Le fonctionnement humain est le concept clé de l’humanologie clinique, car il rend compte du principe d’existence de l’être humain sous la seule et unique forme d’une psychologie évolutionnaire de la conscience. Il nous parait de plus en plus évident, à la lumière de nos réflexions précédentes, que le seul statut qui intègre l’ensemble de la Réalité soit celui d’être un fonctionnement structuré d’apparence consciente. Mais cela ne veut pas dire que l’être humain n’existe pas physiquement, mais que seule la perception humaine fait que l’être humain existe relativement à une perception de soi et de son environnement. Ce qui réifie une Réalité c’est que l’être soit toujours présent pour qu’une part de son humanité fasse réalité par sa présence.
A partir du monde personnel, la croyance est la source d’énergie des causes formalisantes qui se donnent des critères spécifiques par leurs constitutions conceptuelles. Cette cause formalisante s’écoule par les formes temporelles de l’énergie du vide spatial pour former les caractères naturels des objets qui deviendront physiques ou psychiques, suivant les types d’interactions qui les auront vu naître. Nous aurons ainsi tous les taxons d’une épistémologie scientifique ou profane, dont la compréhension et le sens se verrons doter d’une conscience dès lors que chacun sera reconnu comme un fait naturel.
Chaque fait, qu’il soit matériel ou non, psychique ou social, naturel ou conscient, se voit attribuer une raison d’être en fonction inverse des conditions de son émergence. Il n’y a pas de hasard mais des réciprocités qui font de chaque chose un complexe mémoriel des conditions de leurs naissance. Mais ces êtres complexes n’existent pas parce qu’ils ont été précédés de précurseurs, plus simples et plus nombreux, faisant de leurs manifestations une réduction de leurs organisation, non ! Seulement parce que l’échelle de perception est différente et rend obsolète le principe de cause à effet qui est plus efficacement remplacé par celui d’harmonique. Ce qui résonne nourrit un rapport de stabilité quand celui qui dissone se détruit.
Ceci n’empêche pas une mémoire universelle de se constituer au fil du temps, rendant ainsi compte d’une certaine forme d’habitude dont l’énergie de contrainte délivre aussitôt les changements ou les remplacements, bref une dynamique qui n’est autre qu’une évolution par le simple souvenir de conditions autres antérieurement. Tout est-il déjà là ? Oui, car comment penser conceptualiser sans utiliser l’ensemble des conditions nécessaires à l’expérimentation, pour valider par les mesures, une réalité physique. Ce qui est le jeu d’une illusion n’est pas un environnement ou la réalité de nous-mêmes, mais le fait qu’il puisse exister différentes échelles qui divisent notre réalité en autant de subdivisions macroscopiques, mésoscopiques, microscopiques. C’est parce que nous ne sommes pas pleinement présent à l’action de notre conscience que nous subdivisons en premier lieu par la croyance et en second par l’ignorance.
C’est par la contrainte mémorielle que l’évolution a lieu, pas par l’innovation hasardeuse mais parce que les informations intriquées qui font les briques élémentaires de cette mémoire délivre un temps manquant par accroissement de l’espace de conscience qui permet d’admettre d’autres résonances dont les rapports d’harmonie ou de dysharmonie orienterons la flèche du temps. Plus la perception atteint un niveau de maturité et plus la représentation consciente des faits de vie prennent leurs place dans le présent. C’est pour cela que rien n’empêche une mémoire universelle de se constituer au travers d’informations intriquées, car c’est de par leurs réalités que peuvent naître les nouvelles conceptualisations.
Le mouvement est relatif car il est le seul à être perçu, cela implique qu’il existe des myriades de mouvements dans toutes les directions possibles et à des vitesses variables toutes aussi relatives. Nous aurons donc la possibilité de toutes les formes de comportements, mais les seuls à pouvoir être perçus seront ceux qui feront « action de » c’est-à-dire assurer une prise de conscience au travers de la naissance des percepts. C’est tout ce dont à besoin un raisonnement pour se constituer dans le temps et l’espace d’une conscience.
Un raisonnement conscient peut être à l’origine de tous les concepts pouvant représenter les conditions universelles de la vie, à la condition de faire l’hypothèse d’un univers fermé. En effet, il est nécessaire qu’il puisse exister un « effet multivers » sous forme dimensionnelle, qui octroie des propriétés physiques différentes en fonction des échelles de perceptions consciences différentes. Nous aurons donc ainsi l’émergence d’une propriété auto-réplicatrice sous la forme d’un espace-temps fractal. Exactement ce que l’on observe de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Ce n’est donc pas à une intelligence évolutionnaire que nous avons droit lorsque nous envisageons l’évolution au sein d’une conscience humaine. Ce n’est pas l’évolution d’une intelligence que nous constatons lorsque nous observons la nature ou l’espace cosmique, mais seulement le dynamisme d’une vie qui prend plus d’aspects au nom des différents comportements que nous observons. Par contre ce que nous voyons plus clairement ici est un développement de connaissances dues au fait d’une maturité perceptive de la nature de la Réalité. Il s’agit bien alors d’une psychologie évolutionnaire dont les propriétés intrinsèques relèvent pour l’être humain, d’un fonctionnement.
En conclusion cela veut dire que si nous fusionnons l’esprit et le corps comme les deux aspects d’une même réalité sous le couvert d’une vie humaine, alors la responsabilité de cette union ressort de la simple conscience du tout. C’est à la maturité perceptive que nous devons ce fait fondamental de pouvoir constater que tout vie à côté de tous et réciproquement, et que n’existe une dissociation pour chacun de nous que par la manifestation d’un degré d’ignorance qui laisse libre l’exercice d’un déterminisme inconscient.