La matière comme donnée, l’image comme information, la vie comme fonctionnement

Il y aurait donc quelque chose à l’origine de la matière, une autre matière ? Mais alors cela est sans fin, il y aura toujours une matière à l’origine d’une matière ! cela n’a pas de sens, aussi il faut bien admettre que la matière n’existe pas, seule existe son expérience. Ce qui laisse perplexe, car cela veut dire que pour une réalité aussi banale que celle de la matière, il nous faut voir son origine dans un mode d’apparition, mais pas dans une origine de création. Cela est lourd de signification, car en effet cela veut dire qu’il n’y a rien d’autre que des expériences, qui sont en fait des évaluations de rapport entre deux réalités qui n’existent pas en elles-mêmes mais uniquement dans leurs réalités de rapport. Notre corps est donc l’équivalent de ce lieu en matière, les propriétés physiques de notre corps nous sont renvoyées par les propriétés physiques du lieu, nous ne pouvons en distinguer aucune hiérarchie, donc le lieu et notre corps sont identiques en nature.

Ce temps passé l’est dans ses caractéristiques déduites de la durée d’une mesure d’horloge, de notre disponibilité psychique , de l’intensité de notre présence d’esprit, donc cela fait un temps dont les caractéristiques établissent trois dimensions . Par le corps de l’expérience lui-même qui nous fait assimiler l’environnement d’espace et sa perception. Nous sommes indéfectiblement liés par le corps de nos expériences, ce qui nous amène à saisir que la conscience se situe en dehors de ce corps d’expériences. Notre conscience cognitive nous permet d’attribuer aux aspects extérieurs de notre environnement des propriétés , mais notre conscience relève aussi une inconscience d’une partie de nous-même qui nous fait attribuer au temps toutes sortes de propriétés psychologiques.

En résumé notre conscience relève l’expérience à chaque instant de vie, d’un espace à trois dimensions et d’un temps à trois dimensions . Ors comment nommer autrement qu’en quantifiant la valeur de ce que l’on vit. Nous quantifions la valeur d’une expérience par la mesure que nous octroyons aux choses perçues, et cela fait obligatoirement référence au sentiment de nous-même. La quantification des valeurs de nos expériences renvoie au monde des quantités , ce qui fait qu’à un monde des quantités, fait face un monde des quanta ce qui permet de discrétiser les éléments de notre vie par l’archétype d’un espace-temps, celui de notre psychisme.

Donc à la matière de nos expériences correspond l’énergie que l’on peut y mettre pour nous la rendre réelle. Nous sommes vraiment dans un processus de dématérialisation dont l’analyse nous permet de comprendre ce qu’est la matière à l’échelle individuelle . Il n’est donc pas étonnant que dans l’histoire individuelle la présence d’un corps physique se manifeste par l’activité autonome des organes, ce qui laisse inférer que la cause de l’existence d’organes dans un corps, soit de représenter la fonction d’une gestion particulière d’une quantité du monde phénoménal de l’expérience. Et si nous renvoyons à l’opposé des quantités, les qualités, nous voyons que leurs attributions sont le fait de qualifier des parties d’objets que le monde de l’expérience mets à disposition par l’existence de ses quantités.

Nous avons déjà défini cette présence d’esprit, il s’agit de la lucidité octroyée par le mécanisme de l’intelligence. Sur des informations choisies en fonction d’une action personnelle, car en premier lieu il s’agit de débloquer un intérêt supérieur de soi-même par cette action. Cela sera tout naturellement celui de prendre conscience de lui-même et d’un environnement.