Nous ouvrons, par cet article, le nouveau domaine d’une physiologie d’un esprit libre. Le « je pense, donc je suis » de Descartes s’actualise avec la nouvelle compréhension de la nature fondamentale de la matière physique, et de son organisation énergétique dans l’espace-temps de l’imaginaire. Cette actualisation de l’aphorisme cartésien devient « il pense, de ce fait, il est » où la conscience devient l’opérateur d’un esprit libre. Il s’agit, pour une conscience analytique, d’intégrer son passage vers une conscience humaine, dont les corps physiques en sont les manifestations conscientes, par l’abandon de la conscience analytique de l’esprit. De ce nouveau paradigme, naît les réalités individuelles et sociales, dont les règles comportementales deviennent calquées sur les lois naturelles d’un fonctionnement universel, à être ce que l’on est et non ce que l’on dit. Voyons comment cela peut s’appliquer dans le cas de l’être humain.
Être conscient pour être en vie est le principe génératif d’un esprit libre des pensées formelles, pour lequel une conscience analytique devient une conscience humaine, par la liberté de mouvement donnée à l’esprit d’établir une réalité matérielle. Sans le passage par l’étape d’une conscience d’esprit, la conscience ne peut pas poursuivre son chemin d’expérience vers la conscience humaine. Il faut à la conscience, l’expérience du ressenti par l’incarnation d’un esprit dans un corps, car sans l’expérience du vécu, une conscience ne peut pas s’auto-centrer sur ce que l’esprit est censé manifester. La pensée cartésienne, renouvelée par l’abandon de la conscience analytique, est bien la seule voie possible pour être vivant. Ce processus s’accomplit tout en adoptant les multiples formes d’un esprit qui fait naître, mais à la seule condition d’un enrichissement émotionnel du vécu. Le fonctionnement humain est complexe par la nature de sa genèse émotionnelle, parce qu’il introduit des propriétés psycho-physiques qui mènent à la conscience humaine, par un esprit constamment en mouvement de formation, qui n’a ni commencement ni fin. De fait, aujourd’hui, il s’agit d’accéder à la connaissance par la stricte révélation des principes raisonnables, pour que cela satisfasse à une pensée d’être soi. Il s’agit d’instaurer l’humain par la seule force d’une pensée en acte. Faisons de l’esprit le processeur naturel d’une superposition d’états fonctionnels. C’est ce qui se fait entre l’évolution d’une conscience et l’évolution d’une nature physique qui donne matérialité d’une réalité. Cela ne vient plus directement d’une biologie, mais d’un traitement de l’information de celle-ci. Ce dont on procède vient d’une conscience humaine escomptée sur un inconscient déjà réalisé, et c’est parce qu’un esprit conçoit, qu’un traitement des informations des relations entre différents milieux s’opère.
Comment passer d’une conscience analytique à une conscience humaine ? La conscience analytique nous oblige à focaliser sur l’avenir, le résultat, par l’analyse du passé, les conditions d’une opération. Ceci nous fait exclure le présent de la conscience, puisque celle-ci ne peut pas être à plusieurs endroits simultanément (centre organisateur et parties à organiser). L’opérateur de cette conscience suit le principe de la cause-à-effet, hérité des travaux d’Aristote. C’est donc en toute logique dans un temps linéaire que notre esprit fonctionne. Le temps manquant à la conscience humaine est tout entier contenu dans cette façon de penser. Le présent devient ainsi une abstraction mentale, au profit d’un espace de formalisation par les mathématiques, que sont les calculs, et fait de l’application des mathématiques les grands opérateurs de notre avenir. La conséquence visible de cette méthodologie, est l’escamotage du présent, ce qui du même coup, escamote le fonctionnement fondamental du corps physique. Pourtant celui-ci existe bien inconsciemment d’une quelconque manière. Comment peut-on corriger cette erreur de raisonnement, et ainsi nous permettre d’accéder au présent par un esprit de conscience ? Par la compréhension suivante, si nous utilisons la cause à effet au lieu de la raison d’un événement, alors nous donnons à la nature d’un présent hypothétique, la seule substance mécanique que nous mettons dans le raisonnement de cause à effet. Toutefois, si nous prêtons attention aux raisons qui font d’un événement présent une réalité, ainsi, nous accordons à l’esprit la nature d’une énergie. Celle-ci nous est donnée par la quantité d’informations nécessaires à la perception de ce vécu, ce qui donne corps à cette situation. C’est alors que le présent est légitimé entre un passé et un avenir sous la forme d’un corps physique, objet de l’expression génétique en temps réel.
