Son devenir à partir du présent, des vécus personnels. Nous avons vu que notre corps physique n’a de réalité pour l’esprit, qu’au travers de la matière, plus précisément la matière d’un Soi inconscient. Sa constitution en matière physique biomoléculaire et atomique n’est que la projection que fait notre environnement sur notre personne. La réalité de notre corps est donc duale, d’une part notre esprit est confronté à l’image que nous nous faisons de nous-même par la réception de nos sens et du sens socio-culturel et naturel de notre espace de vie, et d’autre part de la réaction de notre inconscient aux affects de nos vécus.
Le produit de l’un par l’autre donne pour résultat l’instant de ce que nous sommes en temps réel en corps et en esprit. Si nous acceptons, comme nous l’avons vu dans un article précédent, qu’il existe en principe, une intrication entre les informations de l’âme, les informations du génome individuel, les informations de nos affects psychiques, alors il existe un noyau actif de Soi à l’origine des comportements d’action, qui doit être décrypté pour accéder au développement d’une connaissance de Soi, ce qui transfère progressivement la mémoire individuelle sur l’environnement. Ce noyau cognitif, nous l’aurons compris, est représenté par les facultés cognitives et la fonction conceptuelle. L’ouverture et la possibilité de faire irriguer la constitution du Soi par la conscience immanente qui le sortira de son inconscience.
Que l’on en soit conscient ou non, le Soi se constitue tout au long de l’existence, mais il ne devient véritablement évolutif qu’en devenant un Soi supérieur, une nouvelle identité qui a nécessité pour se dévoiler d’une fonction cognitive irriguée par la conscience. Puisque le même mécanisme occupe chaque instant, véritable point focal psychologique de l’organisation du champ d’espace-temps, nous aurons alors affaire à une disposition de type fractal, de l’univers personnel construit. Nous pouvons d’ors et déjà dire que l’évolution de ce processus amène l’âme individuelle à explorer le domaine de la conscience immanente au travers de la construction de Soi. La conscience de ces chaînes causales va permettre de constituer la trame phénoménologique de l’existence d’un tissu d’espace-temps, dont les rapports de relation entre eux, sont à l’origine de la constitution du Soi supérieur de nous-mêmes.
C’est de cette façon que nous pouvons comprendre et assimiler, que la matière qui constitue notre univers , relève d’une organisation naturelle des êtres devenant eux-mêmes, par l’accession à leur propre Soi . C’est pour cela que notre esprit doit en tirer des lois du comportement, qui traduisent un niveau d’existence de probabilité de présence, qui font du panorama des phénomènes, un vaste ensemble d’ondes de probabilité en assimilant la cause matérielle de leurs manifestations, comme la conséquence des causes immatérielles de nature ondulatoire. Cela nous amène à affirmer l’origine aléatoire et hasardeuse de la réalité macroscopique de notre monde . Et c’est aussi par cette interprétation que nous pouvons établir une échelle de niveau de manifestation des phénomènes, qui vont du microscopique au macroscopique.
Alors il devient net à l’esprit, que le pourquoi de la coexistence des ondes et de la matière dans notre corps, comme dans tous les corps physiques fasse réalité. Ce champ d’espace-temps est en premier lieu une abstraction humaine, il rend compte d’une lecture mathématique de l’universel, uniquement parce qu’il est un produit de l’inconscient. Prenons un exemple pour introduire notre raisonnement. Lorsqu’une personne décède, son entourage garde en mémoire les souvenirs d’une vie individuelle telle qu’elle a laissé les traces dans l’esprit de chacun.
Mais chacun n’est pas l’autre, et c’est tout autant l’ensemble des traces en souvenir qu’a laissé la personne défunte, qui sont autant d’information d’interaction de cette personne avec son environnement. Nous pouvons donc en déduire que la totalité réelle de ces informations forme le canevas d’une âme individuelle, due au fait de l’absence constatée d’un corps humain pour l’incarner, puisque la personne n’est plus. L’âme individuelle est donc l’ensemble des traces que laisse un être humain, dans son environnement naturel et socio-culturel et qui se poursuit dans le Soi de la personne par la constitution de sa nouvelle identité. Maintenant situons-nous au cœur d’un être humain.
A chaque instant, des données sont délivrées par ces trois opérateurs, mais seules celles qui peuvent être intégrées en conscience, c’est-à-dire en temps réel, sont prises en compte par l’esprit comme informations. Sous l’impulsion d’une dynamique du champ d’espace-temps qui va privilégier l’utilisation des informations locales avant les informations globales. C’est contre cet état de fait qu’une identité consciente se construit, pour donner la main à l’esprit de la destinée du corps humain, en en transposant les qualités sous la forme d’un soi supérieur, soit la construction d’un champ d’actions objectives pour l’exploration évolutive d’une identité individuelle.