Pourquoi, parce que le territoire d’exploration de la cognition est ce qui fait esprit chez l’Homme. Avec les sciences cognitives nous nous approchons très près d’une simulation d’un profil humain, de quoi s’inquiéter effectivement des progrès de l’intelligence artificielle, si l’Homme ne prend pas garde d’en percer les véritables prérogatives. Celle d’une compréhension intégrée de l’être humain, pour organiser en schémas ses résultats d’études. Guérir c’est découvrir pour chacun son savoir.

Par la compréhension forte qu’une personne en excellente santé, ne peut l’être que dans la coopération avec ce qui fait et anime l’interaction avec son environnement, c’est à dire l’esprit individuel. Dans l’expérience de soi, toutes les créations individuelles des phénomènes rendent compte d’un être en vie. Pour qu’une personne puisse exister et vivre, il lui faut la possibilité de se différencier en tant qu’être humain individuel. La liberté que lui octroie l’inconscient se trouve en but à une incapacité de gouvernance d’une vie organique, suivant la règle de nécessité, l’obligeant à des comportements de vie autonome.

La faculté cognitive et la psychologie tissent un partenariat idéal pour former une structure psychique à l’origine d’une fonction de gouvernance qui s’applique sur les comportements de la vie de relation. Pour arriver à cela, il faut que l’esprit personnel ait les moyens de création d’instruments psychiques, qui vont lui permettre d’arracher à l’inconscient les informations nécessaires à la formation d’une conscience de soi. C’est le rôle de la psychologie évolutionnaire que de donner la possibilité à l’esprit de former les informations à l’origine de cette conscience. En effet, par le jeu subtil d’une intelligence d’utilisation des données personnelles, un profil psychologique se fait jour donnant un sens au traitement de ces données.

Cette opération fonctionnelle de l’esprit ne peut donc se faire que sur un flux biologique, animé par les informations transmises par le patrimoine génétique. Ce flux est capté par l’esprit pour faire évoluer les règles d’organisation des différentes fonctions organiques nécessaires au processus d’individuation physique. Il semble bien que la « nature » n’ait pas d’autre choix pour contraindre l’être humain à l’existence physique, que de fomenter un jeu de données à l’origine d’expériences aléatoires, ce sera l’invention du patrimoine génétique sur le plan biologique et son corollaire psychologique, le libre arbitre. Guérir est bien pour chacun la découverte d’un savoir du réel, entendu comme connaissance de soi.

C’est de la mise au jour d’un fonctionnement humain pluriel, une manière d’être en soi qui fait santé en conscience.