Une petite parenthèse s’offre à nous quant aux conséquences que peut avoir une nouvelle compréhension de la nature effective des corps. L’intégration physiologique de ses facultés sont régentées par la nature physique des propriétés constitutives de son processus biologique fonctionnel. Si un corps humain révèle sa nature fonctionnelle par le surgissement de ses comportements, c’est parce que le processus d’évolution consciente aborde la connaissance d’une structure identitaire. Celle-ci est faite par des informations qui sont le résultat d’un fonctionnement humain, impliquant le corps et l’esprit individuel au sein d’un environnement contextualisé. C’est au subconscient individuel d’en assumer les prises de conscience, qui vont établir les relations comportementales entre le fait d’être humain et l’existence d’un contexte, lui-même générateur d’informations par l’engagement personnel. Dans ce cadre, il n’est pas impossible de voir émerger une société dont le principe de vie devienne quantique. En effet quoi de plus logique que de relier les informations personnelles à la gestion d’un corps de comportements, lorsque nous basculons dans le champ d’une réalité fonctionnelle de soi, dont la nature relève d’une compréhension fonctionnelle quantique de la réalité. Mais attention au risque de contrôle systématique à la marge de l’utilisation des moyens numériques pour les informations collectives, par une gouvernance exogène. Le seul contre-feu est alors d’exiger un droit de savoir au sujet de leurs sources, pour quiconque existe dans un tel système social.
Il existe un protocole de recherche qui s’appelle « l’analyse à l’aveugle », qui est une analyse contextuelle dont on escompte la confirmation d’une présence interactive, récipiendaire par ses résultats. Ce procédé correspond à ce que nous appelons plus globalement une analyse fonctionnelle. Si nous partons de l’idée qu’un esprit cherche à connaître à quoi correspond une identité consciente, alors nous pouvons appliquer ce protocole sut tout l’environnement d’un esprit en recherche de connaissances. Les preuves d’une validité de présence se feront sous la forme de prises de conscience. Cela nous amène à considérer deux états d’un système humain, dont l’un concerne le territoire des comportements (l’environnement personnel) et l’autre le territoire de l’action (l’identité consciente). Nous sommes donc face à deux états, l’un qui statu sur une extériorité subjective et l’autre qui statu sur une intériorité objective. En l’absence de tout contexte, l’état interne développe de fait une vie autonome dont la puissance dépend de la reconnaissance par l’état externe d’un fonctionnement naturel. Si le concept d’âme individuelle se rapporte aux éléments transitionnels nécessaires à la formation de l’identité consciente, alors celle-ci définit par sa maturité un état interne totalement indépendant de l’environnement, celui-là même qui a contribué à la révéler. Nous sommes au cœur d’un processus de réalisation exprimé par une psychologie évolutionnaire. L’âme individuelle devient indissociable de la conscience personnelle.
C’est donc bien la situation vécue à l’instant qui impose un temps réel, mais celle-ci ne peut être départagée entre le mode conscient et le mode inconscient. En effet seul le temps naturel concerne tous les évènements de l’espace, et celui-ci demande pour sa prise en compte, l’application d’une relativité absolue dont seul une conscience native, c’est-à-dire de naissance, peut en révéler la nature. Il s’agit de reconnaître l’ensemble de l’être humain comme l’instrument d’un fonctionnement, dont le résultat dépose la forme humaine comme l’information d’un dispositif fonctionnel dont la pérennité est assurée grâce aux structures des ADN cellulaires. L’illusion devient toute puissante dans l’esprit individuel, de devoir la vie d’une existence aux seuls processus physiques à l’origine d’une biologie fonctionnelle, d’où se constituent l’ensemble des fonctions physiologiques d’un être humain. Ce n’est que par le processus d’identification consciente aux événements de sa vie, qu’une personne à le loisir de prendre conscience de la réalité de son existence, et ce au travers du processus de connaissance de son identité. Nous venons bien des propriétés d’un espace personnel, mais c’est le temps révélé par nos actions qui nous réifient. Le temps est le seul outil qui puisse conférer à l’espace d’une existence, l’ensemble des dimensions dont notre réalité humaine fait l’expérience pour nous en apporter la conscience.