Maintenant, posons-nous la question de savoir si nous pouvons formuler l’interrogation sur la nature de la conscience. La conscience peut se confondre avec l’identité à notre niveau de réflexion. Est-ce qu’une identité pleine et entière de soi-même est aussi une conscience humaine ? Explicitons cette problématique, si le processus d’être humain est rempli d’un fonctionnement existentiel de soi, alors tout problème dans la vie est une dysfonction de cette humanisation qui démontre qu’être humain, c’est laisser un fonctionnement humain s’épanouir. Mais, par souci d’indépendance au milieu de vie, un esprit identifie le récipiendaire de l’existence non au fait d’être humain, mais au fait d’être conscient d’une certaine façon d’être humain, par rapport à telle ou telle situation. Par conséquent, la conscience est une activité de l’esprit, comme l’est le fonctionnement humain à l’origine d’une certaine manière d’être humain. Résultat net, un esprit partage en son sein deux pôles opposés, dont l’un fait office de miroir à l’autre. Seule une Agora démocratique se justifie en cela, car ce qui nous rattache à l’esprit, c’est de ne pas reconnaître que deux idées s’affrontent simultanément en son sein. Pourtant, l’une peut être l’anti-thèse de l’autre. La dissociation entre notre personnalité première et une idée germinative de notre esprit, va être le socle d’une décision qui va mener le comportement de l’ensemble de l’esprit vers la reconnaissance d’un fonctionnement de soi. Celui-ci peut ainsi nous rapprocher de notre humanité. Ou une dissociation de soi s’établit, qui nous sépare de notre milieu de vie, celui qui a généré cette idée germinative au sein de notre esprit. Le bon sens ou l’intuition nous révèle alors, que la conscience est un épiphénomène factuel, nécessaire à la réalisation d’une identité, soi-même, ou au contraire, mène celle-ci à sa perte.
Résumons-nous, la conscience est un épiphénomène indispensable, mais comme tout comportement, dispose d’une instance de régulation. Ainsi, la conscience peut être définie comme l’espace de confrontation, obligatoire, d’idées contraires dont la raison d’être, est d’établir un profil psychique adapté au moment d’un événement. C’est ici que les choses deviennent merveilleuses, car ce profil psychique est exactement ce que demande l’intelligence émotionnelle qui retranscrit les situations d’un vécu, au travers des réactions d’un corps à l’événement. Cette superposition entre un profil psychique et une intelligence émotionnelle, qui rend compte des situations vécues, devient le cœur émergent d’une régulation de l’expression d’une identité. Cette régulation opère par l’émission des comportements épigénétiques, véritable stratégie comportementale d’une reconquête de soi par l’esprit, dans la manifestation d’une nouvelle identité différente de celle d’un passé révolu. L’identité nouvellement acquise devient ainsi le socle d’un présent, en permanence recréé par le changement des situations vécues. Mais, alors, cette identité relève-t-elle toujours de l’humain ou d’autre chose ? La connaissance de ce processus nous donne la réponse. Nous sommes donc dans une sommation de profils psychiques qui prennent forme humaine, par la régulation inédite sur une souche humaine héréditaire, octroyée par des comportements épigénétiques nouvellement créés. L’identité de soi est bien le résultat d’une création de soi-même, induite par l’intelligence émotionnelle des situations vécues.
Mais, où est alors passée la conscience humaine dans ce processus d’identité de soi-même ? Dans l’espace de travail nouvellement formé par le présent de l’identité, celle qui est en permanence renouvelée par le bien fait d’un tel processus de vie autonome. C’est, en conséquence de ceci, que le règlement d’un espace-temps physique trouve la mesure d’une conversion organique. C’est ainsi dans un fonctionnement humain, dont la conscience humaine en devient le garant et le régisseur de la manifestation d’une identité individuelle, qu’une nouvelle conscience apparait. Par l’origine d’une impermanence d’un présent, qui codifie par les informations sensorielles d’un environnement de vie, un rythme intermittent d’un changement de l’identité humaine se dévoile. Nous pouvons retrouver dans la structure apériodique de l’expression des structures génétiques, le fondement d’un tel mécanisme.
