.
Cela fait richesse de mots par les comportements inhérents à la recherche de sens dans une immanence de conscience d’un vécu personnel. La fabrication en temps réel de chaque instant de la vie d’une personne, est l’objet d’une création perpétuellement en mouvement et dont l’esprit personnel fait sens et appartenance, par le phénomène d’une conscience immanente qui lui est attachée par le sens des mots et des concepts. En effet aborder un fonctionnement humain en lieu et place d’une personne humaine au travers de plus que de son corps et de son esprit, nécessite l’immersion dans ce qui fait nature de ce que nous sommes par la dynamique de ce qui la constitue. Ce qui ressort de ceci, est la place prépondérante de la compréhension de ce qui fait la donnée de réalité à chaque instant de notre vie.
Ce qui est fondamental pour chacun d’entre nous, est de savoir en quoi nous pouvons nous faire confiance. Il est bien clair que c’est dans la donnée d’existence, mais seule la compréhension liée au temps peut nous en faire apprécier sa pertinence à l’instant voulu, voyons comment. La possibilité de réaliser consciemment une incarnation d’existence humaine qui libère la personne de la responsabilité de sa naissance au monde sensible, ce qui la fait être là ici et maintenant.