Nous sommes ici aux portes de la métaphysique lorsque le corps, ou devrions-nous dire l’état de conscience particulier qui se donne sous la forme de l’expérience d’un corps se réalise. Nous avons déjà précédemment vu en quoi la nécessité de l’élargissement de la conscience, par l’acquisition des parties de son champ, est ce qui fabrique lors des prises de conscience. Dans la progression des idées, en faisant de l’esprit le récipiendaire d’un élargissement de conscience et par l’utilisation du rapport de relativité absolue entre les quantités d’espace et les quantités de temps, l’esprit grâce à ses fonctions cognitives, utilise une conception relativisée des états mentaux de conscience des vécus, ceci pour accumuler des quantités qui font élargissement de conscience. Somme toute, l’élargissement de conscience n’est que l’accumulation des connaissances expérentielles issues des vécus, par l’utilisation de la quantification relative du temps et de l’espace, qui fait la progression de l’esprit dans ses instants de vie.
Des simples propriétés physiques de nos discours qui ne sont en fait que les idées que nous nous faisons de nous-même et de notre environnement. La parole devient donc la condition de la matrice verbale, c’est-à-dire la condition qui fait que les pensées puissent se former verbalement, ce que nous nommons l’intention. C’est ainsi que nous rentrons dans le domaine mathématique des orchestrations de valeurs physiques, par le biais de la quantification des instants de présence de l’esprit à vivre des vécus. Ce sont ces vécus transposés par la force du langage à les formuler qui donnent à la pensée l’origine des discours, les transcrivant ainsi sous la forme d’espace-temps parfaitement représentatifs d’un hologramme fait de la compréhension des données de ces vécus.
Nous sommes là dans le domaine métaphysique des idées virtuellement mises en résonance, qui permettent à la conscience de quantifier des états individuels issus de l’expérience des vécus. Cette virtualité offre à l’esprit la possibilité de former de nouvelles régulations de comportements, qui font acte d’une nouvelle présence physique par la conscience d’être différent d’avant un vécu parce que cela est devenu une réalité nouvelle qui s’ajoute à une ancienne réalité. L’illusion individuelle est complète par la persistance dans l’environnement d’un écho du discours, qui renvoie à l’esprit détenteur de vie un décalage temporel entre ce qu’il vit maintenant, au travers de la nouvelle couche de régulation de ses métabolismes organo-psychiques, et l’obligation de faire corps physique de la perception de son environnement et de lui-même. Tout ceci est le corps d’une évolution adaptative qui fait de nous des personnes tendant à manifester un esprit libre de contraintes.
La formation progressive d’un esprit libre ne se fait pas au dépend d’un environnement, mais d’un type d’environnement. Si le discours est la conséquence virtuelle des conditions d’un langage à faire matrice verbale pour le véhicule d’une idée, c’est pour partager cette idée et pas seulement s’en nourrir au sens propre. C’est qu’une évolution adaptative doit s’entendre comme une coévolution qui fait de chacun l’acteur de sa propre vie comme de la vie de son environnement, et c’est là que repose le noyau de sa responsabilité. Maintenant nous avons vu précédemment que l’instant est la somme de toutes les interactions de tous les environnements, qui fondent le présent d’un vécu.
Le présent d’un vécu n’est qu’individuel par le jeu de la quantification des comportements, qui font un tout d’un vécu à l’instant de ce vécu. Pour que les idées perfusent dans le monde réel il faut qu’elles rencontrent un écho dans le besoin d’écoute et de formulation déficitaire dans les différents environnements respectifs, inclus dans les vécus expérentiels individuels. Si nous adoptons l’idée que chacun de nous somme les représentations d’une fraction locale d’un vaste univers montré par ses phénomènes naturels, alors le rapport de conscience sur l’inconscience sera la condition de la réceptivité des discours. Donc il est clair que pour chacun, l’inspiration de nos discours est à rechercher du coté de nos vécus respectifs.
Cette transformation ne peut véritablement se faire que par le truchement de valeurs accordées à des propriétés physiques relevant des expériences de nos vécus. Ces propriétés sont la partie concrète de nos idées et entrent dans le pouvoir que nous avons à fabriquer des mondes matériels. Cette transcription laisse libre la pensée des mondes, et l’universalité des vécus nous enseigne les possibilités de ce que nous appelons des créations mais qui ne sont que des métabolisations du vécu individuel. Il est donc normal de penser que pour 7,5 milliards d’habitants sur terre, le recouvrement de tout ce qui peut être pensé à chaque instant, et pour chaque personne dépasse de très loin le cadre d’un univers conscient.
Quand nous savons qu’il y a plus de connexions dans un cerveau que d’atome dans l’univers connu, alors il est tout aussi permis de comprendre que la libre expression de la parole de l’homme est la source ultime de sa connaissance consciente, de l’univers et de lui-même. Puisque l’homme par son esprit peut donc tout concevoir, que par ses idées il peut tout partager et que par sa conscience il peut tout réaliser, son corps physique comme des mondes multiples alors la seule chose qui compte vraiment pour l’homme, est sa parole dont il partage sa force par le respect de la libre expression. Telle en va de sa responsabilité, déposée dans des idées fortes pour des comportements justes en vue de faire des mondes meilleurs.