L’information est la pièce maîtresse sur laquelle sont bâties les sociétés contemporaines. Dans son principe, l’information permet de clarifier le rapport qui existe entre chaque chose et dont une conscience recense l’existence. Dans sa généralité, la perception de ce qu’est la nature d’une entité passe par la perception de ce qu’est la nature de toutes les autres entités décelables en conscience. Ainsi, par définition, ce qui disparaît dans la perception, est ce qui n’est pas décelable. Trois critères de présence sont déduits de cette définition. Premier critère, toute entité fonctionnellement perceptible et quelqu’en soit sa nature, peut être qualifiée d’un statut d’individualité. Second critère, l’information relève d’un objet de perception par sa nature, ce qui fait de chaque information une identité dont les attributs définissent des propriétés aussi bien structurelles que fonctionnelles. Troisième critère, l’information représente un média type, dont la fabrication nécessite une quantité d’énergie contrainte, dont seul l’évolution de l’être en est la source effective. Nous développerons dans le détail les conséquences de ces trois critères, mais avant quelques considérations générales.
Ce que le concept d’information dit, en général, le rapproche substantiellement parlant, du concept d’évolution comme élément de l’existence. Une raison forte nous y amène, c’est que l’une existe par nature, l’évolution, alors que l’autre, l’information, n’existe pas en soi, mais par défaut de nature, liée par un attribut exclusif, celui de représentation. L’information se perçoit par la représentation de ce qu’elle n’est pas, c’est-à-dire l’entre-deux chose ou le non décelable, qu’elle représente comme la condition de sa propre existence. Nous pouvons alors écrire que l’information est la conséquence de ce qui la génère et qui en est sa cause, une différence de réalité entre deux choses différentes. Comme tout phénomène qui ne contient en soi aucune substance, elle s’octroie de fait une réalité dont seule l’évolution lui en apporte une reconnaissance formelle, par la génération d’un phénomène de perception. Nous ne sommes pas loin d’accorder au phénomène de perception, le phénomène d’une mesure physique, et au phénomène d’information, une quantité d’énergie formalisée. Si nous rapprochons cette constatation d’une pratique de recherche actuelle, nous découvrons que la problématique quantique en physique de l’information, correspond exactement à ce résultat. En effet, la physique quantique s’appuie sur le postulat qu’un résultat de mesure défini ce qu’il n’est pas. Ceci superpose la mesure, au concept de perception, et le résultat au concept d’information, en leur donnant les propriétés d’un média et d’un médiateur.
Le résultat d’une mesure physique est ainsi une information tangentielle, conséquence d’une cause non définissable à première vue, mais assimilable à la quantité d’énergie nécessaire à la production d’une information. Pourquoi qualifier l’information de tangentielle ? Parce qu’elle est issue d’une mesure dont l’intention est d’obtenir un résultat formel, tout en reconnaissant que l’aspect formel produit par cette mesure dépend totalement du contexte de cette mesure. Dans ce cas de figure, l’information adopte la forme d’une matrice de comportement d’un environnement au travers de la mesure d’une quantité d’énergie. Ce quantum d’énergie anime ainsi la forme induite d’un procédé particulier, la mesure. Par conséquent, l’intégrité d’une information se caractérise par l’absence de l’environnement dont la forme est induite et dont la nature constitutive est un quantum d’énergie contraint par cette forme. L’information quantique, parce qu’elle ne peut être que quantique par nature, relève pour son intégrité d’une cohérence interne obtenue par sa nature énergétique. C’est pour cela que nous parlerons d’un état quantique dans le respect d’une intégrité de sa production, c’est-à-dire séparé de tout environnement.
Maintenant qu’en est-il du rapport existant entre une évolution et une information ? La réponse se trouve dans leurs comportements respectifs. Le fait qu’une évolution se constate par des états (des sauts évolutifs) et le fait que l’information se démultiplie à l’infini, les rapprochent dans leur manifestation. Un saut évolutif correspond à une information. L’évolution est une manifestation d’une transformation d’un soi, et ce quelle que soit l’entité qui la vit. Elle relève de la révélation d’un nouveau soi, envers ce qu’il était, et se déclenche spontanément sans signe précurseur autre qu’une légère détente d’un soi-même, lorsqu’il se manifeste. L’information est une opportunité de connaissance réalisée, elle s’observe comme un apport qui permet de définir un avant et un après de cette information. C’est ce qu’il fait qu’elle participe à la déconstruction d’un temps évolutif comme d’un espace évolutif. Nous constatons que ni l’évolution, ni l’information n’ont réellement de point commun, cependant nous pouvons relier l’état évolutif à la singularité d’une information. L’état de l’une correspond à la transformation de l’autre, au travers d’une unité fonctionnelle, la relation entre un espace et un temps, dont le concept défini potentiellement la plus petite quantité élémentaire d’énergie de transformation d’un système existentiel. De la réunion des deux, évolution et information, nous obtenons la création d’une partie de soi générée comme un état évolutif. Le désordre d’un système s’observe comme une décohérence entre des espaces multiples et des informations de ces différents espaces. Le temps se manifeste lors de la mise en ordre au sein d’une unité cohérente entre des espaces différents et les multiples informations de ces espaces. L’être peut ainsi devenir le produit de transformation d’un espace-temps ordonné, dont il reflète une nouvelle mise en ordre entre des espaces et leurs informations différentielles. L’être se distingue alors de l’existence d’un espace-temps organisé.
