Il faut vraiment faire très attention à la définition que nous donnons à l’expression « conscience quantique » beaucoup trop galvaudée aujourd’hui. Dans celle-ci, les définitions des termes de « conscience » et de « quantique » ont des sens bien précis. Pour la conscience, nous avons vu qu’elle succède à ce qui s’exprime dans le cœur d’une information lorsque celle-ci est définie comme le rapport intrinsèque entre les deux aspects qui la constitue ; l’aspect subjectif et l’aspect objectif, ce n’est donc pas une conscience qui est quantique, mais un esprit acteur de prises de conscience. Pour la propriété quantique, il nous faut préciser sa définition. Pour cela il faut poser trois postulats ; celui de temps réel, celui d’événement, celui de causalité. Sur la base de ces trois postulats, il nous faut nous poser cette seule question ; si le temps réel est un événement instantané, peut-on encore parler de temps ? Non, nous devons changer de paradigme en parlant de causalité, au vu d’une conséquence qui fait événement. La conscience quantique n’existe pas, ce qui existe c’est l’esprit quantique qui prend alors cette définition ; la somme des changements d’état d’un système pris comme un tout dans lequel se manifeste les possibles comportements d’une conscience issue de la nature quantique de l’esprit. Comment arrivons-nous à cette définition ? C’est ce que nous allons développer ici.
Les mathématiques actuelles ne peuvent pas rendre compte explicitement d’une réalité naturelle sauf à la découper en catégories d’un réel. Cette incomplétude est méthodologique, car elle repose sur une restriction imposée par l’utilisation de l’égalité des équations, outils de langage des mathématiques. Dans des mathématiques naturelles, une opération ne doit pas donner lieu à une égalité mais à une transformation. Cela ré-introduit une dynamique perpétuelle à la fonction mathématique, équivalente à l’observation des phénomènes naturels sans être limité par le souci de leurs représentations. Ce changement méthodologique permet de reconnaître le domaine autrefois appelé « métaphysique », mais aujourd’hui pouvant être compris comme la simple extension du domaine de la physique à partir des expériences de celle-ci.
Pour comprendre ce que peut être la situation d’un esprit quantique, il faut pouvoir le remettre dans son exercice quotidien. Le comportement de veille d’un être humain correspond au traitement des informations d’une situation en temps réel, où les relations à un corps s’articulent à un système de connaissances qui représente le savoir acquis sur lui et son environnement. C’est pourquoi nous pouvons développer une aptitude de prise de décision qui est à la hauteur de ce savoir. Dans le comportement de sommeil, le traitement des informations de l’environnement et de soi sont d’un autre domaine qui est celui de l’expression d’un esprit en regard d’un Moi profond. Dans le premier comportement, l’être est encore dans la représentation et ne peut s’abstraire des biais psychologiques. Dans le second comportement, l’être devient une conséquence du traitement des informations et l’esprit quantique peut opérer la dissociation juste entre ce qui est conscient, de ce qui est encore inconscient. Tant que nous sommes dans une fausse réalité de soi, nous ne pouvons pas avoir un accès conscient aux produits de l’esprit quantique, qui est l’exact contexte de la révélation d’un Moi profond non psychologique.
Il nous faut donc faire appel à une nouvelle physique pour faire évoluer ce cadre. Pour cela il faut accorder un crédit à l’existence des chiffres et des nombres, qui sont les représentations des quantités dans la nature. Cette nouvelle physique est une physique vivante, c’est-à-dire une physique de position. La notion d’égalité est le symbole d’un présent, elle donne un fonctionnement de soi dans un temps réel qui n’est réel que par convention. Pourtant tout ce qui va être de l’ordre d’un temps négatif (le contenu psychique d’une distance à soi), va nourrir le temps manquant à la conscience. Ce temps manquant compte sa production d’actions à la mesure du temps de Planck (10-43 seconde), c’est-à-dire de la plus petite quantité de mouvement correspondant à la plus petite distance mesurable. Nous entrons alors dans le calcul d’une transformation de soi, qui devient une modification individuelle à la seule condition de respecter les prérogatives vitales entre un esprit et un corps. Et c’est ici qu’interviennent les notions de fonctionnement humain, comme l’édification d’un système de valeurs identifiées à l’être humain.
Ce positionnement de notre pensée, permet d’envisager la possibilité de devenir la personne que l’on n’est pas et que l’on souhaite devenir. Ce constat découle d’une prise de conscience de l’existence d’un être humain abstrait, potentiellement antérieur à la possibilité de sa réalisation concrète. Pour cela il nous faut accepter la possibilité qu’un esprit fonctionnel soit l’expression des modifications d’ARNm de son système nerveux par les décisions d’action d’une conscience, dont les répercussions vont demander aux ADN cellulaires l’adaptation de leurs expressions. Nous constatons qu’effectivement le cerveau humain (et ce n’est pas le seul), a cette capacité fonctionnelle. Cela induit un rapport naturel à l’énergie de soi, qui soustraie de l’aspect subjectif et objectif de l’information, une action qui conditionne la réponse de l’esprit. Cette réponse renvoie à deux cas de figures, soit l’illusion d’un Moi psychologique à l’origine de l’action, soit l’accès à la conscience par un Moi profond non psychologique.