La connaissance complète de soi s’obtient en acceptant les règles du jeu, dans lequel une personne n’est qu’un opérateur temporel dans l’espace d’un tout, dont il se différencie grâce à l’appropriation des données qui lui font sens et qui ne sont accessibles que par une écoute intérieure. Que représente alors pour chacun d’entre nous l’énigme fondamentale qu’il a à résoudre ? Une conscience de son identité humaine, qui le relie à l’ensemble universel des autres existences conscientes ou inconscientes. Au delà de l’être et du non-être, une identité consciente s’objective par une réalité issue d’une inconscience d’elle-même, dont l’ensemble des constituants établissent de facto, une possibilité de communication avec tout ce qu’une réalité indépendante d’un Univers rend possible. Une fois révélée à elle-même, une personne acquière donc son indépendance vis-à-vis de l’existence même de l’univers qui a contribué à la faire naître, et ce grâce aux informations transmises à une identité consciente, inconsciente de sa propre nature universelle. Ne cherchons pas plus loin la réalité de l’attachement instinctif de l’être humain à son existence, puisque nous n’avons affaire qu’à des contextes relatifs d’inconscience universelle, ce qui oblige à l’installation individuelle des catégories conscientes de l’esprit.
Ce procédé de constitution des corps n’a qu’un seul mode : l’enchevêtrement quantique, dont la superposition d’états est due à la frontière nécessaire entre le monde macroscopique et le monde microscopique. Cette frontière est pourtant labile, car issue du seul niveau de prise de conscience d’une psychologie évolutionnaire, dont la charge est de relier ce qui se comprend par l’intuition de ce qui se ressent par le corps. Le fruit de l’expérience individuelle est extérieur à soi, quand le fruit de l’expérience personnelle est intérieur à soi. L’un n’allant pas sans l’autre, l’information devient donc corrélée aux données intelligibles, ce qui fait de l’information un moyen d’une conscience de soi. Cette mesure offre à la personne les moyens de se détacher de son contexte, grâce aux perfectionnements de ses actions, ce qui renforce l’évidence de soi face à l’évidence d’un contexte révélateur d’un environnement indépendant. C’est ainsi que la quantification de l’environnement entre en scène, quand la qualité personnelle augmente sous l’impulsion d’une identité consciente en formation. Comment ne pas voir ici le transfert méthodologique d’un principe de connaissance, entre un univers inconscient de ses comportements et la naissance d’une identité personnelle consciente de son existence au sein des actions constituantes de celle-ci.
Que peut-on attendre d’une vision comme celle-ci adaptée à l’organisation et l’administration des sociétés humaines ? Une économie de services, dont les règles doivent imposer de ne pas utiliser plus de ressources naturelles que nécessaire aux différentes stratégies comportementales individuelles. Le seul projet cohérent pour satisfaire à cette finalité est d’arrêter le processus industriel mis en œuvre pour la fabrication de biens à bas coût, mais aussi à forts déchets. C’est donc à une politique financière du capitalisme que s’adresse les véritables réformes, puisque le joug financier est totalement artificiel et ne sert qu’à produire une rétention d’information propre à l’exercice des pouvoirs. Le développement d’une société par les seuls besoins individuels exprimés, oblige à l’administration d’une gouvernance collective où seule la maturité perceptive des opérateurs en vue d’une reconnaissance de l’humain, permet d’articuler le développement d’une société au travers de la vision claire de l’épanouissement humain. La question est de savoir si cela est souhaitable dans un avenir où la rétention de l’information est si forte, qu’il est impossible pour chacun de connaître l’ensemble des réalités de l’existence. Même dans une moindre mesure, la responsabilité peut changer alors de camp. Cela serait donc à chacun de devenir responsable de sa vie, ce qui ne peut se réaliser que par la possibilité exhaustive d’un droit de savoir pour tous. Mais là aussi est-ce possible à l’heure actuelle ?
