La conscience naturelle, une affaire d’émancipation

La notion de conscience naturelle existe pour transcrire ce qu’est au fond une réalité fondamentale de la conscience. Si la nature de la conscience est si difficile à percer, c’est parce qu’elle se montre partout où une perception sensible ou intelligible émerge. Ce qui semble si difficile à expliquer est le caractère polymorphique d’une conscience, qui se trouve toujours attachée à une perception. En effet sans perception pas d’acte de conscience, mais surtout pas d’éveil de l’esprit pour une relation au monde quelle qu’en soit sa nature. Mais la question que nous devons nous poser est celle-ci, sommes-nous conscients par la nature de notre humanité ou sommes-nous conscients par une intégration fonctionnelle des attributs d’une conscience indépendante ? Sachant qu’il faut être au minimum conscient d’une dualité pour agir, il semble raisonnable de penser que toute action porte en son sein une part de conscience. Un organisme complexe devient donc la somme des actions conscientes qui le forme, puisque la finalité propre d’un organisme émerge de son développement par la recherche d’un équilibre conscient, qui ne rompe pas l’unité existentielle qui le constitue.

Cette interprétation fait pencher l’origine de la conscience vers le fait qu’elle soit issue de la nature des corps physiques, mais est-ce vraiment pertinent ? Une action émerge d’une cause qui en est son origine, or dans la réalité physique nous constatons toujours l’existence d’une relation entre une cause et son effet. Si l’action porte en son sein une part de conscience, alors nous pouvons découpler l’action de la réaction sachant que leurs positions sont interchangeables. En effet une action peut incarner une réaction perçue et inversement, une réaction perçue peut être l’incarnation d’une action. Ce qui change dans ces deux cas est ce sur quoi porte l’intelligibilité de la manifestation. Pour l’action, il s’agit de l’intelligibilité transmise par le contexte de la réaction qui porte en lui la forme de l’action. Pour la réaction, il s’agit de l’intelligibilité de l’action qui porte en son sein la nature de son origine. Ce qui est donc transmis par l’action est la nature de son origine, c’est-à-dire sa cause formelle, mais alors qu’elle est-elle ? Les attributs contextuels de la réaction, c’est-à-dire des effets factuels qui font la forme de l’action devenue la cause de cette réaction. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Qu’une interaction est toujours le résultat de ce qui se passe entre une forme et son contenu, dont la recherche d’équilibre intrinsèque détermine une différence de potentiel entre les deux pôles à l’origine de ce mouvement d’interaction. La caractéristique fonctionnelle de ce mouvement est totalement déterminée par la recherche de son point d’équilibre, en physique il s’agit d’une vibration. Elle va donc dépendre pour son existence de l’étendue de son mouvement et du temps mis par celui-ci pour atteindre l’équilibre. Il ne faut pas confondre le temps que va mettre cette vibration pour se dissiper et l’étendue de l’espace qu’elle va occuper dans sa dispersion, avec la vibration elle-même. Mais l’espace-temps du comportement de dispersion est de même nature que l’espace-temps de la vibration elle-même. Alors qu’est qui établit le choix de la différence de comportement de celle-ci ? L’émergence d’un état qui la rend fonctionnel. Donc nous arrivons à écarter l’action et la réaction qui trouvent leurs justifications dans le phénomène d’interaction, dont l’originalité de nature est d’être créateur des conditions de l’existence d’un état.

Se pose donc la question de l’état, mais qu’est-ce qu’un état ? Un état est avant tout une manière d’être, considérée dans ce qu’elle a de durable. Quelle relation peut-on faire entre un état et la conscience ? Pour qu’une vibration demeure dans le temps, il faut que son mouvement interne soit constamment alimenté, en clair que l’origine de l’interaction entre la forme et son contenu donne à la vibration un état de permanence, qui ne soit pas altéré par sa dissipation ou l’interruption de sa source. Il s’agit donc de trouver l’origine d’une contingence qui permet de limiter le comportement de dissipation d’une vibration et le moyen de maintenir une source d’action dont la réaction forge par son contexte, la forme d’action de celle-ci. C’est ici qu’entre en scène le rôle d’un environnement, dont la pression va définir une force centripète et dont la valeur doit être compensée par une force centrifuge issue d’un contexte qui se définit au gré de la genèse d’une action. Nous tenons ici les éléments fonctionnels d’un moteur constitutionnel des structures spatiales, dont les arrangements et les organisations dépendent des matériaux constitués par le simple jeu des associations vibratoires, c’est-à-dire de la succession des états.