À quoi sert la psycho-physique au travers de la reconnaissance de ce processus ? À qualifier simultanément le rôle de l’information et le rôle de la conscience comme les sources d’un fonctionnement contextuel de l’esprit. Il s’agit en conséquence de comprendre ce qui oriente une personne vers la vie ou la mort de son individualité. Par ailleurs, nous pouvons développer. Puisque nous sommes faits d’énergie sur le plan primordial, il s’agit donc de reconnaitre une équivalence à la matière correspondante à notre vie inconsciente. Cette énergie a pour unité d’organisation l’information. Celle-ci, dont dépend la vie, correspond au critère d’un placement de soi dans l’ensemble de l’espace et dans l’ensemble du temps. Comment savoir où un être humain doit être ici et maintenant ? En écoutant les besoins de son corps, fait de matière (énergie), que l’information organise. Nous comprenons que la structure primordiale d’un être vivant est faite d’énergie, dont l’unité, pour son organisation, est l’information. Par ailleurs, nous pouvons écrire que l’information est au service de la vie, par l’organisation de sa manifestation. C’est à présent que nous avons, de ce fait, un esprit sous la forme d’une entité agissante. Cette entité est au service de la vie, à condition d’être guidée par la conscience dont le rôle axiologique centre cet esprit. Le vrai sujet existentiel est ainsi la vie individuelle et non l’espèce. Comment alors donner à la vie une pleine conscience d’elle-même ? Cette dernière question nous fait aborder le réel objectif d’une vie individuelle. En effet, ce qui dépasse l’objectif d’une satisfaction personnelle est dans la logique émergente d’une conscience, car elle est la garante, dans les faits, de l’objectif impersonnel manifesté par la vie elle-même.
Aujourd’hui, le milieu social prône la satisfaction personnelle par méconnaissance de la véritable nature de la vie. Ce fait indéniable concourt à l’objectivité d’une identité physique, par la reconnaissance d’un fonctionnement corporel à l’origine de la vie sociale. Petite remarque inhérente au paysage de la connaissance commune, l’humanologie est définie comme la formulation de l’hypothèse supérieure chère à Platon, qui permet de déterminer une téléologie à toute existence. En effet, connaitre par l’hypothèse des raisons suffisantes est plus fécond que de connaître par l’analyse des conditions du passé. Surtout cette façon de faire est moins arbitraire, car l’hypothèse fonde la logique d’un raisonnement plus surement qu’une interprétation du passé. Grâce à cette formule, nous pouvons entreprendre le développement d’un savoir, suivant la reconnaissance des raisons qui font les événements d’un présent survenant dans les vécus individuels. C’est une rupture avec le raisonnement intellectuel dogmatique de la cause à effet, mécanisme issu de la théorie d’Aristote et continuée par Descartes, qui fausse le rapport à la connaissance des raisons suffisantes, dans la survenue des événements du présent.
Mais, attention, car nous pourrions fabriquer ainsi de l’information là où rien n’existe dans les faits. Cet écueil est en vérité une force, parce que justement, cela constitue un bassin d’attraction de ce qui n’est pas encore perçu, mais va l’être rapidement par intégration consciente. Par conséquent, l’information peut être un outil de mise en ordre de ce qui a existé par le passé, par ce qui n’existe pas encore pour former le présent. Question, comment contrôler le choix de bonnes informations ? Réponse, par le contexte historique de la survenue de l’information. C’est ainsi, que nous intégrons le rôle de la conscience, par ce qui fait conscience, c’est-à-dire l’esprit. Que comprenons-nous alors d’une psycho-physique de l’esprit ? Qu’elle trouve une légitimité dans l’établissement même d’un esprit à optimiser par la création et l’intégration, les informations d’un vécu ! Le mécanisme d’adaptation d’un corps à son vécu, par la manifestation d’une présence matérialisée par le corps, s’inscrit dans une chronologie temporelle commune. Ce processus se fait en reliant la manifestation d’un corps à l’ouverture relative d’une nouvelle conscience à intégrer un nouveau corps dans un entendement humain. C’est de cet entendement humain, qu’un esprit va pouvoir façonner une nouvelle réalité, qui va permettre l’inscription personnelle d’une identité dans le champ d’une réalité commune.