Intégrer le fait qu’un être humain soit doué de parole, et que d’autre part celle-ci passe par des mots qui veulent dirent quelque chose, est l’expression d’un comportement de conscience. Il nous faut donc accepter l’idée qu’exister, penser, parler et agir sont les différentes formes de comportement de l’être humain. Ceux-ci sont adaptés aux différents contextes d’expression, successivement la conscience, l’esprit, le corps, l’environnement. Dans le mode naturel de l’expression d’un être vivant, toute forme d’action est au préalable subordonnée à une prise de conscience, qui n’est que le produit d’une intégration fonctionnelle des formes perceptuelles en vue d’autonomie. L’humanologie va donc subodorer qu’une prise de conscience est liée aux conditions naturelles d’une situation, d’où un fonctionnement humain en est une réponse adaptative. Ce fonctionnement humain devient ainsi l’acteur de qualité d’une réponse comportementale, dont l’état conscient en devient le résultat. Les comportements humains ne sont donc pas l’objet d’une mécanique de fonctionnement, mais plutôt les différents sujets d’une volonté inconsciente (instinctive) ou consciente (intuitive) de s’autonomiser vis-à-vis des situations perçues.
Chez l’être humain, le pouvoir du verbe acquière sa puissance potentielle par la polysémie de sa constitution. Le choix volontaire ou involontaire que font les personnes, sont la marque d’un sens conscient ou inconscient dont une puissance se dégage proportionnellement à l’intégration contextuelle. La communication par le verbe est une affaire de sens. Dans le jeu de la communication, il est toujours partiel. Pour que le verbe devienne actif et satisfasse aux canons du comportement humain, il faut qu’il exprime l’exacte correspondance entre le concept et le percept d’une réalité vécue. C’est ainsi que l’existence d’un verbe actif rend compte de l’indépendance vis-à-vis d’un univers, puisqu’il devient opérant sur cet univers. Ne peut-on alors penser qu’à chaque comportement, correspond un verbe actif sur un environnement qui fasse univers d’un ensemble polysémique de ce verbe ? Dans l’affirmative le mélange des univers conceptuels correspond à une échelle de densité d’informations, dont l’espace-temps en est la nature. Plus nous rapprochons l’action d’un verbe au sens de ce verbe, plus le temps est court dans l’impact fait sur l’espace étendu de la compréhension universelle. Ceci revient à dire que la densité d’informations est la mesure des dimensions universelles correspondantes au mélange de tous les univers d’intelligibilité du verbe. C’est ainsi que le verbe peut représenter toute chose.
La rétro-causalité qui corresponds aux résultats de l’analyse à l’aveugle, devient donc une affaire de qualité d’un fonctionnement humain. Si nous voulons que celui-ci caractérise le mouvement d’indépendance d’un être humain, alors il nous faut accepter une causalité libre à l’origine de toute conséquence autre que la manifestation d’une intégration fonctionnelle d’une vie consciente, naturelle, psychologique et sociale à l’origine de tous les processus biologiques fonctionnels. C’est ainsi que l’être humain est la forme représentative d’une connaissance de soi complète, indépendante de l’Univers qui lui assure une conscience de sa réalité. Ce qui est valable pour l’être humain est valable pour toute entité fonctionnelle, dont le temps en est l’opérateur constitutionnel, donc en fait tout ce qui existe. Il est donc important de comprendre qu’un fonctionnement humain s’appui sur la partie volontaire d’une psychologie évolutionnaire et non sur l’aspect mécanique des comportements de l’expérience. Ceci n’a de sens que si l’on présuppose l’existence d’une réalité qui implique le tout, et enfante tout d’une façon autonome. Or il s’avère que ce n’est pas le cas lorsque l’on tient compte de l’ensemble existentiel d’une personne. Pour que la causalité libre s’exprime sous une forme consciente, il faut impérativement que la volonté psychologique subordonne tout inconscient par des prises de conscience, révélant ainsi l’identité consciente de l’être humain qui sous-tend l’ensemble de ses états personnels. Ainsi il devient possible de statuer sur la réalité de la conscience native, qui s’avère être finalement de forme humaine, inconsciente de son état, jusqu’à ce que l’âme individuelle développée par l’esprit personnel devienne une âme humaine.