Ceci explique qu’en réponse à un environnement, le choix opéré de l’action ne dépend, pour son interprétation, que du degré de conscience ou d’inconscience personnelle. Donc toute existence personnelle est au départ une production universelle. Tout peut donc être finalement relié dans l’esprit et seule une conscience peut y relever un ordre en donnant à l’esprit les moyens d’une reconnaissance raisonnable. Cela place la conscience au centre d’un esprit dont le format d’espace-temps en permet la conquête de son inconscience. Voila le véritable mécanisme à l’origine du développement de conscience individualisée et centrée.
Si nous admettons un univers infini et ce qui va avec, une intelligence infinie, alors la conscience est elle-même intégrée au tout sans en faire partie, ce qui en fait un élément d’absolu. Si absolument tout est en mouvement, alors la relativité dans les relations entre tous ses éléments universaux doit tendre vers un absolu relatif. Cela veut dire que toute instance de causalité ne peut exprimer une liberté de mouvement qu’à condition d’être portée par la mesure d’un temps négatif (celui d’une distance à soi). C’est ainsi que dans l’inconscience, tout peut être chaque chose comme chaque chose peut représenter le tout, et seule l’interprétation consciente y révélera un ordre. Nous identifions ainsi l’unité fondamentale de toute action au sein de l’univers, comme un facteur d’ordre délivrant une quantité de mouvement (donc de temps, d’énergie, de distance et d’espace). La qualité de conscience potentielle que peut avoir un esprit de nature quantique, devient donc dépendante de la quantification possible des actions de cet esprit.
Il existe ainsi une réalité au-delà du principe de plaisir accordé aux expériences, qui est la reconnaissance de nouveaux états d’esprit qui vont faire appel à d’autres formes d’identités. Ceci débouche sur l’existence d’un ordre caché du monde, que l’on ne peut connaître que si nous déplions le monde des sensations. Les propriétés physiques sont émergentes des relations particulières entres les différents objets de l’espace, qui sont mises en lumière par le déploiement des sensations occasionné par le dépliement du temps. C’est ainsi que de son Moi profond non psychologique, se libère des quantités d’informations équivalentes à des paquets d’énergie constituant le savoir individuel, ce qui donne l’impression que ce que nous vivons est ce qu’un univers gigogne (les différents types d’univers comme l’imaginaire, le cognitif, les personnes, la société, le monde, le cosmos…) nous demande de vivre (puisque cela « coule de source »). Mais ce que nous comprenons vraiment, c’est ce que notre esprit veut que nous en soyons conscients. Nous montrons ainsi qu’au-delà du penser, il y a un ordre des choses au travers des actions qui sont délivrées, et que celui-ci est absolu tant que notre esprit ne se donne pas les moyens d’en concevoir une relativité par les choix quantiques de ses actions. Ainsi une conscience libre ne peut être que l’expression d’un Moi profond non psychologique, établi par un esprit dont les actions deviennent quantiques par les propriétés du tissus relatif de son espace-temps..
Ainsi nous pouvons déduire de tout ceci, que le mode d’émergence de l’information est fractal puisque son itération est similaire quelque soit le niveau d’échelle de l’espace-temps considéré. Nous nous dirigeons ainsi vers une géométrisation de l’espace, au travers de la manipulation possible des quantités d’action. Il est ainsi possible de découvrir des règles de proportionnalité d’où la signification du nombre d’or (critère majeur de l’esthétique) est un des symboles. Si le mode d’émergence de l’information est de nature fractale, alors son contenu diffère d’une itération à une autre, ce que l’on peut symboliser par un gradient en nombre de l’énergie nécessaire aux actions. Ces quantités sont à l’origine de la conscience du tissu d’espace-temps en lui donnant son aspect géométrique et dynamique. Ce que nous pouvons dire, c’est que la règle des trois dimensions physiques qui caractérise nos expériences sensorielles, est respectée quel que soit le niveau d’échelle qui va du microscopique au macroscopique. Puisque la nature génétique dépends du contexte d’émergence de la forme, alors ce qui exprime la différence de forme devient de l’ordre d’une quantité d’action, d’où les nombres complexes pour la représenter. L’espace devient donc équivalent à la somme des niveaux d’échelle, quand le temps devient équivalent à la quantité de mouvement représentatif des actions dans un niveau d’échelle de l’espace (soit de l’énergie).
Puisqu’un corps physique est en fait la représentation spatiale d’un être en trois dimensions, le moyen par lequel cet être peut se gouverner lui-même dépend à la fois d’une « boussole » et d’une existence naturelle. Cette boussole est représentative d’un esprit prenant conscience de lui-même au travers du traitement des informations de soi et de l’environnement, en regard d’un système de valeurs dont le principe d’action émerge de la plus petite quantité d’espace-temps faisant conscience d’une information. L’existence naturelle, est de fait applicable à la représentation de l’inconscient qui donne vie au corps physique qui nous incarne. Ceci implique l’existence d’une flèche temporelle (un devenir conscient) grâce à la mobilité potentielle d’un esprit qui devient contradictoire avec l’immobilité physique d’un corps matériel. C’est donc bien en regard d’un Moi profond non psychologique inconscient (le corps physique), qu’une personne atteint le degré d’une conscience de lui-même par les informations constitutives d’un soi, et font de celle-ci la cause des comportements d’actions d’un Moi profond non psychologique en la personne d’un être humain. Ainsi au Moi profond non psychologique inconscient incarné par le corps physique correspond une conscience non relative de l’être humain.