Non, les deux sont nécessaires car les deux dérives l’un de l’autre et sont omniprésents dans leur actualité pour envisager une omniscience à l’esprit et une omnipotence au corps humain. Un être humain c’est un corps physique et un esprit individuel. Ces deux tendances cohabitent au sein de la personne, et cela à un sens, celui de vouloir vivre une vie la plus consciente possible et dans le même temps, de vouloir appréhender au mieux le sens d’une existence et c’est là que nous retrouvons l’intérêt de la philosophie. Être humain serait donc de s’envisager personnellement, comme le fait d’être un système autopoïétique, dont l’esprit omniscient renvoi à la réalité d’un corps omnipotent, sur un horizon d’événements individuels en reculs permanent, suivant une fonction de proportionnalité inverse.
Nous avons vu que l’implication d’un opérateur d’espace-temps permet d’envisager la réalité d’un tel système, mais cela n’est pas suffisant. Il nous faut maintenant revenir sur la nature de l’information qui sert de carburant au système. Le corps d’un système autopoïétique est toujours en situation d’adaptation évolutive, c’est cela son omnipotence, mais l’esprit n’en convient pas toujours car il lui faut les concepts pour en assumer la conscience. Pour bien comprendre l’introduction de la gravité quantique dans le processus d’évolution consciente du mécanisme d’espace-temps du système vivant, il nous faut revenir sur le rôle des affects psychologiques de la personne envers son environnement.
De la variation de cette sensibilité naît une tension, qui peut être répulsive ou attractive et dépend alors de la nature de chaque centre. Pour donner un principe à cette réalité, la seule possibilité d’une personne à pouvoir prendre conscience d’un environnement, c’est de le faire par rapport à ses propres sentiments dont la cause est le résultat d’un effet de cet environnement. C’est ainsi que pour qu’il y ait une sensibilité, il faut qu’il y ait une interaction, mais pour qu’il y ait une interaction, il faut qu’il y ait deux pôles, mais pour avoir les deux pôles, il faut qu’il y ait possibilité d’une sensibilité. Ce qui veut dire qu’une information doit être présente pour faire naître la sensibilité.
Celui-ci fait naître une donnée au système perceptif et par là-même exerce une confrontation psychique qui apporte son lot d’interprétations, donnant lieu à une information sensible. Se départir d’un attachement inconscient qui nuit à la profondeur d’une conscience à régir le monde, parce qu’elle se régit elle-même, et délivre de ce processus toutes les satisfactions éprouvées dans une vie humaine ce qui donne le sentiment qu’une vie vaut la peine d’être pleinement vécue. Nous avons donc suffisamment d’éléments pour argumenter notre propos abordé dans le titre de cet article. Si la philosophie est l’étude des principes de la réalité existentielle, la science est l’étude des moyens que peut prendre cette réalité pour se manifester pleinement.
La pierre angulaire et le pivot de cette collaboration est la maîtrise psychique, donc individuelle, de la propension évolutive de cette réalité qui fait connaissance de Soi. Nous devons nous appuyer sur le triptyque esprit-corps-environnement, pour cheminer sur la route d’une plus grande connaissance de l’esprit, du corps, et de l’environnement, pris séparément. Il existe naturellement une plasticité au domaine psychique, qui en fait l’instrument par excellence d’un développement de la conscience de Soi, c’est l’imagination personnelle. Ce que l’on imagine maintenant est toujours l’aspect d’une réalité de demain, à la condition de croire en la vie comme un moteur d’une mise à disposition des conditions à l’exercice vital.
Il existe donc un sens pratique à la vie existentielle, c’est celui de mettre tout aspect vital en premier, et ce devant n’importe lequel des aspects mentaux. La différence fondamentale de l’espèce humaine et ce qui en donne sa spécificité, est l’instrumentalisation de son psychisme pour mettre à jour une conscience de Soi. Sans tomber dans la fausseté d’un jugement de valeur, chaque domaine de la vie à son propre rythme d’existence, qu’il soit minéral, végétal, animal, humain.