Mais ceci ne peut se faire que si est garantie l’unité d’un champ de manifestation de tout ce qui se génère. Et nous voyons que ce champ existe puisque nous l’avons rencontré par l’existence des vibrations et de leurs comportements. Il s’agit du champ d’espace-temps commun à l’ensemble de ce qui existe. C’est donc à la relation d’espace temps qu’il convient d’attribuer le rôle de la constitution des états, qui ne sont autre que des états de conscience qui maintiennet l’illusion des états de matière. En définitive cela veut dire qu’un esprit se met dans la disposition d’assimiler de la conscience, ce qui fait de celle-ci une quantité particulière d’espace-temps. Pour définir ce qu’est la nature de la conscience il faut donc nous référer à la relation qui unie l’espace et le temps. Nous avons vu antérieurement que l’espace est un champ indépendant de toute abstraction de l’esprit, par l’articulation que fait l’esprit avec l’environnement. Cela ne peut se faire que par le biais de la fonction de contextualisation, responsable de l’action de perception. Ceci nous amène donc à penser que les objets sensibles sont eux-mêmes des abstractions de l’espace, rendues concrètes par la seule relation qui relit l’espace au temps, les quantités d’états de conscience.

Nous sommes donc arriver à relier les éléments de la constitution d’un état au travers de la conséquence de l’existence d’un couple action-réaction. D’une interaction nait bien la condition d’un état, et de la relation de l’espace avec le temps nous voyons émerger un acte de perception, soit une quantité de temps similaire à un état de vibration. Ce que nous pouvons amenez à la compréhension, est le fait qu’une intrication s’opère entre plusieurs intervenants qui sont ; une quantité de vibration, une quantité d’espace et une quantité de temps. Ces trois quantités se synchronisent sous la forme d’un état qui s’apparente fortement à l’état quantifié d’un graviton, particule hypothétique d’un champ gravitationnel en physique. Il devient donc probable qu’il y ait une correspondance entre le champ gravitationnel physique et la nature de la conscience, l’un et l’autre se définissant par leur fort pouvoir structurant dans le domaine physique pour le champ de gravité, et dans le domaine métaphysique pour la conscience. La conscience devient possiblement équivalente aux propriétés physiques telle que les perceptions nous le délivre, mais aussi par son existence la source formelle d’un langage implicite, celui délivré par l’existence des objets naturels.

Alors où en sommes-nous d’une définition de la conscience ? En premier il semble bien que celle-ci soit naturelle, au sens qu’elle existe naturellement en faisant l’objet des propriétés d’une structure exotique sous la forme d’états conditionnés par le champ gravitaire, lui-même issu de la relation dynamique entre l’espace générique et le temps chronologique. Au cœur de notre fonctionnement humain, la conscience organise le développement fonctionnel de notre corps physique. Existe-t-il une structure organique qui puisse incarner cette fonction ? Oui, l’épiphyse ou dans le terme populaire, la glande pinéale. Cet organe est la structure la plus irriguée par le sang après les reins ce qui en dit long sur sa fonction architecturale de l’ensemble du fonctionnement organique. En effet c’est elle qui dicte l’évolution des phases de sommeil/veille. On lui prête une fonction qui serait calée sur le rythme solaire, dans l’alternance lumière/obscurité, mais ceci n’est pas complet car cette fonction est issue d’une interprétation dérivée de l’histoire phylogénétique de son existence. En réalité cette structure travaille de concert avec l’hypophyse et l’ensemble du système nerveux, pour faciliter l’évolution de l’exploitation d’une architecture d’un corps physique. Ceci se fait au travers de l’évolution du traitement environnemental de l’information sensible, vers l’information intelligible et inversement par le contenu de la conscience vers l’information intelligible et de celle-ci, vers l’information sensible pour son traitement environnemental. Ainsi dans le sens centripète d’une force de champ, se manifeste une réaction de conception alors que dans le sens centrifuge d’une autre force de champ, se manifeste une action de développement. Nous laisserons de côté l’ensemble des sous-systèmes qui permettent l’exécution de ces opérations.