C’est par l’existence de cet espace-temps organisé que nous allons comprendre pourquoi nous avons mis en avant les trois critères de réalité d’une information. Retrouvons ces trois critères. Le premier est l’individualité par la singularité qui en donne tout son sens. Le second est l’identité, par l’objet d’une représentation unique, d’une situation donnée. Le troisième est l’êtreté, par sa manifestation qui rend toute information perceptible. Nous rappelons que nous sommes dans le cadre d’une réappropriation d’une destinée vitale. Prenons comme paradigme le fait que l’action soit la cause de la fonction en toute circonstance. En effet, la fonction anticipe l’action par la présence d’une conscience qui met en scène une cause potentielle par son effet potentiel. La transformation opérée par l’évolution résulte bien d’un effet dont la cause se trouve à être une information, ce qui suppose l’existence d’un système d’information dont la transformation en manifeste une évolution. Nous avons ainsi affaire à un système d’information qui fait office de fonction, l’espace et le temps, dont un certain ordre escompté par l’action dépend d’une information pour accéder à un nouvel ordre. L’espace-temps organisé perçoit une information (individualité), dont l’identité peut caractériser une nouvelle situation d’ordre. Cette opportunité existe parce qu’une information (êtreté) la rend nécessaire, par la présence d’une réalité plus fine de l’existence, n’ayant besoin ni d’espace ni de temps, donc de système d’information pour se manifester. Celle-ci plus fine est une conscience. Ainsi l’être est le processus par lequel un espace-temps organisé manifeste une décohérence évolutive, vers un état de plus grande cohérence énergétique jusqu’à disparaitre, pour rejoindre la conscience qui l’a vu naître.
Alors, il semble qu’il faille accepter qu’un humain découvre un type de conscience par la décohérence évolutive de son être. Cela n’est autorisé que par la parfaite intégrité de l’information dont les critères de réalité en assure une parfaite cohérence. Seul l’état cohérent d’une information peut faire résonner un système d’information, par un phénomène de transformation évolutive, par décohérence progressive de son organisation spatio-temporelle vers l’absolutisation d’une conscience. Ce n’est qu’ainsi que la vie se donne conscience, grâce au mécanisme de perception d’une transformation évolutive par son être, en passant par la nature d’un espace et d’un temps. C’est donc ainsi qu’un humain nourrit la vie d’une conscience par l’exercice de son être. Comment se passe la réappropriation d’une destinée vitale ? Par la compréhension que le fait de vivre soit la cause de la fonction d’être humain. Celui-ci n’est en rien une finalité pour lui-même, mais le médium parfaitement convenu d’une évolution de vie qui lui apporte le sens et les moyens d’une existence consciente. Sans être humain pas de vie consciente et sans vie consciente pas d’être humain, car c’est le seul système à pouvoir intégrer la nature de son contenant, l’univers, par l’information qu’il peut s’en faire. L’information est le concept média qui œuvre en toute circonstance et dont la ressource est aussi infinie que le multivers. La vie n’a pas fini de nous étonner.
Ainsi, nous serions bien des êtres d’information comme n’importe quelle entité fonctionnelle. Alors, quelle que soit l’échelle géométrique où notre savoir porte son attention, il y aura toujours la perception d’une information, servant de même une transformation évolutive de l’humain, par le processus de l’être. Dans l’état actuel de notre fonctionnement social, cela démontre bien que ce ne sont pas les humains qui manœuvrent les commandes de leur destinée vitale, car sinon le monde ne serait pas si inhumain. Puisque la génération de l’être humain est informationnelle, alors son contraire est le verrouillage mental par le phénomène de la croyance. Pour se réapproprier la destinée vitale, il faut, sur le plan individuel, acquérir les moyens conceptuels d’une maîtrise génétique, par la reconnaissance de cette destinée pour chaque être humain. La compréhension de ce pourquoi existe un fonctionnement humain, permet à l’être de se donner les moyens informationnels de son accomplissement vital. Ceci s’accompagne forcément d’une attention à l’environnement, pour ne pas sous-estimer la puissance d’une adversité rendue présente par l’inconscience collective. Enfin, l’être est une notion plus riche de sens que celle d’espace-temps, mais passe par la déconstruction de celui-ci pour en manifester le sens d’un espace comme celui d’un temps. Nous constaterons alors, que la maîtrise d’une destinée vitale se trouve nichée au cœur de cette compréhension duale.
(Suite Part 2)