Puisque le fonctionnement humain est responsable de la venue à l’existence des états de conscience, il ne peut en exploiter les conséquences physiologiques. C’est donc au corps physique d’en manifester les attributs ce qui s’observe dans la transformation du corps par l’activité cellulaire de l’organisme. Le corps physique récipiendaire des produits conscients de l’activité du fonctionnement humain, démontre le rôle qu’il joue au travers de la personnalisation des actions polymorphiques des produits conscients réalisés par les cellules organiques. Ceci l’amène à être l’auteur de l’exploitation des états de conscience, à l’origine des différents niveaux qui vont de la dimension nanoscopique à la dimension macroscopique du corps, en passant par la dimension mésoscopique de l’organisme. L’activité subconsciente démontre bien le rôle d’interface du fonctionnement humain, entre ce qui relève de la production consciente sous la forme d’action d’intention, et la production inconsciente qui relève de la nécessité d’un corps à se détacher de ses contextes antérieurs par un découplage affectif.

Maintenant que nous avons défini les conséquences de la conscience, nous pouvons en comprendre sa nature. Une influence de la structure fondamentale de l’Univers physique, au travers de la constitution de plus en plus discrète des niveaux de quantification du rapport existant entre l’espace et le temps. Et c’est là que les états conscients ont leurs rôles à jouer, en servant de contexte d’appel à de nouvelles structures d’espace-temps, par l’expression fine de la structure d’ADN cellulaire de l’organisme. Mais en quoi consiste ce protocole totalement naturel et indépendant des contextes sensibles et intelligibles du corps vivant ?

Ce que nous apprend l’existence de la structure d’ADN c’est qu’elle est non seulement transmissible, mais aussi que son expression est totalement évolutive. De cela il ressort que l’identité physique n’est pas statique, mais dynamique. En réalité il s’agit d’un flux d’énergie physique, stabilisé par l’organisation fonctionnelle d’états qui lui apporte les conditions d’une mise à jour de son expression. Cela est à comprendre au sens littéral, les propriétés quantifiées de la structure profonde de l’Univers par des états discrets, transparaissent par l’organisation fine de la structure génomique. Puisque l’Univers est une structure dynamique, toute organisation qui permette d’en montrer son existence le fait donc par l’intermédiaire d’un fonctionnement. La stabilisation des flux physiques est l’objet d’un fonctionnement, dont l’expression est d’en manifester l’essence dynamique sous la forme d’un nouveau contexte spatio-temporel, le corps. Cela définit un lieu d’expression et un moment d’apparition. Nous sommes ici au coeur des conditions d’émergence d’une diversité universelle des formes, qui font de chaque être le reflet d’une dynamique universelle. N’allons donc pas chercher plus loin l’origine naturelle de la conscience. Elle se situe au cœur de la relation entre l’être et l’essence universelle de ce qui physiquement, est l’expression d’un fonctionnement spontané de la forme qui en prend conscience. Ici s’exprime la manifestation du fonctionnement humain pour l’homme.

C’est ainsi que nous pouvons affirmer que la conscience naturelle n’est pas le produit d’un fonctionnement mais le résultat de la formation des états par un fonctionnement humain. Chacun de nous peut donc en avoir conscience s’il adopte le choix d’une connaissance de soi au travers d’un environnement d’expériences. A l’inverse, satisfaire au choix de vivre une vie dans la dépendance à des contextes environnementaux, implique d’adopter une prévalence de conduite qui le soustrait aux prises de conscience nécessaires à son émancipation. La conscience n’est donc pas le produit d’un fonctionnement aussi complexe soit-il, elle accompagne chaque étape d’une manifestation physique dans son intégration fonctionnelle, ce qui peut induire une confusion quant à son origine. Les caractéristiques de son apparition la fait donc se superposer avec l’information, dont les propriétés naturelles indiquent qu’elle à toujours été là inconsciemment. Ainsi la responsabilité individuelle peut naître au travers d’un indice de complexité organisationnelle grâce aux informations, par la perception des effets de soi sur un esprit personnel, ce qui délivre une conscience individualisée et centrée.